Trois jours s'étaient écoulés. Saneb n'avait jamais vécu des jours aussi mouvementés. Même les pires moments de maladie qu'il avait vécu plus jeune après avoir travailler trop longtemps sous la pluie paraissaient comme un doux souvenir tant les douleurs qu'ils avaient ressentis étaient indescriptibles... Mais cela appartenait au passé à présent.

Lui, Malek, Yanos et toutes les autres recrues étaient debout ce jour, en tenue, dans la tente en train de ranger leurs affaires. Saneb allait mieux, beaucoup mieux. A dire vrai, il se sentait dans une forme comme il n'avait jamais ressentit jusqu'ici. Il se sentait fort et puissant. Le traitement que son maître lui avait prodigué semblait fonctionné. Ces centaines de milliers de petites machines qui parcouraient à présent son corps remplissaient leur rôle parfaitement.

A ceci prêt que Saneb ressentait encore, malgré tout, des sensations étranges de temps à autre. Comme des effets secondaires de son amélioration. Il serra un instant sa main. Elle était engourdie. Ce n'était pas la première fois et cet effet ne se produisait pas seulement à ce niveau. Lorsqu'il était venu s'assurer du bon fonctionnement de son traitement, Taténen l'avait assuré que ces effets disparaîtraient rapidement, lui expliquant que son esprit devait réapprendre à bouger son corps avec des capacités physiques supérieures et des réflexes plus rapides. Tous finirent par rejoindre Na'Alep à l'extérieur du camps. Un nouvel entraînement les attendaient.


Saneb se tenait debout au milieu de la soute du vaisseau cargo. Il ne ressentit pas les « g » lorsque le vaisseau accéléra pour passer au-dessus d’une chaîne de montagnes. Le soleil se levait lentement à l’horizon et baignait déjà la forêt de ses lueurs dorées. Les autres recrues étaient soit assises ou debout. Certains, comme Saneb, avaient les yeux fixés sur le paysage qui défilait à travers la verrière du cockpit. Marek rejoint Saneb et fixa lui aussi le paysage.

 « Encore une balade en forêt, on dirait ! » 

 « Ca te pose un problème ? Tu n’aimes pas crapahuter dans la boue et la mousse ? » 

Yanos venait d’arriver aux côtés de Saneb et Marek. Les trois camarades s’étaient découverts il y a peu de temps, au cours d’un entraînement. Une certaine amitié s’était nouée depuis lors. Ils échangèrent un instant quelques mots sur les sensations qu'ils pouvaient avoir suite à l'amélioration de leur corps. Saneb s’apprêtait à répondre lorsque Na’Alep qui, jusqu’ici se trouvait aux commandes du vaisseau, se déplaça en direction de la soute. Tous se levèrent et adoptèrent une posture respectueuse.

 « L’entraînement d’aujourd’hui sera très simple. »

Le prima de Taténen se déplaça alors vers un coffret contenant plusieurs rouleaux de parchemin. Il invita les hommes à venir prendre un morceau de carte chacun.

 « Voici des parties de cartes de la région. Je vais vous y déposer et vous devrez vous débrouiller pour atteindre un point précis, indiqué sur les cartes, où le vaisseau vous attendra. »

Saneb retourna sa carte. Ce n’était qu’une partie d’une carte bien plus grande à l’évidence, et il n’y avait aucun point particulier indiqué. Il commençait à se demander comment il allait pouvoir se diriger sans point de référence. Mais cela devait faire partie de la mission.

 « J’ajouterai que le dernier d’entre vous qui atteindra le vaisseau devra rentrer au camp par ses propres moyens. »

Toutes les recrues se regardèrent un instant… Ils devaient être dans le vaisseau depuis au moins deux heures… D’aucuns n’osaient imaginer le temps que cela devait représenter à pieds. Saneb ne semblait pas emballer. Il ne voulait pas perdre et ne voulait pas non plus que d’autres perdent. Il n’aimait pas l’idée de voir Marek ou Yanos ou bien un autre du groupe devoir faire le chemin à pied jusqu’au camp… s’il parvenait à revenir.

