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 [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ]

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Liam Matheson
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Liam Matheson
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MessageSujet: [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ]   [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ] EmptyMar 01 Oct 2013, 20:00

20 Mars 2003
USS Georges Washington
Golfe Persique


L’ultimatum lancé par le président américain venait de prendre fin il y a quelques heures mais déjà on pouvait voir sur le pont d’envol, les techniciens et les mécanos s’activaient rapidement. En effet la première partie de cette guerre, car désormais il s’agissait d’une guerre, était un bombardement intensif d’objectifs situés près de la Capitale Irakienne.

Les premiers avions décollaient, on entendait le brouhaha des réacteurs ainsi que le catapultage des avions, bientôt les avions de chasse de l’USS Georges Washington seraient rejoint par ceux de l’USS Abraham Lincoln, et par d’autres encore.


20 Mars 2003 Irak

Au total près de 1500 objectifs visés. La première frappe sur le sol Irakien s’établit à 5h30 (heure locale), un bombardement supposé décapiter le régime de Saddam Hussein, au total près de 36 Tomahawk lancés ainsi que les missiles air-sol des F-117.

Tout ceci était loin finalement pour les unités des Rangers déjà sur les lieux. En effet ils avaient été déployés dans tout l’ouest de l’Irak, leur mission : prendre le contrôle des axes reliant Bagdad à la Syrie et à la Jordanie, en bref pas une partie de plaisir c’était certain surtout vu le nombre de kilomètres à sécuriser.
Bien sûr ils n’étaient pas seuls, les guerriers kurdes, des résistants au régime de Saddam, les aidaient, il valait mieux en fait, surtout pour la connaissance du terrain. Tout ce joli petit monde était appuyé par des feux air-sol.
Leur deuxième objectif : récupéré le personnel civil allié dans les zones hostiles.


20 Mars 2003 5 :35 heure locale
Axe Jordanie-Irak, A quelques kilomètres d’Ar Routbah.


L’unité du lieutenant Matheson, commandée par le Capitaine Everson étaient en ce moment même, sur un de ces fameux axes, pris en tenailles par les forces armées Irakiennes. Ils s’étaient fait avoir en embuscade lors d’une patrouille, et dire que la zone était censée être sécurisée !
Enfin le risque zéro n’existait pas, et ils en avaient la preuve aujourd’hui. Le Capitaine Everson planqué derrière la carlingue encore fumante d’un véhicule en plein milieu de la route donna ses ordres à ses équipiers. Ils étaient quatre pour affronter une dizaine de soldats, pas vraiment du gâteau mais après tout qu’est-ce qu’il l’était franchement.


"Lieutenant Matheson, vous et le Caporal Douglas vous prenez le flanc gauche, nous pendant ce temps nous ferons diversion et nous les prendrons en tenailles…espérons que l’appui aérien arrivera bientôt !"

Aussitôt dit aussitôt fait, Matheson et Douglas, avancèrent à pas de loup en direction du flanc gauche, le plus chaud était de ne pas se faire repérer finalement, surtout qu’ils étaient à moitié à découvert mais heureusement il faisait nuit et il n’y avait pas de lumière sur cette route sinon ils auraient fait des cibles faciles pour leurs ennemis.
Tapotant sur l’épaule du Caporal, Matheson lui fit quelques gestes de la main, montrant que la voie était libre, bientôt ils seraient à destination. C’était à des moments comme celui-là qu’on regrettait parfois de s’être engagé mais pas Liam, non pas lui.
Le Capitaine aidé par le sergent Mac Cormack filèrent en direction du flanc droit pour faire diversion et apparemment ça marchait puisque personne ne s’intéressait à eux désormais, bien ils avaient le champ libre. Le Caporal était un sniper, donc les ennemis seraient vite éliminés avec l’aide de ses équipiers. Bientôt tout ce qu’on entendit dans la nuit, ce fut le bruit des armes automatiques des américains de toute part, les MP5 et autre M4-A1 avaient apparemment le dessus sur les AK-47 des ennemis, ou alors ils avaient été surpris par leur tactique pour maintenant c’était trop tard. Puis plus rien le calme plat, comme si il n’y avait jamais rien eu par ici. Etrange tout de même. Finalement le plan du capitaine avait marché, et Matheson et Douglas s’étaient bien débrouillés le temps que les autres fassent diversion.
Les armes encore fumantes toute l’équipe se rejoignit au centre de la route, des morts, encore des morts, quand cette tuerie allait-elle cessée ? Peut-être jamais, mais maintenant ils y étaient habitués, ils devaient faire avec de toute façon. La radio du Capitaine se mit à grésiller.


"Capitaine Everson….Capitaine Everson !"

La voix s’égosillait dans la radio, c’est bon ils n’étaient pas sourd tout de même !

"Ici Everson, nous vous recevons mal…je répète nous vous recevons mal.."

Nouveau grésillement de la radio, apparemment on allait leur confier une nouvelle mission.

"Capitaine, la troisième division d’infanterie appuyé par des blindés arriveront sur vous dans 3 minutes, dès qu’ils seront là, partez en direction de Ar Routbah, contactez le chef de clans pour vous intégrer à la région…votre objectif : le pipeline un peu plus au sud de ce village…"

Clair, net et précis, enfin ils allaient encore bougés, ce n’est pas demain la veille qu’ils allaient avoir un peu de temps pour se reposer mais bon ils l’avaient choisi aussi.

"Bien compris….Everson terminé.."

Bon maintenant il fallait attendre quelques instants, et après direction Ar Routbah, encore un bled paumé surement. Everson se tourna vers le reste de l’équipe.

"Bien messieurs direction Ar Routbah dès que les renforts seront là ! Matheson c’est à vous de jouer, c’est vous qui parlait leur langue après tout !"

Et maintenant tout reposait sur les épaules de ce cher lieutenant Matheson, enfin presque tout, il n’avait pas intérêt à faire une erreur dans la traduction sinon, eh bien on pouvait toujours dire au revoir à l’aide de ce chef de clan. Liam prit la parole pour la première fois, enfin première fois pour cette mission, d’habitude il ne faisait qu’écouter les ordres et obéir, un bon militaire en somme.

"Bien compris mon Capitaine"

En tout cas on ne pouvait pas dire qu’il était très causant le Liam, enfin ce n’était pas plus mal surtout en ce moment. Pour l’instant ils avaient bien tous mérités une petite pause, le temps de reprendre des forces avant de repartir. Liam fixa le sable au-devant, enfin du peu qu’il voyait au travers de la nuit. Il allait souvent voir ce paysage désormais.

21 Mars 2003 Irak
Province de ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :00 heure locale


La 3e division d’infanterie et les blindés étaient arrivés en position. Pour le moment ils établissaient le camp de base. Ou plutôt un camp de repli au cas où cela tournerait à leur désavantage. Les troupes s’affairaient rapidement. Il ne fallait surtout pas perdre de temps. Des troupes supplémentaires allaient bientôt arrivées dans la région. Il fallait être prêt à les couvrir et à les accueillir dans ce désert si particulier.

21 Mars 2003
USS Georges Washington
Golfe persique


Les F-14 Tomcats continuaient d’atterrir et d’apponter sur le porte-avions. Un flot incessant en fin de compte. Le pacha observait ce flot avec un calme qui lui était propre avant de se retourner vers son second maître qui venait de l’interpeller. Il observa les sourcils froncés les dernières transmissions satellites et photographiques donnés soit par les satellites soit par la photographie aérienne à l’aide des Tomcats. Cela ne s’annonçait vraiment pas bon.

"Prenez contact avec le PC à terre, faites leur parvenir ces informations au plus vite."

Le second maître obéis rapidement D’après ce qu’il avait pu voir des données qu’il avait transmises au pacha, cela pourrait avoir quelques conséquences fâcheuses pour les groupes des Rangers placées dans ce coin de l’Irak. Bientôt l’ordre fut transmis du centre radio du porte-avion au centre de commandement de l’opération. Avant que tout ceci ne soit bien évidemment transmis à la 3e division d’infanterie qui était sur les lieux et qui pouvait joindre plus facilement les groupes des Rangers.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :30 heure locale.
PC commandement temporaire zone ouest de l’Irak.


Le Colonel Paterson était tranquillement installé à son bureau. Enfin bureau était un grand mot. Disons une table et une chaise pour faire simple. Après tout il s’agissait d’un pc de campagne pas non plus d’un bunker tout dernier cri. Il fut interrompu dans la dégustation de son cigare par son aide de camp, le Major Mac Arthy qui vint rapidement près du Colonel, de nouvelles informations en mains.

"Mon Colonel de nouvelles informations provenant de l’USS Georges Washington."

"Donnez-moi ça Major."

Le major obtempéra dans la seconde. Laissant seul le Colonel jugeait de la situation par rapport aux nouvelles données. Et rien qu’en voyant de légers plis sur son front, on comprenait aisément que ce n’était pas de bonnes nouvelles au contraire.

"Prenez contact avec l’équipe du Capitaine Everson tout de suite. Nous avons des informations à leur faire parvenir !"

"A vos ordres."

Aussitôt dit, aussitôt le Major partit en direction du centre radio de ce camp temporaire. Espérons juste que toutes ces informations arrivent à temps aux Rangers et notamment à l’équipe du Capitaine Everson. C’était juste que ce que espérait le Colonel en ce moment. Rien d’autre.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :35 heure locale.
A quelques kilomètres d’Ar Routbah.


Le Capitaine Everson et son équipe avaient parcouru déjà pas mal de kilomètres avant d’arriver ici. Il faisait désormais jour. Un peu de repos. C'est-à-dire cinq minutes ne ferait de mal à personne. Et il faut dire qu’il n’était pas assez exposé pour être pris pour cible ou en embuscade. On pouvait dire qu’il était tombé sur le bon endroit. Même si par ici, les rochers, sable et dunes, se ressemblaient tous au final. On ne voyait que cela à la ronde. En tout cas toute l’équipe avait l’air assez fatigué. Enfin c’était surtout la transpiration du fait d’avoir le paquetage sur le dos. Plus l’uniforme et les armes. Un peu pour cela que le Capitaine avait décidé de prendre une pause. En tout cas ce ne fut que pour un bien. En effet quelques minutes plus tard la radio grésilla. Encore le QG qui essayait de les appeler. Everson récupéra la radio laissant le message s’émettre avant de pouvoir répondre.

"Everson répondez….Ici QG de la 3e division d’infanterie."

"Ici Everson je vous écoute PC…."

"Nous avons des nouvelles pour vous. Peu réjouissantes. Quelques unités militaires irakiennes se trouvent d’après nos derniers relevés photos dans Ar Routbah…soyez vigilant…la mission ne change pas. Dès que l’accès sera libre et sécurisé, envoyez le signal radio, nous arriverons…d’ici là tenez le fort Capitaine."

"Bien compris PC…combien exactement ?"

"Approximativement d’après les relevés vous auriez affaire à deux jeeps et plusieurs soldats d’infanterie…"

"Bien reçu PC…Everson terminé.."

