Bon, et bien le moins que l'on puisse dire c'est que la journée démarrait sur des chapeaux de roue. En même temps comment pouvait-il en être autrement lorsque ce bon Docteur Felger avait la bonne idée de démolir la salle de briefing et une bonne partie de la salle d'embarquement ? Sans compter qu'apparemment une partie du niveau supérieur s'était également effondrée suite aux fantaisies de ce cinglé. Toujours est-il qu'O'Neill et Baker se trouvaient toujours inconscients de l'autre côté de l'infirmerie. Ils étaient tous les deux en très mauvais état, et il avait fallait agir rapidement pour arrêter toutes les hémorragies. Et surtout trouver de nouveaux vêtements pour le chef de la base qui avait débarqué ici à moitié à poil... Glendower en venait presque à regretter de ne pas avoir prit une photo, juste pour garder un souvenir. Enfin bon, il devrait en théorie s'en remettre, même si à première vue on pouvait en douter. Quant à Baker et bien... son traumatisme crânien était inquiétant mais il restait confiant, même si on était jamais à l'abri de complications. De toute façon il faudrait attendre son réveil pour connaitre l'étendue réelle des dégâts. Il avait ainsi laissé Caitlin rester à son chevet après validation de la déesse en chef de cette unité médicale. Caitlin Spencer si ses souvenirs étaient bons, il lui avait parlé une ou deux fois, mais sans plus. Tout ce dont il était sûr c'est qu'elle semblait relativement proche du canadien dans le coma. Il n'avait pas de raison de la renvoyer d'où elle venait si ? Et puis il en avait même profiter pour lui conseiller de ne pas lui sauter dessus dès qu'il ouvrirait un œil, si ça c'était pas être attentionné. Ah, et Siler et le Sergent Harriman n'étaient pas en reste non plus ! D'un autre côté ils étaient au moins en état de pester contre Felger, ce qui était déjà une bonne chose.

D'ailleurs c'était de ce dernier dont Matthew devait s'occuper maintenant. Aussi étonnant que cela puisse paraître il n'avait que quelques égratignures, au contraire de tous ses compères qui se trouvaient éparpillés dans l'infirmerie. Il ne savait pas trop si les scientifiques un poil dérangés sur les bords avaient un ange gardien, mais en le prenant pour référence on pouvait sérieusement se poser la question.

- Mais vous ne vous rendez pas compte ! C'est une avancée incroyable ! Si jamais le général O'Neill m'autorise à refaire quelques tests je suis sûr que...

Levant les yeux au ciel quelque peu amusé par la tirade de son interlocuteur, le médecin l'interrompit d'un geste de la main en saisissant son sphygmomanomètre afin de prendre la tension de son patient.

- Mais oui Docteur, mais oui, je suis sûr que le Général se fera un plaisir de vous laisser démolir une autre partie de la base. Tendez votre bras.

Plaçant son appareil de façon adéquate sur le bras qui lui était tendu tout en faisant attention à ce que ce dernier affichait, il n'écouta sa réponse que d'une oreille distraite.

- Ce n'était qu'un problème de réglage ! Vous savez tout progrès scientifique suppose une part de risque, Allan le comprend sûrement lui. Et puis je suis sûr que le Colonel Carter va être impressionnée ! Je ne lui ai pas encore parlé, mais rien qu'à imaginé sa tête lorsqu'elle réalisera tout ce qui va être possible grâce à moi... enfin à mon invention... non Matthew, l'humanité est sur le point de faire un grand bon en avant !

C'est d'un drôle de regard que Matthew répondit à ce discours enflammé, et préférant prendre quelques instants pour digérer le fait qu'il se trouvait en face d'un véritable génie incompris, il remit tout d'abord son sphygmomanomètre à sa place avant de reprendre la parole.

- Je vous crois, j'en suis tout retourné. En tout cas tout a l'air en ordre, ne grattez pas votre plaie sur la joue et ça ira. Ah, et dernier conseil du médecin, évitez de vous approcher à moins de cinq mètres de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une arme alien. C'est pas pour vous, c'est pour moi. Si vous continuez comme ça déjà je vais avoir beaucoup de boulot et en plus y aura plus de place ici.

Se contentant de sourire d'un air amusé à l'air outrée du scientifique, Matthew l'accompagna jusqu'à la sortie avant de lui lancer d'une voix forte alors qu'il s'éloignait dans le couloir.

- Ah et Doc' ! Quitte à attirer son attention, invitez Carter à boire un verre plutôt que de détruire la base, ce sera moins dangereux pour tout le monde.

Le laissant là à devenir aussi écarlate qu'une tomate, le médecin laissa échapper un profond soupire en se retournant du côté de l'infirmerie, laissant au passage vagabonder un regard appréciateur du côté du charmant postérieur d'une infirmière qui passait par là. Une certaine Maïwen, tout juste 26 ans, et des formes à en faire pâlir un mort. Bon, il ne s'était rien passé entre eux deux, mais il n'y avait aucun mal à apprécier les belles choses n'est ce pas ?

Enfin du moins c'est ce qu'il croyait, car lorsqu'il détourna les yeux il croisa immédiatement le regard bleuté d'une jolie jeune femme qui ne semblait pas avoir manqué une miette du spectacle. En tout cas c'est ce qu'il devina en la voyant jeter un coup d’œil en direction de la charmante Maïwen avant de reconcentrer son attention sur lui.

- Euh... hum... de quoi, ça ? Lança-t-il d'un air innocent. J'ai juste cru voir une euh... tâche... en bas de son dos. Je voulais juste la prévenir vous voyez ?

