Il n'eut pas le temps de dire ouf que la plaque de titane se trouvait coupé en deux parties parfaitement égales. A première vue la coupe avait été réalisé au millimètre près, impossible de savoir que ces deux blocs formaient il y a encore un instant à eux deux un objet entier, si ce n'est grâce à la fumée qui s'échappait encore de la partie du métal qui avait été porté à ébullition. C'était impressionnant en soit ! Ce dispositif avait été rapporté par SG-4 lors d'une mission d'exploration tout ce qu'il y a de plus banal, si ce n'est le régiment jaffa qui se trouvait sur place. Il ne savait plus de quel goa'uld il était question dans le rapport, mais l'équipe avait fini par s'enfuir en emportant quelques petits bijoux de technologie de pointe qu'ils avaient pu dégoter au passage. Peut être même un peu trop évoluée justement...

S'approchant de l'appareil pour vérifier que les attaches étaient toujours en place, il jeta ensuite un coup d’œil à sa tablette afin d'ajuster quelques variables et vérifier qu'aucun incident n'était à prévoir avant de faire une nouvelle tentative. Ils avaient réduit la puissance de l'engin de moitié afin de réduire à néant tout risque de surchauffe. D'après ce qu'il avait compris O'Neill avait bien faillit en perdre la tête, et ce littéralement. D'un autre côté il ne comprenait toujours pas comment ce scientifique pouvait avoir eu l'idée de programmer une démonstration en ayant parfaitement conscience de l'instabilité des fluctuations énergétiques émient par ce truc. Peut être était-ce tout simplement la volonté d'assassiner le chef de cette base ? L'autre possibilité était beaucoup plus inquiétante à vrai dire. Si Felger était réellement un imbécile c'était à l'entretien qu'on aurait du l'affecter, pas à l'étude de technologie dangereuse comme celle-ci ! Et pourtant Baker se retrouvait sous ses ordres. Il devait "l'assister" dans ses recherches... entendre par là l'empêcher de détruire la moitié de la base à cause de son empressement.

- Magnifique ! Vraiment magnifique. Nous avançons à pas de géant Baker ! La gloire est à porté de main !

La réflexion fut accueillit par une levée d'yeux au ciel du côté de l'intéressé. Son collègue l'exaspérait autant qu'il le faisait rire, mais cette fois-ci c'était l'exaspération qui prenait le dessus.

- Vous vous rendez compte qu'il y a à peine un quart d'heure vous avez démoli toute une partie du matériel qu'on avait ici ? Vous y avez même laissé votre ordi ! Lança Baker avec une certaine incrédulité tout en désignant le carnage qui avait eut lieu près du mur de droite. On est très loin de comprendre comment fonctionne cet engin, et sans catalyseur...

Il fut bien vite interrompu par un Felger impatient qui s'afférait déjà pour modifier quelques réglages.

- C'est votre théorie Baker, mais croyez en un grand spécialiste rien ne prouve que cet arme aille de paire avec quelque chose d'autre. Une simple erreur de calcul, ne vous inquiétez pas. Laissant Allan avec ses envies de se taper la tête contre le mur, monsieur catastrophe parti dégager le champs de tir afin de ne laisser en face qu'un mur vierge. Heureusement celui-ci faisait plusieurs mètres d'épaisseur et était spécialement conçu pour ce genre d'exercices. Enfin bon, ce n'était pas ça qui allait empêcher l'inévitable. La cible, qui n'était autre qu'un nouveau bloc de titane des plus imposants, semblait bien insignifiante par rapport à la puissance dégagée par cette chose.

- Bien, tout est prêt, nous allons pouvoir entrer dans l'histoire. Le laser est à 90% de sa puissance maximale, voyons voir ce que ça donne...

Affolé, le canadien ne put que s'exclamer les yeux écarquillés.

- Quoi ?! Non !

Mais c'était trop tard, et un intense faisceau d'énergie vint frapper l'objet test à l'endroit voulu, pour commencer à le découper lentement en deux. A croire que ce n'était que du petit beurre. Et lui restait là à attendre un problème qui ne venait. Se pouvait-il qu'il ai été trop pessimiste ?

- Vous voyez Baker ? Je vous l'avais dit. Et puis aug... Il ne termina pas sa phrase. Allan eut à peine le temps de voir les détecteurs s'emballer qu'une puissante décharge s'échappait de leur sujet d'étude pour frapper ce fameux bloc en titane.

Le souffle de l'explosion envoya Allan au sol, complètement sonné. Quant au titane et bien... il n'existait plus, c'était aussi simple que ça. Il avait été intégralement désintégré, et le mur du fond arborait maintenant une belle cavité bien ronde et nette, dernier souvenir de ce qu'il venait de se passer. Au moins l'appareil s'était-il coupé de lui même ! Tant mieux, il n'avait aucune envie de détruire le SGC de fond en comble.

- Ah ! J'ai trouvé. Vous auriez du y penser Baker, c'est tellement évident.

Relevant difficilement la tête en grimaçant du côté du ton surexcité qu'il percevait, Allan ne put que craindre une nouvelle tentative de son éminent confrère.

- Nous devons tout de suite aller voir le Général O'Neill !

Arborant soudain un air ébahi, le jeune homme se demanda si il n'avait pas tout simplement perdu connaissance lors de sa chute pour entendre quelque chose comme ça. Il rêvait ce n'était pas possible !

- Pard... Quoi ?! N... mais vous êtes un grand malade ! S'exclama-t-il d'un air à la fois incrédule et désespéré.

