Baissant les yeux sur ma tenue, je poussai un long soupir. Si j’avais l’habitude de porter tout style de vêtements, jamais je n’aurais cru être obligée de porter ceux d’une esclave goa’uld. Mais bon quand on est chasseur de prime et qu’on a besoin d’argent ou de pièces pour son vaisseau, on ne crache pas sur une mission quelle qu’elle soit. Aujourd’hui je devais infiltrer les rangs du goa’uld Apollon pour enquêter discrètement sur les vassaux de cet homme, ou créature devrais-je dire, pour savoir s’ils lui étaient toujours dévoués ou s’il y avait une chance qui passe à l’ennemi. Ennemi qui m’avait d’ailleurs promis des caisses de nourriture et des cristaux de recharge pour mon vaisseau …

Ramassant le plateau de fruits, je me tournai vers la jeune femme qui travaillait à mes côtés. Elle semblait plutôt jeune et timide mais depuis quelques jours que j’avais intégrer les rangs, elle osait enfin me parler sans trop de soucis. Sauf quand leur « dieu » était à proximité. Là elle devenait une tombe et on voyait sa peur apparaitre sur les traits de son visage.

Dis-moi Shaé, tu as déjà vu Apollon agir comme un dieu plutôt que comme un simple homme ?

J’avais posé la question de façon légère et sans la regarder comme si je ne prêtais aucune importance particulière à sa réponse et que nous discutions de manière totalement anodine. Continuant à préparer le plat de fruits que je devrais ensuite apporter à Apollon, je finis par la regarder, attendant sa réponse.

Hum … non … Mais je ne reste guère longtemps dans la même salle que lui. Ceux qui l’ont vu agir ainsi son des privilégiés et j’espère un jour en faire partie …

Je détournai le regard pour cacher la grimace que j’affichais en l’entendant parler aussi amoureusement de ce soi-disant dieu. Jamais on ne m’avait apprit à vénérer un dieu mais plutôt à ne compter que sur moi et à savoir me débrouiller seule. Ca m’avait réussi jusqu’à présent et j’espérais bien que ça continuerais encore longtemps.

Finissant mon travail, je suivis la jeune fille en direction des appartements du goa'uld, entrant à sa suite en m’inclinant « par respect » pour ce maître avant d’aller déposer la corbeille de fruits sur la table. Je remarquai immédiatement le geste de Shaé qui s’approcha de l’un des gardes et lui parla à l’oreille tout en me regardant. J’avais cru bien faire en discutant avec cette jeune fille mais finalement je m’étais faite avoir comme une bleue …

L’air de rien, je me dirigea vers la porte de sortie après avoir fait mon travail, pour rejoindre mes attributions mais le garde en chef fut plus rapide et fit signe aux deux gardes devant la porte de m’empêcher de sortir. M’immobilisant, je souris doucement avant de me retourner avec un air surpris, jouant ainsi la comédie.

Y’a-t-il un problème avec la corbeille de fruits ?

Le garde en chef s’avança vers moi et m’attrapa fermement par le bras avant de me tirer brusquement en direction de la salle attenante, salle où devait se trouver Apollon …

Qu'il est bon de se reposer lorsque l'on sait que l'on est entourés par des milliers, des dizaines, centaines de milliers de fidèles. Que l'on est à l'abri sur son monde capitale, loin des troubles de la galaxie, loin de tous ces sholvas, loin de ces tau'ris, loin des asgards, loin de ses ennemis, enfin, c'est ce que le Goa'Uld pensait. Il était assis sur son trône, l'air impassible, recevant des rapports en provenance des quatre coins de ce monde lui annonçant les nouvelles récoltes de naquadah, d'éventuelles cérémonies qui avaient eut lieu en son nom et toute la paperasse administrative. Car Apollon avait appris à gouverner ce monde depuis des générations et des générations, depuis des millénaires il dirigeait ce monde, plus intensément depuis son exil certes, mais toujours les habitants de Delos ont eut la foi en lui.