Un mensonge certes pas très crédible, mais c'était la seule chose qui lui était venu en tête. Et puis ce n'était qu'un simple moment d’égarement ! En général il prenait quand même la peine de rester discret. De toute façon ce n'était pas de sa faute si cette femme était si jolie !

Quoique en parlant de ça celle qui se trouvait en face de lui n'était pas en reste non plus, même si ce n'était pas la même chose. Elle était belle certes, mais il y avait quelque chose chez elle qui la rendait comment dire... extrêmement mignonne. Le genre de beauté bien plus attirante que la simple plastique. Il avait du mal à mettre le doigt dessus, mais les faits étaient là.

Il se rendit soudain compte que c'était la première fois qu'il la voyait sur la base, ce qui lui rappela justement qu'il était chargé de la visite médicale d'une nouvelle arrivante en début d'après midi. L'incident Felger - Comme il aimait à le nommer – lui avait fait complètement occulter cela de son esprit, mais nul doute qu'elle était justement là pour ça.

- Attendez... vous êtes... Élia c'est ça ? La visite médicale ? C'est la première fois que je vous vois ici. Lança-t-il en cherchant à se rappeler son emploi du temps de la journée.

Il se rappelait vaguement de ce prénom, ou tout du moins quelque chose s'en rapprochant, même si il préférait ne pas s'être trompé. Dans tous les cas sa journée était encore loin d'être terminé... enfin bon, ça lui ferait quelqu'un avec qui discuter au moins. Elle serait de toute façon de meilleure compagnie que Felger, ça ça ne faisait aucun doute ! Bon, ce type le faisait bien rire mais de là à le supporter durant plus d'une heure il y avait des limites.

Spoiler:

Bon. Elle avait passé la première étape avec brio. Son entretien s'était plutôt bien passé, enfin aussi bien qu'elle pouvait l'espérer avec un militaire. Et oui c'était fini, la jeune femme avait bien voulu leur laisser le bénéfice du doute, mais américain et militaire n'était pas un mélange qu'elle appréciait des masses. On lui montra son bureau et elle commença à se renseigner à droite, à gauche sur les anciens, les goaulds. Il y avait tellement de nouvelles choses que c'était presque indigeste. PRESQUE. Zélia était une passionnée et il n'en n'avait jamais trop pour elle. Cependant, elle savait qu'elle devait passer à l'infirmerie avant une certaine heure. Sûrement pour faire des premières analyses et être enregistrer dans leur base de données... Elle se demandait si elle allait devoir répondre à des questions personnelles. Elle espérait que non, parler d'elle à un inconnu n'était pas sa grande passion... tout comme elle ne portait pas dans son cœur les hôpitaux et les médecins. Elle les trouvait toujours imbu d'eux-même sûrement à cause de leurs looonnnguuues et difficiles études. Tu parles ! Comme si ça les empêchait de ne pas considérer le patient comme du bétail... Car c'est ce qu'il faisait selon elle ! Au fond ils s'en fichent pas mal de la vie de leur patient et heureusement pour eux dans un sens vu que la plus part si ils viennent c'est qu'ils sont mal. Vous l'aurez compris c'était avec des pieds de plombs que la jeune anglaise se décida à se lever de son siège et à décoller ses yeux de l'ordinateur. Elle avait encore de nombreuses heures de travail pour se mettre à jour sur les réalités du monde à présent. Elle était passionnée par ce qu'elle lisait et le fait de devoir partir à la recherche de l'infirmerie perdu lui faisait perdre un temps précieux.

Elle vagabonda dans les couloirs, cherchant son chemin et pestant intérieurement. Ils pourraient prévoir un plan tout de même ! Ou alors des panneaux ! Et puis c'était quoi leur logique au juste ? Ah !! Elle arriva enfin à son but, tout du moins c'est ce qu'elle cru en voyant quelqu'un venir d'un couloir avec un pansement autour de la main. Elle haussa les épaules et se dirigea donc dans ce couloir ou elle put enfin mettre la main sur l'infirmerie. Elle rentra, discrètement, un peu mal à l'aise ne sachant pas où il fallait se présenter. Elle remarqua alors un médecin, elle allait l'aborder pour lui demander si il pouvait l'aider, lorsqu'elle remarqua que son regard était des moins professionnels envers l'une des jolies infirmières qui peuplaient la salle. Bon sang ! Ces américains étaient tous des gougeas ou quoi ?! Elle croisa les bras, fit son regard sévère et se racla la gorge pour attirer son attention. Il eut tout de même du mal décrocher son regard de la jeune femme avant de tenter de se justifier auprés d'elle. Son regard était plus dur que d'habitude, elle qui était d'habitude si sociale ! Mais elle n'aimait pas les hommes qui relooké sans vergogne, cela lui rappelait son ex-fiancé et autant vous dire tout de suite que ce n'était pas une choses plaisante.

« Mais bien sure... Vous m'avez l'air d'une âme tellement charitable. » lança-t-elle avec un sourire ironique. Bon maintenant, elle n'avait qu'une envie c'était de trouver un autre monsieur en blouse blanche pour l'aider, sauf que ce petit rigolo ne semblait même pas gêné par ce qu'il venait de faire ! Quel crétin ! C'était l’arqué-type du type dont il fallait se méfier : séduisant, charmeur, souriant et sûrement drôle. Bref un escroc auprès de ses dames sûrement et ça elle en mettrait sa main à couper.  