Trop tard, il avait disparu. Et le laser nouvelle génération avec lui.




Il débarqua quelques minutes plus tard en salle de briefing, non sans mal d'ailleurs. Les yeux lui piquaient à cause de la poussière qui avait été soulevé par la petite explosion de tout à l'heure et son pied récemment brûlé le lançait toujours affreusement. Tu parlais d'une journée...

- Général... Le salua-t-il d'un drôle d'air en fixant Felger comme si il risquait à tout moment de se changer en Unas.

- Ah Baker ! On a faillit vous attendre. Désolé mon Général, vous savez comment ils sont. Allons venez ici, nous devons préparer la démonstration.

Pour seule réaction l'intéressé écarquilla les yeux et arbora une nouvelle fois un air incrédule. A vrai dire il se demandait quelle serait la meilleure façon d'étrangler Felger, mais la présence de O'Neill le ramena à la raison. Non, il ferait ça au calme, plus tard, quand il aurait besoin de se détendre.

- On est pas au point... vous savez très bien ce que ça va donner si on libère trop d'énergie. Se contenta-t-il de dire à voix basse en prenant la tablette qui lui était tendu d'un air plus inquiet qu'autre chose.

Ben voyons, comme si ce type allait prêter la moindre importance à ses propos. Laisser sa marque dans différentes parties de cette base devait sans doute lui faire plaisir.

Spoiler:

Vu comment les choses tournaient Baker était maintenant sûr d'être de mauvaise humeur toute la journée. En même temps comment aurait-il pu en être autrement ? Travailler avec ce Felger n'était déjà pas une partie de plaisir, mais si en plus cet imbécile mettait de côté toutes les règles de prudence pour tester un appareil dont ils ne savaient quasiment rien il y avait de quoi devenir fou. Et puis cette manière qu'il avait de le regarder de haut en le considérant comme un vulgaire assistant... même McKay ne lui avait pas fait un tel effet ! Euh... non, en fait non, il ne fallait pas aller trop loin non plus. Mais il n'empêche que ce dernier avait au moins le mérite d'être plus que compétent, contrairement à notre ami ici présent sur lequel on pouvait parfois avoir des doutes, comme dans le cas présent. Il faudrait qu'il lui demande un jour comment quelqu'un avait pu avoir l'idée de l'intégrer au programme stargate...il devait y avoir une histoire passionnante là dessous.

C'est ainsi qu'une fois qu'il eut récupérer un minimum ses esprits il se décida à se lancer à la poursuite de l'idiot de service qui venait de s'éclipser avec une arme de destruction massive. En tout cas sûrement assez massive pour faire voler en éclat une partie de la base si ils en perdaient le contrôle. D'ailleurs si c'était le cas il espérait que Felger ne mourrait pas trop vite. Ce serait tellement triste qu'il n'ai pas pas le loisir d'admirer son oeuvre... avec un peu de chance il s'en mordrait les doigts quelques secondes et il repenserait à un certain scientifique qui l'avait bien prévenu qu'il encharnait connerie sur connerie. Bon bien sûr il avait essayé de tourner ça de façon un peu plus diplomatique, même si il lui en avait couté.

Bref, l’accueil de O'Neill eut quand même le mérite de lui décrocher un demi-sourire. Ça pour être fou... il ne fallait pas être très sain d'esprit pour s'enfermer dans une pièce avec un type comme Felger qui tenait une arme chargée dans la main. Au final Baker se retrouva quand même avec une tablette dans les mains, forcé de regarder son soit-disant collègue installé un nouveau morceau de titane surélevée au milieu de la table de briefing. Bon peut être qu'il se trompait qui sait ! Peut être que par un extraordinaire miracle il n'y aurait pas de problème, mais il en doutait.

- Oh vous avez sûrement raison, c'était un véritable exploit au labo' tout à l'heure... Lança-t-il en levant les yeux au ciel en se gardant finalement de lui demander si il comptait faire un nouveau trou dans le mur d'en face. Non seulement il est sûr qu'il n'en aurait rien eu à faire mais en plus il n'osait pas vraiment le déconcentrer alors qu'il commençait à toucher aux paramètres de l'expérience. Pas la peine que tout leur explose à la figure aussi vite.

Tout en vérifiant les niveaux d'énergie de l'arme pour s'assurer de sa stabilité, Allan dut faire subir à ses oreilles le discours surexcité que Felger avait concocté pour le responsable de la base. Il n'aurait pas aimé être à la place de ce dernier d'ailleurs, lui qui devait sans doute sentir monter une violente migraine au fur et à mesure que le scientifique parlait. D'ailleurs la tête qu'il faisait lui aurait presque donné envie de rire si il n'avait pas craint quelques regards noirs de la part des deux protagonistes. Bon concernant Felger ça ne lui faisait pas grand chose, mais il compatissait assez avec O'Neill pour ne pas y ajouter ça. Il trouvait juste la façon qu'avait le militaire de regarder le type en face de lui comme si il s'était mis à parler ancien plutôt amusante. Bon cela l'aurait sûrement été davantage si il n'avait pas été aussi inquiet pour leur intégrité physique.

Il était en train de mettre au point les derniers réglages, s'assurant bien que la puissance de l'appareil était fixé à cinquante pour cent de ses capacités afin d'éviter au maximum les problèmes pendant la démonstration. Ce dont il avait peur c'est que l'autre olibrius décide de recommencer à tenter le diable en cherchant à faire dans le sensationnel. Malgré ses dires il était persuadé qu'il n'en ressortirais rien de bon. Il ne savait pas encore à quel point il avait raison...

