Ker’hia sortit en claquant violemment la porte de la maison de son père.


C’était le moment de la fête des Divinités protectrices à Thelak, et elle avait pour coutume de fuir ces journées bruyantes, où les habitants des autres contrées envahissaient son village pour participer au marché annuel… Plus jeune, elle acceptait la foule bigarrée, et aimait se promener parmi les échoppes achalandées et colorées. Elle y avait même ses habitudes : un marchand de Xalho, qui fabriquait des arcs si légers et si puissants, que Ker’hia faisait des économies toute l’année pour s’y approvisionner et une commerçante de Irik qui cousait les plus belles sandales, souples et solides, et dont les lanières en cuir enserraient les mollets élégamment tout en les maintenant pendant l’entraînement. Cependant, depuis quelques années, elle refusait obstinément de rester. Elle se rendait généralement à Leptos, sur les hauts du fleuve, dans la famille de sa mère pendant cette période.


Mais cette année, elle venait d’atteindre 24 cycles et son père n’en pouvait plus d’attendre…Il avait enfin compris la raison principale pour laquelle sa fille excluait de rester : le bal. Elle était en âge de trouver un mari, sa famille était d’une caste aisée et elle était jolie, selon les standards de son peuple : les prétendants ne manquaient donc pas. Mais il n’y avait rien à faire, le pauvre homme avait beau s’évertuer à présenter à Ker’hia les partis les plus intéressants, elle ne s’intéressait pas à eux. L’idée de se marier la révulsait ; elle rêvait d’aventures, de défendre son peuple et un époux risquait de la freiner dans ses projets de voyages. Son peuple, en effet, n’avait rien d’un peuple conquérant et curieux.


Et ce matin-là, une nouvelle fois, une dispute éclata à ce sujet. Son père avait prévu de lui présenter au dîner le fils d’un médecin, un garçon bien éduqué et charmant, à ce qu’il paraissait. Mais Ker’hia lui répliqua qu’elle partirait dans l’après-midi voir sa grand-mère à Leptos, ce qui eut pour effet de pousser son père à bout. Il la mit devant un ultimatum : soit elle choisissait cette saison un époux, soit il se verrait dans l’obligation de la congédier. Elle se leva et sortit donc sans un mot, ivre de rage. Elle se rendit au seul endroit où elle pouvait déverser sa colère sans que personne ne l’entende ou ne la voit : près du Cercle.


Là se trouvaient les Pierres, où son père avait pour habitude de célébrer les grandes fêtes des Divinités Protectrices. Les décorations pour la grande messe y avaient déjà été apportées. Elle se tint debout, cherchant un peu de réconfort à cet endroit. Elle y allait lorsqu’elle voulait parler à sa mère, se souvenir d’elle, prendre une décision. Mais cette fois, son esprit avait beau retourné le problème dans tous les sens, elle ne trouvait pas de chemin à suivre. Son regard se porta sur le Cercle, la porte de l’Enfer, d’après son père. Ker’hia soupira, il ramenait tout à la religion, alors que les Wraiths, eux, cueillaient sans se poser de questions sur leur destin.

Soudain, le Cercle se mit en marche. Le sang de Ker’hia se figea dans ses veines, malgré le courage dont elle pouvait faire preuve lorsque les Wraiths attaquaient. Jamais ils n’étaient venus pendant les festivités des Divinités Protectrices. Elle était bien trop loin de Thelak pour espérer s’en sortir mais ce n’était pas là son souci principal. Habituellement, quelqu’un veillait sur le Cercle, dans une sorte d’abri haut perché situé vers les champs, et pouvait prévenir le village et le rejoindre à temps, quand leurs prédateurs arrivaient par le Cercle. Mais les périodes de marché avaient toujours été épargnées, alors tous avaient quartier libre et la surveillance se relâchait. Et pire que tout, elle était sortie sans son arc…Elle décida qu’elle ferait face à son destin. Et elle resta debout, près des Pierres, attendant d’être cueillie dans un ultime geste de défi.