Everson redéposa la radio avant de se retourner en direction de son équipe. Il allait falloir jouer serrer cette fois-ci. Pas que ce soit pire que tout ce qu’ils avaient vécu. C’était juste une situation différente dans un contexte différent. Il fallait s’adapter en fin de compte. Everson reprit la parole face à son équipe pour donner les directives.

"Bien messieurs nous allons rencontrer certainement de la résistance dans Ar Routbah…le PC vient de nous informer de la présence de militaires irakiens dans la zone. Nous allons donc nous séparer en deux groupes. Mac Cormack vous venez avec moi nous allons essayer d’établir un poste avancé dans ce village, pendant ce temps Matheson et Douglas, vous essayez de prendre contact avec le chef de ce village ou quoique ce soit que ce trou perdu soit. Si ils pouvaient nous aider à faire dégager ces irakiens cela nous arrangerait."

Tous hochèrent calmement de la tête. Aucune véritable raison de prendre la parole. C’était les ordres. Ils obéissaient un point c’est tout.

"Bien messieurs départ dans cinq minutes…"

En clair tout le monde pouvait se préparer à partir dès maintenant. Avec l’habitude on se faisait rapidement au fait de devoir se préparer légèrement avance. Les cinq minutes passèrent comme des secondes si on regardait bien tout ce qui se passait. Chacun vérifiait son arme, les munitions qu’ils avaient ainsi que si ils avaient tout le nécessaire en cas de besoin. Non tout était parfait. Le check-up armement était opérationnel désormais.

Ils reprirent rapidement la marche en direction d’Ar Routbah, pour l’instant ils restaient encore tous ensemble enfin jusqu’au moment où ils arriveraient à ce village, ville, ou bourgade. Enfin bref. Il ne fallait pas perdre de temps. Surtout pas au vu des avancées des blindés dans le secteur. Le but était quand même de contrôler les réservoirs de pétrole et de faire tomber le régime de Saddam Hussein. Et pour cela il fallait agir vite et bien. Et surtout à tous les endroits supposés stratégiques. Un peu pour cela qu’il y avait pas mal d’équipes des Rangers dispersaient dans tout le pays. Pour avoir un champ d’action plus important au final.

Laissons là ce genre de considération pour en revenir à nos quatre Rangers qui après un laps de temps relativement peu important du fait qu’ils étaient assez proches d’Ar Routbah mais également dû au fait qu’ils avançaient rapidement. Enfin une marche militaire en somme.
Leur but n’étant pas de se faire la causette, ils avaient pris un rythme de marche de croisière assez important pour arriver à destination à temps.


21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :50 heure locale.
A Ar Routbah.


Ar Routbah, petite bourgade de l’Irak à exactement 376 kms de Bagdad. En fait il s’agirait plus d’un village que d’une bourgade. Beaucoup de fermiers et de paysans y vivaient, sans oublier les chefs des tribus locales. Chefs qui pourraient s’avérer utiles pour les américains si ils arrivaient à obtenir leur aide. Un peu pour cela que cette équipe des Rangers y était envoyée. Ces chefs avec leurs clans connaissaient la région. Ils pouvaient aisément permettre aux américains de prendre un avantage tactique sur les irakiens.

Toujours est-il qu’en ce moment ce village était étrangement silencieux. Sûrement le fait que deux jeeps de l’armée irakienne étaient dans le coin certainement en patrouille. Les soldats irakiens patrouillaient sans cesse en ce moment. Et aucun habitant n’était dehors alors qu’habituellement on voyait des allers et venues à chaque instant.

Everson et son équipe arrivèrent justement au niveau du village, y entrant le plus discrètement possible avant de s’arrêter quelques instants derrière une maison, enfin si on pouvait appeler les maisons irakiennes des maisons. Pas la même notion de maison entre les américains et les irakiens. Enfin bref. Il était temps de se séparer en deux groupes désormais. Everson prit la parole à voix basse.


"Bien nous faisons comme je l’ai dit avant d’arriver ici, Matheson et Douglas vous cherchez le ou les chefs de clans susceptibles de nous aider, nous pendant ce temps nous allons essayer de trouver un endroit sûr dans ce village. On se retrouve ici dans 1h. Si d’ici là je ne vous vois pas. On vient vous chercher par la peau des fesses compris ?"

(Matheson, Douglas et Mac Cormack) "Bien compris Capitaine."

Désormais il y avait deux groupes bien distincts. Deux groupes qui se faufilèrent chacun de leur côté au final. Matheson et Douglas essayant de passer dans le village tout en restant le plus discret possible. Les deux autres essayant de chercher une planque dirons-nous.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :50 heure locale.
A Ar Routbah
Matheson et Douglas.


Passer inaperçu dans un village irakien dans lequel des soldats irakiens patrouillaient, n’était ce qu’on appelait la plus facile des missions. Un pour cela qu’ils avaient empruntés les habits locaux. Là au moins ils étaient sur de réussir à passer incognito du moins sauf si on venait à leur parler. Leur but désormais trouver le chef du village. Ce n’était pas des plus durs. Souvent on le retrouvait dans une maison principale du village. En espérant en tout cas que les soldats ne soient pas avec lui. Enfin tout cela dépendait finalement du nombre de soldats présents avec le chef. Liam et Douglas finement déguisé, se faufilèrent le plus discrètement possible de maisons en maisons, essayant de trouver celle qui les intéressait. Finalement après avoir eu de faux espoirs, ils la trouvèrent. C’était finalement celle ou on entendait les voix et d’après ce que réussissait à comprendre Liam, les soldats exigeaient quelque chose de la part du village.
Matheson se retourna vers Douglas lui faisant signe d’approcher doucement d’une des fenêtres. Pour le moment on observait. Et en observant de plus près il n’y avait que deux soldats de présents. Les autres devant certainement faire leur ronde habituelle. Bien un chacun. Matheson et Douglas se jetèrent un signe entendu avant de frapper à la porte.
L’un des soldats justement vint ouvrir à Matheson.


" چهاى مىخواهيدآيا شما?"(Qu’est-ce que tu veux ?)

" من مىخواهم كه تا رئيس از خرمن بطور صحيح " (je veux juste parler au chef à propos de la récolte)

Le garde les regarda suspicieusement avant de les laisser passer. Parfait cela marchait comme convenu pour le moment. Ils attendirent que le garde ait fermé la porte derrière eux avant de passer à l’action. Douglas ayant au préalable préparé son 9mm avec silencieux, le sortit de sous les habits qu’il avait dû revêtir et ne laissa pas le temps à l’autre garde de réagir, lui tira une balle en pleine tête. Silencieux, c’était parfait. De son côté Liam s’était retourné pour être ainsi juste derrière le garde qui refermait la porte, sortit son couteau lentement et avant que le garde ne comprenne ce qui se passe, lui trancha la gorge nette. Un peu de sang gicla par rapport à la façon de tuer des Rangers mais cela valait mieux que de rentrer en mitraillant dans le tas. En tout cas le chef avait l’air légèrement apeuré sur le moment. A Liam maintenant de faire en sorte qu’il ait confiance en eux vu qu’il était le seul à parler le farsi.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
6 :50 heure locale.
A Ar Routbah
Matheson et Douglas.


Maintenant que les gardes étaient hors-jeu, enfin tout simplement morts, autant dire ce qu’il est quand même, Liam devait désormais réussir à établir un climat de confiance avec le chef du village, le chef qui n’avait à première vue aucune raison de faire confiance à Liam. Et surtout Liam ne savait si le patriarche d’ici était avec ou contre les Irakiens, ou plutôt les partisans du régime de Saddam Hussein. Encore une question à élucider. En tout cas en premier lieu, établir le climat de confiance. Un peu pour cela que Liam enleva ce qui cachait sa figure. Oui définitivement un pur américain devait se dire l’irakien devant lui. En tout cas maintenant le moment était à la parole, et Liam n’était pas des plus doués à ce petit jeu-là. Douglas lui gardait le fort si l’on peut dire. Disons qu’il surveillait les allers et venues dans le village au travers des fenêtres existantes dans cette mission et justement Douglas rappela Liam à l’ordre malgré le fait que Liam soit un plus haut gradé que lui, mais ici les grades, on s’en préoccupait que très peu.

"Aller grouilles toi Matheson ! Sors un peu de ta coquine, on n’a pas que cela à faire et surtout on est trop exposé dans le coin."

En gros dépêches toi sinon on est mal barré. On ne pouvait pas faire plus simple quand même.

"C’est bon je sais ce que j’ai à faire, surveilles les alentours pendant que je discute."

Le patriarche n’avait pas du comprendre un mot de ce que venait de dire Liam. Enfin bref, toujours est-il que Liam s’avança vers lui avant de le saluer à la façon musulmane dirons-nous. On n’apprenait pas le farsi sans savoir les us et coutumes quand même.

" سلامما آمريكايى كه شم " (bonjour, nous sommes des américains venus vous aider)

Bon ce n’était pas totalement vrai, mais il n’y avait pas que du faux là-dedans. Au contraire. En tout cas maintenant il ne manquait plus que la réponse du chef du village. Réponse qui n’allait sûrement pas tarder au final.

" ما امداد نياز نداريم. " (Nous n’avons pas besoin d’aide)

Bien ceci allait compliquer légèrement les choses. Surtout si le chef du village ne mettait pas du sien finalement. Mais Matheson ne se découragea pas pour autant.

"
شما ما كمك مىكنيد و يكى شما كمك مىكند كه در روستاى شما. "(vous nous aidez et on vous aide à récupérer votre autorité dans votre village)


Tiens le chef avait l’air de réfléchir à cette proposition. Douglas continuait de garder un œil. Essayant malgré tout de trouver ou était désormais placé Everson et Mac Cormack mais pour l’instant aucune idée. Revenons au patriarche du village qui venait de prendre une décision.

" من تا پيشنهاد شما مىشنوم. "(J’écoute votre proposition)

" يك اينها و شما ما كه بازبيني خط لوله را "(on neutralise ces hommes et vous nous aidez à prendre le contrôle du pipeline)

Liam observa la réaction du pacha dirons-nous. Celui-ci pesait apparemment le pour et le contre sur cette proposition. Au bout de quelques instants il hocha simplement de la tête face à Matheson. Celui-ci baissa la tête, signe que l’accord était conclu avant de se tourner vers Douglas levant le pouce en l’air. C’était bon. Désormais les deux devaient rejoindre Everson et Mac Cormack pour prendre d’assaut les gardes irakiens. En tout cas Matheson informa Everson de la situation.

"Matheson à Everson. Mon Capitaine, nous avons trouvé un arrangement, ils nous aident si on les aide à neutraliser les gus dehors."

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
7 :00 heure locale.
A Ar Routbah
Everson et Mac Cormack.