Et voilà qu'en plus commençait déjà à vouloir impressionner le Colonel Carter avec son nouveau joujou ! D'ailleurs la façon dont il fut interrompu lui fit assez plaisir, bien que la suite lui donna envie de rire jaune. Des calculs à ajustés... ça pouvait sans doute sembler banal mais une simple erreur de calcul suffirait amplement à réduire cette table en cendre, et ça c'était seulement si ils avaient de la chance. Dire qu'il en venait à dire que c'était sans danger... Baker était resté un peu à l'écart lors de l'échange, choisissant d'arborer un sourire forcé pour cacher ses véritables sentiments, les yeux rivés sur sa tablette entre deux coups d’œil à nos deux protagonistes. Il s'était réfugié dans son monde, et la question du Général O'Neill le surprit de ce fait quelque peu. Malgré tout il se ressaisit bien vite pour poser les yeux sur lui, toujours désespéré par l'optimisme aveugle qu'affichait le type qui était juste à côté de lui.

- Euh...Oui... et bien... Commença-t-il en se raclant nerveusement la gorge après avoir pianoter une dernière fois sur sa tablette. Ce que le Docteur Felger essaye de vous dire c'est qu'une simple pression sur le bouton et vous pourrez découper en petits morceaux à peu près n'importe quoi de connu. On pense que c'est un prototype goa'uld, une nouvelle arme lourde qu'ils pourraient utilisés sur le terrain. Il marqua un temps d'arrêt pour s'approcher de l'engin avant de poursuivre. D'après notre dernier... test... La façon dont il insista sur ce mot laissait deviner que quelque chose n'allait pas. ... il semblerait que ce truc soit aussi capable d'envoyer des décharges d'énergie condensées lorsqu'il fonctionne à pleine puissance, suffisante pour raser cette pièce pour vous donner une idée. D'après les... enfin les corrections apportés aux paramètres de départ que j'ai sous les yeux ça pourrait être contrôlable, mais...

Bien sûr il n'eut pas le temps d'émettre ses réserves que le chef de projet intervenait. Quelle utilité de laisser parler un simple assistant n'est ce pas ?

- Vous voyez Général, aucune raison de s’inquiéter, nous maîtrisons la situation ! Lança-t-il pour aller directement se positionner près de l'appareil. Vous allez voir, vous n'allez pas en croire vos yeux.

Il n'avait pas vraiment l'air de se rendre compte que c'était justement ça qui les inquiétaient tous.

- Ce n'est pas ce que je... Tenta de protester le scientifique en secouant la tête avec agacement, avant de s'interrompre soudainement, l'attention accaparée par sa tablette. Il y avait quelque chose d'anormale. Les fluctuations d'énergie dégagées par l'engin étaient beaucoup trop importantes pour qu'il n'y est aucun problème...

- Attendez... y a quelque chose qui cloche... la température augmente trop vite, c'est pas normal. En théorie... Commença-t-il les sourcils froncés, les yeux rivés sur son écran avant de lancer un regard soupçonneux à Felger malgré son cœur qui commençait à battre un peu trop vite à son goût. Qu'est ce que vous avez fait ?

Il avait bien faillit ajouter un "encore", et malgré le fait qu'il se soit abstenu cela le démangeait toujours. Bon sang, il était loin de se considérer comme le meilleur scientifique qui soit, mais pourquoi avait-on décider de le coller sous les ordres de Felger ? Comme si il voulait se sentir responsable d'une catastrophe...

Il fut bien obligé de traduire les mots de son collègue dans un langage compréhensible par le commun des mortels afin qu'O'Neill en comprenne l'essentiel. Des fois même il se demandait si ce même collègue comprenait vraiment ce qu'il disait ou bien si ce n'était qu'une autre manière pour lui d'attirer le feu des projecteurs. Voilà une question qui risquait fort de ne jamais trouver de réponse. Un discret sourire se dessina sur les lèvres du canadien à la réflexion du maître des lieux. Assez discret pour que Felger ne le remarque pas en tout cas, pas la peine de blesser ce pauvre bougre dans son orgueil. Il se contenta donc de hocher la tête en signe d'assentiment, son air narquois ne laissant supposer aucun doute quant à ses sentiments envers Felger. C'était un imbécile doublé d'un fou dangereux. C'est ce qu'il se répétait depuis qu'il avait commencé à bosser avec lui en fait.

Il chercha à reprendre un air plus professionnel pour la suite de la conversation, même si la pique envers notre catastrophe ambulante lui parut des plus approprié. C'était étrange de voir que c'était son avis que l'on demandait plutôt que celui de l'homme qui était théoriquement chargé de ce projet. Comme quoi O'Neill pouvait avoir l'air étrange par moment, il était loin d'être dénué de bon sens. L'avis du premier badaud venu serait sans doute plus fiable que celui de Jay Felger.

- Et bien... je pense que le Docteur Felger ne sera pas d'accord avec moi mais... non. Lâcha-t-il en jetant un coup d’œil entendu du côté de l'intéressé. Enfin pour être exact ce serait possible, mais pas sans risque si on veut l'utiliser à son plein potentiel. Découper des planches de métal ce n'est pas trop dur, mais tenter des tirs plus puissants c'est risquer qu'il nous explose à la figure, voir pire. Vu l'instabilité des niveaux d'énergie observés durant les tests je dirais qu'il nous manque quelque chose, une sorte de catalyseur. Voyant l'air perplexe du Général il décida de reprendre en illustrant ses dires par quelques gestes de la main. Une espèce de composant additionnel qui permettrait de canalyser l'énergie pour éviter les fluctuations imprévues. Pour que ce soit contrôlable, en gros. Mais sur ce point là nous sommes en désaccord avec mon... collègue.