Comme à son habitude, il recevait des plats apportées par ses serviteurs personnels, il venait de terminer une corbeille de raisin et ordonna donc que l'on lui en ramène une nouvelle dont la garniture lui serait connu au dernier moment, enfin, assez parler de fruit, cela n'intéresse personne. Alors que deux des femmes qui le servaient entrèrent dans la salle où siégeait le trône du divin, une des deux s'approcha d'un des gardes suprêmes présents pour lui signaler l'anormalité de l'attitude de sa collègue, alors que cette dernière venait de poser la corbeille devant le trône, Apollon entendit un ordre provenant du garde suprême en question et les deux gardes de l'entrer bloquèrent la fuite « discrète » de la femme. Le garde suprême s'agenouilla devant son dieu, en effet, le trône de ce dernier était entouré par un rideau de soie, faisant une petite pièce à part, où le dieu n'était pas vu :

[Garde suprême d'Apollon] Tal'kol. Nous avons capturé une intrus, une de vos nouvelles servantes.

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Ashak Kree'ak Jaffa.

Le dieu descendit alors les marches qui lui permettaient de descendre son trône et sortit de sa « cachette » pour observer son garde suprême qui désignait une femme qui venait d'être mis à genoux par les deux jaffa. Le garde se mit alors à lui chuchoter les informations à l'oreille, à la suite de quoi, Apollon fit briller ses yeux et s'exprimer dans sa voix goa'uld :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Qui es tu ? Que vient tu faire ici ?

Apollon attendit la réponse de la femme ici présente, il ne put s'empêcher de remarquer sa beauté, elle serait digne d'être implanté par un goa'uld, une menace qui pourrait lui servir en cas d'interrogatoire plus intense.

Bientôt les deux gardes me poussèrent pour me forcer à me mettre à genoux. Ils n’hésitèrent pas à employer la force même si j’étais une femme. Enfin pour eux je n’étais qu’une intrus de plus mais je comptais bien essayer de retourner la situation à mon avantage. Levant mon regard vers le goa’uld qui s’approchait de moi, je ne pus m’empêcher de sourire en voyant ses yeux qui brillaient. Jamais je n’avais encore eu l’occasion de voir ça, mon « employeur » ayant préférer s’en tenir à un rôle plus humain si je pouvais dire ça … Il me posa quelques questions simples auxquelles je comptais répondre de manière aussi simple que lui.

Je m’appelle Arya et je suis l’une de vos nouvelles servantes. Je suis là pour servir mon dieu c'est-à-dire vous …

M’inclinant avec respect, je me retenais d’éclater de rire devant une telle comédie que je devais jouer. Mais mon expérience de chasseuse de prime me permettait de cacher mes sentiments. Relevant enfin la tête après avoir sortie ma phrase sur un ton des plus respectueux, j’attendais la suite de ces mots sachant pertinemment que le goa’uld ne tomberait pas dans ce piège. A moins d’être tombé sur un qui est bête comme ses pieds mais j’en doutais, ils étaient devenus tellement méfiant que même mon employeur avait hésité avant de me confier cette mission. Il avait d’abord fallut que je prouve que j’en étais capable à travers de petites épreuves que j’avais passé haut la main et qui m’avait même drôlement amusée.

Il semblerait que la corbeille de fruits, que j’ai préparé pour vous, ne soit pas au goût de vos gardes … J’ai pourtant sélectionné moi-même les plus beaux fruits ! Si vous le désirez, je pourrais retourner vous en chercher d’autres …

D’un air un peu insolent, je soutins le regard du goa’uld tout en tentant de me relever mais l’un des gardes me donna un coup de lance derrière les genoux, m’obligeant à rester à genoux en grimaçant légèrement sous le choc. Ce n’était pas très douloureux mais pas agréable non plus. Il avait de drôle de manière de traiter ses servantes et j’allais peut-être pouvoir m’en servir contre lui si j’arrivais à trouver seulement une personne qui hésitait sur le respect à donner à ce faux dieu.

Incroyable, pensez pouvoir mentir à un dieu. Car c'était sans doute là l'intention de cette « Arya » ou quelque soit son nom, après tout, quel serviteur digne de ce nom aurait oser sourire à la vue des yeux brillants d'un Goa'uld, car cela était rarement un bon présage pour ceux qui se tenait en face de lui. L'humaine répondit de la façon la plus humble possible mais la dernière partie de sa phrase semblait la trahir, depuis quand l'on parlait de la sorte à son dieu ? Surtout lorsque cela fait des siècles et des siècles que l'on sait qu'il est parmi nous.