Pendant que les deux autres étaient en train de rendre visite au chef de village, les deux compagnons restants de cette unité, Everson et Mac Cormack essayaient de se dégoter un joli petit nid douillet. Enfin surtout une bonne planque pour passer inaperçu. Le plus dur était de réussir à se faufiler dans le village, heureusement que les gardes irakiens ne patrouillaient pas souvent ces derniers temps dans les rues du village, cela permettait à ces deux-là de se faufiler en toute discrétion, gardant malgré tout un œil sur les alentours. On ne sait jamais. Bien ils avaient remarqué une petite maison ou plutôt un cabanon comme on dirait chez nous, qui serait capable de les accueillir. Parfait, surtout qu’il était assez éloigné du centre du village et donc par conséquence des gardes. C’était à ce moment-là qu’Everson reçut l’appel radio de Matheson. Et il y répondit en murmurant.

"Bien compris Matheson. Nous sommes à environ une vingtaine de mètres au Nord-ouest du village, rejoignez-nous. Il faut voir comment nous allons opérer. Everson terminé."

En attendant Matheson et Douglas, Everson et Mac Cormack allaient sécuriser la zone. En restant le plus discret possible bien entendu. Un peu pour cela aussi qu’on les avait envoyés en première ligne. Parce qu’ils savaient se faire discrets.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
7 :15 heure locale.
A Ar Routbah.


Un quart d’heure plus tard, tout le monde était réuni. Pour faire court par rapport à ce qui c’était passé. Matheson et Douglas avaient revêtu leur tunique arabe avant de sortir de la hutte ou plutôt de la maison du chef du village et s’étaient tout naturellement dirigés vers la dite cabane sans éveiller trop les soupçons finalement. Ils étaient restés malgré tout assez vigilants face aux quelques patrouilles qu’ils avaient rencontrés mais malgré tout ils avaient avancé assez rapidement. Assez rapidement pour être désormais à 7 :15 réunis avec Everson et Mac Cormack dans ce petit cabanon en bordure du village. Et c’est Everson qui commença le topo de ce qui devait suivre.

"Bien d’après ce que j’ai pu remarquer, ils ont deux jeeps avec mitrailleuses sans oublier la dizaine de gardes qui patrouillent dans le village. Nous devons commencer par neutraliser les gardes qui patrouillent. Je présume que dans les jeeps ils ont autre chose que des 9mm. Des suggestions ?"

Douglas tireur d’élite de son état vint prendre la parole.

"Je pense pouvoir trouver un point d’ancrage assez haut pour avoir une vue d’ensemble sur le village. Je vous couvrirais de là."

Les autre, c'est-à-dire Mac Cormack et Matheson n’ayant visiblement aucune objection à cela, le Capitaine Everson conclut donc que l’affaire était conclue.

"Bien messieurs en piste. Et discrétion est notre mot d’ordre bien compris ?"

Les trois autres hochèrent simplement de la tête. Il était temps de passer à l’action finalement. Action qui arriverait peut-être plus vite que prévu.


Dernière édition par Liam Matheson le Mer 02 Oct 2013, 19:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ]   [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ] EmptyMar 01 Oct 2013, 20:19

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
7 :25 heure locale.
A Ar Routbah.


Toute la fine équipe venait à nouveau de revenir se placer dans le village. Le plan était au point, ils allaient d’abord attaquer dans les alentours avant de s’enfoncer dans le village pour avoir les deux jeeps. Pour l’instant ils étaient tous aux aguets. Deux de chaque côté de la route principale ou plutôt du chemin principal du village. Le but était d’attendre la patrouille. Patrouille qui arrivait quelques minutes plus tard. D’après ce qu’ils avaient estimé, les patrouilles passaient par ici, environ toutes les demi-heures, ils avaient le temps de faire leur boulot pendant ce temps. Et ainsi plus d’irakiens dans le village.
Cela malgré tout allait être plus difficile qu’ils le pensaient. En effet, cette fois pendant cette patrouille, une des jeeps les accompagnait. Cela allait compliquer la tâche, même si ce n’était pas insurmontable que cela au final. Everson fit signe à ses hommes de passer à l’action, discrètement bien entendu. Enfin après que la jeep soit passée et que eux soient restés planqués dans l’ombre.

Douglas s’étant placé à un point de vue donnant accès à quasiment tout le village, il pouvait voir les mouvements de chaque troupe. Et il le signala à Everson. Enfin il signala les deux hommes de derrière.


"Capitaine. Deux hommes armés, kalachnikov sur vos deux heures. Je vous couvre."

On pouvait dire que c’était le top départ. Car dès que le Capitaine eut reçu cette information, il sortit son couteau, avant de sortir de sa cachette pour se retrouver face à cet irakien, irakien dans lequel il planta son couteau avant de le faire tourner sensiblement tout en plaquant sa main sur la bouche de l’irakien, l’autre garde n’eut pas le temps de riposter ni même de donner l’alarme qu’il se faisait descendre par Douglas d’une balle entre les deux yeux. Du boulot parfait. Everson planqua le cadavre dans le coin ou il était tandis que la jeep et les deux autres gardes continuaient d’avancer. Apparemment ils n’avaient rien vu. Super. Enfin il fallait vite le dire car apparemment ils venaient de se stopper et ne voyant pas les deux gardes de faction en arrière, ils surent que quelque chose clocher. C’était trop beau pour être vrai. Everson fit signe à Matheson de neutraliser les gardes à pied, tandis qu’il s’occupait de la jeep avec Mac Cormack.
Matheson passa lentement son arme en dehors de sa petite planque, sa tête également, juste assez pour voir les futurs morts en puissance, les visa et pressa plusieurs fois la détente, les atteignant chacun par deux balles dans le corps. N’oublions pas de préciser qu’ils étaient tous équipés sur leurs armes de silencieux. Un peu pour cela que les autres gardes de l’autre côté du village ne rappliquaient pas. Quant à Everson et Mac Cormack, dans un ballet synchronisé, ils neutralisèrent ou plutôt tuèrent les deux autres personnes sur la jeep. Mac Cormack avait eu le chauffeur d’une balle dans la tête tandis qu’Everson avait logé trois balles dans le corps du préposé à la mitrailleuse. Maintenant il fallait faire disparaître les corps. Enfin plutôt les cacher. Et les planquer là où ils venaient de se cacher n’était certainement pas une bonne idée. Bien pour le moment, ils les mirent malgré tout, on les enterrera plus tard certainement. Quand on aura le temps, quand à la jeep. On pouvait en avoir besoin, autant la laisser en état. Maintenant il restait les autres à avoir. En tout cas encore six gardes à pied plus une jeep. Ils allaient y arriver.

Bien maintenant il fallait remonter le village. Tout du moins attendre l’autre côté. Et pour cela Douglas les avait rejoints. Il fallait faire vite, le reste de la garnison présente ici aurait vite fais de découvrir le fait que désormais ils avaient perdu le contact avec une partie des hommes du village. Un peu pour cela que l’équipe d’Everson avançait d’un pas assez rapide, essayant de rester le plus discret possible pour atteindre leur objectif. Il leur fallu quand même un bon cinq à dix minutes pour y arriver. Malheureusement pour eux, s’ils attaquaient maintenant, ils seraient des cibles à découvert et donc facile. Etant donné que les gardes et la jeep était légèrement en retrait du village. Pas facile. Et dire qu’on n'allait sûrement pas avoir d’aide de la part du village. Dans ce cas il allait falloir y aller bourrin. Enfin c’était ce que pensait Everson. Maintenant plus de chichis. On fonçait, on dégommait tout et le village était libre. Pas facile malgré tout mais avaient-ils eu une seule mission facile dans leurs vies de militaires ? Non sinon ce ne serait plus aussi divertissant l’armée.
Pour l’instant Douglas se déploya de sorte d’avoir la jeep en visuel, sans pour autant être des plus visible. Il était tireur d’élite mais ici aucun véritable point d’où il aurait un parfait angle de tir. Quant aux autres. Disons qu’ils essayaient de s’approcher sans se faire repérer. Enfin jusqu’à ce que :


"دشمنان!"(ennemis !)

On ne pouvait pas faire plus simple pour que les irakiens se réveillent en fait. Et Matheson l’avait parfaitement compris. Ils étaient tous en train de se rameuter vers leurs positions. Fais chier.

"Feu à volonté !"

Il ne fallait pas qu’Everson le dise deux fois en tout cas. Car dès que l’ordre fut donné Matheson, Douglas et Mac Cormack ouvrirent le feu en direction des irakiens. Ceux-ci ne restèrent pas en reste surtout avec la jeep qui cracha de jolis projectiles dans leur direction. Putain qu’ils étaient mal barrés. Ils étaient sous un feu nourri. Mac Cormack continua les réjouissances avec :

"Grenade !"

Et d’une grenade balança vers le groupe. La jeep n’avait pas été touchée, malheureusement. Par contre les deux irakiens qui étaient encore sur la trajectoire de la grenade oui. La preuve, ils venaient tous les deux de voler sur plusieurs mètres suite à la déflagration, sans oublier qu’ils avaient des dégâts, enfin ils étaient morts. Nous ne dirons pas leur état pour préserver les âmes sensibles. Malgré tout il restait encore quatre irakiens à pied et la jeep. Saleté de jeep. Ils l’avaient visé au départ mais ils avaient raté leur coup apparemment. Il fallait la dégommer en première de toute façon si on voulait avoir une chance. En tout cas c’est ce que venait de comprendre Matheson.

"Couvrez-moi !"

"Qu’est-ce que vous allez foutre Matheson ?"

"Faire péter cette jeep Mon Capitaine."

Ils avaient dû presque hurler du fait qu’ils étaient sous le feu nourri de l’ennemi. Bien si Matheson avait cette idée dans ce cas Everson lui faisait confiance.

"Bien attendez mon signal !"

Léger signe en direction de Douglas et de Mac Cormack pour faire un tir de barrage laissant suffisant de temps à Liam pour se déplacer et filer sur le côté est du village, en bref s’éloigner quelque peu pour revenir ensuite. Quelques secondes après, un déluge de tir se fit entendre en direction des irakiens.

"Foncez !"

Liam ne se le fit pas dire deux fois. Bien que les irakiens durent se planquer pour éviter les balles des américains maintenant ils reprenaient leurs tirs. Fort heureusement pour Liam, il avait réussi à passer au travers de tout ceci. Un excellent timing finalement. Bien à lui de jouer. Il s’éloigna quelque peu, arme à la main, prête à l’emploi, il fallait rester vigilant malgré tout. Encore quelques pas dans ce sens et il attendrait sûrement la jeep par l’arrière. Lentement, il essayait de ne pas se faire repérer malgré tout. Surtout qu’il était à découvert et on pouvait facilement le voir. Bien sûr avant il avait été planqué par la petite hutte en bordure de village donc on ne savait pas où il était mais maintenant on voyait très bien où il était. Et si les irakiens n’étaient pas si occupés à canarder son équipe, Matheson serait sûrement de la chair à pâtée. Il sortit une grenade tout en s’approchant lentement, à genou quasiment en rampant vers la jeep. Encore quelques mètres. Voilà, toujours aucune personne qui venait de le remarquer. Il se remit doucement à niveau pour observer les gus de la jeep. Il faut dire également qu'il s'était mis dos à eux donc il ne devrait pas avoir trop de mal à ne pas se faire voir. Mais il y avait toujours un risque malgré tout. Occupés à canarder son équipe bien ce qu’il pensait. Il dégoupilla la grenade avant de la laisser tomber dans la jeep et de filer à grandes enjambés. Bien sûr au moment où il laissa tomber la grenade il avait été remarqué mais trop tard pour eux, car ils n’eurent pas vraiment le temps de réagir face à lui que la jeep explosa. Liam avait pu s’extraire de là sans trop de problèmes, ayant mis quand même une légère distance nécessaire entre lui et l’explosion. Les irakiens s’apercevant du fait qu’ils venaient de perdre leur jeep, essayèrent de reculer, de se sauver finalement. Mal leur en a pris, vu que trois d’entre eux se firent descendre par le reste de l’équipe. Le quatrième, ne se prit qu’une balle dans la jambe. Cela faisait toujours un prisonnier. Après à savoir ce qu'on allait en faire, ils allaient laisser cela aux villageois ou alors lorsque la division arrivera.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
7 :45 heure locale.
A Ar Routbah.