Le dit collègue en aurait d'ailleurs sans doute rajouté si il n'était pas pris dans le réglage de son nouveau jouet. D'ailleurs c'est bien ce qui commençait à l'inquiéter ! Il s'était déjà occupé de l'essentiel, et ils auraient normalement du être prêt pour la phase de tir il y a déjà quelques minutes. D'ailleurs il avait bien raison de se méfier vu les données qui s'affichèrent à l'écran lorsque Felger démarra l'engin, sans avoir prévenu au préalable en plus de ça. Et le pire c'est que cet imbécile en venait encore à lui dire qu'il était dans l'excès de prudence ! Une furieuse envie de lui écraser son bijou sur la tête vint se faire sentir, mais il réussi à se retenir. Tout du moins c'est son incrédulité désespéré qui lui en ôta la motivation.

- Le potentiel... Répéta-t-il en ayant du mal à en croire ses oreilles. Bon sang Felger, avancée technologique ça ne rime pas avec risque de destruction massive, rentrez vous ça dans le crâne ! Je vous préviens, si vous avez encore touché au...

Trop tard on dirait bien. La douce mélodie de l'engin goa'uld en train de danser la salsa sur la table de briefing le coupa dans son discours en attirant son attention. Il s'était emporté, en règle général il s'en serait voulu d'avoir perdu son sang froid devant du monde – Même si pour le coup il était certain que c'était amplement justifié – mais pour le coup il avait d'autres sujets de préoccupation.

Il laissa O'Neill tenter de raisonner le guignol du coin pendant que lui même observait l'appareil avec une résignation apparente. Oh il était effrayé il ne fallait pas se méprendre ! Mais ces dernières heures l'avaient tellement désespéré qu'il n'avait même pas le courage de s'en émouvoir. Bon le fait que Felger ai le culot de sortir que tout se passait tout à fait normalement le tira de sa rêverie, et il pu retourner à sa tablette, non sans avoir lancé un regard désespéré du côté de la cause de leurs malheurs.

- Felger, coupez moi ça. Tout de suite ! S'exclama soudain Allan avec précipitation, comme un écho aux paroles de O'Neill, faisant un pas en direction de l'arme en surchauffe.

Il se figea lorsqu'un morceau de métal d'une bonne taille vint se ficher dans l'un des fauteuils qui entourait la table. Il n'eut même pas le loisir de réagir à la semonce du Général, non, et il eut le plaisir de sentir ses pieds se décoller du sol pour au final s'écraser contre le mur qui se trouvait derrière lui, sa tête encaissant une bonne partie du choc. Il se retrouva ainsi, assis sur le sol et dos au mur, la tête ballante tandis qu'une douleur forte inconvenante commençait à se faire sentir. Il ne s'était pas raté ! Il avait même l'impression de discerner deux ou trois chandelles qui lui tournaient autour.

Il finit néanmoins par relever les yeux, et il croisa brièvement le regard du militaire avant que l'arrière de son crâne le refasse assez souffrir pour attirer son attention. C'est ainsi grimaçant qu'il se releva tant bien que mal, juste à temps pour pouvoir profiter de la vue d'un ovni lui passer devant le nez, lui percutant le front au passage. Heureusement il venait justement de prendre un virage, si bien qu'il n'avait pas encore prit tout son élan. C'est sans doute ce qui évita à Baker de perdre connaissance. Pourtant ça ne lui évita pas de faire un demi tour sur lui même avant de d'écrouler encore une fois face contre terre.

- Bordel de... je vais le tuer. Le tuer. Grogna Baker sans oser bouger, les yeux fermés de peur de se reprendre un coup au passage.

Bon, la venue d'un nouvel arrivant et l'exclamation du chef de la base le décida néanmoins à regarder ce qu'il se passait. D'un point de vue extérieur ça devait sans doute être comique de voir leur sujet de test offrir à Walter un petit vol plané dans les escaliers, mais vu d'ici c'était une toute autre histoire. Après avoir grimacé lorsque notre bon sergent avait fait la rencontre avec la bêtise Felgerienne, le scientifique se plaqua au sol en protégeant sa tête de ses mains lorsque l'engin repassa près de lui. Bon sang, non seulement il était encore un peu grogui mais en plus il devait lutter pour sa survie, tu parles d'une vie !

- Felger ! Hurla-t-il pour couvrir le bruit du carnage. Dérivez la puissance vers les condensateurs, vite !

C'était la seule solution qui lui venait en tête. Certes ils risquaient de faire griller une partie des systèmes de l'appareil, mais au moins cela limiterait les dégâts à ceux qu'il y avait déjà. Bon, soit il ne l'entendit pas soit tout simplement il refusa de l'écouter car l'objet prit la liberté de traverser une vitre pour aller faire une petite visite du reste de la base. Allan en profita pour se redresser, non sans mal, pendant qu'O'Neill réclamait il ne savait trop quoi en salle de contrôle. Il avait encore les oreilles qui bourdonnait et son sens de l'équilibre laissait à désirer, mais c'était en passe de s'arranger. Enfin, ça aurait été encore mieux si un bruit de verre brisé ne l'avait pas fait sursauté ! Il crut même rêvé lorsque l'engin vint s'enfoncer dans la table de briefing, lui laissant juste assez de temps pour se protéger le visage des débris qui lui arrivèrent dessus. Il n'osa relever la tête que lorsqu'il entendit les portes de sécurité se mettre en place, Felger étant retourné près de son jouet pour préparer une nouvelle catastrophe. Il en trépignait d'impatience même.

