Héphaïstos est tout, sauf une machine de guerre. La preuve, à première vue, chétif, un peu simplet sur les bords, il cache malgré tout sous ses tenues, une musculature toute à son avantage, un corps vigoureux, jeune, cette lueur dans le regard il serait aisé de dire au premier regard qu’il était comme un enfant, ou quelque chose approchant. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Mesurant environ un bon mètre soixante-quinze/quatre-vingt, un poids dans la normal, une crinière brune, parfois légèrement en bataille, une légère barbe de temps en temps s’il est trop plongé dans ses expériences scientifiques et « magiques », il ne ressemble pas vraiment à un Goa’uld, mais il ne faut pas se fier aux apparences.

Au premier abord, il serait aisé de le croire charmant, amusant, simplet, ce genre de choses. Mais héphaïstos cache bien son jeu. Derrière ce visage souriant, cet air enfantin qu’il tente de garder, ce masque d’innocence, se cache un esprit retord. Vivant dans l’ombre depuis toujours, ne se faisant jamais remarqué, son attitude en est l’exact reflet. Un côté pile, un côté face, et il vaut mieux ne pas rencontrer le côté face qui pourrait vous amener à comprendre pourquoi c’est un Goa’uld. Il joue sur les mots, sur son attitude, sur l’air qu’il se donne pour amadouer les autres, pour manipuler les autres, afin de servir ses propres desseins. Mais que personne ne s’y trompe, il ne tient qu’à lui-même, il n’a confiance qu’en lui-même, rien ne fera jamais changer cela. Un esprit sain dans un corps sain. Pour la partie corps cela fonctionne, l’esprit en revanche, on peut se poser des questions parfois. Il devrait peut-être passer plus de temps auprès d’êtres humains qu’autour de ses inventions.

Il serait difficile de compter toute l’histoire, toute la vie d’Héphaïstos, d’autant plus qu’il ne fut jamais réellement mis au-devant de la scène. Il a toujours été un Goa’uld pour le moins en retrait, totalement plongé, comme le veut la légende autour de son nom, autour de ses inventions et de ses créations. Si l’on en croit les mythes et les légendes, il serait le Dieu du feu, de la forge et des volcans. Mais souvent les mythes et les légendes ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Bien qu’il y ait toujours une part de vérité dans ce qui est dit. A vrai dire, la seule partie de la légende qui était vraie, était le fait que c’était un créateur, un inventeur d’objets magiques, par-là, on entendait bien entendu, de la technologie Goa’uld.

Il faut dire que les batailles entre les différents Maîtres Goa’ulds ne l’intéressaient pas vraiment beaucoup plus que cela. Sauf s’il pouvait en tirer un certain bénéfice bien entendu. Il ne fit jamais rien comme les autres, notamment, il ne posséda jamais de « royaume » bien à lui, de flotte toute entière rien qu’à lui, non, il œuvrait dans l’ombre, attendant en quelque sorte, son heure pour en sortir ou au contraire mettre ses plans à exécution. Il fut souvent au service des Goa’ulds, du moins au « service », disons plutôt qu’il rendait service. Après tout, il était un Créateur, un Inventeur, nombre de ses inventions font désormais parti du commun des mortels, enfin des éléments utilisés dans la galaxie par les Goa’ulds. Peut-être également pour cela qu’au final, il ne fut jamais au-devant de la scène, préférant se plonger au cœur de ses expériences, découvrir des nouveautés, enrichir ses connaissances. Les territoires, merci, mais fallait les diriger, et il n’était pas assez bon tyran pour cela.

Le seul moment où il sortit un tant soit peu de l’ombre, ce ne fut que lorsqu’il fut au service d’Anubis. Lors de la prise de Tollana par Tanith sous les ordres d’Anubis, il ne profita pour s’extirper de l’influence, de la surveillance, du « pouvoir » d’Anubis, en changeant d’hôte. Après tout, lui, qui était si « fan » de tout ce qui était créatif et innovateur, comment résister à la tentation de prendre un hôte ayant les connaissances d’une telle nation ? Et même si Anubis avait réussi à rendre leurs canons à ion complètement inoffensifs, il ne partagerait ce secret avec personne, le gardant pour lui. A quoi cela servait de pouvoir observer un peuple possédant une telle technologie si l’on ne pouvait pas s’en servir pour soi ? Ou en profiter pour mener quelques étranges expériences ? Peut-être pour cela qu’il jeta son dévolu sur un des scientifiques de Tollana. Quelqu’un qui aurait accès aux diverses recherches de ce peuple, à leurs technologies, qui savait comment tout cela fonctionnait. Il lui avait suffi de pénétrer dans ses quartiers, la nuit tombée, se pencher vers ce nouveau corps.

"Nous allons accomplir de grandes choses toi et moi, bien que tu ne le saches pas encore."

Avant de sortir de son ancien hôte pour implanter le nouveau. Autant aller chercher directement ce savoir à la source. Certes cela n’équivalait pas les connaissances des asgards mais c’était toujours un point de départ pas vrai ? Il profita du désordre local, et de la destruction de cette planète pour quitter le joug d’Anubis sur une lointaine planète à bord d’un vaisseau cargo furtif, se faisant oublier du monde des Goa’ulds, bien qu’il n’était au départ, pas des plus connus, bien au contraire. Cela aida d’ailleurs pour s’échapper en quelque sorte. A vrai dire, c’était comme s’il avait purement disparu, personne ne sachant même qu’il avait un tant soit peu existé en fin de compte. Ce ne fut qu’à la fin, que lors de la chute des Grands Maîtres, de Ba’al, de ce qui restait d’Anubis, qu’il revint en quelque sorte, qu’il fit face de nouveau au monde, à l’univers à sa manière.

Ne possédant aucune planète, juste un vaisseau, construit pendant cet exil, cette retraite, issu de son imagination fertile, et des connaissances engendrées, mais également grâce aux différents chantiers spatiaux d’Anubis laissés à l’abandon, accompagné de quelques fidèles à sa cause – mais quelle cause ? – il navigue désormais au grès des étoiles, n’ayant pour but que de semer un certain chaos dans ce qui reste de ces congénères, du moins, ceux qui l’insupportent le plus. Il n’est pas assez fou pour s’en prendre aux Nox ou aux Asgards bien trop puissants contre lui. Manœuvrant toujours dans l’ombre, espionnant, l’esprit retord, il observe, analyse, avant de lancer ses propres forces dans une bataille dont il est sûr de gagner. Il reste désormais à voir ce qu’il comptait vraiment faire au cours de cette « renaissance ».