Major Sadler, au rapport !

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Je ne m'étais pas sentie à la fois stressée et excitée comme ça depuis... Depuis ma première traversée de la Porte des Étoiles pour rejoindre le Site Charlie, il y a de ça un an. Mais je crois que je ressens aujourd'hui beaucoup plus d'appréhension et d'impatience que ce jour là. Aujourd'hui je rencontre le Général O'Neill en chair et en os. Je me sens bien plus honorée que lorsque l'on m'a remis mes insignes de Major...

C'est peut être un peu ridicule de se mettre dans un état d'anxiété pareil, mais quand on sait tout ce qu'O'Neill a fait pour la Terre, je crois que c'est inévitable... On lui doit tous à lui, et à SG1, notre vie, et plusieurs fois...

C'est donc dans cet état de nervosité et d'attente insoutenable que je me suis préparée ce matin, me levant tôt - cinq heure du matin... - pour être sûre d'être à l'heure, bien que j'avais entendu dire qu'O'Neill était toujours en retard.

Plantée là devant le miroir de ma salle de bain, j'observai cette tête blonde dans son costume bleu marine qui lui donnait un air particulièrement coincé. J'avais horreur de cet uniforme, surtout le bas à vrai dire... Cette jupe immonde qui descendait jusqu'au niveau des genoux. Pas du tout mon genre. Je grimaçai en me regardant, puis j'arrangeai le col de mon chemisier. Je m'appliquai ensuite à coiffer ma longue chevelure dans un semblant de chignon militaire, mais quelques mèches rebelles ne rendirent pas cela aisé...

Ressemblant à peu près à quelque chose, je me maquillai le minimum syndical - et surtout autorisé - , puis j’enfilai ma veste sombre. Elle était décorée sur sa gauche d'une ribambelle de rubans colorés et autres fantaisies. À sa droite, une barrette patronymique indiquait "Major K. Sadler". Sur chaque pan de son col, l'insigne "US", et sur les épaules, celui doré de mon grade. Bref, ça brillait de partout.

Je devais être à sept heure pétante devant le bureau du Général. Il était six heure moins le quart. Le temps d'attendre la voiture qui était censée venir me prendre à l’hôtel puisque je n'avais pas encore eu le temps d'emménager, arrivant tout droit de Floride, je descendis au restaurant prendre un café, devant le journal local. Le "Colorado Springs News", vachement recherché comme nom.

Je parcourus un moment les petits annonces, tout en portant de temps à autre mon expresso lungo à mes lèvres. Mon attention fut attirée par plusieurs appartements bien situés et assez spacieux. Il allait vraiment falloir que je me trouve un coin à moi, et une voiture, ou plutôt une moto. J'adore les motos.

L'accueil de l’hôtel m'avertit de l'arrivée du taxi à six heure dix. Vingt-cinq minutes plus tard, j'étais sur la nationale 115, et j'arrivais à l'entrée de la base militaire. Le taxi ne fut pas habilité à pénétrer à l'intérieur de l'enceinte. On me fit descendre du véhicule, pour qu'un véhicule interne me conduise jusqu'à l'entrée de la montagne, qui était toujours aussi impressionnante que dans mes souvenirs.

Très rapidement, ou tout du moins après les six contrôles de sécurité plus le passage au scanner qui a bien confirmé que je n’avais pas de symbiote Goa’uld en moi - quel soulagement - , je me retrouvai seule avec moi même dans l'ascenseur menant aux niveaux inférieurs. La longue descente sous terre et l'approche du niveau -27 me rendit un peu plus nerveuse. Je serai bientôt dans ce fameux bureau.

Après d'interminables minutes, l'écran noir de l’ascenseur afficha finalement "-27", et les portes s'ouvrirent sur un tunnel particulièrement emprunté. Fort heureusement, je connaissais déjà à peu près la base pour y avoir mis les pieds quelques vagues fois quand je servais encore sur le Site Charlie. Je m'engageai donc dans le couloir face à moi, menant directement au niveau de la salle de briefing, à laquelle était juxtaposé le bureau du commandant de cette base.