 « Le premier largage est imminent. Préparez-vous ! Saneb, tu sera le premier. »

Le jeune homme jeta un œil à travers la verrière et examina rapidement le terrain. Il y avait un anneau de montagnes escarpées, une vallée tapie d’arbres divers et une rivière qui se jetait dans un grand lac. Saneb donna un coup de coude à Marek, lui indiqua la rivière et le lac avec sa main. Marek acquiesça et indiqua la même chose à Yanos. Saneb se mit au centre de la plate-forme des anneaux de transfert. Il était le premier qui allait être déposé. Le vaisseau se mit alors à ralentir.

 « Shel'Nock ! »

Na’Alep appuya alors sur une touche de la console de la soute. Immédiatement, les anneaux sortirent du sol de la soute et téléportèrent la recrue.



Lorsque les anneaux s’en retournèrent dans leur compartiment dans le vaisseau, les moteurs de ce dernier firent s’élever le vaisseau dans le ciel. Saneb pénétra alors dans la forêt. 

Il prit la direction d’un pic particulièrement escarpé qu’il avait remarqué depuis le vaisseau. La rivière se trouvait dans cette zone. Il allait retrouver les autres au lac. Il traversa les bois jusqu’à ce qu’il entende le murmure d’un cours d’eau. Il se rapprocha suffisamment pour deviner la direction du courant et retourna dans la forêt. Il passa à côté d’un framboisier et prit un moment pour cueillir quelques fruits… C’était la première fois depuis qu’il s’était porté volontaire, qu’il se retrouvait seul et qu’il pouvait penser. Il mangea quelques framboises.

Il commença alors regarder le paysage alentour… Il pensait à sa vie d’autrefois. Il n’était pas malheureux, bien au contraire, mais il lui semblait qu’il lui manquait quelque chose. La vie qu’il menait actuellement était celle qu’il voulait, il y trouvait une certaine manière de combler ce manque. Il devait s’entraîner dur pour accomplir sa mission. Na’Alep leur avait indiqué que lui et les autres étaient destinés à devenir les meilleurs, les plus intelligents, les plus redoutables guerriers de Taténen. Et il aimait cette idée.

Grâce à l’appareil qu’il portait sur la tempe, Saneb avait appris et savait maintenant bien plus de choses qu’il n’en avait apprises dans sa jeunesse. Il apprenait les sciences en tout genre, les arts martiaux, le pilotage, la philosophie etc… Il pouvait fabriquer une corde d’escalade, manier la lance-serpent, combattre avec un couteau, soigner une blessure etc… Marek, Yanos et tous les autres étaient à présent sa famille.

La vision de ses équipiers le fit revenir à l’entraînement présent. Il devait bien exister un moyen de tous les ramener au camp. Saneb était bien déterminé à ne pas partir tant qu’il n’aurait pas trouvé ce moyen. Il arriva enfin au bord du lac. Il s’arrêta et tendit l’oreille. La forêt était un vaste vivarium, et fourmillait de son divers et variés. Néanmoins, il remarqua des bruits de pas à travers les buissons prêt de lui. Saneb tourna le regard et Marek apparut de derrière un arbre. Ils se saluèrent et commencèrent à marcher autour du lac pour rassembler les autres. Saneb les compta pour vérifier que personne ne manquait… Il était bien vingt.

 « Ce serait bien de rassembler nos différentes parties de carte. »

 « C’est une bonne idée ! Marek, prends trois hommes et allez explorer la zone. » 

 « Ca marche ! »

Marek désigna Itios, Donok et Tenos. Tous les quatre disparurent des les broussailles. Yanos rassembla les différents parchemins et s’installa à l’ombre d’un vieil arbre. Il disposa les différents documents au sol.[/color]

 « Certaines de ces cartes ne concernent pas la région et d’autres sont des copies… Hum voilà un bord... Voilà ! Ici on a le lac, la rivière et ici… Ca doit être là où se trouve le vaisseau. Apparemment, cet endroit se trouve à une journée de marche… On ferait bien de partir de suite. « 

Saneb siffla alors… Marek et ses éclaireurs réapparurent un instant plus tard.