Elle sentit la colère montait légèrement en elle lorsqu'il l'appela Elia. C'était quoi ce prénom ridicule ? Celui de son ex?

« Zélia... Mais pour vous Docteur Austen suffira amplement. Bien que je doute que vous réussissiez à vous souvenir d'un nom. » dit-elle amèrement ; Bon d'accord elle ne le connaissait pas et elle l'attaquait de bout en blanc... En même c'était sa solidarité féminine ! Elle inspira un bon coup et tenta de calmer ses pulsions démoniaques envers ce genre de garçon.

«On m'a dit que je devais venir passer une visite comme je viens d'arriver. Je cherche donc un médecin...  » ajouta-t-elle en observant avec intérêt les alentours. Pourquoi d'un coup elle semblait ne plus voir de blouse blanche à part l'autre Don Juan ?

Matthew, ou l'art de mettre en confiance une nouvelle arrivante dès la première rencontre. Il ne savait pas trop si il était plus gêné ou amusé, mais ces deux sentiments se coutoyaient actuellement dans son esprit. Et puis d'un autre côté ce n'était quand même pas sa faute à lui si cette Maïwen attirait son regard comme un aimant ! Enfin ses formes plutôt... il ne se sentait plus le même homme lorsqu'il les apercevait. Une oeuvre d'art vivante, sculptée à la perfection pour le plaisir des yeux et de... enfin... non il valait mieux s'arrêter là, il ne fallait pas qu'il parte sur cette voie là. Il n'avait certes déjà plus beaucoup d'amour propre mais quand même, si il pouvait conserver ce qu'il lui restait ce serait déjà pas mal.

Bref, il tenta de se justifier comme il le pu devant cette belle et charmante jeune femme mais il n'eu pas l'impression que ce soit très efficace. Pire elle venait même de le rembarrer d'une manière magistrale ! Il l'avait quand même cherché, il ne pouvait pas le nier.

- Et ben... on se connait à peine et vous m'avez déjà cerné, vous m’impressionnez. Rétorqua-t-il avec un sourire quelque peu amusé.

Ce n'était pas son genre de mal réagir à une pique de ce genre, en particulier lorsqu'elle était fondée. Et puis c'était le meilleur moyen d'entamer une discussion, même si au final il avait plus de chance d'exaspérer son interlocuteur qu'autre chose. En même temps qu'est ce qu'il y pouvait si les gens n'appréciait pas son humour à sa juste valeur ? Lui qui faisait tout son possible pour dérider les esprits et les corps. Bon d'accord, il en faisait beaucoup, mais toujours est-il qu'il détestait se prendre au sérieux. Et il détestait les gens qui se prenaient trop au sérieux justement, l'un n'allant pas sans l'autre sans doute. De là à savoir si c'était une qualité ou un défaut maintenant...

Bref, toujours est-il qu'il finit par comprendre la raison de sa venue. Par contre il ne fut pas aussi brillant concernant son prénom. Bon, après tout il en voyait tellement passé ici que c'était difficile de tout retenir, surtout qu'en plus il y était presque ! A une lettre près il y était, il était assez fier de lui.

- Bien madame, tout ce que madame voudra. Lui lança-t-il avec un nouveau sourire. Il essayait de se montrer sympa autant qu’accueillant, mais il ne savait pas trop si cela avait l'effet escompté. Après tout le "Docteur Austen" n'était pas des plus engageants. Et vous vous trompez, la preuve, je me souviens que mon nom est Matthew Glendower ! Je me souviens même de la visite du Docteur Felger il y a quelques instants. Pour info c'est lui la cause de tout le bordel dans la base.

Autant essayer de l'informer un minimum sur ce qu'il se passait, surtout qu'elle ne devait pas comprendre le pourquoi du comment de la course de l'ensemble du personnel depuis l'incident. Bon sang, mais comment Felger avait pu obtenir son doctorat ? C'était vraiment quelque chose d'inconcevable pour Glendower. Mais ce fut la suite qui l'interpella le plus. Alors comme ça on était à sa recherche ? Enfin pas spécialement certes, mais vu que les deux autres qui étaient présents se trouvaient affairés à s'occuper des blessés qu'ils avaient sur les bras elle allait devoir se contenter de lui. Quel privilège n'est ce pas ? Vu le soupire ça ne semblait pas être le cas.

- Vous tombez bien, c'est justement moi qui me charge de ça aujourd'hui ! Lui répondit le médecin avec un grand sourire exagéré en écartant les bras. Bienvenue dans mon modeste domaine. Il ajouta alors en prenant un air un peu plus sérieux. Bon ce sera rapide vous en faite pas. Je vais juste avoir quelques questions à vous poser et une prise de sang à faire, et pour le reste et bien vous verrez je vous fais la surprise.

Il allait lui demander de la suivre lorsqu'une question typiquement Glendower l'incita à se retourner vers elle pour l'interroger avec l'air le plus innocent du monde.

- Dites... vous avez peur des médecins ? Parce que je me rappelle d'un type qui m'avait collé une baffe en me voyant approché la seringue de son bras. C'est juste pour savoir à quoi m'attendre.

A vrai dire non, c'était juste encore une fois l'une de ses techniques pour détendre l'atmosphère et essayer de faire sourire un peu son patient., même si pour le coup l'histoire de la baffe était bien vraie ! C'était à se demander quand même si il n'était pas un peu dérangé sur les bords le Matthew...