Elle eut la seconde surprise de sa journée. Ce qui sortir du Cercle ne ressemblait pas du tout à des Wraiths. Ils avaient l’air d’habitants de Marm'haara, mais vêtus de manière très étrange, et portant des choses bizarres. L’un d’eux l’aperçut et lui dit quelque chose qu’elle ne comprit pas. Elle s’approcha d’eux, à la fois curieuse et inquiète, et les observa chacun leur tour, jaugeant leur dangerosité, avant de tourner son regard vers l’homme et de le détailler davantage. Elle lui répondit à son tour, espérant qu’il comprenne au moins que son ton n’était pas menaçant :


« Bonjour, je suis Ker’hia de Thelak, fille de Partiok, prêtre des Divinités Protectrices. Etes-vous venus pour le Marché, et de quel village êtes-vous ? Et surtout, comment pouvez-vous utiliser le Cercle sans être cueillis par les Wraiths ? »


Maintenant qu’elle était plus proche, elle devinait qu’ils n’étaient pas originaires d’un des villages qu’elle connaissait. Se pouvait-il qu’il existe d’autres populations sur le reste de la planète, réputé pourtant inhabitable en raison de la chaleur extrême qui y régnait ? Et que ce soit là que se trouvent à la fois ce peuple et les Wraiths ? Elle attendait donc la réponse de l’homme qui lui avait adressé la parole ; celui-ci avait auparavant parlé à une femme, qui pouvait être leur prêtresse. Elle guettait donc également le moindre signe de sa part à elle, mais se concentrait plus sur lui : il n’avait visiblement rien d’un marchand, rien d’un guerrier, rien d’un agriculteur, rien d’un prêtre…

Jennifer était arrivée en retard a la porte des étoiles, Elle avait tenue a emmener une lourde mallette pour prendre des échantillons, amener des médicaments.. bref, elle partait en mission
avec l'accessoire du parfait chimiste mais en version portable.

Elle vit que son équipe était déjà là, et la porte s'activa. Elle les suivit dans le vortex en frissonnant, de se faire décomposer et recomposé ne lui plaisait qu'a moitié: elle avait en tête des épisode de Star Trek ou il y avait des démembrement.. ou autre.
Elle ferma les yeux lors du trajet et re-ouvrit un œil, puis l'autre en entendant l'autre scientifique de l'équipe s’adresser a quelqu'un. Elle le regarda simplement, puis suivit le regard du Tchèque pour tombé sur une femme brune qui a son attitude avait l'air apeurée.
Jennifer pensa à un petit lapin devant les phares d'une voiture...

- Ohhh....J'aime les lapins... Murmura t'elle avant de se reprendre.
Euh.. Mademoiselle? Vous.. vous n'avez rien a craindre nous sommes pacifiste... Enfin, si tant est que vous comprenez ce que je dis et que cela fasse aussi partit de votre vocabulaire...

« Bonjour, je suis Ker’hia de Thelak, fille de Partiok, prêtre des Divinités Protectrices. Etes-vous venus pour le Marché, et de quel village êtes-vous ? Et surtout, comment pouvez-vous utiliser le Cercle sans être cueillis par les Wraiths ? »


Jennifer fut heureuse de voir que la jeune femme et eux se comprenait, mais voyant le scientifique tout penaud et bredouillant dans sa barbes une réponse, elle soupira lui posa une main sur l'épaule..


- J'ai comme l'impression que vous et les relation humaine, surtout féminine, c'est pas votre fort.. hein euh... Zelenka? laissez moi faire va!

-Bonjour mademoiselle. Je me nomme Jennifer Keller, fille de Simon Keller.. mais ça doit pas vous dire grand chose. Un... un marché vous dites? Et bien et si nous parlions en y allant hein?

Ker’hia hésitait. Elle avait déjà vu des villageois habillés avec des vêtements très différents de ceux qu’elle avait l’habitude de porter mais cette fois, ceux-là semblaient particulièrement singuliers. Et si l’étrangère s’était présentée comme « Jennifer Keller, fille de Simon Keller », elle ne connaissait aucun Simon Keller. Un instant, elle pensa qu’il pouvait s’agir d’une ruse des Wraiths pour les infiltrer pendant leur période de marché mais elle sentait que ces personnes étaient comme elle. Aussi elle reprit la parole, plus assurée :

« Je vais tout d’abord vous conduire auprès de mon père. Lui-seul pourra décider de vous laisser pénétrer au marché. Êtes-vous armés ? »

Elle se tenait devant eux, jaugeant quel degré de confiance elle pouvait avoir en eux. Mais Ker’hia avait un défaut héréditaire qu’elle tenait de sa mère : sa curiosité. Avoir devant elle un groupe de personnes qui savait comment utiliser le Cercle, comme les Wraiths, était un miracle. Elle s’en ouvrit d’ailleurs de suite à la jeune femme qui s’appelait Jennifer :

« Comment pouvez-vous utiliser le Cercle ? Vous venez d’où ? »

Jennifer regarda la femme brune, Ker'hia, attentivement,t, en faisant son sourire le plus charmant, espérant ainsi apaiser ses craintes. En tout cas, ça marchait bien avec ses patients.