L’équipe avait mis hors d’état de nuire les militaires irakiens. Désormais le village pouvait reprendre une activité normale si l’on pouvait dire. En tout cas le chef était ravi du dénouement de tout ceci. Mais il restait toujours un problème, le pipeline. Le pipeline qui était sous bonne garde d’après ce qu’ils savaient. Et donc il allait falloir de l’aide des villageois. Pour cela qu’en ce moment le chef et Matheson était en pleine discussion en fin de compte. Après tout eux avaient rempli leurs parts du contrat, aux villageois de remplir la leur.

"روستا آزاد كه ما كه ما "(Le village est sans danger, à vous de nous aider désormais)

"و ما براي آن, ما داريم مىرويم كه شما."(Nous vous en remercions et nous allons vous aider)

"پاسداران خط لوله ?"(Comment pouvons-nous atteindre les gardes du pipeline ?)

" ما آنهاروز غذا, شما داشت كه لباسهاى ما را تنه "(Tous les jours nous leur apportons de la nourriture, vous n’aurez qu’à prendre nos habits)

En effet, il y avait peu de chance pour que les soldats les remarquent dans leurs treillis comme cela. C’était une solution envisageable. En tout pour Matheson. Maintenant il fallait voir cela avec le Capitaine. Pour cela que Liam justement avait mis fin à cette conversation.

"Capitaine, nous avons une solution pour récupérer le pipeline."

"Laquelle Lieutenant ?"

"On se déguise et on les prend pas surprise."

"Je préfère garder deux de nos hommes en couverture au cas où. Douglas ! vous resterez en couverture avec Mac Cormack, si vous voyez quelque chose de suspect au pipeline, vous descendez tout ce qui ressemble à un soldat !"

"Bien compris Capitaine."

"Quand à nous Lieutenant, on va se prendre pour des villageois. Nous aurons un soutien comme cela."

Parfait. On pouvait dire que tout était paré maintenant. Il fallait juste se préparer en conséquence. Bien dans ce cas Matheson et Everson suivirent le chef du village en direction de la hutte du chef, maintenant il fallait enfiler les costumes si l’on pouvait appeler cela comme ca. Au final ils allaient ressembler à deux parfaits petits Irakiens en tout cas. Malgré tout ils allaient garder leurs armes sur eux.

"Lieutenant, gardez vos armes sur vous, n’oubliez pas les silencieux, on ne sait jamais si il y a d’autres tireurs plus loin."

"Bien Capitaine."

Cinq minutes voir dix plus tard, les voilà à nouveau sortis. Ils avaient revêtus les tuniques, on ne voyait désormais plus que leurs yeux en fin de compte. Ils étaient de partir en direction du pipeline. Douglas et Mac Cormack étaient déjà partis pour repérer les lieux, et s’installer au cas où. Enfin surtout Douglas étant donné son statut de sniper en fait. Le convoi partit donc, en fait ils étaient quatre. Deux villageois qui avaient récupéré les armes des soldats morts, celui blessé étant sous bonne garde bien entendu, et nos deux Rangers. Le convoi était composé de ces hommes et d’un chariot tracté par un cheval. Ils faisaient avec les moyens du bord en tout cas.

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
08:05 heure locale.
A 2 kms au Sud d’Ar Routbah.


Le convoi avait bien avancé. Everson avait déjà reçu le rapport de la part de Douglas comme quoi ils étaient en position. Apparemment d’après ce qu’avait vu Douglas, il n’y avait que trois gardes de visible. Les autres devaient être dans le baraquement. Cela ne semblait pas des plus difficiles à surmonter. Ils allaient arriver dans quelques minutes au pipeline. Rappelons que ce pipeline permet d’alimenter la Jordanie et le reste de l’Irak, tout du moins cette partie. Le prendre serait une bonne opération pour les américains.
A première vue en effet il n’y avait que trois gardes. Mais comment dans le baraquement aussi ?
Fort heureusement qu’Everson avait laissé Douglas et Mac Cormack pour les couvrir, surtout que ces deux-là avaient une meilleure vue sur le baraquement qu’eux. Bref ils arrivèrent au point de contrôle. Les gardes irakiens restaient suspicieux, d’habitude il n’y avait que deux personnes pour venir leur apporter la nourriture. Pour cela qu’ils restaient sur leurs gardes, mains sur leur kalachnikov.


"آيا شما هستيد چرا ?"(Pourquoi êtes-vous quatre ?)

Un des villageois prit la parole.

"ما امداد غذا ترابرى"(Nous avions besoin d’aide pour transporter la nourriture)

Malgré tout cela n’enleva pas le scepticisme de ces soldats. Preuve en ait, qu’ils préféraient désormais vérifier les têtes de chacun. Enfin l’un des soldats allait le faire, les autres restaient un peu en retrait. Everson et Matheson étaient les deux derniers, ils avaient armé leur 9mm avec silencieux avec prudence. Et quand le soldat arriva d’abord sur Matheson pour lui enlever son cache tête. Ce fut une drôle de surprise de ne pas voir un irakien derrière le cache tête.

"ن مرغ من ?"(Ca va ma poule ?)

Matheson n’attendit pas que le soldat réagisse et lui tira deux balles dans le corps. Un de moins. Everson s’occupa du garde le plus proche de lui, tandis que les deux villageois descendaient le dernier. Bien une bonne chose de faite. Sauf que maintenant le baraquement était alerté. En effet ils se faisaient canardés maintenant. Ils firent basculer le chariot pour se planquer derrière tandis qu’Everson donnait ses ordres, notamment à Douglas.

"Descendez moi tout ce que vous voyez !"

Pas besoin d’en dire beaucoup plus, que Douglas au sniper commença à balancer une rafale de tirs. De là où il était, il voyait bien un soldat près d’une fenêtre. Trop tard pour lui, quelques secondes après il était mort. Pas pour autant que les tirs ne continuaient pas. Apparemment il y en avait d’autre. Un sûrement, deux peut-être mais pas plus. Surtout en entendant les rafales de tirs.

"On mitraille ça Lieutenant. Pas le temps pour la finesse."

Au moins comme cela c’était clair. Heureusement qu’ils avaient gardé leur M4. Sinon ils n’auraient franchement pas fais le poids. Mais maintenant si. Les tirs pleuvaient de tous les côtés. Et le chariot n’allait pas résister longtemps quand même. Il fallait dégager ces gus de là le plus rapidement possible.

"Mac Cormack faites-moi péter cela à la roquette !"

Maintenant on ne faisait plus dans la finesse oui cela se voyait. Mac Cormack obéissant aux ordres avait préparé le AT-4 qu’ils avaient. Il avait fixé l’objectif et quelques secondes plus tard la roquette partait. Et maintenant elle explosait sur le baraquement. Une chance qu’Everson et le reste étaient à couvert derrière le chariot parce que cela avait fait de sacrés dégâts. Le baraquement avait été littéralement soufflé, enfin si l’on pouvait voir cela. Après tout cela avait été fait avec simplement de la taule on dirait. Et c’était rapidement parti en fumée. On ne retrouverait rien c’était certain. Everson, Matheson et les deux villageois se redressèrent pour fixer ce qui restait du baraquement. C'est-à-dire pas grand-chose.

"Bien joué Mac Cormack, RAS, venez nous rejoindre."

Léger regard dans les alentours, non plus rien de dangereux par ici, la situation était sous contrôle après cela. Les villageois avaient rapidement montré leurs joies et étaient partis l’annoncer au reste du village. Il ne restait plus que Matheson et Everson, bientôt rejoints par Mac Cormack et Douglas.

"Bien Messieurs, pause pour tout le monde, le temps de contacter le PC."

Everson avait récupéré la radio et essayait désormais de joindre le commandement de la division de blindés qui devaient les rejoindre ici.

"Everson à blindés, lieu sécurisé, vous pouvez débarquer."

"Bien compris, nous serons là dans la soirée."

"Everson terminé."

Et pendant ce temps, notre fameuse équipe se reposait, ou plutôt s’était tranquillement installée sur le sable et se dorait la pilule au soleil. Enfin cela serait surtout une vision idyllique de la chose. Non en fait chacun vérifiait son armement, et son équipement.

"Capitaine ? Quelle est la prochaine étape ?"

Autant savoir directement où ils allaient être envoyés en tout cas. Plus vite on le savait, mieux ce sera certainement.

"Sûrement Bagdad. On va sûrement rejoindre le 75th Régiment et entrer dans la ville. Cela risque d’être joyeux. Une fois que la cavalerie sera là, faites le plein de munitions, on ne sait jamais."

21 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
18:05 heure locale.
A 2 kms au Sud d’Ar Routbah.


La division de blindés accompagnée de l’infanterie venait d’arrivée et commençait à établir leur campement pour la nuit. Everson et ses hommes étaient déjà prêts à repartir en mission mais malgré tout un peu de repos ferait certainement du bien à tout le monde. En tout cas pour Matheson, Douglas et Mac Cormack, Everson étant convoqué par le commandant de la division.

"Au rapport commandant."

"Repos Capitaine. Demain à la première heure, nous ferons route vers Bagdad. Vous rejoindrez avec votre équipe le 75th Régiment de Rangers pour vous infiltrer dans la ville, dans le but de sécuriser les accès aux grands axes."

"A quoi devons-nous nous atteindre Mon Colonel ?"

"Sûrement quelques embuscades. Vous serez à proximité de pas mal de lotissements, je présume que beaucoup de soldats encore fidèles à Saddam seront dans ces bâtiments dans le but de faire le plus de dégâts possibles.
Pour cela que vous êtes envoyés les premiers sur les lieux."


"Bien compris Mon Colonel. Autre chose ?"

"Allez-vous reposer Capitaine, vous en aurez besoin je pense."

Et Everson rejoignit ses hommes pour un repos bien mérité. Court certainement mais mérité.

