Ignorant le quotidien de son fils, Sean n'avait absolument pas mesuré la situation dans laquelle il se trouvait. Le côté impérieux lui avait totalement échappé en tous cas. L'homme s'en voulut un instant, mais la façon dont Rodney répliqua ne pouvait lui plaire.
Il le montra du doigt d'un air ménaçant.
- Meredith, je t'interdis de prendre ce ton avec moi!

Du coup, il éluda pour l'instant le sujet de sa possible mort imminente, et ne se priva pas de monter lui aussi sur ses grands chevaux. Mauvais caractère, oui parfaitement, il ne fallait pas se demander d'où cela venait!
- En attendant, si tu n'étais pas ici, tu ne serais précisément pas en cellule d'isolement de la sorte, je te signale!

Pour le coup, il n'avait pas tord. Rodney ne serait pas menacé comme ça s'il était resté dans un labo quelconque sur terre.

La réplique du scientifique qui suivit le blessa, aussi sûrement que s'il avait l'avait heurté physiquement. L'homme fit de son mieux pour le cacher, il n'aimait pas montrer ses faiblesses.
- Fils, jamais je ne t'ai considéré "débile" comme tu dis. Avoue qu'il était plutôt difficile de te suivre dans ta jeunesse. Et encore, c'était un euphémisme ! Mais s'il a souvent été impossible de te comprendre, jamais ta mère et moi ne t'avons considéré comme mentalement diminué. Bien au contraire!

Il aurait du mal à l'avouer, mais c'est plutôt lui qui se sentait diminué face aux capacités intellectuelles de ses enfants. Leur soucis en temps que parents, car sa femme ressentait exactement la même chose, ils se l'étaient confié mutuellement, avait plutôt été d'arriver à suivre Rodney et sa sœur.

L'incompréhension entre les deux générations les avaient inexorablement séparés. Même si Sean se sentait plus proche de sa fille tout de même. Au fil du temps, Rodney et lui était devenu de parfaits étrangers. Si tant est qu'ils aient été proches un jour...

HRP:

Pas vraiment conscient de ce que cela pouvait potentiellement impliquer quand Rodney parlait de travailler dans un labo standard et de se faire dépouiller de ses découvertes, Sean ne fit pas de commentaire, mais la façon dont il leva les yeux au ciel devait être toute aussi éloquente. Pauvre petit Rodney persécuté !

Son fils -comme bien des fois- fit preuve d'une immodestie envers sa petite personne. Il avait des qualités, certes, mais la modestie n'était pas la première, loin s'en fallait ! Cela avait toujours eu le don d'irriter le père, et une nouvelle fois le fils fit mouche.
Mais Rodney n'en eut visiblement pas conscience puisqu'il se permit une digression qui outre ne lui ressemblait guère, mais n'était pas non plus très respectueuse aux oreilles de Sean.
L'homme ouvrit la bouche pour répliquer mais s'interrompit. Peu importe la raison de sa présence en ces lieux, il n'était pas là pour subir son fils. Là, c'était bien mal le connaître. Il le regarda d'un œil plutôt noir, avant de secouer la tête un rien dépité.

Il prit un minimum sur lui, et après quelques secondes, il le questionna d'un air qu'assurément Rodney devait lui connaître depuis fort longtemps.
-  Fils, je ne sais pas pour qui tu me prends, mais n'oublie jamais que tu me dois le respect ! Ok ? .

C'était certes occulter les ennuis de sa progéniture, mais la force de l'habitude était revenu avec le naturel habituel.

Sean regarda autour d'eux.
-  Puisque tu es si brillant pourquoi ne cherches-tu pas une solution ?

Il se retint de rajouter « … toujours à compter sur les autres quand la situation s'envenime ! ».