« Je vais tout d’abord vous conduire auprès de mon père. Lui-seul pourra décider de vous laisser pénétrer au marché. Êtes-vous armés ? »

- Euh, oui, bien sur voyons. Je sais pas si vous êtes au courant mais c'est assez dangereux par ici. Y a des méchant pas très beaux qui se baladent et veulent nous sucer la vie jusqu’à la moelle.... Ce sont de vrais méchants pas beaux du tout.
Jenni tiqua en regardant Ker'hia, elle avait un regard ou on lisait la curiosité, et ça, ça pouvait être un bon point.

- Écoutez... je ne vais pas vous mentir... Je suis une médecin, mon ami là, Zelenka aussi, mais dans un autre domaine. Les autres, euc se sont des militaires, des combattants quoi. Leur but est de nous protégeré pour que rien de fâcheux ne nous arrive. Vous avez vraiment l'air gentille Ker'hia, et si personne ne nous attaquent, il n'y aura aucun blessé... C'est une promesse.

« Comment pouvez-vous utiliser le Cercle ? Vous venez d’où ? »

- Ahhh. Ça fait beaucoup de questions en peu de temps, et avant de vous répondre, je crois qu'on devrait apprendre a ce faire confiance non?
-Sachez que, même si ça fait cliché j'en conviens, nous somme des explorateurs pacifiques, en quêtes de nouveaux alliés ou amis a se faire. Et je vous promet que Monsieur Zelenka, des qu'il se sentira plus a l'aise se fera une joie de tout vous expliquer sur la Porte ds étoiles, j'en suis certaine.

- Mais il est assez troublé actuellement, soit parce que vous êtes une femme jolie, soit car vous êtes une extraterrestre, soit même les deux.

- Et si vous nous conduisiez a votre père hein?

Le groupes se dirigeât alors vers le village et Zelenka trouva alors le temps d'expliquer a Ker'hia le pourquoi du comment de la porte. Elliot leva les yeux au ciel, se disant que la pauvre jeune femme n'y comprenait surement pas grand choses a son charabia d'astrophysicien. Elle se promit de réexpliquer cela en terme plus simple a leur arrivée.

Ker’hia écarquilla les yeux en entendant la visiteuse lui adresser la parole comme si elle était une enfant de 5 ans… Pourquoi lui parlait-elle de cette manière si condescendante et si infantilisante ? « Des méchants pas beaux » ??? La jeune femme sentit la colère monter en elle et elle se retint de partir en les plantant là. Après tout, puisqu’ils paraissaient si sûrs d’eux, ils pourraient tout aussi bien se débrouiller. Mais il fallait reconnaître que le passage du Cercle intriguait Ker’hia au plus haut point. Aussi elle résolut de ne pas rétorquer de manière cinglante, ni de marquer son agacement. Elle ne répondit rien à la visiteuse et se contenta de se mettre en chemin vers son village.

Elle tenta de comprendre quelque chose aux explications données sur le fonctionnement de ce que les inconnus appelaient la Porte. Mais trop de notions lui étaient absolument inconnues et elle perdit vite le fil. Cependant, elle émit un sonore :

« Je vous remercie de me faire partager vos connaissances, et de me considérer comme un être doué d’intelligence, monsieur Zelenka. »

Afin que son interlocutrice entende distinctement, et comprenne que Ker’hia était très contrariée par son attitude envers elle.

Ils finirent par arriver au village et aussitôt les regards des habitants se tournèrent vers les visiteurs, un murmure gagnant en intensité se faisant entendre sur leur passage. Elle frappa à la porte de son père, ne sachant trop comment faire pour lui annoncer que l’impensable était arrivé. Celui-ci vint ouvrir et en la voyant, reprit leur discussion précédente :

« Je t’ai intimé l’ordre de te choisir un mari et si tu ne te décides pas, je ferai en sorte que tu… »

Puis il s’arrêta net, s’apercevant que quelque chose n’allait pas. Il détailla les individus, comprenant d’après leur tenue, qu’ils n’appartenaient pas à leur monde. Il resta ébahi un instant puis murmura :

« Par les Divinités Protectrices, mais qui êtes-vous ? »

Jennifer suivit le mouvement et tous ce rendirent au village. Elle regardait tout le temps a droite, à gauche: elle n'avait pas l'habitude encore, et tout lui semblait étrange.

« Je vous remercie de me faire partager vos connaissances, et de me considérer comme un être doué d’intelligence, monsieur Zelenka. »

Bizarrement Jennifer se sentit concerné, et elle s’arrêta un instant en fronçant les sourcils:
Avait-elle dit quelque chose d'impoli ou la brune a l'allure impériale avait un caractère de cochon et comprenait tout de travers? Elle souffla en se disant qu'elle verrais bien, mais qu'elle n'avait pas l'impression de s'être mal comporté.