22 Mars 2003 Irak
Province d’ANBAR, Axe Jordanie-Irak
05:05 heure locale.
Entre Ar Routhbar et Bagdad.


Toute la division était en route pour Bagdad désormais. Everson et ses hommes étaient dans le hummer de tête. Laissant juste leurs regards se fixaient sur les horizons de sable. Cela faisait déjà une heure qu’ils étaient partis d’Ar Routhbar, à l’allure ou ils roulaient ils atteindraient dans quelques heures l’entrée de Bagdad et surtout les forces armées américaines. Tout le monde était silencieux, tout le monde avait fait le plein de munitions au cas où. Chacun se demandait ce qu’ils allaient trouver dans cette ville mais cela il ne le saurait qu’une fois là-bas finalement. Pour l’instant tout ce qu’ils pouvaient faire c’était observé le paysage. Enfin si on pouvait appeler cela un paysage. Rien, c’était désert. Et la route n’était ce qu’on pouvait appeler de très praticable, surtout après les bombardements de l’Air Force. On se demandait quand même s’ils savaient réfléchir parfois. Surtout pour viser des routes que les forces terrestres allaient emprunter par la suite. Enfin voilà ce que pouvait donner le trajet en direction de Bagdad. Rien de plus, rien de moins.

22 Mars 2003 Irak
10:05 heure locale.
Bagdad.


Et les voilà arrivés. Tout du moins au QG de campagne à la limite de l’entrée de la ville. Everson et ses hommes venaient de rejoindre le 75th Regiment de Rangers. Cela faisait pas mal d’hommes. Bien apparemment ils allaient travailler à plusieurs équipes pour déloger les résistants dirons-nous. En tout cas Matheson avait retrouvé un de ses amis. Oui parce qu’il a des amis quand même. Celui-ci avait été déployé dans le Nord de l’Irak, et finalement tout le monde se retrouvait par ici.

"Eric content de voir que tu es encore en un seul morceau."

"On dirait que toi aussi vieille branche."

Léger sourire de la part de Liam avant que leurs chefs respectifs les rappellent pour commencer l’incursion dans les villes. Bien trois équipes étaient parties désormais, celle d’Everson, celle dont Eric faisait partie et une autre. En tout 12 hommes pour couvrir un secteur. Ce n’était peut-être pas assez. Enfin on verra cela une fois sur le théâtre des opérations en tout cas.
Ils atteignirent bientôt les premiers l’entrée de la ville. Un grand axe routier, des bâtiments assez hauts placés sur les côtés. Tout ceci était parfait pour une embuscade en tout cas. Il fallait rester vigilant.


"Matheson vous fouillez ce bâtiment avec Douglas, moi et Mac Cormack on vous couvre."

Premier bâtiment sur la gauche, et c’était parti. Matheson et Douglas entrèrent, armes à la main. Surtout rester discret, ne pas faire trop de bruit pour ne pas se faire repérer. Rez de chaussée, RAS, ils montèrent à l’étage. Doucement. Les marches craquaient mais si ils y allaient doucement peut-être que tout se passerait bien. Lentement, ils atteignirent le premier étage et au son qu’ils entendaient, ils n’étaient pas tous seuls. Matheson fit signe à Douglas de se déployer, ils étaient en position. Et en observant de plus prêts on pouvait remarquer qu’ils étaient sacrément armés. Lance-roquettes, mitrailleuses. Que du joli en tout cas. Liam fit signe à Douglas d’entrer directement dans la pièce et de leur faire jeter les armes, lui restait pour le couvrir.

"A terre ! Tout le monde à terre ! Jetez vos armes !"

Douglas avait eu l’effet de surprise et les autres ne s’attendaient pas vraiment à cela. De son côté Liam perçut un mouvement en face de lui. Et merde quelqu’un sortait des chiottes on dirait au vu du fait que l’irakien se rhabillait avant de récupérer son arme.

"Jettes ton arme au sol ! Maintenant !"

" هميشه زندگي! شما آنجا مىاندازيد! "(Jamais de la vie ! toi jettes là !)

" گذاشته اين جنگ افزار يا من شما! "(Poses cette arme ou je te descends !)

Apparemment cela n’eut pas l’effet escompté vu que l’irakien venait de brandir son arme. Liam n’attendit pas et tira une rafale de trois balles dans le corps. Il était mort. En tout cas cette diversion avait fait réveiller les autres dans l’autre pièce alors que Douglas ne regardait pas. Il n’eut pas d’autres choix que de tirer alors que certains venaient de mettre la main sur leurs armes. Seul problème, l’un avait la main sur le lance-roquette et vu qu’il allait mourir, il avait déjà la main sur la détente.

"Matheson on se tire ! ça va péter!"

Pas à le dire deux fois en tout cas. Quelques secondes plus tard, à peine sorti de la pièce et ayant tout juste le temps de sauter dans les escaliers dirons-nous qu’un nuage de poussière les enveloppa. Oui la roquette avait explosé au sur le plafond. Maintenant cette pièce était inutilisable. Ainsi que celle du dessus en tout cas. C’était une chose certaine.

"J’y vois rien avec cette poussière."

"Tu n’es pas le seul, sortons d’ici."

Ni une ni deux, les voilà tous les deux qui redescendent en direction de la sortie, couvert de poussière. Décidément l’armée cela offrait de magnifique changement de coloration de peau. Everson alla aux nouvelles. Bien un bâtiment de nettoyer. Il fallait préciser que ce bâtiment ne possédait qu’un seul étage sinon Matheson et Douglas aurait vérifié le reste. De l’autre côté de la rue, les deux autres équipes venaient de vérifier deux autres bâtiments. C’était sécurisé. Ils se rejoignirent au centre du petit axe routier. Grand dans sa longueur mais petit dans sa largeur en ce qui concerne l’axe. Bien il fallait quand même rester sur leurs gardes. Et ils auraient dû surtout rester proches des bâtiments car désormais ils étaient pris pour cibles par des tireurs embusqués. Tout ce qu’ils avaient trouvé à faire pour se protéger était de se planquer derrière les véhicules abandonnés. Toutes les équipes étaient séparées, mais là n’était pas le problème. Matheson se retrouva finalement avec Eric.

"Joli coin pour des vacances."

"C’est sûr. On reviendra l’année prochaine."

Eric restait à couvert derrière le véhicule abandonné tandis que Liam se décalait légèrement pour essayer d’avoir un meilleur angle de tir. Il fallait qu’il aille vers les autres véhicules sur la gauche. Il fit signe à Eric de le couvrir alors qu’il commençait à avancer. A peine avoir parcouru quelques mètres qu’un gars hurla.

"Roquette !"

Et la roquette filait en direction du véhicule derrière lequel était planqué Eric.
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Liam Matheson
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MessageSujet: Re: [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ]   [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ] EmptyMer 02 Oct 2013, 18:08

22 Mars 2003 Irak
10:25 heure locale.
Bagdad.


Cinq secondes. Voilà à quoi on pouvait résumer la situation. Cinq secondes entre le temps ou la roquette venait de partir du bâtiment et le temps de son parcours vers le véhicule. Bon ce n’était peut-être pas cinq secondes. Mais c’était court. Trop court. Qu’est-ce qu’on pouvait faire dans ces moments-là ? pas grand-chose. Eric n’aurait certainement pas le temps de se mettre à l’abri, Liam l’était déjà ainsi que les autres équipes. Ils ne seraient pas touchés par l’explosion. Et Eric dans tout cela ?
Liam observait la scène. Tout ce qu’il avait réussi à dire en voyant la roquette filait en direction de la voiture c’est.


"Tires toi !"

Oui ce n’était pas faramineux non plus. Mais en quelques secondes on ne pouvait dire ce qu’on voulait exactement. Et la roquette atteint la voiture. Eric n’avait pas eu le temps de faire quoique ce soit. Il était mort dans l’explosion. Cela avait été soudain. Peut-être trop soudain. Et personne n’en revenait. En même temps c’était les risques du métier. Mais cela ne plaisait à personne. Preuve en ait l’ordre donné par le Capitaine Everson.

"Nettoyez moi ça aux roquettes, aux grenades mais faites-moi sauter ces abrutis !"

En colère sûrement. Perdre un homme n’était jamais quelque chose que l’on souhaitait. Et au moment de l’explosion, ils n’avaient pu que se planquer derrière les autres véhicules pour éviter de s’en prendre plein la figure. Et en relevant la tête. Il ne restait plus grand-chose finalement. Eric était mort. Son corps était à terre. Calciné, tout du moins à moitié. Et pour ce qui restait du corps finalement. Bref. Pour le moment les Rangers avaient vraiment de la rancœur envers ceux qui venaient de tuer un des leurs. La position des ennemis se faisaient désormais pilonner par les tirs de M4, couvrant ainsi ceux qui avaient les AT-4 prêts à l’emploi.

"Roquette !"

Mais cette fois c’était une des leurs qui partait en direction de la position des résistants. Et après une jolie explosion, le calme revint. Ils avaient réussi à avoir ce camp retranché dirons-nous. Non sans mal, mais ils avaient réussi. Au prix d’un homme malgré tout.

"Rapport des blessés !"

Et c’est Matheson qui prit la parole en vérifiant tout le monde."

"Aucun Capitaine. Mais on a perdu Eric."

"Faites venir un Médevac. Laissons les blindés finir le boulot maintenant."

Matheson se dirigea vers le corps de son ami. Pas la peine de vérifier s’il était mort. Il l’était. C’était certain. Il s’agenouilla près de lui. Que dire de plus. Il fit juste le signe symbolique de lui fermer les yeux. Avant de rester là, à le regarder. Dur de voir un ami partir. En même temps il n’allait pas pleurer quand même. Franchement pas son genre. Mais bon perdre quelqu’un aussi vite. Disons que cela laissait tout simplement sur le cul. Il ne trouvait rien à dire, rien à faire sur le moment.
Attendre, seulement attendre qu’on vienne chercher le corps. Voilà tout ce qu’il faisait. Le périmètre était sécurisé, le Médevac pouvait débarquer finalement. Il n’arrivait que quelques minutes plus tard. Le hummer s’arrêta alors que l’unité médicale descendait pour s’occuper du corps. Une unité médicale. Franchement cela ne servait plus à rien désormais.


"Excusez-moi Lieutenant nous devons emmener le corps."

Matheson obéit. Plus par automatisme qu’autre chose finalement. Il était temps de revenir à la réalité en voyant le corps de son ami, recouvert par un drap, être emmené par l’unité médicale. Séquence souvenirs, émotions et tout le reste au placard. Il avait un boulot à terminer, et il comptait bien le mener à terme. Pour l’instant sécuriser la zone en attendant les blindés. Donc rester aux aguets tout simplement. Il était de nouveau opérationnel. En fait il l’avait toujours été malgré tout.
Bref c’était calme désormais. En tout cas plus de roquettes ni rien. A croire que si il y avait encore des résistants ou plutôt des ennemis, ils s’étaient déjà sauvés très loin. Et que le fait qu’une roquette leur avait été tirée dessus était un simple hasard. Foutue guerre, foutu pays finalement.

L’attente ne fut pas longue. Au loin on pouvait déjà entendre le bruit caractéristique des blindés qui avançaient. Ils seraient bientôt sur leurs positions et eux pourraient tout simplement rentrer. Enfin rentrer est un grand mot. Sûrement aller chercher un autre ordre de mission. Bagdad n’était pas vraiment leur terrain dirons-nous.