Zélia se allait se souvenir longtemps de son premier jour au SGC. Après le contact des plus amicales avec les militaires et leur accueil chaleureux, voilà qu'elle tombait sur un nymphomane, sûrement macho. Elle soupira en observant les environs. Bon ce n'était pas ici qu'elle allait se faire des amis apparemment... En même temps  en tant qu'anglaise elle ne POUVAIT PAS comprendre ces américains... Avec un peu de chance, elle trouverait une ou un européen avec qui elle pourrait bien s'entendre, elle qui adorait papoté et faire connaissance. Enfin, pour le temps elle rembarra ce « cher » Docteur. Non vraiment, déjà qu'elle ne les appréciait pas beaucoup à la base, mais là... Il avait fait fort ! Et puis l'accueil si froide de son arrivée ne l'aidait pas être agréable.


« Je suis très observatrice. » dit-elle avec un grand sourire. On ne savait pas vraiment si ce beau sourire était sincère ou ironique. En tout cas elle n'engageait pas à la discussion. En plus il semblait être du genre rigolo et collant... Vous voyez le genre de type dont on arrive pas a se débarrasser dans un bar ? C'était lui en grandeur nature. Mais elle allait rester calme, surtout que la plus part des médecins avaient décidé de jouer à cache cache. Elle commença a trifouiller le bas de sa veste, cherchant désespérément à échapper à l'énergumène.  Elle grimaça en entendant le mot madame... elle détestait qu'on l'appelle madame. Aprés tout elle avait failli le devenir et cela ne lui avait pas du tout réussi. Décidément ce jeune homme avait le chic pour se faire des amis...


«  Mademoiselle... »dit-elle à voix basse, détournant les yeux. Et puis ce sourire charmeur ! Que ça pouvait être agaçant.   Elle se contenta de lâcher un simple « Ah » lorsqu'il lui révéla que le bazar environnant était du à un certain Docteur Felger. La belle affaire... Elle, elle voulait juste en finir le plus rapidement possible avec sa visite médicale pour pouvoir aller plancher sur la langue Goauld. C'était tant demander ? Elle lui fit alors remarquer qu'elle chercher un médecin, juste un médecin... C'est alors qu'il annonça que c'était lui qui devait s'occuper d'elle. Elle releva les yeux vers lui et le fixa quelques secondes ébahis. Il n'allait tout de même pas sauter au plafond si ? Oh moins il avait la qualité d'être chaleureux...

« Pardon ? Et il n'y a pas un véritable médecin ? » Oui c'était un peu méchant, mais avec le sourire qu'elle lançait on ne savait sûrement pas trop comment le prendre. Bienvenu vraiment ? Au moins quelqu'un semblait « content » de l'accueillir. Il prit soudain un air un peu plus sérieux. Ah il en était capable ? Si il faisait ça rapidement cela lui aller ! Même si la prise de sang n'était pas son trip.

« Génial j'adore les surprises ! » dit-elle faussement enthousiasme. C'était vrai qu'elle adorait les surprises, mais pas d'un inconnu au sourire ravageur allait savoir pourquoi ? Elle le suivit gentiment, se rendant compte que de toutes façons elle n'avait pas le choix ! C'est alors qu'il se stoppa brutalement et se retourna... Elle faillit lui rentrer dedans, il fallait avouer que la jeune anglaise avait des tendances maladroites.

« Peur des médecins ? Non... On va dire que je les évite le plus possible. Par contre pour la baffe je ne vous promets rien ça dépendra de vous. » dit-elle en haussant les épaules d'un air faussement sérieux. Oui elle le cherchait et alors ?

Il ne savait pas trop si elle le prenait pour un fou ou bien encore l'un de ces pauvres types qui se permettaient absolument tout, mais une chose était sûr avoir réfléchi avec son deuxième cerveau à son arrivée n'avait pas aider à installer un climat de confiance. En apparence Matthew avait déjà oublié cet épisode. Quelle importance après tout ? Ce n'était pas de sa faute si il n'était qu'un homme. Ce genre de moments étaient très difficile à gérer pour lui et tous ses congénères. Bon d'aucun diront que c'était particulièrement son cas, mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Au fond le médecin était un grand romantique, le genre de prince charmant que l'on ne pouvait croiser qu'une fois par millénaire. Il n'y avait qu'à demander à Abbygaëlle ! Euh... enfin... non, mauvais exemple. Passons.

Il répondit à son large sourire par un hochement de tête amusé en mettant sa main gauche dans l'une des poches de sa blouse. Il ressentait étrangement une pointe de sarcasme là dessous, mais il n'allait pas s'en formaliser. Il en fallait bien plus pour qu'il se taise après tout. Et puis en plus de ça elle semblait quelque peu nerveuse à la voir s'amuser avec sa veste ! En bon samaritain son interlocuteur tenta bien entendu de plaisanter un peu, mais cela n'eut pas l'effet escompter. . Laissant planer une seconde de silence tandis qu'elle reportait son regard ailleurs, il reprit finalement la parole en hochant la tête d'un air faussement sérieux.

- Je vois... ce sera donc Mademoiselle le Docteur. Ou Mademoiselle Austen. Ou Mademoiselle Elia... Zélia. Laissez moi juste le temps d'y réfléchir.

Bref, une fois les quelques explications donnés par Glendower dont elle sembla se passionner comme de ses premières chaussettes, les deux jeunes gens en arrivèrent enfin à l'essentiel, c'est à dire la visite médicale. Il y en avait un qui n'aurait pas pu rêver mieux ! Après tout faire de nouvelles connaissances c'était toujours très amusant, en particulier au SGC. Et puis sa nouvelle amie semblait déjà tellement folle de lui qu'il n'aurait pas été rationnel de ne pas se réjouir.