Sept heure moins dix. À sept heure pile, j'inspirai un grand coup, j'arrangeai ma veste et je frappai à la porte.

Major Sadler, au rapport ! 407437tumblrmdep0sNMjc1qapg0ho1500

C'était dingue à quel point il adorait la paperasse, surtout aussi tôt dans la journée. A peine arrivé, à vrai dire, il n'était jamais sorti de la base si l'on peut dire, et le peu de sommeil qu'il avait eu, disons que cela le rendait grognon actuellement. Si on ajoutait à cela tous ces papiers entassés sur son bureau, on pouvait dire qu'il était d'une excellente humeur n'est-ce pas ? Enfin, il eut de quoi s'occuper, notamment car Walter ne voulait pas le lâcher de si bonne heure. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas sans ce cher Walter.

"Vous êtes sur que c'est à moi de faire ça ? Non car, personnellement, qu'est-ce que ça m'apporte de savoir qu'il manque des boxers noirs dans les paquetages ? Perso, moi j'ai des caleçons Homer."
"Mon Général, vous devez signer pour qu'on puisse passer commande."
"Oh ! Mais qui porte du Triple XS ?"
"C'est à cause de l'infection venant de P3Y-267."
"Ah bon ? Ils ont été infectés ?"
"Oui Monsieur, le rapport est sur votre bureau depuis deux semaines."
"Ah oui c'est vrai....pauvres hommes....ce sera tout ?"
"Vous avez un rendez-vous avec le Major Matheson."
"Plus personne ne peut se passer de moi on dirait !"

Le tout dit avec un grand sourire, enfin, c'est surtout qu'il savait qu'étant donné qu'il était le grand chef, il était difficile finalement de passer à côté de lui, ou au-dessus de lui pour les rapports et le reste. Enfin bref.

"Faites le rentrer. C'est à quel propos déjà ?"
"Les recrues, les effectifs..."
"Ah.....je m'en réjouis d'avance....tout ça m'a l'air....passionnant."

Dingue comment il avait l'air motivé pas vrai ? Enfin toujours est-il que pour le moment, il fit signe à Walter de faire renter le Major et de les laisser tranquille. A vrai dire, vu à quel point Matheson était des plus éloquents, peut-être que cette réunion se terminerait bien vite non ? Il pouvait toujours espérer. Lui qui voulait aller faire un petit coucou à Carter et Daniel, ce serait loupé visiblement.

Non car nul doute que la réunion dura plus longtemps que prévu. Le temps de tout passé en revue. Et notamment en plus d'en savoir d'avantage sur ce qui se passait dans la galaxie et de prendre les mesures adéquates. Il y avait des échos comme quoi certains Goa'ulds, inconnus jusqu'à l'heure, tentaient de prendre le pouvoir, de reprendre du poil de la bête dirons nous, mais s'ils étaient aussi présomptueux que leurs prédécesseurs, ils devraient y arriver. Sans oublier que cette fois, les Asgards étaient là.

Enfin toujours est-il qu'il ne vit pas vraiment les minutes, l'heure passée, et qu'il fut rapidement sept heures du matin. Ils furent dérangés en entendant quelqu'un toquer à la porte. Bon, c'était quoi encore ça ? Prenant son téléphone, autant joindre celui qui savait tout, Mister Walter.

| Walter ? [....] Oui, vous... [....] D'accord et ... [....] Est-ce que je pourrais finir ma phrase ? [....] Merci Walter.|

Bien visiblement, il avait encore oublié qu'il avait un autre rendez-vous ce matin. Pas la première fois que cela arrivait à vrai dire. Toujours est-il qu'il expliqua à Matheson qu'ils remettraient cela à une prochaine fois, en attendant, dans son treillis tout neuf - le dernier ayant subi les foudres de Felger - il ouvrit la porte, pour autant faire entrer son nouvel briefing du jour que faire sortir le Major.