« On se met en route… »

Personne ne discuta son ordre. Ils suivirent Yanos qui les dirigeait. Marek montra la voie. C’est lui qui voyait et entendait le mieux et pour cause, avant de s’enrôler, il était un très bon chasseur. Il s’arrêta plusieurs fois, indiquant aux autres de se figer ou de se cacher, mais il ne s’agissait finalement que de lapins ou d’oiseaux. Après plusieurs kilomètres de marche, Marek se laissa devancer. Il murmura à Saneb.

 « Je trouve ça trop facile. Ca ne ressemble pas à maître Na’Alep… »

 « C’est ce que je pensais aussi. Continue de garder tes yeux et tes oreilles ouverts. »

Ils firent une pause à midi pour s’étirer et manger les framboises qu’ils avaient cueillies en chemin. Itios pris la parole.

 « Je me pose une question… Nous allons tous arriver en même temps au point où se trouve le vaisseau. Qui va être abandonné ? Faut que l’on se décide maintenant. »

 « Non ! Personne ne sera abandonné. Nous allons trouver un moyen de quitter cet endroit tous ensemble. »

 « Et comment ? Je te rappel que maître…»

 « Je sais ce qu’il a dit. Il doit exister un moyen, mais je ne l’ai pas encore découvert. Je m’assurerai que tout le monde rentre au camp, même si c’est moi qui dois rester ici… On traine… Il faut avancer. »

Les autres le suivirent. Les ombres des arbres s’agrandirent et se mêlèrent, le soleil peignait l’horizon d’une vive couleur rougeâtre. Yanos s’arrêta et fit signe à tous les autres de faire de même.

 « Nous y sommes presque… » 

  « Marek et moi allons partir en reconnaissance. Ne faites aucun bruit. »

Les autres firent comme Saneb avait dit sans rien dire. Lui et Marek se faufilèrent dans les broussailles et s’accroupirent aux abords d’un pré. Le Tel’tak se trouvait au milieu d’un champ escarpé, jalonné de plusieurs rochers de plus ou moins grande taille. Des projecteurs illuminaient les alentours dans un rayon de quinze mètres. 

 « A toi aussi ça te paraît bizarre ? »

 « Oui… Ce serait vraiment trop simple… Un grand champ dégagé, avec le vaisseau bien en évidence, et les alentours totalement dégagés… »

 « Tu penses à quoi ? »

 « Je sais pas… Mais ça ne peut pas être aussi facile ! »

Ils se faufilèrent à nouveau dans les bois et décrivirent a situation aux autres.

 « Bon… qu’est ce qu’on fait ? »

Saneb regardait les autres, tout autour de lui, qui l’observaient et attendaient sa réponse. Il sentait une certaine pression apparaître en lui.

 « Très bien… On ne sait pas ce qui nous attend. Mais une chose est certaine, il y a bien quelque chose qui nous attend là-bas, dans ce champ… Nous allons donc le découvrir. »

Les autres hommes acquiescèrent. Tous semblaient penser que c’était la meilleure solution, en dépit du fait de se précipiter volontairement dans un piège flagrant.

 « Voilà ce que l’on va faire… On va former cinq groupes de quatre. Chaque groupe prendra position tout autour du vaisseau. Il faudra un éclaireur dans chaque groupe pour ouvrir la voie aux autres. »

Une fois de plus les autres recrues acquiescèrent. Les groupes de formèrent et tous prirent positions autour de la zone d’atterrissage. Le groupe de Saneb comprenait Marek, Yanos et Itios. Itios s’était porté volontaire pour être l’éclaireur. 