L'air hagard, Allan posa les yeux sur le militaire qui s'enquérait de son état de santé, avant de passer à Felger puis de retourner sur O'Neill. Ses grimaces de douleur et son air blasé voulait tout dire.

- Je me suis jamais senti aussi bien ! Ironisa-t-il en jetant un coup d’œil entendu du côté de la table.

Et en plus l'autre hurluberlus était content de lui ! Il faut croire qu'avoir faillit tous les tuer ne lui faisait pas plus d'effet que ça. D'ailleurs la réflexion sur Carter mit à rude épreuve le calme de son interlocuteur, qui l'aurait sans doute abattu sur place si un soldat n'était pas venu le couper dans son élan.

Quant à notre dénommé simplet il avait repris ses manipulations sur l'engin, et le canadien l'aurait sans doute prit à partie O'Neill lui était pas passé devant pour s'en prendre à leur sujet d'étude.

- Euh... Général... Commença-t-il au moment où celui-ci empoignait l'objet de tous leurs malheurs à deux mains.

Trop tard, il s'était brûlé. Et pendant ce temps notre bon Jay continuait ses manigances, totalement étranger à ce qu'il leur arrivait. Il regardait O'Neill avec sa carafe d'eau, lui même le regardait d'un air étrange en se demandant ce qu'il devait faire... la réponse lui vint du Général en personne. Raisonner Felger... cela lui vaudrait sans doute une médaille.

- C'est ce que j'essaye de faire depuis ce matin... Commença-t-il d'un air désespéré en se retournant néanmoins vers le concerné. Cette fois-ci ça commençait à bien faire. Il ne le laisserait pas tous les tuer par simple besoin de reconnaissance !

- Felger ! Felger !! S'exclama-t-il avec une certaine précipitation en se postant juste à côté de lui, remarquant qu'il trafiquait la gestion de l'énergie qu'emmagasinait l'appareil avant un tir. Je vous préviens ! Si vous retenter quelque chose avec ça je m'en sers pour vous rayer de la surface du globe ! On a besoin de créer des modèles informatiques avant toute chose en testant différends parramètres, on ne peut pas jouer aux apprentis sorciers comme ça c'est trop dangereux.

Bien entendu il ne voulait rien entendre.

- Mais vous ne comprenez pas Allan, nous avons réussi ! N'est ce pas merveilleux ? Nous allons...

Tous les regards s'étaient reportés sur le laser, d'où un léger sifflement commençait à s'échapper, gagnant en intensité au fur et à mesure que les secondes passaient. Ce n'était pas une surchauffe, non ! C'était un son beaucoup trop reconnaissable au goût de Baker.

- Felger...

- Ne vous en faites pas, tout est sous contrôle. Il me suffit juste de...

Il ne pu terminer sa phrase. Allan l'avait poussé juste à temps pour éviter que la décharge d'énergie ne lui traverse le ventre, et ce pauvre Felger s'était étalé de tout son long sur le sol. Quand à l'engin, et bien, il était dirigé en plein dans l'une des portes blindés qui avaient été abaissé tout à l'heure, à moins d'un mètre de O'Neill d'ailleurs. Celui-ci avait du sentir ses cheveux se dresser sur sa tête lorsque la décharge l'avait frôlé. Tout du moins c'est ce qu'il pensa avec un étrange amusement avant que la collision ne se produise, envoyant le scientifique à l'autre bout de la pièce par dessus Felger pour finalement finir sur le sol, complètement assommé.

Il n'y avait plus qu'à espérer que le chef de la base était dans un meilleur état que lui, parce qu'avec Jay Felger dans la pièce mieux valait quelqu'un pour calmer ses ardeurs. Définitivement si il le fallait. Voilà qui rendrait service à beaucoup de monde tiens.

Spoiler:

Le noir, le noir complet. Du moins si on exceptait le lointain bruit de fond qui venait parfois troubler ce calme parfait.  Baker n'arrivait pas vraiment à distinguer de quoi il s'agissait, tout ce qu'il percevait maintenant c'était une obscurité totale. Il serait sans doute resté là un temps indéfini si on lui en avait laissé le loisir. Personne ne l'embêtait, aucune créature étrange ne cherchait à le bouffer et en plus de ça il n'avait plus à se battre avec Felger pour l'empêcher de déclencher une catastrophe galactique, bref, le bonheur ! Et pourtant voilà qu'on commençait à le secouer. Enfin tout du moins commençait-il à sentir sa joue mise à l'épreuve, assez en tout cas pour réveiller en lui le violent mal de crâne causé par sa chute. Plus il reprenait conscience, plus celui-ci empirait. Il finit néanmoins par entrouvrir les yeux, assez en tout cas pour commencer à distinguer quelque chose. Du moins pendant quelques instants, avant qu'il ne se mette à tourner de l’œil pour resombrer dans une sorte de demi-inconscience. Il avait cru distinguer Caitlin... Caitlin ? Qu'est ce que Caitlin ferait au dessus de lui alors qu'il dormait ? Non il y avait quelque chose qui n'allait pas, mais vraiment pas du tout.