L'humaine s'inclina alors avec le plus grand respect dont elle savait faire preuve, rien à voir avec les nombreuses servantes qui habitaient ce palais, mais cela aurait pu être acceptable pour une nouvelle arrivante. Elle semblait sûre d'elle, voir insolente et continuait dans ses justifications, une menteuse qui semblait avoir de l'expérience, mais Apollon doutait vraiment que son prima l'ait dérangé pour une fausse intrus et elle se mettait en erreur par ses expressions, sans doute non habituée aux usages de la cour et même si c'était une véritable servante, elle ne sortirait jamais de la pièce. C'était à elle de faire ce choix. Il continua donc dans sa voix goa'uld tandis que les jaffas venaient de remettre l'humaine à genoux alors qu'elle tentait de se relever :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Intéressant, même devant un dieu tu oses mentir ? Penses tu réellement que je ne vois pas ta supercherie, ta tentative est admirable, penser pouvoir duper un dieu.

Le goa'uld s'approcha d'elle lentement en l'observant attentivement puis d'une main lui releva le menton en sa direction puis lui caressant la joue il se retourna et s'éloigna avant de faire un nouveau demi tour, il réfléchissait, bien qu'il n'avait pas pratiqué la torture depuis longtemps, peut être devait t-il offrir une seconde chance, après c'était un dieu bon et généreux :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Je me répète donc. Qui es-tu, que viens-tu faire ici ? C'est la nation sholva qui t'envoi ? L'alliance luxienne ?

D'un geste il fit signe à une des servantes présentes de lui apporter un raisin qu'il glissa délicatement à l'intérieur de sa bouche avant de le croquer et de laisser tomber le pépin dans une coupole amenée par cette même servante puis il attendit la réponse de la femme qui osait lui tenir tête tout en joignant ses mains devant lui.

Je continuais à le fixer de mon regard sombre, essayant de savoir si ma duperie fonctionnait. D’après les dires du goa’uld, je dirais que non mais devant ses serviteurs il se devait de montrer qu’il savait ce qu’il faisait. Kerlan m’avait bien dit de ne pas leur faire confiance, il m’avait bien expliqué ce qu’était un goa’uld et je devais dire que j’étais limite dégoutée de savoir l’apparence véritable qu’ils avaient lorsqu’ils n’avaient pas d’hôte.

Continuant à jouer la comédie, je baissai la tête d’un air gêné. Prenant une attitude soumise et acceptant les mots de « mon dieu ». Je cherchais mes mots, faisans mon possible pour trouver les phrases adaptées à la situation mais je devais quand même avouer que j’étais plutôt novice en soumission et que mon côté rebelle avait le plus grand mal à rester caché.

Bientôt je sentis sa main empoignait mon menton, me forçant à relever les yeux pour le regarder. Je me doutais que je n’avais pas le regard qu’avait toutes les demoiselles travaillant à son service depuis de nombreuses années mais encore ça, je pouvais toujours arriver à l’expliquer d’une manière ou d’une autre. Il me caressa la joue, prenant le temps de m’admirer pendant de longues minutes. Sachant pertinemment qu’il savait que je n’étais pas l’une de ses « filles » je continuais à soutenir son regard, un léger sourire aux lèvres.

Il recommença à m’interroger, précisant un peu plus ses questions avec des peuples que je connaissais mais sans se douter la moindre du monde de qui m’envoyer. S’il était véritablement un dieu, il aurait du savoir pourquoi je venais … Je me retins limite d’éclater de rire et hésita entre me dévoiler ou jouer encore la comédie. On pouvait dire qu’il était généreux de me laisser une seconde chance mais j’étais curieuse de savoir comment il allait réagir si je lui tenais tête encore une fois …

Je vous ai déjà répondu … Je m’appelle Arya et je suis nouvelle. Voilà juste quelques jours que je suis arrivée et si je vous ai offensé, je m’en excuse mais jamais je n’avais servie un dieu jusqu’à aujourd’hui … Je viens d’une petite lune sans chappai et jamais je n’avais rencontré de dieu avant vous …