L’homme se mit alors en marche. Les autres éclaireurs firent de même. Tous avançaient à des rythmes différents, chacun étant aux aguets, à l’affût du moindre bruit et mouvement. Itios se déplaçait rapidement et avec prudence, prenant à chaque fois position derrière un rocher ou dans une fosse. Il progressait peu à peu vers le vaisseau qui devenait de plus en plus proche. Saneb regardait la progression de son camarade avec attention. Lui non plus, ne semblait rien remarquer de spécial.

 « Peut-être que la mission est simple, réellement. Il fallait peut être tout simplement être capable de rejoindre tous ensemble le vaisseau. »

Saneb regarda Marek avait un regard perplexe. Saneb était certain qu’il devait y avoir quelque chose qui allait bientôt surgir.

Itios était tout proche du vaisseau… Il était le premier à être aussi proche. Il avait pris position derrière le dernier gros rocher qui le séparait du cargo.

 « C’EST BON ! LA VOIE EST LIBRE ! »

Alors qu’il venait de crier ces mots, il se leva est pris la direction du vaisseau. Il avait à peine fait trois pas, qu’il fut frapper de plein fouet par un fin rayon bleu, en provenance de derrière lui. L’homme s’effondra de tout son long sur le sol en soulevant un nuage de poussière. Au même instant et dans différent endroit dans la zone, les mêmes tirs émergèrent de toutes les directions en prenant pour cibles les différents éclaireurs, qui bâtèrent en retraite avec plus ou moins de mal. 

Saneb avait les yeux qui allaient et venaient jusqu’à ce que les tirs cessent. 

 « Tu as réussi à repérer d’où provenaient les tirs ? »

 « Oui… J’ai repéré trois rochers le long de l’axe qui peut nous conduire au vaisseau. »

 « Et toi ? »

 « J’en ai repéré deux aussi, dans des fossés. »

 « Bon sang ! Mais qu’est ce que c’est ?! »

 « Je savais que c’était trop simple… Ce sont des Tak ! »

 « Des Tak ? »

 « Oui… Tu te souviens de ce que maître Na’Alep nous avait dit ? Ce sont des armes automatiques thermos-guidées… Maître Na’Alep a dû les programmer pour qu’ils n’entrent en fonction que si l’on franchissait une certaine zone… en l’occurrence la zone qui est éclairée… »

 « Tu crois que Itios est… »

 « Non. On sait que ces armes peuvent être programmées pour tuer ou paralyser… et je ne vois pas maître Na’Alep tuer l’un d’entre nous pendant un entraînement…. Il voulait voir si on était capable de travailler tous ensemble… Alors on va le lui montrer ! Venez ! »

Les trois recrues rejoignirent alors la forêt a rejoignirent le groupe qui était le plus proche d’eux. Saneb leur expliqua les choses et donna des instructions. Il fit le tour de tous les groupes et fit de même… Sur les cinq éclaireurs, deux s’étaient fait abattre par les Tak. De retour à leur place initiale, Marek interpella Saneb.

 « Tu es sûr de ton coup ? »

 « C’est imparable ! Tu as remarqué la façon dont filaient les tirs ? Il faut au moins deux tirs avant que le Tak fixe correctement sa cible… C’est largement suffisant, fait moi confiance. »

Marek lui lança un sourire satisfait. Comme Saneb avait dit de faire aux autres, Marek, Yanos et Saneb prirent chacun des pierres dans les mains. Saneb se leva alors quelque peu et siffla avec force. Il venait de donner le signal.

Tout autour du vaisseau, les recrues commencèrent alors à se disperser et à se déplacer à travers le champ escarpé. Saneb avait pris position derrière un rocher. Marek le fixait des yeux. Lui se trouvait également derrière un rocher plus petit. Saneb lui fit alors un signe de la tête. Marek se leva alors rapidement de manière à se mettre debout, et se remit aussitôt à couvert. L’effet fut immédiat. Les tirs recommencèrent à fuser en sa direction. Saneb et Yanos étaient sur le qui vive. Saneb venait de repérer l’endroit où se trouvait un Tak, qui avait la forme d’une petite sphère qui tient dans la main. Il fut mouche. La pierre percuta l’objet qui tomba au sol. D’autres dans le champ firent de même. Peu à peu, les tirs se turent. La première ligne venait de céder.