Bon par contre vu le regard qu'elle lui lança elle n'avait pas l'air aussi enthousiaste. Ou alors c'était le fait qu'il ai faillit décider de faire quelques bonds dans la salle pour manifester tout son entrain, allez savoir. Un peu des deux sûrement.

- Je vous aurais bien envoyé le Docteur Drener mais elle se repose. Elle a trop fait la fête hier soir je crois, quelque chose comme ça... Commença Matthew dans un haussement d'épaule amusé en sachant très bien qu'elle avait passé la soirée en compagnie de Yoko. Son amie n'était pas du genre fêtarde, mais c'était toujours distrayant de laisser croire ça les premiers jours. Bon ensuite elle venait lui passer un savon, mais ça c'était autre chose. Et puis vous en faite pas, depuis que je suis ici j'ai tué seulement vingt personnes. Y a pire. Regardez Felger !

Il n'était pas sûr que ça la rassure mais bon, d'un autre côté elle devrait bien se douter que c'était des bêtises, encore une fois. Le sourire ne trompait pas après tout ! Il finit néanmoins par reprendre en partie son sérieux pour lui présenter le déroulement de la visite, au moins en partie. C'était aussi barbant pour le médecin que pour le patient, et il préférait donc lui épargner ça. Sa manière de faire les choses était en effet beaucoup plus amusante, et même elle semblait d'accord avec lui ! "Semblait" était en effet le bon mot, car Glendower n'était pas dupe. Pourtant son sourire charmeur signe de sa bonne humeur ne le quittait pas. Il y en avait au moins un qui s'amusait de la situation !

Il allait donc se diriger vers la pièce prévue lorsqu'il décida plutôt de lui poser une dernière question, la forçant presque à le percuter de front pour s'arrêter. Il lui aurait demandé si ce n'était pas le signe d'une volonté de rapprochement physique si il n'avait pas eu peur de se prendre cette fameuse baffe. Toujours est-il que sa réponse lui décrocha un petit rire.Elle avait de la répartie, et il ne pouvait pas nier que ça lui plaisait. Une femme haute en couleurs selon son point de vu !

- A un type charmant comme moi ? Quand même ! Rétorqua-t-il en faisant mine de s'offusquer, conservant son sourire. Quitte à faire je préférerais un simple bisou sur la joue, mais je suis assez difficile dans mon genre d'après les gens.

Sans attendre de réponse pour cette dernière remarque, le médecin entreprit de reprendre son chemin en lui faisant signe de la suivre et l'inviter à s'asseoir à ses côtés, tandis qu'il était lui même déjà en train de fouiller dans le bazar qu'il n'avait toujours pas eu le courage de ranger depuis deux jours. Il faudrait qu'il pense à demander les services de Walter à O'Neill. Ce type devrait sans doute mieux savoir s'y prendre que lui.

- Bon... autant commencer par le plus désagréable. Dit-il en sortant une seringue de l'un des tiroirs. Vous voulez votre bonbon tout de suite ?

Bon d'accord, ce n'était pas très recherché. Mais en même temps c'était toujours mieux que de rester froid comme la glace et de se contenter de la piquer en grognant d'ennuie comme il avait déjà pu y assister au cours de sa carrière. Qui sait, peut être que son humour était à la hauteur du sien ?

Il ne savait pas pourquoi, mais elle n'avait pas l'air spécialement sensible à ses tentatives pour la mettre à l'aise. Son humour n'était-il pas la huitième merveille du monde ? Hum... bon d'accord, il en faisait peut être un peu trop sur ce coup là, surtout que l'attitude de la jeune femme laissait supposer qu'elle n'était pas spécialement d'accord avec cette affirmation. Et pourtant ce n'était pas faute de faire des efforts loin de là. Toute l'imagination et la chaleur de Glendower était mobilisée pour faire face à cette situation des plus difficiles, et il était certain qu'elle finirait par arborer un grand sourire avant de lui sauter dans les bras. Ouais, bon, déjà un sourire franc ce serait pas mal.

Même Felger ne lui fut pas d'un grand secours. Heureusement pour lui ça ne suffit pas non plus à le démonter. C'était toujours un plaisir de discuter avec de si charmantes jeunes femmes.

- Je vois, je vois... mais croyez moi Felger est un sujet très sérieux ! Bon le bonhomme en lui même un peu moins c'est vrai. J'essaye juste de vous sauver la vie !

Il termina sa réplique par un large sourire qui contrastait avec l'air faussement sérieux qu'il avait prit en prononçant ces mots. Il n'était pas si facile de le forcer à la boucler, et elle devait commencer à regretter d'être venue ici. Si Abbygaëlle avait été là elle aurait sans doute compatis à la souffrance de cette pauvre fille, mais malheureusement pour elle ce n'était pas le cas. Rien de tel pour les nouvelles arrivantes qu'un bon passage à l'infirmerie entre ses mains pour les endurcir et les préparer à la vie dans cette montagne. Si cette pensée pouvait porter à confusion ? Bien entendu, c'était beaucoup plus amusant comme cela ! Il éviterait quand même de faire part de cette idée à cette Zélia. Elle lui avait déjà proposé une baffe, comment pouvait-il savoir si elle n'était pas non plus capable de le séparer de ses précieux atouts masculins ? La prudence avant tout Docteur Glendower, la prudence avant tout...