Que mon mensonge soit découvert ou pas, je m’en fichais bien maintenant parce que j’avais déjà trouvé des failles dans son armure. Sa générosité à ne pas faire souffrir ses serviteurs alors qu’en tant que dieu il devrait savoir immédiatement s’ils mentaient, sa désinvolture à ne pas sélectionner lui-même les personnes qui le servaient de près. J’aurais pu l’empoisonner sans problème au lieu de l’espionner mais ce n’était pas ma mission et j’avais voulu accélérer parce que je ne me sentais pas à ma place en tant que servante. Oui mais aller trop vite n’était pas toujours faisable, la preuve en était ma situation maintenant …

L'humaine changea alors radicalement de comportement, elle modéra son insolence sans toutefois la faire disparaître, intéressant, peut être cette nouvelle manœuvre aurait pu passer si elle aurait tabler son comportement là dessus depuis le début mais elle continuait de nier, mais elle prouvait une nouvelle fois son ignorance sur le monde qu'elle venait de découvrir. Une lune sans chaap'ai ? Delos n'a plus reçu de visite depuis la mort de Chronos et même de son vivant, la planète était oubliée par de nombreux goa'uld et Apollon n'en sortait plus. Il décida de lui faire une réponse polie afin de lui faire comprendre que ses arguments étaient erronés et que son entêtement causerait sa perte :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Intéressant, quel dommage que je n'ai plus amenés de fidèles sur Delos depuis des siècles. De même, Arya est loin d'être un nom grec, ta mission était vouée à l'échec.

Le récent retour d'Apollon, bien qu'encore discret était une occasion pour lui de sortir de son isolement, ou de son exil selon les points de vues et d'explorer de nouveaux les mondes de cette galaxie. Mais jamais il n'avait asservi une petite lune pour en amener des fidèles en direction de son monde capitale. Elle n'avait jamais rencontré de dieu, tant mieux pour elle après tout, surtout au vue de ses intentions et de son tempérament, une simple humaine... elle ce serait fait tué depuis longtemps chez les goa'uld à moins qu'elle ne soit pas une humaine banale. Apollon eut un petit sourire aux paroles de l'interrogée, elle persistait. Le Goa'Uld approcha de nouveau sa main, l'on aurait pu croire à une nouvelle caresse mais non, il plaça son gant au dessus de la tête d'Arya et commença à l'activer, non, il ne lançait pas une impulsion, il la torturait et lui faisait goûter la joie de goûter à la technologie Goa'Uld. Au bout d'une dizaine de seconde, il mit fin à son calvaire et l'observa de nouveau en faisant briller ses yeux :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Non, pas une luxienne, tu aurais déjà trahi les tiens pour la vie. Les sholvas ne font guère confiance aux humains et ils n'ont sans doute pas encore entendu parler de mon retour. Qui t'envoies m'espionner ? Parle et peut être, j'envisagerais de te laisser vivre.

Le goa'uld mis de nouveau son gant au dessus d'elle et l'activa une nouvelle fois, prolongeant ainsi le calvaire d'une dizaine de secondes supplémentaires, elle finirait bien par parler de toute façon, son gant n'était pas la seule façon pour torturer et arracher des informations en déliant les langues des torturés. Il observa l'autre servante, celle qui avait permis à ses gardes de déceler la trahison, après tout elle était aussi fautive, peut être qu'en menaçant de la mettre à mort, il pourrait faire parler l'humaine. Tant de façons de la faire parler qui se bousculer dans la tête du vieux seigneur qui retrouvait goût à la torture...

Mon sourire disparut aux mots du goa’uld. Se pouvait-il que j’ai manqué un cours important sur les répartitions des mondes goa’uld ? Si tel était le cas, mon « employeur » savait qu’il m’envoyait dans un piège … Mais peut-être avait-il fait exprès … il fallait dire que j’avais rencontré ce goa’uld de façon incongrue puisque j’avais blessée une demi-douzaine de ses gardes en voulant m’échapper d’un temple où je lui avais « emprunté » quelques fournitures dont j’avais besoin pour mon vaisseau. Le résultat avait été cette mission parce qu’il avait été impressionné par mes capacités. Maintenant je commençais à me dire que j’avais été dupée et que mon arrogance avait été trop grande pour voir le piège.

