Atlantis ... Franchement cette cité est une merveille technologique que je ne me lasserais surement jamais de la visiter. Bon d'accord, pour le moment, j’avais juste parcourus surtout des documents écrit mais j’avais eu  tout le temps du voyage à bord du Dédale pour m'y familiariser.

Ce fut une grande surprise quand Richard débarqua à la maison pour me proposer ce job. Je savais que j'étais douée, on me l’avait assez répéter mais de là à faire partie d'une mission aussi importante, je ne l'aurais pas crue. En tout cas, j'étais vraiment touchée que mon oncle pense à moi pour intégrer l'équipe d'informaticien d’Atlantis. Il ne me fallut pas longtemps pour me décider même si l'idée de ne pas revoir mes frères et mon père m'effrayait un peu, je savais aussi que cette occasion ne se représenterait pas de si tôt.

Voilà pourquoi aujourd'hui, j’étais dans un des nombreux quartiers de la cité des anciens. Enfilant un short et un débardeur, accrochant mon mp3 à ma taille, je mis mon casque et sortit de mon "chez-moi". Au petit trot je commençais à passer dans les couloirs, saluant d'un signe de tête les quelques personnes que je croisais. Je ne connaissais pas encore grand monde mais si j'étais sympa, peut-être que je serais plus facilement acceptée ... Passant vers la porte des étoiles, je fis un signe de la main à Elizabeth Weir, la chef de l’expédition avant de continuer mon petit entrainement quotidien. Je n’étais pas très sportive mais j’essayais d’en faire un minimum pour garder la forme. Parce que ce n’était pas assise devant un ordinateur qu’on pouvait le faire, surtout quand on buvait café sur café et qu’on mangeait un sandwich sans quitter notre poste.

Rejoignant l’étage des laboratoires, je décidai de passer rapidement à mon poste pour récupérer ma tablette que j’avais laissé sur place hier soir, trop fatiguée pour penser correctement. Ralentissant la cadence, je finis par m’arrêter devant la porte. Arrêtant mon mp3, je retirai mes écouteurs et ouvris la porte avant d’entrer dans les locaux. La salle était silencieuse et pour cause, il n’y avait personne ! Surprise de voir ça, je déambulai dans la salle et remarqua que quelques ordis étaient en train d’effectuer diagnostiques et autres calculs surement demander par un autre laboratoire. Soupirant doucement, je levai les yeux vers l’horloge et vis que j’avais encore deux heures avant de prendre mon tour de garde. Juste le temps de retourner dans mes quartiers et de prendre une bonne douche.

Ramassant ma tablette, je me dirigeai vers la sortie quand l’un des ordis émit un bip, indiquant qu’il avait terminé son analyse. Par curiosité, je m’avançai et déchiffra l’écran avant de pousser un cri de stupeur. Posant rapidement la tablette, je tirai le siège et m’installa face au clavier et commença à entrer toute une série d’ordres destinée à comprendre un peu mieux ce que je venais de voir. Concentrée sur ce travail, j’entendis vaguement la porte coulissée derrière moi pour laisser entrer une personne. Sans me retourner, je lançai quelques ordres bien décidée à me faire obéir.

Puisque vous ne vous prenez pas la peine de surveiller votre travail et que je suis obligée de le faire pour vous, apporte-moi un café. Et vite !

Un gros silence accueillit mes mots comme synonyme que l’autre avait compris sa faute. Arborant un sourire légèrement sadique, je m’apprêtais à me retourner quand une voix forte et sèche s’éleva juste derrière moi, me faisant sursauter.

Docteur Woosley ! Qu'est-ce que vous êtes en train de faire sur MON ordinateur ? Qui vous a donné la permission de le toucher ?

Ah c’était son ordinateur ? Zut alors s’il y avait bien un ordi à ne pas toucher dans cette salle, c’était bien celui-ci ! Mais trop distraite, je n’avais pas fait gaffe vraiment à l’emplacement du matériel, préférant me concentrer sur le problème affiché à l’écran. Je ne me faisais pas de bons points face au chef de ce service et dieu sait que cet homme était pour le moins respecté !

Ah je vois ... Vous vous croyez plus intelligente que moi alors madame je sais tout pense faire mon travail à ma place ? Virez de ma chaise !