Le même scénario se répéta trois fois… Au total, presque une quarantaine de sphères furent défaites grâce aux efforts combinés des recrues dont certaines ne manquèrent pas de se faire abattre. Lorsqu’enfin tous réussirent à se frayer un chemin jusqu’au cargo, Saneb fit rapidement le compte.[/color]

 « Nous ne sommes que quinze… Il faut aller chercher les autres. »

[i]Certains commencèrent à protester et à argumenter pour que tous ceux présent fil au plus vite à l’intérieur du cargo.

 « Non ! C’est hors de question ! Tout le monde partira d’ici ! On ne laisse personne derrière nous ! C’est bien compris !! »

Le ton et la force de conviction qui venait d’animer Saneb frappa les esprits de tous. Immédiatement des équipes allèrent à la recherche des autres qui étaient tombés. Lorsque tous furent à l’intérieur, les anneaux de transfert s'activèrent. Na’Alep venait d’apparaître.

 « Je suis content de vous… de vous tous ! Vous avez rempli votre mission avec une grande efficacité et vous avez montré que vous saviez travailler en équipe ! Je ne manquerai pas de mentionner tout ceci à notre seigneur… »

Toutes les recrues se mirent en respect devant Na’Alep. Ce dernier posa particulièrement son regard sur Saneb, un regard plein de satisfaction. Le prima de Taténen se mit alors aux commandes du vaisseau. Il le fit décollé et pris la direction du camp.

Dans la soute, les recrues qui avaient été abattus furent regroupées au sol dans un endroit. Tous semblaient très étourdis. Saneb, Marek et Yanos plaisantaient même sur le sujet. Cependant, plus Saneb regardait Itios et plus il semblait que le visage de son camarade pâlissait... Machinalement, il se dirigea vers Itios, il s’accroupit et posa sa main sur son front. Il était tiède. Alors qu’il venait de lever sa main, la tête alors fixe d’Itios se tourna vers la gauche, laissant ainsi à la vue de Saneb la tempe où se trouvait fixé l’implant mnémonique. L’implant semblait très endommagé. Saneb voulu alors s’assurer que le cœur de son camarade battait encore. Les autres commençaient à être interpellés par son attitude.

 « MAÎTRE !! »

Le vétéran quitta immédiatement le poste de pilotage et se précipita dans la soute… Aucuns de ceux qui avaient reçu un tir paralysant ne respiraient encore…[/i]

Ebur trônait glorieusement dans le ciel d'Amun't. La lune inondait la plaine d'une douce lueur ivoire. Saneb, Marek et Yanos avaient la mine grave. Une atmosphère particulière planait dans le village. Le chantier de la cité était stoppé... Tous les habitants étaient en train de se regrouper à l'extérieur, dans une petite clairière toute proche, formant une longue marche. Tous portaient un long manteau, les femmes, les hommes, les enfants, avec une capuche dissimulant très sommairement le visage. Taténen et Na'Alep se trouvaient en tête de la marche.

Dans la clairière, cinq tas de bois, parfaitement structurés, furent regroupés. Un corps sans vie se trouvait sur chacun d'eux. Les corps avaient été préparé selon le plus pur des rites funéraires pratiqués dans le monde goa'uld. Tous avaient été parfaitement momifiés.

Saneb avait le cœur lourd... Ces cinq corps étaient ceux des ses amis, de ses camarades, de ses frères... Il avait l'âme d'autant plus triste qu'aucuns n'étaient mort réellement au combat. Il avait suffit d'un tir d'arme paralysante pour en venir à bout, eux, qui étaient en passe de devenir les meilleurs soldats de Taténen. Leur maître Na'Alep ne les avaient pas informés sur ce qui s'était réellement passé. Lorsque le cargo fut de retour au camp, les corps furent immédiatement emmenés à Taténen. Saneb culpabilisait de ne pas avoir su les sauver...