Bref, après une dernière plaisanterie bien de son crû notre éminent médecin décida d'amener sa patiente du jour à l'endroit où devait avoir lieu le contrôle. Il était heureux de ne pas avoir à faire à un vieux militaire grognon cette fois-ci. C'était beaucoup plus agréable de travailler sur... enfin avec une fille aussi charmante. Elle avait beau avoir quelques réticences avec lui il était certain qu'elle était plus que sympathique, et surtout intéressante... il faut dire que le fait qu'elle ai vraisemblablement du caractère aidait beaucoup. Toujours est-il qu'il dénicha enfin ce qu'il cherchait, et que c'est avec une pointe de surprise qu'il regarda la jeune femme lorsqu'elle lui envoya sa réplique. Oui, elle ne comptait pas se laisser faire, et cela lui plaisait beaucoup.

- Moi ? Quand même, j'ai du savoir vivre ! Rétorqua Matthew d'un air faussement outré. Mais alors que l'on pouvait croire qu'il allait s'arrêter là, parfaitement sérieux, un petit sourire se dessina sur ses lèvres pour dévoiler son réel état d'esprit. Non, c'est dépassé tout ça, j'utilise un nouveau produit goa'uld maintenant.

Il la regarda intensément quelques instants, puis se mit à rire de bon coeur pour montrer toute la bêtise de ses propres mots. Une chose était sûr, ce type adorait surenchérir sur toutes les critiques qu'il pouvait recevoir. Un peu masochiste sur les bords ? Sans doute, mais c'était un secret. Et puis il n'était pas aidé lorsque l'on savait qui était son amie la plus proche.

Alors qu'il récupérait un bout de coton et la petite bouteille de désinfectant, il vit que Zélia s'était déjà préparé pour l'opération. Il ne put retenir un regard appréciateur sur les formes que laissait supposer le chemisier, mais assez discret pour ne pas qu'elle le remarque. Et puis après tout c'était un homme non ? Et puis cela ne dura qu'une fraction de seconde, avant qu'il ne décide d'aller s'asseoir juste à côté d'elle.

- Le noir, ma couleur préférée ! Je vous adore déjà. Lança-t-il avec un sourire avant de prendre délicatement son poignet en main afin de trouver la veine qu'il allait devoir piquer. Heureusement qu'il avait de l'expérience en la matière, car il était relativement difficile de la voir avec précision. Néanmoins, après avoir un peu tâté le terrain du bout des doigts il trouva bien vite son bonheur. Une fois le désinfectant appliqué sur l'endroit concerné, il prit la seringue en main. Ça va aller vite. Dit-il en lui jetant un coup d'oeil, un sourire rassurant sur le visage. C'était ce qui perturbait le plus les gens en général, ce changement d'attitude dès qu'il se trouvait en plein dans son travail. Et puis il savait par expérience que les gens appréhendaient les piqûres. L'aiguille s'introduisit alors dans la peau, atteignant la veine dès la première tentative. Il agissait avec précaution et délicatesse, cherchant au maximum à lui éviter le moindre inconfort.

- Ça va ? Demanda-t-il simplement en conservant cet air rassurant qui contrastait tellement avec sa façon d'être habituelle. Sa plus grande crainte était de ne pas avoir piqué correctement, et ça c'était loin d'être très agréable. Il finit tout de même par retirer son instrument de torture de la peau de sa victime, échantillon sanguin en main.

- Et voilà pour le plus désagréable. Lança Matthew avec un clin d’œil en appliquant un pansement là où il avait introduit l'aiguille avant d'aller se réinstaller derrière son bureau.

Mais alors qu'il cherchait le dossier médical au nom de Austen un visiteur imprévu entra dans la pièce. C'était la belle Maïwen qui se dirigeait droit vers lui. A peine Matthew eut il le temps de lever la tête qu'il se retrouva en bonne position pour admirer le décolté de l'infirmière. Il en aurait mit sa main à couper sa blouse n'était pas aussi déboutonné tout à l'heure !

- Docteur Glendower ? Désolé de vous déranger mais vous avez oublié ça en auscultant le Docteur Felger.

Son sourire, le timbre de sa voix... c'était tout ce qu'il y avait d'envoutant. Bon, d'accord, c'était surtout la vue qui le mettait dans tous ses états.

- Euh... Se contenta-t-il, prit de court par les deux charmants atouts de l'infirmière qui semblaient l'inviter à venir leur passer le bonjour. Euh... oui ! Pardon je... oui. Merci mademoiselle... euh... Maïwen.

Un dernier sourire charmeur de la jeune femme et celle-ci prit la direction de la porte dans un déhanché plus que suggestif. Le ciel avait donc décidé de le torturer aujourd'hui ? Enfin bon, au moins il réussi à détourner le regard avant son corps ne commence à lui jouer des tours. Au moins elle lui avait rapporté le dossier tant convoité qui lui restait à compléter. Ca lui évitait le déplacement.

- Bien... hum... où on en était ?

Malheureusement le destin s'acharnait, et Maïwen avait à peine franchit le seuil de la porte qu'une voix très familière se fit entendre distinctement avant qu'elle ne referme la porte.

- J'espère que vous avez prit votre pilule avant d'entrer là dedans Maïwen !

Puis un claquement de porte, et le silence se fit, Matthew ne pouvant retenir un sourire malgré la situation des plus embarrassantes. Abby, pourquoi prenais-tu toujours un malin plaisir à le mettre dans de telles situations ? Heureusement qu'il n'était pas trop sensible à la honte, parce que là il était servit. Se raclant la gorge pour reprendre un peu contenance, il décida de réagir.

