Cerise regardait avec de grosses billes la femme et sa… nourriture. Elle fit une moue, du genre : « eurk ! », avant de se reprendre : après tout, il fallait bien manger. Elle regarda vers Sam et lui sourit doucement.

-"Ca me rassure. Maintenant, reste à savoir s’ils l’ont trouvé-volé ou si c’est un objet qui fait partit de leur quotidien et si donc ce sont bien des Tollan..."

Elle avait parlé bas, pour pas que la conversation soit surpris et que cela porte préjudice à leurs recherches.
En tout cas, un homme se rapprocha de l’équipe SG-7 avec un sourire pincé. Enfin … s’il n’y avait eu que le sourire. Il avait plutôt l’air d’un homme austère et peu souriant qui avait traversé de sale épreuve récemment. Il avait cet air de fatigue et de dépression… Enfin il ne respirait pas ce qu’on pouvait appeler la joie de vivre !
Mais il ne se montra nullement grossier. Un peu sur la défensive, mais si c’était des tollans, ces êtres si… civilisés ? Supérieurs à eux ? À ça ne devait pas leur faire plaisir de descendre de leur piédestal !
Elle fit un signe de la tête à Sam et s’approcha précautionneusement mais l’air de rien de SG-7 pour entendre ce qui se disait. Ce n’était pas passionnant, mais l’homme, Dorin les regarda toutes deux avec grande attention.

-"Bienvenue mesdames dans notre… ville… provisoire.
Je vous en prie."

Il fit un geste de la main, les invitant à le devancer vers une grande tente au centre du campement –oui pour Cerise cela n’avait rien d’une ville ! – et sourit du plus aimablement qu’il put.

-"Si vous voulez bien me suivre, nous pourrons discuter à l’aise dans la tente communautaire."

Cerise lui fit un magnifique sourire aimable et passionné avant de parler sans demander l’autorisation ou non aux militaires.

-"C’est avec grand plaisir !"

Puis elle regarda Sam d’un air : « Ah zut… il aurait fallu que je demande avant ? ». Elle , elle voyait un intérêt a discuter rapidement : c’était de vérifier les doutes des terriens, voir avec les souvenirs de Sam si oui ou non, Tollans ils étaient et surtout… comprendre comment ils en étaient arrivé là.

Arrivés dans la tente -  extérieurement basique mais  intérieurement paré avec des draperies dépareillées mais de bon goût- Dorrin leur proposa de venir s’assoir sur des sortes de sièges. C’était tout à fait sommaire, mais au vue du nombre de sièges limités et de la disposition, ainsi que de 3 sièges plus haut, on pouvait vite penser à une salle de réunion.

Avant de s’assoir, il leur demanda s’il voulait boire quelque chose ? La pluie recommençait à tomber et cette boisson aux plantes aidait à chasser le froid, du moins, un temps.

Cerise accepta poliment et jeta un regard vif autour d’elle a la recherche d’un détail de quelque chose… mais elle ne vit rien de spécial. Dorrin revient avec une sorte de bouillotte en fer qui avait chauffé sur un feu, et servit cette boisson dans des tasses dépareillées.

-"Si vous permettez… j’aimerais savoir ce que vous savez ?

Nous... hum ! Depuis votre départ, un bruit court : Un… certains nombre d’entre nous disent qu’un appel de détresses avait été lancé vers la Tau’ris mais que vous n’avez pas … « souhaité » nous venir en aide. Alors pourquoi maintenant ? Qu’attendez-vous de nous ?"

L’homme semblait sur la défensive. On sentait une certaine pratique de la diplomatie, ou du moins des contacts humains et de la communication. Malgré tout, il était un brin énervé, comme cherchant quelqu’un à enfin pouvoir définir comme bouc émissaire à leur malheur.

Cerise resta muette et pensive un instant. Que dire ? Elle ne savait pas réellement ce qui s’était passé au moment exact pour le contact avait été rompu. Le commandant de SG-7 regarda un brin embarrassé Samantha, espérant qu’elle prendrait la parole : elle était là pour ça après tout.
Pourquoi est-ce que les gens pensaient toujours à mal ? Est-ce que cela semblait si irréaliste de vouloir juste aider les autres ? Elle ne savait pas que dire sur l’instant et réfléchit.
Si Sam ne parlait pas, elle prendrait la parole, les rassurant avec des banalités : on ne savait pas (gros lol monumentesque !) , on a tenté, on a pas compris, on a cru, on a pas réussi à…, mais maintenant, on va vous apporter de l’aide, des vivres, et non, on est pas là que pour récupérer vos connaissances ! Quoiqu’elle fût certaine que c’était ce que voulaient les dirigeants du programme SG !