Lorsque la plupart des villageois furent arrivés, Saneb, Marek, Yanos et les autres recrues formèrent un cercle autour des corps. Na'Alep s'avança alors et dit:

 « Kel'ma...Shel'Asa... Talmal'triak' Mal'Wei'a »

Na'Alep avait usé d'un ton suffisamment puissant pour que toute l’assistance puisse entendre, mais ses paroles des remerciements étaient toutes empruntes de douceur et de sincérité. Le prima de Taténen venaient d'exprimer ses remerciements aux défunts. Il les remerciait pour le courage, l'ingéniosité et la persévérance dont ils avaient fait preuves depuis qu'ils s'étaient portés volontaires pour devenir des soldats. Na'alep allait faire un signe de la main en direction des recrues qui avaient des flambeaux en main. Mais contre toute attente, Taténen s'avança lui aussi... Il prit la parole également.

 « Kal Mel Kala, Ri Shara'Ka... Vous arrivez à la fin du Remoc... Kal Mel Kala Ri Tathénos... »(Reposez en paix, mes soldats(humains)... vous arrivez à la fin de votre voyage... Reposez en paix, mes Tathénos...)

Les paroles du goa'uld frappèrent immanquablement les esprits. Il venait de leur rendre hommage... eux qui n'étaient encore que de simples recrues... et pourtant il venait publiquement de les reconnaître comme ses Tathénos... comme ses gardes d'élites. Na'Alep inclina la tête en direction de son maître. Lui aussi, il lui était reconnaissant d'avoir prit la parole. Na'Alep donna alors le signal.

Saneb observa alors cinq de ces camarades s'approcher des amas de bois, de feuilles et de branchages, avec un flambeau qu'ils posèrent à la base de chaque. Il na fallut que quelques secondes pour que le feu du flambeau ne se répande et n'enflamme tout l'amas. On sentait une profonde tristesse dans toute l'assistance, mais tous le monde avaient su garder une grande dignité. Saneb restait de marbre... Mais dans son esprit, il se remémorait un chant traditionnel qu'il avait appris dans son enfance, un chant de circonstance. Il commença à le murmurer peu à peu... Alors que les flammes consumaient avec force les corps embaumés, les camarades des défunts murmuraient tous, à leur tour, le chant de Saneb.



La nuit était déjà bien avancée lorsque Taténen regagna le village et le tempe creusé à même la montagne. Il venait de se défaire de son manteau et s'apprêtait à emprunter les anneaux lorsque Na'Alep se manifesta.

 « Pardon de vous dérangez, mon seigneur... »

 « Je t'en pris... Approche. »

 « Les hommes se posent des question sur ce qui s'est passé... Moi même, mon seigneur, j'aimerai savoir ce qui s'est passé... Ça ne devait être qu'un simple exercice... J'ai revérifié moi-même les appareils... Ils étaient tous programmés pour paralyser et non pas pour tuer... »

 « Je sais... Tu n'as rien à te reprocher. J'ai examiner chacun des corps. Tous avaient le cerveau, en partie, carbonisé. »

Taténen hésita un instant... Il fini par dire à son prima de le suivre. Sans poser de question, Na'Alep suivi son maître, parcourant le long couloir menant à la salle des anneaux. Tous deux furent alors téléportés. Le prima de Taténen fut grandement impressionné lorsqu'ils arrivèrent sur le plateau d'observation lui donnant une vue d'ensemble sur la pyramide dissimulée dans la montagne. C'était donc là que son maître disparaissait la plus part du temps. Son étonnement et son émerveillement n'en furent que plus attisés lorsqu'il monta les grands escaliers extérieurs et qu'il pénétra dans la grande entrée. Jamais il n'avait vu autant de luxe et de raffinement. Son maître l'avait tenu à l'écart de cet endroit jusqu'à maintenant... Il se sentait privilégier d’arpenter ce lieu, son antre, sa demeure avec lui.