Cette chose lui apparu très clairement lorsqu'une baffe un peu plus forte que les autres le ramena brusquement à la réalité. Relevant la tête en sursaut, il grimaça en se prenant la tête dans une main. Il avait l'impression que quelqu'un s'amusait à jouer du tambour dans son crâne, et ce n'était pas franchement agréable.

- Général ? Qu'est ce que... Il s'interrompit en percevant le son d'une altercation. Il vit Felger, l'appareil, ainsi que les nombreux dégâts que tout deux avaient causé dans la pièce et son esprit embrouillé se remémora les récents événements, ce qui alla d'ailleurs de paire avec une irrépressible envie d'étrangler Felger jusqu'à ce qu'il cesse d'être un problème. Il l'aurait amplement mérité à son humble avis. Mais bon, on ne faisait pas toujours ce dont on avait envie n'est ce pas ? Ah... oui c'est vrai, le laser. Je pensais qu'il avait enfin réussi  à se le faire exploser à la figure. Grogna-t-il en se redressant en position assise, dos au mur, parlant autant à O'Neill qu'à lui même.

Il n'eut pas vraiment le temps d'y penser plus longuement cela dit, car les choses s’enchaînèrent très vite. O'Neill tentait bien d'accélérer les choses, mais Felger ne semblait pas vouloir se laisser faire aussi facilement. Enfin, il n'eut pas trop le choix, et il fut bien obligé de laisser faire Siler qui semblait être sorti de nul part durant son inconscience pour venir les sauver de ce fou furieux. Grand mal lui en prit d'ailleurs, vu qu'il se retrouva quelques instants plus tard à faire son baptême de l'air au milieu du bureau du maître des lieux, emportant quelques débris de vitre au passage.

Allan avait relevé la tête juste à temps pour assister au spectacle, et c'est avec de grands yeux qu'il déplora l'incompétence et l'empressement de son collègue. Mais quel crétin, quel crétin... qui avait eu cette idée géniale selon laquelle ils feraient une bonne équipe ? Il se redressa donc difficilement, gardant une main appuyer contre le mur pendant que sa tête le lançait toujours autant. Il avait une étrange envie de sauter sur Felger, le frapper, lui hurler dessus qu'il l'avait pourtant prévenu... et il était sur le point de céder à ses pulsion en s'approchant de cet imbécile pour jeter un coup d’œil à la machine.

- Felger ! Mais c'est pas vrai, je vous avait dis de vous occuper des accumulateurs ! Il faut que je vous fasse un cours de physique de base ?! S'exclama Baker avec exaspération se postant près de l'engin, son mal de tête empirant au fur et à mesure que la colère grimpait.

- Voyons Baker, vous ne...

Baker se contenta de lever une main pour le faire, taire, lui lançant par la même occasion un regard noir.

- Non, stop. Maintenant vous ne touchez plus à rien et vous vous taisez, si vous voulez absolument tout détruire autour de vous faites le dans votre labo', j'ai pas signé pour risquer ma vie avec vous. Acheva-t-il sèchement en reportant son attention sur l'appareil, laissant un Felger étonnement silencieux se remettre de ses émotions pour s'adresser à Jack.

Bon, Felger n'était pas le seul surpris. Ce n'était pas vraiment son genre de s'emporter de la sorte, et encore moins de se montrer aussi autoritaire, mais ce crétin était l'exception qui confirme la règle. Et puis il était trop sur les nerfs pour vraiment se soucier de sa réaction. Néanmoins il se permit un regard éberlué lorsque notre bien aimé scientifique termina sa dernière réplique. Il était totalement inconscient, c'était à peine croyable...

Enfin, pas trop le temps de réagir que déjà un nouveau problème apparaissait. D'ailleurs il remarqua juste à temps que la boite à catastrophes commençait à trembler pour s'écarter de quelques centimètres et éviter que le premier rayon ne vienne lui ajouter une troisième œil près du bassin. Bon il n'échappa pas à une méchante brûlure, mais au moins il était entier. Enfin entier... ça risquait de ne plus être le cas dans pas longtemps. Les tirs fusaient dans tous les sens, suivant le mouvement du canon qui semblait vouloir pointer dans toutes les directions. Baker décida donc de la seule chose qui lui semblait sensé dans une telle situation : Se jeter sous la table pour ne plus en sortir avant que la tempête ne soit passé. Il voyait bien que Jack dansait la salsa au milieu de la salle de briefing pour éviter le laser, mais il ne pouvait pas vraiment l'aider actuellement. Tout juste était-il capable de constater qu'il perdait petit à petit ses vêtements. Il en connaissait un qui risquait d'être de mauvaise humeur ce soir...

Il attendit quelques secondes pour s'assurer que le calme était revenu. Décidant qu'il pouvait arrêter de protéger sa tête de ses mains, le jeune homme sorti prudemment de sa cachette pour constater le piteux état de cette partie du SGC. Il en était même abasourdi. Il s'était attendu à un carnage après avoir travaillé avec Felger toutes ces heures durant, mais là on atteignait des sommets. ! Et dire qu'il était content de lui en plus... il ne savait pas ce qui le faisait halluciner le plus. Felger et sa bonne humeur mal venue ou bien l'état déplorable dans lequel était O'Neill. Peut être un peu des deux, sans doute.

Il ne se méfia pas lorsque Felger s'approcha une nouvelle fois de la machine. A vrai dire il n'arrivait pas à croire qu'après tant de dégât quelqu'un de sain d'esprit pouvait encore avoir envie de poursuivre son oeuvre. Bon il était là le problème en fait, il n'était pas vraiment "sain d'esprit".