Le regardant s’approcher à nouveau de moi, je le vis lever sa main gantée. J’avais entendu parler de cette technologie mais n’avait guère eu l’occasion d’en voir de près. Je savais juste qu’elle provoquait des décharges électrique de plus ou moins grosse intensité selon les désirs du goa’uld. Je poussai un cri de douleur dès qu’il l’enclencha. Le mal de crâne était violent et je sentais que ma tête allait explosée. Quelques humains m’avaient vaguement parlé de leur douleur mais aucun n’était comme moi. En tant qu’ancienne uronne n’ayant pas fait l’avérium, mon cerveau était en grande partie composé de nanocites qui n’appréciaient guère d’être malmener ainsi. Je sentais déjà que d’autres problèmes plus graves allaient m’arriver s’il utilisait trop ce gant. Jamais je ne pourrais répondre à ses questions et je finirais de la façon dont je n’avais voulu finir sur Orban.

J’avais eu l’impression que la douleur durait une éternité et alors qu’il venait de l’arrêter pour s’adresser à moi, je repris difficilement mon souffle tout en essayant de me concentrer sur ses paroles. C’était beau de tenir tête à quelqu’un mais avec une telle technologie à son service, je ne pouvais pas continuer sous peine d’y laisser ma vie. Ouvrant la bouche pour répondre à ses questions, ce ne fut qu’un cri de douleur intense qui passa à travers mes lèvres alors qu’il venait d’activer à nouveau le gant. Peu de personne devaient réagir avec autant de violence au gant à moins qu’il n’en augmente l’intensité assez fort mais là je me doutais bien qu’il avait commencé faible pour avoir des arguments en réserve.

Cette fois je m’écroulai au sol quand il arrêta le gant. Serrant les dents, j’avais le plus grand mal à me concentrer, les nanocites étant encore tous affolés de cette décharge électrique. Fermant les yeux un instant, je finis par me reprendre et me remettre correctement à genoux, levant les yeux vers le goa’uld en essayant de cacher le tremblement qui avait envahi mon corps encore traversé de champs électrique.

S’il … s’il vous plait … Ne recommencez pas je vous en prie … Je vous dirais tout ce que vous voudrez mais par pitié n’utilisez plus le gant. Je … je ne voudrais pas mourir de suite …

Serrant les poings, je suivis son regard vers l’autre servante et compris en un instant ses intensions. Bien évidement qu’ainsi il aurait réussi à me faire parler mais ce qu’il ne savait pas encore c’était qu’il n’avait pas à faire à une simple humaine et qu’il avait d’autres arguments encore plus valables pour me soumettre.

Je … je m’appelle Tessa Rõry. Je suis chasseuse de primes. J’ai été recruté par le goa’uld Rakshaka afin d’étudier l’état de soumission de vos peuples …

De nouveau je me permettais de le fixer droit dans les yeux. S’il décidait de réutiliser son gant malgré ma remarque, je n’étais pas sûr de ce qu’il m’arriverait. Deux décharges en peu de temps, il me fallait du temps pour récupérer mais une de plus … Peut-être que je succomberais au coma ou peut-être que je résisterais, je n’en avais aucune idée mais je n’avais pas vraiment envie d’entrer dans les détails de ce que j’étais avec le monde qui était dans la pièce. S’il voulait en savoir plus, je ne le ferais qu’en privé mais ça, ça serait à voir plus tard …

Un cri de douleur s'échappa de la gorge de l'humaine dès que la torture commença, l'insolence et l'arrogance qu'elle laissait voir au cours des dernières minutes avaient rapidement disparus, désormais c'était de la douleur qu'Apollon voyait sur son visage, une douleur qu'il reconnaîtrait entre mille, cela faisait des millénaires qu'il foulait le sol des mondes de cette galaxie et en autant de temps, il avait eut plus d'une fois l'occasion de torturer de pauvres humains insignifiants. Le plaisir d'effectuer une telle torture n'avait pas disparu depuis tout ce temps. Et alors que la première partie était terminée et que l'humaine reprenant ses esprits, Apollon ne la laissa pas parler, il fallait bien lui faire comprendre qui était le plus puissant dans la pièce et qui dominer la situation. Augmentant l'intensité du gant, il l'observa souffrir de nouveau, plus encore que la dernière et ne put s'empêcher de sourire à la vue d'une telle scène.