Il suivi son maître jusque dans son laboratoire dont l'entrée se trouvait sous l'escalier ovale. Sur place Taténen activa le mécanisme réactivant son unité de travail, dissimulée dans une épaisse colonne creuse, ainsi que divers écrans. Il actionna plusieurs touches sur la grande console de l'unité centrale. Plusieurs images apparurent alors sur le grand écran de verre situé à plusieurs mètres devant eux. Ces images en trois dimensions représentaient des cerveaux. Les détails étaient très précis. Les couleurs indiquaient les différentes zone du cerveau. Na'Alep se rendit compte que la même tâche grise se retrouvait sur chacune des représentations.[/i]

 « Le rayon paralysant à eut un effet pour le moyen inattendu... Les implants mnémoniques envoient une série de micro-implusions électriques dans le cerveau, ce qui favorise et stimule la fabrication de neurones et donc fait que celui qui porte l'implant apprend plus vite et retient mieux. 

La décharge d'énergie libéré par le rayon a provoquée une surtension... Au lieu de délivrer des micro-impulsions, l'implant à délivré une seule impulsion, d'une intensité beaucoup trop élevé... Ils sont mort sur le coup... sans que les nanites aient eu le temps d'agir... Le cerveau étant inopérant, elles cessèrent de fonctionner presque aussitôt. »

Na'Alep était un soldat... Il acquiesça à ce que son maître venait de lui dire... Il en avait compris l'essentiel. Mais au fond de lui, il trouvait dommage que des hommes aussi prometteur aient terminé leur vie de cette façon.

 « Avec votre permission, j'aimerai à mon tour donner cette information aux autres. »

 « Biensûr »

 « Qu'allons nous faire maintenant ? Devons nous continuer à utiliser les appareils ? »

Tat'Hénen avait retrouvé ce regard songeur qu'il arborait si souvent. Un accident regrettable s'était produit... Néanmoins, il n'avait pas le choix... ces appareils fonctionnaient néanmoins parfaitement bien...[/i]

 « Que les recrues retirent ces implants pour le moment... Je vais faire en sorte que ce genre de dysfonctionnement n'arrive plus. Cela ne prendre qu'un jour ou deux... En attendant, que les recrues retournent dans leur famille... Ils l'ont mérité. »

Na'Alep était ballotter entre deux sentiments. D'une part, il était content de cette décision, car il ne voulait pas perdre de nouvelles recrues de cette manière. D'autre part, ces appareils étaient le seul moyen pour son maître de reconstituer en un temps réduit un troupe d'élite.

 « Je me doute de ce que tu penses... La perspective de reconstituer une armée rapidement semble s'éloigner de plus en plus... »

 « En effet, mon seigneur. »

 « Je ne peux pas te le reprocher... Mais qui suis-je, Na'Alep? »

 « Vous êtes mon seigneur, Taténen, le plus grand scientifique des goa'ulds ! »

 « T'as considération me flatte... Mais, si je suis le plus grand dans le monde goa'uld, il existe certainement tout aussi compétent que moi, ailleurs dans la galaxie. C'est même une certitude.

Cet accident malheureux et inattendu ne fait que confirmer que si je suis puissant, je ne suis pas infaillible... Rejoins nos recrues, donne leur leurs congés et fait leur savoir qu'ils vont bientôt pouvoir avoir l'honneur de porter mes armes... Je e reverrais demain. »

Na'Alep était quelque peu surpris par l'annonce de son maître... C'était la première fois qu'il l'entendait remettre en cause de lui même sa supériorité.... Il s'inclina tandis que Taténen lui remis un petit appareil lui permettant d'activer les anneaux de transferts le ramenant dans le temple de la montagne.



- Système mnémonique goa'uld d'apprentissage accéléré
- Quinze Taténos formant la Garde suprême