- Euh... faut pas l'écouter, elle s'amuse toujours à se payer ma tête. Je me demande bien pourquoi je l'adore autant en fait.

Et bien c'était très simple ! Le masochisme mon vieux, le masochisme ! Après tout qui d'autre aimerait autant que lui subir autant de choses en une journée sans broncher ? Non, il était unique. Peut être l'était-il aussi aux yeux de Zélia d'ailleurs ! Mais pas vraiment pour les mêmes raisons... il était curieux de savoir quelle image elle pouvait bien se faire de lui à cet instant même.

Ce cher médecin continuait à la bassiner avec un certain Felger qui était soit disant dangereux. Zélia ne croyait que ce qu'elle voyait et pour l'instant c'était un pitre qui tentait de jouer les paons qui lui obstrué la vue. Gelger était peut être dangereux, mais lui tuer sa patience à petit feu. Et ce sourire charmeur bon dieu ! Qu'il arrête ! N'avait-il pas compris qu'elle n'était pas le genre de femmes a tomber dans le panneau ? Enfin elle ne pouvait pas lui en vouloir, la persévérance était une qualité en soit. Heureusement, il finit enfin par se souvenir qu'ils n'étaient pas dans l'un de ces bars où il devait souvent traîner pour trouver de la viande fraîche. Le docteur Glendower, c'était d'ailleurs à se demander en quoi il était docteur, l'amena un peu plus loin où se situer un lit et des rideaux. Pour le confort on repasserait, en même temps elle n'avait pas non plus l'intention de s'éterniser par ici. Elle avait tellement de choses à lire au sujet de cette porte des étoiles et des nouvelles civilisations !  

Quoiqu'il en soit, Zélia n'était pas sans reste. En même temps cela ne lui ressemblerait pas de se laisser marcher sur les pieds. Non, elle était plutôt du genre impulsive et franche, un peu trop peut-être?  C'était certain, sa sincérité avec les autres lui avaient déjà coûté cher, mais qu'importe. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. IL avait réussi à l'amusé pour la première fois. Un nouveau produit Goaul'd ?

« Oh dans ce cas je suis rassurée si vous préférez utiliser des substances d'alien mégalomanes. » ajouta-t-elle avec son répondant habituelle lui lançant un petit regard amusé. En tout cas, le jeune homme la regarda alors droit dans les yeux. Mais ce n'était pas Zélia qui allait baisser le regard et vu l'intensité de leur regard, ce petit duel aurait pu durer longtemps. C'était amusant, voir légèrement agréable de se sentir au défi. Et puis, entre nous, il avait plutôt de beaux yeux bleus, pétillants de malice. Elle préféra reporter son attention sur autre : se préparer pour l'épreuve ultime de la piqûre. Elle retira donc sa veste sans se rendre compte du regard du jeune homme sur elle. Il fallait dire qu'elle avait plus important à penser. Ne pas tourner de l’œil ! Oui c'était pathétique, mais les piqûres c'était vraiment pas son délire..  

Elle inspira et soupira avant de tendre son bras vers le jeune homme n'ajoutant aucun mot. Elle haussa un sourcil à sa réplique. Il l'adorait parce que le noir était sa couleur préférée ? Il parlait de son chemisier ou ? Elle ne le comprit pas.

« Pardon ? Enfin. Si vous aimez toutes les personnes qui portent du noir, vous devez aimer beaucoup de monde. Enfin ça, étrangement ça ne m'étonne pas, par contre la réciprocité c'est plus difficilement envisageable. » ajouta-t-elle d'un air faussement réfléchi.

Bref. Elle replongea dans son silence, observant les alentours mal à l'aise. Elle tentait de s'occuper l'esprit, mais se savait tendue. Elle savait aussi à quel point c'était  être froussard d'une petite aiguille ! Elle inspira un bon coup et retint sa respiration lorsqu'il lui annonça que ça irait vite. Elle aurait presque pu lui balancer qu'avec lui elle ne s'attendait pas à mieux, mais son esprit était trop focalisé sur le corps étranger qui allait traverser sa peau.  Elle ferma les yeux et sa gorge se serra sentant l'aiguille se frayait un chemin. Étrangement, cela ne lui fit pas mal, bon ce n'était pas non plus très agréable.

« J'ai connu mieux. Je n'aime pas vraiment... Les piqûres. » dit-elle simplement laissant ses yeux vagabonder sur l'horizon. En réalité ce n'était pas seulement les piqûres qu'elle n'aimait pas, c'était aussi la vision du sang qui lui donnait la nausée. Elle lâcha un soufflement de soulagement lorsqu'il retira l'aiguille de son bras. Elle n'avait apparemment l'intention de tourner de l’œil  c'était une bonne nouvelle ! Elle regarda son bras, un petit goutte de sang perlait. Elle appuya donc avec le coton désinfectant dessus tandis que le doc retournait à la recherche de son dossier. Elle leva ensuite les yeux au ciel devant la petite scénette que leur réserva Maïwen et Matthew. Décidément, c'est deux là allait bien ensemble. Le Docteur se retourna alors vers elle, légèrement bégayant. Quand elle pense qu'il avait réussi à remonter légèrement dans son estime avec sa douceur lors de la piqûre, là il avait tout perdu.

«  Vous voulez dire avant que vous vous perdiez dans son décolleté ? »demanda-t-elle avec un grand sourire des plus faux. En tout cas , la suite fut plus intéressante. Une jeune femme qui passait par là et qui semblait du service médicale lança quelque chose à l'adresse de l'infirmière. Zélia rit doucement à la remarque. En tout cas elle adorait déjà cette femme au premier coup d'oeil ! C'est alors que le petit Matthew vient se plaindre à elle avec un petit sourire. Elle ne pouvait décidément pas être gentille avec lui, c'était contre ses principes.