22 Mars 2003 Irak
10:45 heure locale.
Bagdad.


Les blindés avaient pris leur place dans Bagdad et eux étaient tout simplement rentrés au camp. Ils étaient passés rapidement au débriefing avant d’avoir le droit de se reposer jusqu’au lendemain. Ou ils seraient envoyés à Kirkuk. Un peu plus au Nord. La mission comme habituellement, déloger les quelques groupes de troupes irakiennes restantes, et essayaient de trouver la planque de Saddam. Magnifique journée en perspective. Mais pour l’instant Liam avait d’autres occupations. Son équipe était partie se reposer, lui avait encore des choses à faire. Ecrire à la femme d’Eric. Il laissait derrière lui une veuve et deux enfants sans père. Foutue guerre. Et comment il allait réussir à dire les mots qu’il fallait. Il connaissait la famille d’Eric. Il les avait déjà rencontrés. Mais écrire ce genre de lettre allait être vraiment difficile. Bref autant essayer de commencer maintenant.

Citation :
Mrs Pintel
Non déjà cela commençait mal. Pas de madame. Surtout qu’il la connaissait. Premier brouillon à l’eau.

Citation :
Amanda.
J’ai le regret de t’annoncer à ce jour, la mort d’Eric suite à une embuscade durant son affectation en Irak.
Non trop brutal comme lettre. Il fallait encore changer. Il n’allait jamais y arriver. Et pourquoi il voulait le faire déjà ? Parce qu’il l’avait promis à Eric. Saleté de promesse. Il n’était pas doué pour les mots ni pour les lettres en fait.

Citation :
Amanda,
Si tu lis cette lettre.
Ahum et voilà panne d’inspiration. Il ne voyait pas comment tourner les choses pour y aller en douceur dirons-nous. Reprenons.

Citation :
Amanda,
Si tu lis cette lettre, cela veut dire qu’Eric ne reviendra pas d’Irak.
Je suis désolé de te l’apprendre au travers de cette lettre. Sincèrement. Saches qu’il pensait toujours à toi et aux enfants et que tout ce qu’il voulait c’était revenir rapidement vers vous.
Je te prie d’accepter mes sincères condoléances.
J’aimerais être là pour l’enterrement. Mais. Enfin je ne pourrais pas.
Avec toute mon amitié,
Liam.
Ahum. Il ne pouvait pas véritablement faire mieux en tout cas. Et dire que demain le corps de son ami allait être renvoyé aux USA. Il secoua légèrement de la tête avant d’aller à son tour se coucher. Une bonne nuit, enfin plutôt quelques heures de sommeil ne ferait de mal à personne. Et en fin de journée on irait saluer le départ du C-130.

22 Mars 2003 Irak
17 :45 heure locale.
Bagdad.


Ils étaient tous réunis. Enfin toute le 75th Regiment de Rangers qui était présent sur la base temporaire. En treillis, les uns à côté des autres sur le tarmac. Ils restaient tournés en direction du C-130 dont l’arrière était ouvert pour accueillir les cercueils. Bientôt le commandant de leur compagnie ordonna le garde à vous. Tous le firent dans un synchronisme parfait. Pendant ce temps le cercueil de leur ami était monté à bord du C-130. Un peu plus loin, un trompettiste faisait vibrer l’air au son de l’hymne américain. D’autres soldats, armes en main, attendaient tout simplement le signal qu’allait leur donner le commandant. Au passage du cercueil, le commandant prit enfin la parole.

"Présentez armes ! En joue ! Feu !"

Les soldats avaient obéis bien entendu. Armes levées vers le ciel, chargées d’une balle, un tir. Et cela se répétait à trois reprises avant qu’ils ne reposent leurs armes. De l’autre côté Matheson ainsi que tous ceux présents saluèrent le passage du cercueil avant de baisser lentement le bras. C’était un adieu caractéristique tout simplement. Bientôt les portes arrière de la soute du C-130 se refermèrent et le groupe rompit les rangs. Tout simplement. Léger regard en arrière vers le C-130 qui allait bientôt prendre son envol avant de retourner à leurs tâches. La minute silencieuse était terminée, maintenant il fallait reprendre le travail. Sans y penser. C’était toujours comme cela, et cela le resterait tout simplement.

14 Février 2004 Irak
17 :45 heure locale.
Bagdad.


Deux ans. Cela faisait déjà plus de deux ans qu’il était stationné ici en Irak. Il en avait vu du monde tombé. Et son équipe également. Everson n’était plus avec eux, il avait eu la chance de pouvoir repartir aux Etats-Unis. Eux ils étaient toujours là. Matheson avait désormais le commandement de l’unité depuis bientôt un an. Douglas et Mac Cormack étaient également présents, on leur avait adjoint un nouveau. O’Toole. Un bleu bien évidement. Ces derniers temps on ne voyait que cela sur le terrain. Bref ils étaient quand même avec eux. Et ils se débrouillaient assez bien dirons-nous. Selon le reste de l’équipe. Aujourd’hui au programme. Déloger un groupe d’extrémistes près de Ba’qubah. A côté de Bagdad en somme. Ils avaient récupérés le matériel nécessaire. Désormais il était temps d’y aller. Bref de toute façon il n’allait pas falloir des heures pour y arriver bien entendu. En tout cas ils étaient tous à bord d’un hummer en direction de l’emplacement supposé de ces extrémistes.

14 Février 2004 Irak
18 :45 heure locale.
Ba’qubah.


Chaleur étouffante, du sable à perte de vue. On était bien en Irak. Et surtout encore une fois on les envoyait faire le sale boulot. Bien entendu l’armée, et surtout nos chers pilotes avaient pilonné la zone. Mais ce n’était pas pour autant que tout était détruit. Tel qu’on connaissait les résistants irakiens, enfin on appelait cela des terroristes, ils s’étaient planqués et attendaient juste le bon moment pour sortir de leur planque. Genre quand des troupes américaines passeraient par ce coin-là. Bref. Pour le moment le hummer stoppa son avancée à quelques pas de l’entrée de la ville. Maintenant il fallait aller à pied. Et Liam allait donner ses ordres tout simplement.

"Douglas à l’arrière, vous nous couvrez. Mac Cormack vous ouvrez la voie. O’Toole vous restez près de moi, éloignez-vous de deux pas, faites de l’excès de zèle et vous finirez dans un paquet cadeau direction les Etats-Unis."

Liam n’aimait pas faire cela. Enfin le commandement n’était pas vraiment son truc. Il était plus un homme d’action, plutôt qu’un homme donnant des ordres. Mais vu que le Capitaine n’était plus là, le QG avait estimé que le commandement lui était revenu. Il n’avait pas rechigné. C’était un honneur de commander une unité des Rangers. Juste que Liam malgré le temps, n’arrivait toujours pas à s’y faire.
Pour le moment le petit groupe s’avança lentement en direction de la ville, ou plutôt du petit village. Il fallait rester vigilant. D’après ce qu’ils savaient, il restait encore quelques poches de résistance dans cette région malgré le fait qu’on ait réussi à retrouver Saddam Hussein. Enfin Saddam, on en était moins sûr. Liam restait sceptique, qui ne nous disait pas qu’il s’agissait d’un sosie ?
Pour le moment. L’heure n’était pas aux discussions mais plutôt à l’action. Douglas surveillait les arrières du groupe, tandis que Mac Cormack était parti en éclaireur. Ils tournèrent pendant plusieurs heures, fouillant chaque recoin possible et imaginable. Aucune trace d’irakiens armés dans les environs. Des femmes, des enfants, mais pas d’Irakiens. A croire que les services de renseignement s’étaient encore une fois trompés. Cela ne changeait pas de d’habitude. Au moins cette fois, ils n’étaient pas tombés dans une embuscade ce qui était déjà cela.
C’était mort, vide, il n’y avait rien, nada, que dalle. Bref ils tournaient en rond pour rien. Ils feraient mieux de retourner au hummer finalement. C’était trop calme malgré tout. Cela sentait le roussi. Un sacré roussi. Un peu pour cela que notamment que Mac Cormack restait des plus vigilants devant.

Et il eut bien raison. Une fois arrivés à quelques mètres du hummer. Des tirs de fusils automatiques se firent sentir à leur niveau.


"A couvert !"

Bordel. Ils venaient de se faire avoir comme des bleus. Le seul moyen de se mettre à couvert : se planquer derrière le hummer. Mais pour y arriver, il fallait déjà éviter de se faire plomber par les tirs automatiques. Douglas et Matheson étaient en train de couvrir O’Toole et Mac Cormack pour qu’ils aillent se planquer. Pas facile tout ceci finalement. Pays de merde. On pouvait le dire désormais. Bref. Toujours est-il que pour le moment, ils n’étaient pas encore touchés. Soit les irakiens étaient trop loin pour les toucher, soit ils ne savaient pas tirer. Dans les deux cas, c’était tant mieux pour eux en tout cas.
Une fois les deux équipiers à l’abri, abri somme tout relatif, ceux-ci couvrirent à leur tour Douglas et Matheson. Douglas partit le premier en direction du hummer. Matheson fermait tout simplement la marche, en arrosant copieusement la zone délabrée d’où venaient les tirs. Ca faisait chier.
Bref une fois que Douglas fut derrière le hummer, Liam pouvait se permettre de courir en direction du hummer.


"Roquette !"

C’était Mac Cormack qui venait de gueuler cela. En effet ils avaient des lance-roquettes ces cons. Et merde. Apparemment ils ne savaient pas visés vu que la roquette ne se dirigeait apparemment pas vers le hummer mais vers l’endroit où était Liam il y a encore quelques secondes. Apparemment entre le moment où il avait décidé de filer et le moment où il avait commencé à courir, la roquette avait été tirée. Et merde. Il allait sûrement se faire toucher par la déflagration, c’était certain. Après à savoir ce qui allait lui arriver bonne question. Pour cela que Liam courrait le plus rapidement en direction du hummer. Mais apparemment pas assez rapidement. La roquette arriva sur le sol, explosant au contact du sol, envoyant valser poussière et autre. Et sous le souffle de l’explosion Liam se retrouva propulsé littéralement et physiquement contre le hummer. Et pas de coussins pour amortir le choc en tout cas. Cela faisait mal. Surtout pour les côtes. Sans oublier les petits projectiles qu’il reçut dans le dos après l’impact de la roquette. Oui il avait mal, cela se voyait. Tout simplement par le fait qu’il s’était littéralement emplafonné contre le hummer et qu’il était désormais à terre, sur le ventre sans connaissance. Son dos étant criblé de petits éclats. A première vue cela pouvait sembler grave. Mais heureusement que le gilet pare balle était là. La prochaine fois Liam éviterait les rencontres aussi brutales avec les hummers. C’était mauvais pour lui.

En tout cas maintenant c’était le trou noir pour lui. Ses équipiers voyant cela, préfèrent se replier. Ils n’avaient pas l’avantage du nombre, ni de la protection, ni de l’armement. Douglas couvrit O’Toole et Mac Cormack tandis que ceux-ci récupérèrent Matheson et le posèrent dans le hummer. Désormais il était temps de filer. Encore une mission qui ne serait pas achevée. En tout cas les trois, enfin surtout les deux plus anciens, savaient que lorsque leur chef se réveillerait, cela allait barder pour les autres. Oh oui. Ils grimpèrent à bord du hummer, toujours sous le tir ennemi et filèrent sans demander leur reste, direction Bagdad et l’hôpital de campagne de l’armée.