Surprise des paroles du scientifique, j’ouvris la bouche pour répondre mais aucun son ne voulut sortir. Docilement, je me levai pour lui laisser sa place sans le quitter du regard. L’homme s’installa sur la chaise que je venais de libérer et commença à tapoter sur le clavier surement pour regarder ce que je venais de faire par manque de confiance en son équipe de scientifiques. J’étais intelligente, ça je le savais parfaitement mais le mettre en avant n’était pas mon style, pas comme ce qu’on m’avait dit du docteur McKay. Il était peut-être un génie mais pour ce qui était des relations humaines, il était loin d’être doué, surtout si on tentait de faire aussi bien voir mieux que lui. Manque de chance pour lui, j’étais là pour me surpasser et si ça voulait dire de monter à sa hauteur, je n’hésiterais pas une seconde.

Woosley … c'est quoi cette tenue ? Vous vous croyez dans un club med ici ?

Ce fut les paroles de  trop … Saisissant ma tablette posée de l’autre côté de la table, je me penchai devant lui pour l’attraper, l’empêchant de continuer son travail avant de faire pivoter son siège pour qu’il me fasse face. Je détestais parler à un dos, surtout quand je savais que j’étais dans le juste.

J’étais en train de faire mon footing quand je me suis souvenue qu’il fallait que je récupère ma tablette. Je ne commence à travailler que dans deux heures donc je porte la tenue qui me plait en dehors de mes heures de travail. Et … si je me souviens bien, vous ne travaillez que cet après-midi. Peut-être devriez-vous utiliser votre temps libre autrement qu’en insultant les personnes qui travaillent avec vous. Peut-être en faisant du sport par exemple … Vous ne semblez pas en pleine forme …

Croisant les bras sur ma poitrine en serrant ma tablette contre moi, je lui lançai un sourire satisfait. Si ma tenue le dérangeait, je m’en fichais complètement. D’après le règlement, on était libre de nos actes en dehors de nos heures de boulot et s’il était logique, ce dont je doutais, il avouerait que j’avais toujours été plus que correct quand nous travaillons ensemble.

Quant à mon intelligence, elle est ce qu’elle est, et si ça ne vous plait pas, peut-être fait-il vous remettre en cause … Avez-vous peur que je vous surpasse ? Pour ça que vous ne voulez pas que je touche à ce travail. Et bien faites, mais si vous bloquez sur un point, ça ne sera pas la peine de demander à votre équipe de vous aider parce que je me ferais un plaisir de leur faire comprendre à quel point vous vous servez d’eux.

Est-ce que je ferais vraiment ce que je venais de dire ? Si je refusais de me faire traiter comme une moins que rien, j’étais, en principe, plutôt discrète, sauf quand je trouver quelqu’un pour me faire sortir de mes gonds et apparemment, Rodney avait le don pour ça et ça allait rendre notre travail ensemble beaucoup plus difficile. Mais tant pis, je n’allais pas dire amen à tous les caprices du chef de ce service, juste sous prétexte que c’était justement le chef !

Ne pas me laisser marcher sur les pieds … Seule fille de la famille, j’avais appris ça dès mon plus jeune âge et c’était ce qui m’avait permis de me forger un caractère très fort. Ensuite, mes capacités intellectuelles avaient souvent fait que je me retrouve mise à l’écart mais encore une fois c’est mon caractère qui m’avait permis de m’en sortir. Tout ça pour dire que même face à un chef exigent, si je savais que j’étais dans le juste, je n’hésiterais pas à le dire haut et fort, qu’on soit seul ou qu’il y ait du monde.

Blablabla, je m'en fous de votre vie Woolsey, vous auriez du prendre votre tablette la vieille. On se demande parfois où vous avez la tête ! Dans les nuages je suppose ...

Il se fichait de ma vie ? Bah ça c’était parfait parce que je n’étais pas décidée à la lui raconter … Non mais oh, on n’était pas assez intime pour ça ! Secouant la tête, je poussai un long soupir avant de lui lancer d’une voix sèche.