« Peut-être parce qu'elle fait partie des femmes que vous n'aurez jamais ? » lui répondit-elle avec un immense sourire. Enfin, elle n'avait pas l'intention de rester encore très longtemps dans les parages.

«On a bientôt fini ? J'ai beaucoup de travail et j'aimerai bien m'y atteler. »

Il fallait bien qu’Abby décide de venir empirer les choses. Elle avait ce don incroyable, qu’il n’avait encore décelé chez personne d’autre, de débarquer au pire moment dans le seul but de le mettre en plus mauvaise posture qu’il ne l’était déjà. Après tout ce n’était pas comme si notre belle Austen le prenait pour ce genre de type qui tirait sur tout ce qui bouge ! Bon, certes le noir l’attirait, il trouvait que ça mettait bien le corps en valeur. Surtout le cuir ! Oh oui, le cuir noir, moulant et… hum… non, il n’était pas encore l’heure pour ça. Enfin en tout cas il n’était pas encore seul. Partir dans ce genre de délire c’était un coup à déconnecter son premier cerveau pour passer à celui de secours. Pas vraiment le moment, il en connaissait une qui lui couperait sans doute ce qui lui servait de virilité. Son éminente supérieure déciderait même peut être de venir donner un coup de main ! Il n’était pas contre s’amuser en groupe mais pour le coup ça serait devenu un peu trop sadomaso à son goût.

Et voilà qu’il était pris sur le fait… pour la deuxième fois de la journée en plus ! Et par la même personne en plus, qu’il trouvait en outre pourtant très intéressante. Le grand barbu lui en voulait-il ?

- De quoi ? Mais je… non je vous permet… son décolleté ? Tenta Glendower en toussotant, ne sachant pas trop quoi répondre à ça. Ensuite de quoi il laissa planer un petit silence tandis qu’elle l’observait avant d’ajouter innocemment. Non… bon j’y peux rien si j’suis un homme. C’est le contraire qui serait étonnant ! Nouveau silence, plus court cette fois-ci. Non ?

Dire qu’il l’avait senti se détendre quelque peu lorsqu’il en avait fini avec la piqûre. Il était même sûr que le sourire réconfortant qu’il avait arboré quand elle lui avait avoué qu’elle n’était pas très fan de ça lui avait fait plaisir ! Mais non, on décidait encore de venir jeter tout son travail à l’eau. Cruelle Drener, cruelle. Il se vengerait un jour. Déjà que la liste des choses qu’il devait lui faire payer remplissait vingt bonnes pages Word… il allait devoir donner de sa personne. Oh il avait bien cherché à se justifier ! Mais étrangement son interlocutrice semblait avoir un peu de mal à le croire sur parole. Qu’avait-elle de plus que lui pour que les gens se rangent toujours plus à ses avis qu’au sien ? C’était un grand mystère. En tout cas la remarque de la jeune femme le prit par surprise. S’il s’était attendu à une telle attaque ! Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle avait du mordant. Pauvre Matthew, oh oui, pauvre garçon.

- Mademoiselle Austen, j’aimerais que notre conversation ne dévie pas du strict cadre professionnel, qui nous impose de… Non, c’était bien trop dur de conserver cet air sérieux qui ne lui allait pas du tout. Lui qui cherchait à la prendre au dépourvu c’était raté. Oulah non, je suis pas crédible ! On vous a déjà dit que vous étiez horrible ? Il ajouta alors avec son sourire habituel. Même si vous avez un sourire charmant.

De toute façon entrer dans son jeu relatif à Abby c’était jouer avec le feu. Il savait qu’il ne gagnerait pas une telle joute verbale, donc autant dévier sur quelque chose d’autre. Même si au fond le registre n’avait pas foncièrement changé.

Mais comble du malheur, sa nouvelle amie n’avait pas l’air de vouloir s’attarder dans les parages. Lui qui pensait qu’elle lui sauterait dessus avant la fin de leur entrevue il était déçu. Mais Matthew n’était pas homme à abandonner si facilement, loin de là !

- Voyons, les réjouissances ne font que commencer ! Enfin on en est qu’à la moitié en tout cas. Je dois… Il ouvrit le dossier que Maïwen lui avait apporter avant de reprendre. … vérifier certaines choses. Ce sera pas très long, je crois que vous avez subi un examen préliminaire avant d’arriver ici. Il commença doucement à feuilleter le dossier avant de demander. Des problèmes à signaler ? Comme des allergies, des problèmes de dos… des lunettes peut-être ? Je suis sûr que ça vous irait super bien !

C’était encore son fantasme de l’écolière à lunettes et en mini-jupe qui refaisait surface. Mais ça il n’allait pas le dire à voix haute. Mieux valait adopter une approche plus… subtile ? En tout cas ce n’était ni le lieu ni le moment. Sans compter que cette fille éveillait en lui quelque chose dépassant le simple intérêt physique. Assez étrange comme sensation d’ailleurs. Il la trouvait plus intéressante que la moyenne. Non pas que ce n’était pas le cas de toutes les femmes du SGC ! Mais disons qu’il n’y avait qu’une seule personne qui lui avait déjà fait une telle impression, et ça commençait à faire un bail qu’ils ne se lâchaient plus. Des aventures en perspective peut être ?