"Matheson, on en reparle. Sadler ? Entrez."

Bon, il allait encore devoir sortir sa panoplie du guide touristique. Quoique....il n'avait pas déjà lu son dossier à cette nouvelle recrue ? Ou alors cela devait encore traîner également sur son bureau, il verrait bien. Pour le moment, une fois qu'elle fut entrée, il referma derrière eux, avant de revenir s'installer dans son beau fauteuil derrière son bureau.

"Ne vous préoccupez pas de Matheson, il a pas l'air sympa, mais c'est un nounours quand on le connait. Bref....vous êtes là pour ?"

Il n'était jamais au courant de rien ! Ou alors il faisait semblant.

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Plutôt à l'heure, finalement. Hammond avait eu tord, pour le coup.

La porte s'ouvrit, un Major en sortit et faillit me percuter. Il ne m'adressa pas le moindre regard, et fila dans le couloir, manifestement pressé.

Se tenait à présent dans l'encadrement de la porte, un homme, la cinquantaine, cheveux grisonnants à la George Clooney, carrure musclée et imposante, curieusement vêtu d'un BDU classique qui lui donnait un air décontracté et modeste.

Je me sentie soudainement mal à l'aise dans mon costume officiel, qui contrastait énormément avec la tenue du Général. J'aurais bien filé cent dollars pour pouvoir porter un treillis aujourd'hui, ne supportant pas cet uniforme. Je me sentais BCBG dedans, ce qui n'était pas du tout mon genre, aimant les choses simples, et détestant afficher toutes mes décorations, jugeant que cela faisait trop prétentieux.

Il m'invita à pénétrer dans son bureau, et je m’exécutai dans un hochement de tête respectueux. Tandis qu'il refermait la porte derrière moi, j'observai la pièce.

Sur le mur de gauche étaient accrochées quelques photos promotionnelles de l'US Air Force, en noir et blanc. Je reconnus un F-22 Raptor, et un BackBird. Les cadres recouvraient une bonne partie du mur bétonné, rendant la pièce un peu moins austère. À droite, une fenêtre donnant directement sur la salle de briefing actuellement inoccupée. Devant moi, deux chaises disposées face à un large bureau en très beau bois aubrun vernis, sur lequel se trouvait une importante pile de dossiers manifestement "à traiter". Un téléphone rouge était posé sur le côté, et savoir qu'il y avait directement la ligne du Président des États Unis de l'autre côté me rendit un peu plus nerveuse.

Au milieu du bureau, une plaque dorée magnifiquement ornée de la mention "Brig. Gen. J. O'Neill". Derrière le meuble se trouvaient son fauteuil en cuir matelassé, ainsi qu'une belle armoire, encadrée par deux imposants drapeaux officiels, dont les vives couleurs apportaient un peu de chaleur à la pièce.

Le général revenu devant moi, et ayant alors pris place dans son sûrement très confortable fauteuil de ministre, je me mis au garde à vous afin de le saluer comme il se doit, et je terminai sa phrase d'un ton formel :

- « Me présenter, et prendre mes ordres, mon Général. Major Kathleen Sadler, Monsieur. Anciennement affectée au Site Charlie, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Shefield. Le Homeworld Security m'a transférée au SGC. J'ai reçu une convocation m'ordonnant de venir me présenter à vous aujourd'hui, à sept heure. »

Il semblait avoir oublié cet entretien, et j'aurais pu en être vexée, mais ce ne fut pas le cas. Un homme comme lui, à un tel poste, devait être débordé, et la gestion du personnel et des derniers transferts devaient lui passer par dessus là tête, ce que je comprenais aisément. D'ailleurs, je devais être entrain de lui faire perdre son temps. Il avait sûrement mieux et plus important à faire.

- « C'est un honneur de vous rencontrer, Monsieur. » ajoutai-je sincèrement et sur un ton moins formel que précédemment.