14 Février 2004 Irak
00 :01 heure locale.
Bagdad.
Hôpital de Campagne de l’US Army.


Cela faisait déjà quatre heures que Matheson avait été amené ici par ses équipiers, et cela faisait déjà trois heures qu’il était réveillé. D’après le médecin, rien de grave. Il pouvait dire merci au gilet pare-balle apparemment. Quelques côtes cassées, ce qui n’était franchement pas la mort. Quelques blessures légères dû aux éclats dans son dos mais sinon rien de grave. Bien maintenant il n’attendait plus que l’accord du docteur pour sortir du lit. En fait non. Il n’attendrait pas. Le docteur voulait le garder en observation jusque demain mais lui ne voulait pas. La preuve il s’était déjà relevé, habillé, grimaçant légèrement en sentant ses côtes le faire souffrir quelque peu, et il allait filer en douce de cette chambre d’hôpital. Pour faire quoi ? C’était tout trouvé. Pousser sa gueulante. Il passa la tête au travers du rideau, bien personne, direction la sortie dans ce camp. Merci mais les hôpitaux, cela suffisait pour aujourd’hui.

15 Février 2004 Irak
00 :10 heure locale.
Bagdad.
QG de Campagne.


Liam était sorti sans trop d’encombres de l’hôpital de campagne, et maintenant il se dirigeait tout simplement vers le QG de campagne ou ils étaient certain de trouver les gars des services de renseignement ou de la CIA. Ça allait chier grave pour eux. Il était de mauvais poil. Il n’aimait pas les mauvaises surprises. Et là il était tombé sur une sacrée mauvaise surprise durant sa mission. Bien il entra dans le QG de campagne, saluant bien entendu son supérieur hiérarchique, le général présent dans la salle.

"Mon général."

"Lieutenant, repos. Vos hommes nous ont déjà tout expliqué."

"Je sais Mon Général, avec votre permission j’aimerais m’entretenir quelques minutes avec les gars du service de renseignement."

"Ils sont dans la tente d’à côté Lieutenant. Et pas de folies Lieutenant c’est clair !"

"Très clair Mon Général."

Il salua à nouveau avant de se diriger vers la tente ou était situé nos fameux gars. Ça allait barder. Liam entra dans la tête. Ils n’avaient pas remarqué qu’il fût là. Il ne se fit pas prié pour montrer sa présence.

"Hum, hum."

"Lieutenant. Déjà debout, désolé pour ce qui est arrivé, pourtant nous étions surs…"

"Vous n’étiez sûr de rien du tout. Vous nous avez envoyé au casse-pipe ! vous le saviez !"

Sa voix claqua comme un fouet. Liam pétait un câble.

"Lieutenant calmez-vous. Nous ne savions rien de ce qui allait se préparer. Nous avions des hypothèses mais rien de plus."

"Des hypothèses ? Et c’est comme cela que vous vérifiez vos hypothèses ? En envoyant des hommes se faire tirer à découvert ? VOUS ETES STUPIDES OU QUOI ?"

Oui vraiment en colère.

"Nous ne pouvions pas savoir. Il fallait envoyer quelqu’un."
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Liam Matheson
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MessageSujet: Re: [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ]   [ Flashback - BG ] Les sentiers de la guerre [ OS ] EmptyMer 02 Oct 2013, 19:22

Liam n’attendit d’en savoir d’avantage pour attraper le gus à qui il parlait par le col et le coller contre le bureau.

"Si un homme de mon équipe était mort, je vous jure que vous aurez fini par regretter d’être devant moi en ce moment. Espèce de petit planqué de merde ! Je vais te botter les fesses direction le champ de bataille pour savoir ce que peut faire vos erreurs de jugement tu vas voir !"

"Lâchez-moi Lieutenant !"

Il essayait de se débattre mais Liam étant assez énervé, ne le laissait pas l’occasion de recommencer. Notamment en lui donnant un bon coup de pied dans l’entrejambe.

"Ca c’est pour nous avoir balancé dans un piège. Refaites un coup comme celui-là, et la prochaine fois vous finirez dans une boite en carton au milieu du désert."

Liam le lâcha avant de faire demi-tour direction la sortie. Laissant l’autre à terre, légèrement replié sur lui-même. Le coup de pied n’avait pas fait du bien apparemment. Liam en entendrait sûrement parler par son supérieur mais au moins il venait de remettre les pendules à l’heure en tout cas. Malgré tout durant l’échange, ses côtes l’avaient fait souffrir. Et c’est surtout maintenant qu’il s’en rendait compte. Une fois la colère passait finalement.
Maintenant il ne restait plus qu’à reprendre la routine habituelle. Bien entendu une fois qu’il aurait récupéré de tout ceci. Cela ne serait pas forcément long, mais en attendant le docteur ne le renvoyait pas sur le terrain. Fallait rester patient tout simplement. Et continuer de diriger son équipe du mieux qu’on pouvait finalement. Jusqu’à quand ? Jusqu’à temps qu’on trouve mieux que lui ou qu’il meurt. Voilà tout. En attendant il ferait son boulot. Dans un pays en pleine débauche, ou chacun risquait sa vie à chaque coin de rue, à chaque patrouille. Mais c’était la vie qu’il avait choisie malgré tout. Et il n’abandonnerait cela pour rien au monde. Et il n’était pas le seul. Tous ceux des Rangers pensaient à peu près comme lui. La guerre était moche mais ils étaient là pour la rendre moins longue, enfin ils l’espéraient.
Un nouveau jour se levait, et eux continuaient à se battre tout simplement.


8 Juin 2004 Irak
05 :00 Heure Local
Dans les environs Tall’Afar.
Maison abandonnée


Cela faisait déjà huit heures qu’on se trouvait là. Huit heures à subir les assauts continus d’une bande d’extrémistes, d’une bande de fidèles à l’ancien régime. Encore des renseignements à la noix qui avaient tout fait foiré en fin de compte. Son équipe s’était retrouvée avec un nouveau Capitaine, pour le former soi-disant. La formation n’avait pas duré longtemps. A peine arrivé sur les lieux, le Capitaine s’était retrouvé avec une balle logée en pleine tête par la soi-disante victime avant qu’elle-même ne se retrouva truffée de plomb. Il venait de perdre de nouveau un homme. Et maintenant ? Cela faisait huit heures qu’on résistait aux assauts de cette bande de fou. Douglas et Mac Cormack étaient toujours là, en vie, Douglas se trouvait à l’étage de cette maison abandonnée, sur les hauteurs, eux-deux, lui et McCormack surveillaient l’entrée.

Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne réussissent à investir les lieux en fin de compte. Il le savait, tout le monde le savait, mais pour autant, on ne perdait pas espoir. La radio était certes hors-service, mais malgré tout, quelqu’un allait bien se rendre compte de leurs absences non ? On en doutait sérieusement.

On parlait peu, entre eux, très peu, on ne communiquait que par signe. On ne doutait pas le prochain assaut serait certainement le dernier. Ils commençaient à être à cours de munitions désormais, mais s’il fallait mourir, autant le faire avec panache plutôt qu’en fuyant comme un couard. Personne n’eut le temps de voir cette prochaine attaque, une roquette fut lancée, ébranlant la maison, faisant exploser le premier étage, Liam ferma les yeux, Douglas, n’était plus, personne ne pouvait survivre à une telle explosion. La suite ? Ce fut trouble. Les insurgés débarquèrent par devant et par derrière, lui et Mac Cormack tentèrent de résister au maximum, les douilles volant au travers des pièces, les balles ricochant sur les murs, s’y incrustant, la poussière s’élevant dans toutes les pièces. Il fut touché, au bras, se retrouvant légèrement projeté vers l’arrière, il put voir Mac Comarck se faire toucher par plusieurs balles avant de tomber au sol sans vie, il ne restait plus que lui désormais. Un dernier baroude d’honneur. Sortant son colt M1911, il vida son chargeur sur ceux qui passaient, avant d’entendre le déclic, la fin, plus de balles dans le chargeur. Sa fin avait sonné, il se fit bastonner, massacré à coup de pied, à moitié inconscient quand tout s’arrêta. Il ne se souvint plus vraiment de la suite, sauf qu’il fut emmené par ces insurgés.


8 Juin 2004 Irak
06 :00 Heure Local
Lieu inconnu.


Il se réveilla dans une cellule, trop petite pour tenir debout, il était à genou, voir à moitié couché, pas de lumière, il était dans l’ombre complètement. La porte de son cachot s’ouvrit pour laisser entrer son geôlier. Celui-ci s’approcha, lui crachant la fumée de sa cigarette en pleine figure avant de lui parler en anglais, visiblement, même les insurgés suivaient des études on dirait.

"Vous les Américains, toujours à vous croire invincible, et regardez-vous aujourd’hui !"

"Désolé de vous décevoir, si j’avais su, j’aurais mis mon plus beau costume."

"Que d’arrogance, mais vous la perdrez bientôt. Qui vous envoie ?"

"Ta mère. Elle est pas contente, elle m’a dit que tu devais rentrer à la maison pour te prendre une bonne fessée !"

"Amusant, très amusant. Mais vous allez moins rire dans quelques temps. Je vais d’ailleurs vous donner un avant-goût, pour que vous appréciez le spectacle."

Sa blessure par balle, au bras, avait été sommairement soigné, quelques bandages, rien de très esthétique, ni même médical à vrai dire, et son bourreau se fit un plaisir d’appuyer son pied dessus alors qu’il avait les mains liées dans le dos. Mais il ne lui fit pas le plaisir de crier, il grimaça légèrement, simplement, serrant les dents, le sang recommença à couler, fortement, jusqu’à ce que son bourreau le laissa en riant comme un cinglé. Il souffla, ce n’était que le début, il le savait, mais pour autant, il ne fallait pas qu’il craque n’est-ce pas ?
8 Juin 2004 Irak
06 :30 Heure Local
Lieu inconnu.


Le retour de son bourreau se fit une demi-heure plus tard, enfin à vrai dire, il ne savait pas du tout quelle heure il était, la notion de temps était très abstraite actuellement. Il était mal en point. Pas d’eau, pas de nourriture depuis plusieurs heures, une blessure qui continuait à saigner, mais il résistait à l’envie de sombrer dans l’inconscience. D’ailleurs cela surprit étonnamment son bourreau, finalement les américains étaient plus résistants qu’on le pensait.

"Finalement, peut-être que vous et moi Lieutenant, nous allons pouvoir nous amuser."

"Je m’en réjouis d’avance. Quelles sont les festivités du jour ?"

"Vous le verrez lui-même. Gardes !"