Les indices collectés jusqu'ici étaient plutôt maigres pour échafauder une théorie Tollan, pourtant l'enthousiasme de Cerise semblait contagieux, et l'accueil de Dorrin qui suivit ne fit que confirmer la chose, paradoxalement.

Habituée aux rencontres alliennes, Sam ne savait encore pas trop quoi penser de leur hôte. On dit que la première impression est souvent la bonne, pourtant d'expérience la scientifique savait que les apparences pouvaient aussi être grandement trompeuses, aussi elle ne jugerait pas trop vite le leader de ces réfugiés, d'où qu'ils soient.

A l'invitation de celui-ci, elle le remercia d'un signe de tête accompagné d'un sourire poli, et se dirigea vers la tente indiquée.
L'enthousiasme auto-censuré de Cerise lui valut une petite moue compréhensive de la militaire. Aux yeux de cette dernière un peu de spontanéité ne pouvait pas faire de mal pour l'échange qui allait suivre.

Poliment Sam s'installa sur un des sièges qu'on leur avait présenté, tandis qu'elle répondait positivement à l'offre de Dorrin pour la boisson.
- Volontiers, merci.

Les terriens avaient parfois eu quelques surprises et pas forcément agréables avec les collations extra-terrestres, mais il était quand même toujours de bon ton d'accepter quitte à faire semblant de boire.

L'homme entra en matière sans cérémonial. Sa question était directe, presque trop pour être Tollan, et Sam hésita un instant sur le réponse à donner. L'hésitation fut suffisante pour que leur hôte précise sa pensée, et soit plus franc encore avec les visiteurs.
Après un tour d'horizon de regard vers ses petits camarades, Sam prit sur elle de répondre. Bien entendu la diplomatie était de mise, car visiblement c'était bien des Tollans en face d'eux, il n'y avait plus guère de doute, et ils avaient été franchement déçus par les Terriens.

Dans un geste réflexe tout militaire, Sam s'avança sur son siège comme prête à bondir en cas de revirement soudain de situation, tout en prenant la parole.
- Tout d'abord, Dorrin, merci à vous de nous recevoir. Je suis le lieutenant Colonel Samantha Carter, j'ai fait plusieurs séjours sur Tollana, et je peux vous garantir qu'à ma connaissance, nous n'avons reçu aucune demande d'aide du peuple Tollan.

Bien entendu, Sam ne pouvait être certaine de ce fait, mais elle était sûre que Tonton George -hum pardon- le Général Hammond l'aurait mise au courant même si l'Etat Major ne voulait pas donner suite à cet appel à l'aide.

La militaire précisa d'ailleurs de suite ce qu'elle savait sur leur cas.
- J'étais moi-même sur votre planète au début de l'attaque, et dès qu'on a pu on a tenté sans succès de vous contacter. J'ai moi-même superviser la manoeuvre ce jour là.

Pour ce que valait sa parole. Après tout, elle n'était même pas certaine que ce groupe de Tollans connaisse le dossier Tau'ri à ce point.

Dos droit, regard suspicieux, il avait l’air dubitatif, en témoigna le regard qu’il porta à un jeune homme près de la porte qui s’empressa de sortir, comme s’il avait compris.

- "Vraiment? Permettez que je ne vous croie pas sur parole pourtant.  « Certains » de mes compatriotes affirment pourtant entendu qu’un appel vous a été passé quelques heures après que l’attaque est commencée et que vous soyez parti.
Vous me pardonnerez de les croire plus volontiers que vous."

Dorrin resta sur ses positions alors que Sam parla. Il avait l’air d’être tout le temps ainsi on le voyait bien et Cerise se demanda un instant s’il était ainsi tout le temps ! Auquel cas sa femme – s’il en avait eut – devait passer des moments d’une joyeuseté sans fin avec lui. Mais d’un autre côté, elle se demanda si vu l’épreuve traversé ce n’était pas normal.

-"Hum hum ♪ …..
Oh pardon. Docteur Mercier pour vous servir. Excusez-moi mais… est-ce si important que de remuer le passé ?
Après tout, si nous avions été en mesure de réellement vous aider, vous vous doutez bien que nous l’aurions fait. Dans le cas contraire, nous ne serions pas là aujourd’hui car nous aurions trop honte. Après tout, un peuple civilisé ne doit-il pas agir ainsi ?"

Dorrin se raidit plus encore si possible et regarda les deux femmes, puis les militaires en réfléchissant. Cerise l’air de rien gouta le breuvage et sourit en lâchant un petit Hum appréciatif.