Quand ils arrivèrent au village, Jennifer resserra la pression de ses mains sur son sac a dos: ils étaient regardés comme des bêtes de foires, et ça ne lui inspirait pas confiance.
Ker'hia frappa a une porte et Jennifer s'approcha avant de repartir en arrière quand elle s'ouvrit à la volée.

« Je t’ai intimé l’ordre de te choisir un mari et si tu ne te décides pas, je ferai en sorte que tu… »

Puis il s’arrêta net et les détailla de hauts en bas d'un air étonné.

« Par les Divinités Protectrices, mais qui êtes-vous ? »

Le capitaine Davis qui supervisait la mission s'approcha et tendit une main vers l'homme.

" -Bonjour, nous somme des voyageurs. Nous venons de loin et nous somme venus ici pour divers chose: nous recherchons des partenaires pour du négoce; nous faisons aussi des recherches médical et scientifique, d’où la présence de Miss Keller là, et de Monsieur Zelenka.
Mais nous pourrions peut être parler de ça dans un lieu plus calme et non en pleine rue non?
"

* Oh, si c'est son père, et vu ce qu'il vient de dire, je crois bien qu'ils sont en désaccord sur le "mariage"*

Jennifer s'approcha un peu de Ker'hia et fit une moue.
"- C'est... votre père? Je me trompe? Il a l'air gentil mais .. déterminé..
Euh... Le mariage est une obligation parmi les coutume de votre peuple?"

Jennifer espérait que Ker'hia comprendrait qu'elle voulais parler, et non l'agresser. Après tout, Jennifer était médecin et elle en avait vue des choses sur Terre... Mais le mariage arrangé ça, elle était contre à 200 %. Pour elle, si on épousait quelqu'un , il fallait qu'on l'aime.

Ker’hia haussa les épaules. Elle aimait bien sûr son père mais elle devait admettre que parfois ses réactions étaient bien trop excessives, bien qu’elle refusât elle-même d’accepter qu’elle se comportait exactement de la même façon… Elle allait présenter les visiteurs lorsque l’un d’entre eux fit un curieux geste de la main et déclina son identité spontanément. Ce n’était pas très poli, les usages auraient voulu que ce fut Ker’hia qui se charge de les introduire auprès de son père, mais sans doute les coutumes étaient-elles différentes là d’où venaient les étrangers.

En revanche, elle se dit que son père, tout comme elle, resterait très sceptique sur leurs intentions réelles : ils arrivaient en pleine période de marché, et l’effervescence qui régnait empêchait de régler cette situation dans le calme qu’il aurait fallu. Son père avait cependant une qualité indéniable, celle de pouvoir contenir ses émotions lorsqu’il ne s’agissait pas de sa propre fille… Il ne marqua donc aucune surprise de les voir ainsi vêtus, ne sachant pas d’où ils venaient. C’est pourquoi, toujours en colère après lui et pour le déstabiliser, Ker’hia glissa :

« Ils sont venus par le Cercle, comme les Wraiths. Je les ai vus moi-même… »

Son père la regarda un instant avec des yeux ébahis, et une expression qui en disait long sur sa stupeur et son étonnement. Il se tut, semblant réfléchir puis reprit à l’intention du Major et des autres :

« Je suis Jairkai, Prêtre des Divinités Protectrices de Thelak. Je vous en prie, donnez-vous la peine d’entrer. »

Il s’effaça afin de les laisser pénétrer dans la petite pièce qui lui servait de bureau, et où il recevait habituellement les habitants du village qui avaient besoin de conseils ou de réconfort. Il n'appela même pas les soldats, peut-être conscient que cela n'aurait servi à rien?

La dénommée Jennifer s’approcha de Ker’hia et lui glissa une remarque qui eut raison de la contrariété de Ker’hia à son égard. La jeune femme sourit et hocha la tête.

« Malheureusement, arrivés à un certain âge, ici, nous n’avons plus guère le choix, nous devons nous marier, qu’importe avec qui. Jusqu’à l’année dernière, mon père m’avait laissé le choix du prétendant. Désormais ce n’est plus le cas. Compte tenu de mon statut social vu que je suis la fille du Prêtre, je dois en quelque sorte montrer l’exemple. Mais il est hors de question que j’épouse qui que ce soit. Et vous, vous êtes mariée ? »

Finalement, Ker’hia trouvait agréable d’avoir quelqu’un qui semble partager son avis sur la question du mariage. Son côté rebelle n’avait jamais trouvé beaucoup d’échos chez ses amies, qui respectaient bien trop la tradition pour s’y opposer.

"Pouvez-vous me parler de l'endroit où vous vivez?"