Deux types, baraqués à souhait, le soulevèrent pour l’emmener en dehors de sa geôle, l’emmenant à l’extérieur. La lumière du jour lui fit fermer les yeux, un court instant, le temps de s’habituer au soleil, alors qu’il était emmené sans ménagement vers une sorte de petite cabane en plein soleil. Trop petit pour tenir debout, pas assez large pour qu’on puisse correctement s’asseoir, il allait devoir tenir à genou on dirait. De la taule tout autour, rien de mieux pour en faire un sauna en quelque sorte. Il fut jeté sans ménagement à l’intérieur.

"J’ai toujours rêvé d’un bon sauna fabriqué maison."

"Profitez bien, vous allez y rester un moment."

Il fut enfermé à l’intérieur, en plein soleil, de la musique sourde, à fond, sortirent d’enceintes rudimentaires présentes dans la cabane, de la torture psychologique. Le soleil, le son, le but était de lui faire perdre la tête. Il dut se maintenir à genou pour éviter de se cogner contre les taules incroyablement chaudes, il ne sut jamais combien de temps il restait à l’intérieur de cet engin, il avait depuis longtemps perdu la notion de temps. Sa vue qui se brouillait par la chaleur, les tympans vrillaient à cause du son déchirant dans ses oreilles, il ne se rendit même pas compte quand on le sortit de là en le jetant au sol devant, dans la poussière, qu’il faisait nuit déjà. Il fut ramené en cellule comme une loque humaine.

9 Juin 2004 Irak
05 :00 Heure Local
Lieu inconnu.


Quand il reprit connaissance, il se trouvait de nouveau dans sa cellule, une odeur âcre se dégagea autour de lui, le reste de ses vêtements étaient trempés, et en respirant, on savait d’ors et déjà ce que ces insurgés lui avaient fait. Ils avaient simplement urinés sur lui, très marrant, vraiment. Vous allez me dire, vu son état actuel, il ne sentait déjà pas la rose donc bon, un peu plus ou un peu moins. On essayait juste de le faire craquer. Une gamelle d’eau près de lui, enfin si c’était de l’eau, il en doutait sérieusement, en se rapprochant. Ou alors de l’eau mélangé à de la pisse, certainement ça. Enfin le service laissait quand même à désirer dans les parages. Tiens, il eut d’ailleurs de la visite.

"Réveillé ? Comment trouvez-vous votre chambre ?"

"Le service laisse à désirer, vous devriez renvoyer vos larbins. Ils ne sont pas doués."

"Toujours aussi arrogant n’est-ce pas ? Vous ne comprenez pas que ce pays est à nous, vous n’avez rien à faire ici. Peut-être qu’une petite balade vous changera les idées."

Comme si on lui laissait le choix. Déjà ses deux potes d’hier revinrent pour l’embarquer pour le sortir de là, avant d’attacher ses deux mains devant lui à une corde et d’attacher le tout à une corde. Son bourreau le fixa avec une sorte de sourire, va savoir, alors que la corde était attaché à une voiture, une jeep et qu’ils se mirent en marche. Il dut tenter de suivre l’allure, dans les cailloux, sans chaussures, sans chaussettes, pieds nus, s’éclatant les pieds, les dessous de pied sur les cailloux alors que la voiture accélérait, mais ce ne fut pas le pire. Ils étaient en train de traverser une sorte de village, et visiblement, il n’était pas bien vu, vu les cailloux qui lui étaient lancés dessus. Difficile de les éviter, il était comme un jouet, quelque chose que l’on paradait visiblement. Il ne tint pas des kilomètres avant de s’étaler au sol se laissant traîner, son corps râpant sur le sol, bonjour les dégâts. La voiture stoppa en voyant que le spectacle n’était plus aussi réjouissant. Son bourreau vint vers lui, lui détachant les liens avant de lui faire lever la tête en l’attrapant par les cheveux.

"Et maintenant Lieutenant ?"

"Aller vous faire mettre !"

"Ce n’est pas gentil ça l’Américain. Je suis poli, je vous fais découvrir les environs, vous devriez montrer un peu de respect."

Oui enfin le respect auquel il eut le droit de la part de Liam, ce fut de se faire cracher à la figure. Le problème vint que par la suite, on dirait que son bourreau n’apprécia pas vraiment cela, vu les coups de poing dans la figure qu’il lui infligea, ne s’arrêtant que lorsque Liam fut complètement hors-jeu, une nouvelle fois.

10 Juin 2004 Irak
05 :30 Heure Local
Lieu inconnu.


Il ne se rappela pas vraiment de comment il était revenu dans sa cellule. A vrai dire, les quelques bribes qu’il avait de ce qui s’était passé hier, ce fut les coups au visage, avant d’être de nouveau envoyé dans le sauna pour quelques heures. Il eut le droit également par la suite à quelques coups dans l’estomac, mais à part cela, ce fut le trou noir, il faut dire qu’il avait été à moitié inconscient à longueur de temps. Mais pour autant il n’avait rien lâché du tout. Il toussota légèrement en se réveillant, ses côtes lui faisaient mal, il avait des bleus partout, sa blessure avait l’air de s’infecter, bref, il était dans de sales draps on dirait. Il grommela légèrement en entendant la porte de sa cellule s’ouvrir, on dirait qu’il avait le droit à de la visite à nouveau.

"Encore en vie ? Au moins je pourrais encore m’amuser un moment."

"Vraiment désolé de vous décevoir."

Il ne fit pas d’autres commentaires alors que Liam était de nouveau emporté ailleurs. Cette fois, pas question d’aller dehors visiblement. Ils l’emmenèrent dans une salle beaucoup plus grande, dans celle-ci, se trouvait une sorte de vieux matelas en ferraille, accroché au mur, une batterie de voiture dans les parages et d’autres ustensiles pour le moins rouillé. Liam fut amené jusqu’à ce lit avant d’être attaché par des fils barbelés à ses jambes, et ses pieds, de toute manière son t-shirt était déjà à moitié déchiré, le pantalon de treillis, cela ressemblait plus à un short qu’autre chose, alors quelques coupures de plus ou de moins.

"Vous savez, je suis quelqu’un de civilisé, je n’aime pas utiliser cette méthode-là."

"Vous préférez la garder pour vos séances sadomaso ?"

"Votre humour, si on peut appeler cela de l’humour, va me manquer quand j’en aurais terminé avec vous."

Il grimaça légèrement en voyant son bourreau prendre les pinces, les frottant l’une contre l’autre, créant quelques étincelles, avant de s’approcher de Liam coincé sur ce matelas. Il essaya bien de se défaire de ses étreintes, mais visiblement, il avait bien serré les barbelés, de plus, ça ne faisait pas du pied à ses poignets, ni à ses chevilles. Il s’attendait à subir le martyre là, il se prépara, mais rien ne pouvait vraiment préparer au fait de se faire électrocuter, tout son corps s’agita pendant quelques instants, parcouru par l’électricité. Il serrant les dents, se mordant les lèvres jusqu’à en pisser le sang à vrai dire. Il ne lui ferait pas l’honneur d’hurler ou de crier. Cette petite séance d’électrocution dura un bon moment. Laissant par moment quelques minutes de repos, avant qu’il ne soit réveillé par un bon coup d’eau sale avant que tout ceci ne recommence. Au bout d’un moment, il ne put tenir plus longtemps et il cria. Cette torture dura jusqu’au soir, alternance d’électrocution et de pause, juste pour leurs bons plaisirs à vrai dire.

11 Juin 2004 Irak
04 :30 Heure Local
Lieu inconnu.


Il ne tiendrait plus très longtemps. Son corps fatiguait, trop de mauvais traitements. Il était à bout, cela se voyait à sa respiration, à son état de semi-conscience. Mais à vrai dire, cela ne donna que plus de baume au cœur à notre bourreau de ces derniers jours. Il déposa les deux pinces avant de venir écraser ses cigarettes sur le torse de Liam, histoire de le réveiller un bon coup.

"Restez avec nous mon ami, nous n’en avons pas encore fini."

"Trop aimable."

Il redressa légèrement la tête pour voir son bourreau s’amener vers lui avec des lames de rasoir. Tiens maintenant on allait le saigner à blanc, vachement original quand même. Il essaya bien de se débattre, mais ses forces le quittèrent quasiment aussitôt alors qu’on commençait à lui prodiguer diverses entailles avec ces lames sur le torse, ne cherchant pas vraiment d’endroits précis, on souhaitait juste le marquer. Et on y prenait plaisir visiblement, en prenant son temps. Le sang coulait à nouveau, de sa blessure toujours si peu soignée au bras, que de ces coupures sur le torse, nombreuses, son torse n’était désormais plus qu’une sorte de photo avec des rayures partout. Mais le supplice s’arrêta malgré tout, enfin jusqu’à ce qu’ils reviennent avec un couteau dans les mains.

"Vous voyez, je préfère l’arme blanche, on a eu une meilleure sensation quand on insère la lame dans le corps de quelqu’un."

"Vous auriez dû changer de métier et faire vendeur de couteau, ça aurait fait un tabac !"

"Adieu Lieutenant ! Ce fut un plaisir !"

"On se retrouvera en enfer du gland !"

Dernière réflexion, dernière bravade du moment avant que le couteau ne soit plongé dans son estomac et que son bourreau se fit un plaisir de remonté, l’ouvrant sur dix centimètres à la verticale, cette fois il était cuit. Son bourreau aurait certainement été plus loin si ces comparses n’avaient pas débarqués paniqués vers lui, Liam était depuis longtemps dans un état de semi-conscience qu’il ne comprit pas la moitié de ce qui se disait.

Dehors, c’était la débandade parmi les insurgés. Les Marines venaient de débarquer. Char Abrams, Bradley qui débarquèrent les troupes, les chars d’assaut crachèrent leurs obus qui firent leur office, détruisant méthodiquement certaines poches de résistances. Le calibre 50 du Bradley détruisant tout sur son passage, les corps se faisant déchiqueter en cas de résistance. Les Marines progressèrent rapidement au travers des décombres, nettoyant chaque zone, les combats se firent de moins en moins intenses, quelques fusillades ici et là, alors que les Marines débarquaient à l’endroit où se trouvait Liam. Rapidement, l’équipe médicale d’urgence fut appelée et arriva sur les lieux. On le détacha avant de le poser au sol. La seule réflexion qu’il eut avant de sombre totalement dans l’inconscience fut :


"Vous avez mis du temps les gars !"

Il ne se rappela pas du reste. Il fut emmené rapidement par hélicoptère jusqu’à l’hôpital de compagne du QG, pour se faire soigner, bien que l’équipe de secours l’avait stabilisé au maximum. Quatre jours, il avait passé quatre jours là-bas, mais il s’en était sorti, il devait simplement désormais reprendre des forces. Et dire que ce serait certainement sa dernière mission dans cet endroit alors que l’hélicoptère s’éloignait de la zone de combat, au soleil levant, il ne se doutait pas que d’ici quelques mois à peine, il serait affecté à un tout autre projet, bien plus important, bien plus énorme et qu’il serait promu. Mais pour l’instant, laissons simplement cette mauvaise passe derrière lui.

Manquait plus qu’une musique de fin. Mais on n’en avait pas les moyens. Tant pis.

THE END.
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