-"C’est bon dites donc on dirait du thé au jasmin."
Dorrin sembla déstabilisée par l’action de Cerise et regarda Sam d’un air dubitatif, ne sachant visiblement pas que faire et que comprendre.

-"Hh… Je ne sais pas ce qu’est le jasmin. Mais c’est une boisson que nous avons mis à jour depuis notre arrivée ici en faisant bouillir des fleurs comestibles.
Vos arguments sonnent juste…"

Cerise eut un petit sourire en coin, en voyant qu’il avait changé de sujet et paraissait moins virulent.

-" Pour en revenir au sujet," , Cerise parla très doucement après avoir regardé Sam, -" Il me semble que oui, le SGC a bien reçut un message grâce à un système de votre conception, mais nous ne pouvions ni répondre, ni intervenir vu que la porte de Tollana était détruite. Et je suis sure que ma collègue ici présente, responsable de la Porte au SGC à fait tout son maximum."

Cerise parlait avec une douceur excessive, comme lorsqu’on parle à un enfant, à force aussi de sourire compatissant et chaleur.

-"Mais maintenant, nous sommes là, et nous aimerions vous aider. Pour cela il nous faut savoir combien vous êtes, ce qu’il vous manque, pour répondre aux besoins.
Est-ce que tout votre peuple et ici ?"

Dorrin se raidit et se leva brusquement. Il ne voulait pas dire aux étrangers – avant d’être certain qu’ils étaient sans danger – que non. Non, tout leur peuple n’était pas ici. Grâce à dieu, des vaisseaux avaient réussi à décoller de Tollanna, peu avait réussi à passer le barrage des hatack d’Anubis, mais certains oui. Les autres avaient réussi à survivre tant bien que mal sur la planète… mais à quel prix ?

-"Je  suis désolé, mais je dois remplir certaine obligation.
Vous pouvez rester dans le campement, du moment où vous n’ennuyez personne.
Je vous dis à plus tard."

Et Dorrin, après avoir hocher la tête en un bref salut, sortit de la tente.

-"Il était bien pressé de partir dites donc…
J’ai peut être fait une boulette, mais reste à savoir laquelle. Quoique… il avait peut-être un vrai rendez-vous ? "
Cerise regarda Sam sans trop savoir que faire du coup.

HRP:

Sam ne manqua rien de l'échange de regards qui suivit ses explications. En revanche, elle ne comprit pas trop ce que cela voulait dire. Mais visiblement un message venait d'être passé puisque le jeune en poste au niveau de l'entrée disparut sans un mot. La militaire fit un signe discret à son collègue le plus proche qu'il surveille un peu. Chat échaudé...

Et les paroles de Dorrin qui suivirent confortèrent le colonel dans sa suspicion. L'homme prenait visiblement mal le fait que les Tollans n'aient pas reçu d'aide. Sam fut un rien vexée par ses propos, mais resta calme extérieurement.
Cerise prit alors la parole, ce en quoi la militaire lui était reconnaissante. Elle aurait pu s'énerver à répondre trop vite à leur hôte. Les propos de l'archéologue, d'une logique sans faille, eurent le mérite de calmer tout le monde. Sam remercia son amie d'un léger sourire.

Et la nouvelle diversion de la jeune femme avec la boisson finit de détendre tout le monde. Enfin, tout étant relatif du côté du Tollan.
Et d'ailleurs Sam gouta aussi la boisson, que de fait elle trouva également fort agréable. La conversation dévia un instant sur la décoction. Mais visiblement Dorrin réfléchissait en même temps, et il revint à leur sujet de discorde, en admettant que peut-être Cerise était dans le vrai.

Si Dorrin semblait plus enclin à écouter, il n'était pas pour autant vraiment plus décontracté, et contre tout attente il prit même congé de manière expéditive. Sam regarda incrédule Cerise et ses compagnons.
Quand ils furent seuls, et avant de quitter la tente, la militaire crut bon de préciser sa pensée après la réflexion de Cerise.
- Ce n'est surement pas ce que tu as dit. Non. Ils nous cachent quelque chose, et je n'aime pas ça du tout...

Pas qu'ils n'étaient pas habitués aux choses compliquées avec les Tollans, mais franchement c'était pénible.
- Bon, puisqu'on a l'autorisation, après tout, je vous propose de fouiner un peu, discrètement bien sûr.

Le groupe se scinda en trois, les deux femmes restant ensemble, tandis que l'équipe SG partait de leur côté en binôme.