Où avais-je la tête … Oui c’est une bonne question … Surement à vous écouter vous plaindre encore une nouvelle fois …

Je n’étais pas méchante mais plutôt réaliste. Personne n’osait dire au docteur McKay que ses remarques pouvaient énerver. Quoique je savais que Zelenka n’hésitait pas à hausser la voix mais là, de mon côté, j’étais l’une des dernières arrivée dans l’équipe et contrairement à mes collègues féminines je ne bavais pas pour le « génialissime » scientifique.

Je n'ai pas beaucoup de temps libres. Certes je ne devrais pas travailler cette après midi mais avec cette découverte, je suis bien obligé ! C'est rare que j'ai du temps libre vous savez !

Cet homme ne vivait que pour son boulot … S’il n’avait pas de temps libre c’est qu’il se les refusait. Il pensait que personne n’était capable de faire le boulot à sa place alors que s’il était un tant soi peu honnête, il verrait qu’il était entouré des meilleurs même s’il les surpassait tous, moi y compris.

Me surpasser ? Woolsey, vous avez bu quoi ce matin ? Sérieusement, personne ne peut le faire sinon je ne serai pas à la tête de l'équipe scientifique ! Et puis je rêve ou bien ... vous osez me menacer ? Savez vous que je pourrais vous faire renvoyer si j'en parlais à Weir ? Mais bon ...

Un grand sourire de défi apparut sur mon visage. S’il se sentait menacer c’était parfait, il allait faire un peu plus attention à ce qu’il me dirait parce qu’il savait désormais que je ne mâcherais pas mes mots avec lui-même s’il était mon supérieur. Quant à en parler à Weir … Il pouvait le faire mais la responsable de l’expédition avait les mains liées, j’avais été envoyé en partie par le CIS où mon oncle travaillait et ils exigeraient que je reste pour avoir … un contact dans l’expédition.

Bien que vous ne soyez pas encore à mon niveau, vous avez du potentiel, plus que les autres scientifiques que j'ai sous mon commandement !

Mon cerveau bugua un instant … Avais-je bien entendue ? McKay venait de me faire un compliment ! Je restai muette un instant, les yeux fixés sur lui sans savoir quoi ajouter. C’était rare que je ne sache pas quoi dire mais là, la surprise était grande, je m’attendais à tout sauf à ça …

Euh … Attendez que je prenne un magnétophone et vous redites ça que je l’enregistre !

Je devais avouer que je ne m’attendais pas du tout à des compliments du scientifique, surtout après lui avoir tenue tête ainsi, mais il devait surement avoir une raison pour me dire ça … McKay ne parlait jamais sans raison à part quand il se plaignait mais ça c’était autre chose.

Mmmh si vous le voulez, je veux bien que vous travaillez avec moi sur cet objet pour améliorer vos compétences ! Et comme ça je n'aurai pas besoin de supporter tout le brouhaha que font tous ces incompétents dans ce labo. Si on pouvait finir avant qu'ils n'arrivent, ça serait bien ! Qu'en pensez-vous Woolsey ?

Fronçant les sourcils en entendant les dires de l’homme qui me faisait face, je finis par soupirer en secouant la tête. Il ne changerait pas, ou du moins il allait falloir beaucoup de temps et de courage pour y arriver …

Travaillez avec vous ? Vous accepteriez de partager un boulot que vous vous étiez réservé ? J’ai du mal à y croire mais soit … Par contre … Quand on bossera ensemble, j’aimerais que vous évitiez de traiter les autres scientifiques d’incompétents. Ce sont les meilleurs de la Terre et ils font tout pour vous satisfaire même ! Même s’ils ne vous arrivent pas à la cheville, ils font des efforts et vous devriez les récompenser d’un ou deux compliments. Vous verrez comme cela à des effets positifs sur le moral et sur la façon de bosser.

Attrape le dossier d’une chaise et attire celle-ci vers elle avant de poser ses fesses dessus et d’allumer ma tablette. Cette dernière était restée sur le dernier examen que je faisais la veille. Sauvegardant le tout, je levai les yeux vers l’horloge et grimaça. Je n’aurais surement pas le temps de me doucher avant mon service mais je doutais que McKay accepte d’attendre que je revienne de ma douche …

J’espère que ma … tenue ne vous dérange pas parce que si je dois encore retourner dans mes quartiers pour me changer, on aura jamais finit avant que les autres prennent leur service. Alors ? Dites-moi sur quoi portent ces analyses que nous puissions avancer …