Les gardes maintenaient l'humaine en position mais l'on voyait très clairement qu'elle ce serait écroulé si elle aurait pu. Elle leva alors ses yeux en direction du goa'uld, relevant difficilement la tête afin de pouvoir répondre à ses questions tout en tremblant, preuve que le gant était encore efficace après tout ce temps. Les défis de l'humaine furent remplacés par ses supplications, ces humains, si fragile, ayant toujours peur de mourir, même s'il l'aurait tué sous la torture, il l'aurait ressuscité afin de poursuivre son calvaire. Le dieu ne put cacher son étonnement lorsque ce qu'Arya, qui se prénommait en réalité Tessa Rõry lui annonça qu'elle avait été recrutée par un dénommé Rakshaka, Apollon connaissait ce nom, oui, il s'en souvenait, un de ces anciens vassaux, un goa'uld mineur parmi tant d'autres qui c'était servi de la culture maya pour asseoir son pouvoir, ainsi donc désormais il avait récupéré la planète qu'Apollon lui avait confié, ou peut être pas ? Il lui fallait plus d'informations :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Rakshaka, le shol'va. Ainsi donc un de mes anciens vassaux cherche à empêcher son maître de revenir dans cette galaxie en proie aux troubles. Dit moi, chasseuse de prime ? Quel est l'étendue de ses possessions ?

De sa main libre, il tapota sur son gant afin de montrer à l'humaine qu'il n'hésiterait pas à recommencer, voyant qu'elle semblait encore relativement faible, Apollon fit signe à la servante toujours présente d'apporter un verre d'eau à l'humaine, il l'observa faire puis lorsque l'humaine put commencer à boire l'eau, il continua :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Je suis un dieu bon et généreux. Tu as répondu à mes questions, tu peux donc boire un peu de cette eau afin de reprendre en force.

Le goa'uld fit signe à la Shae de lui faire boire un peu d'eau, juste quelques gorgées puis d'un nouveau signe, il l'ordonna d'écarter le verre et de rester à disposition. Il avait tout de même l'impression que son gant avait été plus efficace que prévu, il se demandait bien ce que cela signifiait, elle n'avait pas l'air d'être un androide, ou peut être que ci ? M'enfin, cela resterait à définir dans les minutes à venir, peut être qu'en lui coupant un bras, il serait fixé. Après tout, ce n'est qu'un bras ?

Le goa’uld semblait prendre plaisir à me voir souffrir ainsi. Je serrais les dents pour ne pas laisser trop voir comme je souffrais mais mon mal de crâne était atroce. Jamais, en plus de vingt ans d’existence, je n’avais autant souffert qu’aujourd’hui. Malgré l’enseignement de Kerlan, je n’avais pas été préparé à autant de violence, l’homme me protégeant limite trop pour que je puisse faire mes armes. J’avais des connaissances sur le métier et en même temps je n’étais qu’une novice avec une envie grandissante de me débrouiller par moi-même alors que je savais parfaitement que j’avais encore beaucoup à apprendre.

Les gardes me maintenaient à genoux, m’empêchant certes de me relever mais m’empêchant aussi de m’écrouler sur le sol. Ce n’était pas forcément agréable mais ils s’en fichaient royalement, obéissant à leur dieu d’une façon si dévouée que je savais ma mission était d’avance un fiasco. En ce moment je n’avais guère de chance dans mes missions et parfois je me demandais si je ne devrais pas trouver un métier plus simple et plus posé pour plus de tranquillité. Mais cinq minutes après, je changeais d’avis en me disant que jamais je n’arriverais à rester immobile sur une planète dans une petite vie calme et digne des jeunes filles que je croisais souvent dans les villages visités.

L’homme s’adressa de nouveau à moi, me posant de nouvelles questions tout en me narguant avec son gant. Il avait bien compris la grande souffrance que j’endurais quand il l’utilisait mais il ne cherchait pas à savoir pourquoi, se fichant surement de l’état dans lequel je finirais. On m’avait raconté que les goa’uld prenaient un malin plaisir à utiliser les sarcophages pour ressusciter leurs prisonniers et ainsi les torturer autant qu’ils le désiraient et surement que ce dernier devait penser la même chose …