Cerise et Sam avait à peine bifurqué après la grande tente dans une allée assez étroite qu'elles virent débouler une boule de poils rouquine.
- Schrödinger?!

La scientifique regarda son acolyte puis le chat, puis à nouveau Cerise comme pour la prendre à témoin, et vérifier qu'elle ne rêvait pas.
Se souvenant alors que l'archéologue ne faisait pas partie du SGC à l'époque, elle expliqua à son amie.
- J'ai donné Schrödinger à Narim quand les Tollans ont séjourné quelques temps sur terre.

Une gamine d'à peine 10 ans sortit d'une des tentes et attrapa le chat de manière possessive, le serrant maladroitement dans ses bras.
- Il est à moi! Je t'interdis de le toucher! Cria l'enfant, sur un ton bien plus alarmant que nécessaire.

Comme prise en faute, les terriens étant censés restés discrets, Sam regarda autour d'elles, et fit signe à l’effrontée pour qu'elle calme le jeu.
- Ne t'inquiète pas, nous n'allons pas te prendre ton chat. C'est juste que je l'avais confié à un ami... Tu connais quelqu'un qui s'appelle Narim?

L'enfant plissa les yeux en regardant les terriennes comme pour essayer de deviner ce qu'elles pensaient vraiment.
- Il s'appelle Kaly et je l'ai eu quand il est né, juste avant qu'on quitte Tollana, notre pl... notre ville!

Ce fut au tour de Sam de prendre un air suspicieux. Le lapsus de l'enfant révélait qu'elle répétait une leçon plus ou moins bien apprise... curieux...

Dorrin s’éclipsa pour aller discuter avec le « conseil ». Un groupe de tollans rescapés qui s’étaient distingués par rapports aux autres et avaient naturellement pris la direction du groupe, du moins ici.

Ils l’attendaient dans une autre tente, plus grande, plus belle. Ils étaient tous assis autour d’une grande table et faisaient les constats de leurs installations ici et de la suite. L’arrivée des terriens était aussi un sujet de discussion. Ils ne savaient pas réellement quoi faire. Une partie d’eux avaient tout fait pour reprendre contact avec les terriens, les jugeant les plus aptes à les aider… les autres, quant à eux ne voulaient compter que sur eux, ne songeaient qu’à leur gloire passée.

Dorin quand à lui ne savait pas où se situer : il avait vu son monde s’écrouler, les jaffas bombarder les villes jusqu’à en faire un champ de ruines, le pilonement planétaire avait déclenché des éruptions volcaniques, leur faisant revivre le spectre de la première planète Tollana. Et après cela, après avoir dû fuir les villes, pour fuir les escadrons de jaffas ennemis, ils s’étaient retrouver à vivre dans des grottes… survivre serait plus juste. Combien d’eux étaient morts ?

Il se rappela les bêtes sauvages, inoffensive auparavant qui avaient changé de comportement, se mettant à les chasser pour manger suite au bouleversement climatique provoqué par Anubis. L’enfer sur terre. À quoi leur servait leur intelligence et leur technologie ? Ils n’avaient pu défendre le groupe, ils avaient fait au mieux en attendant.
Et pendant qu’eux paniquaient, se démoralisaient… certains se révélaient : ils parcouraient les ruines comme des animaux traqués pour récupérer des technologies, ils avaient ouvert des sous terrains sous la capitale et chaque nuit, entre les patrouilles, ils tentaient de déterrer la porte des étoiles… Comment avait-on pu en arriver là ?
Il faisait partit du gouvernement à l’époque mais n’était pas important. Il ne connaissait pas les détails, ne savaient pas qu’ils avaient travaillé pour les goa’ulds.

Dorin soupira en proie à ces souvenirs. Il se sentait vieux après tout ce qu’il avait vécu. Il s’installa sur une chaise, les coudes sur la table, les mains croisées et se recroquevilla jusqu’à avoir la bouche contre ses mains.

-"Les ambassadrices envoyées … font preuves de beaucoup de diplomatie, ce qui est normal. Mais… l’une d’elle, Samantha Carter dit qu’elle était là quand l’attaque à eut lieu, elle dit qu’ils ont tenté de nous contacter."

Une femme, brune aux cheveux bouclés regarda Dorin.

-"Oui, mais … ils auraient pu venir en vaisseaux non ? Ils en ont n’est-ce pas ?"

Il haussa les épaules. Qu’est-ce qu’il en savait lui.

-"Que décide-t-on ?"

Pendant ce temps-là, Cerise voyant Sam avec une enfant se dirigea vers elle.