- QUOI ?! S'exclama Allan d'un air incrédule, avant de surenchérir sur Jack. Ne faites surtout pas ça imbé... !

Trop tard, le mal était fait. Tout le monde fit silence lorsque l'engin, soumis à une pression qu'il ne pouvait supporter, délivra son cadeau dévastateur.Un peu plus et il se croyait de retour en arrière dans le laboratoire, lorsque Felger avait démoli un mur en béton armé. Sauf que là ce n'était pas un mur qui était visé, mais le bureau du Général, dont la vitre brisée offrait une porte grande ouverte pour cette espèce de boule d'énergie qui filait à pleine vitesse. Il ne fallut pas une seconde pour que l'assistance ressente l'onde de choc et se retrouve projeté quelques mètres en arrière, le canadien ayant la chance de voler par dessus la table pour s'écraser juste derrière.

Heureusement cette fois il ne s'était pas évanoui, mais son dos lui faisait à présent un mal de chien. Quant au pauvre Siler nul ne pouvait savoir ce qu'il était devenu, lui qui quelques instants plus tôt se trouvait encore dans la pièce voisine. Il y avait deux options : Soit il tuait Felger, soit O'neill le prenait de vitesse. Dans tous les cas il ne sortirait pas d'ici vivant.

Comme quoi une journée des plus ennuyeuses pouvait au final se transformer en une succession de péripéties toutes plus spectaculaires les unes que les autres au fur et à mesure que le temps passait. Felger agissait tel un magicien, dévoilant un nouveau tour incroyable à chaque claquement de doigt. Malheureusement il ne se contentait pas de sortir un lapin blanc de son chapeau, non bien sûr que non, ça aurait été beaucoup trop facile. Disons plutôt qu'il refaisait la décoration de la base avec une rapidité déconcertante, et ses deux compagnons d'infortune ne pouvaient que subir en espérant que cet engin de mort ne finisse par tomber à court d'énergie. Force était de constater que ce n'était pas prêt de se produire néanmoins, et en attendant il continuait son oeuvre de destruction, restructurant le SGC à sa façon. La destruction était un moyen d'aboutir à la création après tout, en tout cas c'est ce que Felger semblait penser. Ou alors il était juste totalement cinglé, bien possible aussi.

Bref, toujours est-il que ce danger public fit fit de ses conseils et décida de passer à la vitesse supérieure. Il venait de dévaster cet endroit et il poursuivait sur sa lancée ? Il ne savait pas où ce clown avait obtenu son doctorat mais il se doutait bien que le jury devait avoir un sale coup dans le nez ce jour là pour lâcher cette bombe à retardement sur un monde encore insouciant du danger qu'il courait. Là, allongé comme il l'était sur le sol de la salle de briefing, Allan en venait même à se demander si il n'aurait pas mieux fait de se faire bouffer par ce Unas plutôt que de devoir subir une épreuve pareille. C'est dire si il était tombé bien bas ! Il était totalement désespéré, et entre deux grognements de douleurs le pauvre scientifique cherchait tant bien que mal à se redresser pour voir à quelle sauce ils allaient bien pouvoir être mangé cette fois.

Il perçu soudain la voix d'O'Neill, qui cherchait à s'assurer de son état de santé durant l’accalmie qu'ils semblaient avoir obtenu. Restait à savoir de combien de temps ils disposaient avant que l'autre cinglé revienne à la charge. Pas énormément, assurément.

- Oui... je suis là. Enfin je crois. Lança-t-il dans un grognement en se redressant en position assise. Ne vous en faite pas j'en aurais pas besoin. Si vous voulez me payer un massage par contre ce serait pas de refus...

Il cherchait déjà Felger du regard en tentant de se relever, mais il n'eut pas à chercher bien longtemps. Ce cher Général O'Neill lui tombait déjà sur le coin de la figure. Malheureusement cela ne semblait pas le perturber le moins du monde, et il tait encore plus surexcité que tout à l'heure. A croire que plus il démolissait un pourcentage de la base important plus il était heureux. C'était peut être ça qu'on appelait le jugement dernier en fin de compte... l'annihilation de la planète par un crétin en blouse de scientifique.

La dite blouse que Baker venait à l'instant de retirer d'ailleurs, toute trouée et déchirée qu'elle était. Elle s'était accroché à pas mal de trucs durant les deux fois où il avait volé à travers la pièce, et elle ne ressemblait plus à grand chose. Bon rien à voir à côté de Jack bien entendu, après tout son pantalon était encore à peu près en état ! Tout comme son T-Shirt d'ailleurs, même si il avait le pressentiment que ça ne durerait pas longtemps...

C'est ainsi qu'il laissa les deux hommes régler leur compte - Tout en écoutant O'Neill d'une oreille pour pouvoir le soutenir si besoin était - et qu'il se dirigea vers la machine de destruction afin de voir si elle le réservait une autre surprise. De toute façon ajouter son grain de sel dans la conversation n'aurait servi à rien, d'autant plus que Jack était bien trop sur les nerfs pour laisser parler le bien nommé "simplet". Non, mieux valait s'occuper de l'arme, et ce qu'il voyait ne le rassurait pas du tout. Bon déjà il n'avait plus sa tablette en main ce qui ne l'arrangeait pas vraiment les affaires du scientifique. Pourtant il aurait fallu être idiot – Ou s'appeler Felger, ce qui au final pouvait être considéré comme un synonyme - pour ne pas remarquer que ce truc était instable. Un léger sifflement s’échappait encore de la machine, à peine audible mais assez perceptible pour qu'Allan commence à s'inquiéter. Felger, qui était pourtant lui aussi juste à côté, n'avait pas l'air plus alarmé que ça.