Sur un signe d’Apollon, la jeune Shaé s’approcha de moi avec un verre à la main. Lui lançant un regard sombre, je ne pus décrypter son attitude, ne sachant pas si elle était consciente qu’en me dénonçant elle aurait elle-même pu souffrir autant que moi si l’envie prenait à son dieu de la punir pour avoir faillit être berné. Buvant quelques gorgées d’eau, je ne pus m’empêcher de sourire malgré la souffrance. Lui un dieu bon et généreux ? Nous n’avions pas les mêmes notions de bonté mais soit, j’étais humaine et lui … un parasite …

Rakshaka possède deux planètes et quelques vaisseaux. Trois Ha’tak, sept Al’kesh, douze tel’tak et une centaine de planeurs de la mort. Je dirais que son armée compte … environ cinq milles Jaffas mais c’est une estimation à vue d’œil …

J’hésitais à le fixer à nouveau, ne voulant pas qu’il prenne ça comme une attaque. Pas qu’il me fasse vraiment peur mais son gant était trop violent pour la technologie qui était intégrée à mon cerveau. Rien qu’avec les deux premières impulsions, j’étais quasi sûre d’avoir perdu quelques nanites. Oh ce n’était pas grand-chose mais à long termes, même son sarcophage ne pourrait pas me redonner assez de mémoire pour que je lui réponde donc je préférais lâcher immédiatement ce qu’il désirait en espérant qu’il serait assez clément pour ne pas me tuer. Après fuir d’ici … Ca c’était une autre histoire …

Enfin, après une petite torture anodine, elle lâcha des informations intéressantes, encore savoir que c'était Rakshaka qui l'envoyait était intéressant mais pas autant que la taille de l'empire de l'ancien vassal, ni celle de sa « glorieuse flotte ». Moins grande que ce qu'avait pu rassembler Apollon au cours des derniers siècles et lui n'avait qu'une planète à disposition, mais bon, peut être qu'elle mentait ? Ou alors peut être simplement qu'elle n'avait pas tout vu, le dieu soleil ne préférait pas prendre de risques inconsidérées. Certes il n'hésiterait pas à sacrifier des jaffas ou des vaisseaux afin de pouvoir prendre les territoires de Rakshaka, mais de là à envoyer toute sa flotte au suicide, jamais. Il avait mis trop de temps à bâtir ses nouveaux vaisseaux mère et à rassembler suffisamment de forces pour tenter de faire un retour potable.

La question de l'employeur et de sa position était réglé, Rakshaka souhaitait étendre son domaine pour subjuguer son ancien maître et il avait osé envoyé un de ses espions parmi ses propres serviteurs afin d'obtenir des informations et qui sait, peut être même l'assassiner ? Il payerait cher sa trahison et Apollon avait déjà sa petite idée, mais avant il souhaitait en savoir plus sur son invitée. Sa sensibilité aux décharges du gant étaient intrigantes, trop même. Observant un des deux jaffas, il lui fit un signe de tête en montrant son couteau et avant même que Tessa ait eut le temps de voir ce qui lui arrivait, peut être pensait t-elle qu'elle allait être exécuté mais la réalité fut tout autre. L'homme se contenta d'une entaille allant environ de son oreille droite à son menton, le résultat fut que du sang, en quantité suffisante s'en écoula et coulant le long de sa joue, finissait son périple sur le sol en marbre du palais. Le dieu haussa un sourcil, intéressant, ce n'était donc pas une androïde ou quoi que ce soit de robotique, il décida donc de mettre à jour ses questions :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Dit moi, Tessa Rõry, qu'est ce que tu es ? Il est rare qu'un humain, aussi fragile soit t-il ressente de tels effets à l'utilisation de mon pouvoir, surtout avec une intensité aussi faible. Et je doute qu'une « chasseuse de prime » soit fragile ?

De la même main qu'auparavant, il releva le menton de l'humaine et lui écarta les cheveux de ses yeux pour bien la regarder, il y avait un mystère là dedans qu'Apollon semblait déterminer à éclaircir. Afin d’ôter toute hésitation à sa prisonnière, il montra Shae, ou plus précisément, le verre d'eau puis leva légèrement sa main gantée avant de la rabaisser à peine une seconde plus tard. Il argumenta ses gestes :

[Apollon, Dieu des arts et de la musique, du soleil, de la guérison et de la purification] Parle et tu boiras, résiste et tu périras.

Le tout en rime, restait à voir ce qu'elle choisirait ? La vérité ou la torture ?