Pourquoi les gens le saluaient toujours ainsi ? Bon d'accord, il était le grand "chef" maintenant, du coup, il avait le droit à cette marque de respect, mais personnellement, il interdisait déjà à Carter de le faire, ce ne serait pas aux autres de le faire non plus. Cela l'énervait plus qu'autre chose à vrai dire. Mais bon, c'était le protocole vous me direz, mais lui et le protocole, cela faisait deux, enfin s'il comptait bien, bien entendu.

"Repos. Décontractez-vous, je n'ai encore mangé personne. Prenez un siège."

Ainsi donc c'était une nouvelle recrue, pas la première, ni la dernière vous me direz. Enfin pour autant ce n'était pas de la bleusaille qu'on lui refilait non plus, vu qu'apparemment, elle avait été affecté sur le site Charlie. Bon, le mieux ce serait encore de trouver son dossier pour savoir ce qu'il en était pas vrai ? Surtout que là, tout ce qu'elle lui disait, pour lui, cela passait par une oreille et cela ressortait par l'autre.

"Tiens donc...."

Comme quoi il avait quand même vachement l'air au courant de ce qui se passait sur sa base pas vrai ? Fouillant, de façon nonchalante son bureau, à la recherche du mystérieux dossier, il finit par mettre la main dessus en quelques secondes. Comme quoi rien n'était perdu vous me direz. L'ouvrant rapidement, la première feuille était l'ordre de transfert bien évidemment, les suivantes, le dossier militaire de la demoiselle.

"Ah bah oui, on m'a prévenu."

Enfin maintenant il était prévenu. Bon c'est sur, il n'avait pas une façon de diriger comme les autres. Il n'était pas comme Hammond, toujours en uniforme, impeccable, le bureau bien rangé, tout en ordre, à vrai dire lui, c'était plus un bordel organisé me direz-vous, mais ça fonctionnait, la preuve, la base était toujours en un seul morceau pas vrai ?

Enfin, pour le moment, esquissant un sourire amusé suite à sa dernière réflexion, il reprit la parole.

"Ne croyez pas forcément tout ce qu'on dit sur moi. C'est certainement très exagéré."

Ou alors pas du tout. Va savoir. A vrai dire il s'en fichait un peu. Mais revenons en finalement au pourquoi de cet entretien. C'était une simple formalité, d'autant qu'elle savait visiblement comment on fonctionnait si elle avait été affectée sur le site Charlie.

"Je présume que je n'ai pas besoin de vous faire le topo sur comment cela se passe par ici pas vrai ?"

Question rhétorique me direz-vous. Mais passons au point important. Ses ordres. C'était quoi déjà ? Ah oui, à vrai dire, il n'y avait pas grand chose à dire. Cependant, il déposa, après l'avoir pris dans le dossier présent devant lui, sa carte d'accès sur le bord de son bureau devant elle.

"Voici votre carte d'accès à la base, gardez sur vous. Vous avez également à votre disposition des quartiers, en cas de garde, ou si vous n'avez pas encore de logement à l'extérieur de la base. Concernant vos rotations au sein de la base, vu qu'actuellement le Programme est en perte de vitesse, courtoisie du CIS qui préfère mettre l'accent sur Atlantis au vu des menaces moins importantes dans cette galaxie, les équipes sont actuellement remodelées afin de permettre à chacun de pouvoir partir faire joujou sur d'autres planètes. D'autant qu'avec certaines réaffectations, nous tournons au ralenti."

Peut-être pour cela qu'il ne pouvait lui donner directement une équipe à diriger vous me direz. Bon bien entendu, ce n'était pas pour autant qu'elle ne pourrait pas partir en exploration, bien au contraire, surtout qu'en ce moment, les effectifs tournaient, et aucune équipe ne partait complète, c'était toujours des mix de plusieurs.

"Pour vos premières armes offworld, afin de vous familiariser avec les membres du SG-C, tout du moins ceux partant en exploration, vous serez appelé d'ici peu pour partir sur P2C....je sais plus combien. Une exploration de routine. Le temps déjà que vous vous familiarisez avec la base. Des questions ?"

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