Enfin tout du moins jusqu'à ce qu'un certain militaire ne vienne le plaquer contre le mur afin de savoir ce qu'il se passait. Ou peut être simplement pour évacuer la pression, allez savoir. Dans tous les cas c'était une bonne idée.

- Pas de votre faute ? S'exclama le canadien en relevant les yeux sur lui. Je vous avais dis qu'il ne supporterait pas une charge pareille ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous... Il s'interrompit, ne voulant pas perdre son calme dans une situation aussi critique. Et puis il n'avait pas spécialement envie de donner une tel image de lui au chef de cette base. Bon d'un autre côté vu tout ce qu'il leur arrivait depuis le début de cette histoire... Vous me repairez une blouse. Si on s'en sort vivant. Se contenta-t-il de dire en reposant les yeux sur l'arme.

S'essuyant le front pour éponger la sueur qui s'en écoulait, Baker approcha avec précaution ses mains d'un panneau d'accès permettant d'accéder à l'intérieur de l'engin et en particuliers aux cristaux. Le seul moyen pour arrêter tout ce cirque maintenant était de le couper à sa source, mais malheureusement tout ne se passa pas comme il l'espérait. A quelques millimètres de la paroi métallique le jeune homme reçu une décharge d’électricité qui lui fit se dresser ses cheveux sur sa tête.

- Bordel de... ! S'exclama-t-il avec une pointe de surprise en titubant en arrière.

Tout s'enchaîna alors très vite. Il vit son éminent confrère disparaître dans les escaliers avec la bénédiction d'O'Neill, et l'arme commencer à tressauter sur la table. Tout deux échangèrent un regard, s'attendant à une catastrophe prochaine, qui ne tarda d'ailleurs pas à arriver.

Ouvrant de grands yeux en voyant la salve se diriger vers le plafond, Allan ne put réagir qu'en se protégeant le visage, n'ayant pas le réflexe de se jeter au sol. Grand mal lui en prit, et quelques instants plus tard il sentait un bloc de béton de la taille de son point lui arriver sur la tête. L'effet fut immédiat, et il se retrouvait bientôt étalé sur le sol au milieu d'un nuage de poussière et d'un terrible vacarme provoqué par l'effondrement d'une bonne partie du plafond et de ce qui se trouvait au dessus. Il ne savait plus ce qu'il se passait. Sa vue était brouillé, et il ne percevait plus autour de lui qu'un espèce de bourdonnement incessant. Impossible de savoir si il entendait partiellement ce qu'il se passait autour de lui ou bien si c'était seulement son cerveau qui était à l'envers suite au choc.

Quelqu'un s'était adressé à lui ? Peut être. Ou peut être pas. Il ne savait pas vraiment. Il sentait de plus en plus distinctement un liquide tiède lui couler le long de la joue, signe qu'il reprenait conscience, du moins en partie. Mais avec la conscience venait la douleur, et une chose était sûr c'était loin d'être agréable. Combien de temps s'était-il écoulé ? Voilà une question qui mériterait une réponse. Et qui surtout avait son importance ! Peut être était-il déjà mort qui sait.

- Qu'est ce que... Aïe ! S'exclama le jeune homme plaintivement en poussant sur ses mains pour se relever, sentant soudain une terrible douleur lui traverser l'abdomen.

Quelques débris plus ou moins lourd l'avaient percutés durant sa petite sieste, et il était fort probable que quelques côtes y soient passées, si ce n'était pas quelque chose de plus grave. Pour le moment impossible de le savoir, malheureusement.

Il perçu enfin les explosions. Elles s’enchaînaient à intervalle continu, dévastant chaque fois une nouvelle portion de la base. Tout ce que pouvait faire Allan s'était se protéger la tête du mieux qu'il le pouvait, en espérant que rien ne vienne aggraver son état. Mais on avait apparemment d'autres projets pour lui. Une explosion, juste derrière lui, le fit frémir, et il sentit un morceau de métal lui frôler le dos, lui déchirant une bonne partie du t-shirt noir au passage. Mais était-ce fini ? Non, bien sûr que non. Il eut tout juste le temps de discerner un éclair rouge que le sol sembla se soulever devant ses yeux, le projetant dans le trou béant qui venait d'être fait dans la porte blindé. Le pauvre bougre n'arrivait pas à réaliser ce qu'il lui arrivait, tout grogui qu'il était encore. Il savait juste au fond de lui qu'il n'allait pas aimer.

Bref, par pur réflexe, conscient ou non il ne saurait dire, Allan avait réussit à se rattraper au rebord de la main droite  avant de tomber, et se trouvait maintenant suspendu dans le vide, non sans qu'un cri de douleur ne vienne troubler la fête lorsque ses côtes s'étaient misent à le brûler. Au moins cela avait le mérite de lui avoir éclaircit les idées, mais sûr que ça puisse l'aider dans sa situation.

- Général ? GENERAL ?! Lança-t-il avec une pointe de panique après avoir jeter un coup d'oeil en contrebas. Non pas que c'était bien haut, mais dans l'état qu'il était déjà il risquait de le sentir passer. Bon sang quelqu'un pourrait venir m'aider ?!

Pendant ce temps l'engin continuait son oeuvre, et la principale crainte de Baker était qu'une décharge d'énergie ne se dirige vers lui et lui arrache les mains au passage. Mais il n'était pas si malchanceux, pas la peine de s'inquiéter. Quoique...