Pris de sensations qu’il connaissait que trop face à son garçon, Sean sentit la colère monter en lui en le voyant lever les yeux au ciel. Combien de fois avaient-ils vécu ce genre de situations tous les deux? Inestimable ! Mais rien à redire, le père n’avait jamais pu s’y faire.
Toutefois il s’abstint de répliquer d’autant que son fils enchaîna dans une réplique cynique qui n’annonçait rien de bon.

L’homme marmonna plus pour lui-même mais de façon audible pour autant.
- L’inquiétude est pourtant une constante quand quelque chose te concerne, mon enfant.

Mais Sean savait aussi que quoiqu’il puisse dire, il ne rattraperait jamais en quelques minutes le fossé qui les séparait tous les deux depuis des ann… depuis toujours. Et surtout si la situation dans laquelle se trouvait Rodney était si tendue. A tout bien y réfléchir, il doutait que ce soit possible un jour, d’autant plus avec la route que son fils avait choisi.

Son cadet précisa ensuite que se sortir de la mauvaise passe dans laquelle il était ne relevait pas de sa spécialité. Cela l’étonna quand même en partie, il le croyait sans doute plus intelligent qu’il ne l’était visiblement. Il aurait presque été déçu.

Sean regarda son fils contacter une jeune femme, qui –en déduit-il- devait être le médecin ou quelqu’un d’approchant. A l’évocation de sa peudo présence, l’homme croisa les bras sur sa poitrine, haussant un sourcil un rien contrit.

Quand Rodney lui lança un nouveau regard, Sean ne peut s’empêcher de contrer.
- Meredith, si je t’ennuie, dis-le ouvertement, ça changera !

Pour le coup, il était déçu, déçu mais surtout vexé !

Jennifer grommelait et cela ne lui ressemblait pas. Elle passa les mains sur son front et tira ses cheveux en arrière en fermant les yeux pour se concentrer.

Rien. Il n'y avait rien. Ni dans les documents, ni dans les analyses de Rodney, mais alors pourquoi la cité l'avait mis en quarantaine ?
Peut être qu'il avait été exposé et que finalement il n'avait rien attrapé... Elle avait tenu a vérifier les résultat minutieusement avant d'aller annoncer la nouvelle à son ami.

-"Je dois me rendre à l'évidence c'est...."

Un sourire éclaira sa frimousse.

-"Par.fait. Bien allons annoncer ça à Rodney."

Elle s’avança vers le labo, mais pas arrivé devant la porte que Rodney la contactait.

-" Oui et tu va pas le croire !"

Elle fut interrompu par le canadien et resta sans voix.

-"Q... quoi ? Attends..."

Jennifer fit les derniers pas qui la séparait du laboratoire, ouvrit la porte et entra sans combinaison. Elle regarda Rodney puis vérifia la pièce vide d'un regard avant de revenir vers Rodney.
Pour couper court aux protestations, elle leva une main devant elle.

-"Rodney ? Tu n'a rien.
Les examens sont normaux.. même plus d’ailleurs que normalement avec toi je crois dire...
Mais tu n'est as contagieux et je ne trouve aucun trace de quelques maladies ou autres... Tes analyses sont parfaites."

Elle lui sourit doucement et d'un air paisible avant de poser une main sur son bras.

-"Rodney..."

Jennifer réfléchit à ses mots pour ne pas le vexer ou le braquer.

-"Écoute, on sait tout les deux que tu es de.. constitution fragile … et là, je crois que tu t'es mis en tête que tu allait tomber malade, que tu allait avoir des hallucinations... et c'est tout.
Il n'y a rien, et maintenant je crois que tu devrais juste te détendre....
Après, si tu tiens réellement a rester enfermé ici, je peux prétexter un temps de quarantaine, mais honnêtement ? C'est inutile.
Allez... "

Elle sortit de la pièce et lui fit signe de la suivre. Voyant qu'il faisait sa mauvaises tête, Jennifer leva les yeux aux ciels exaspérée puis eut une idée.

-"Je connais une doctoresse blonde qui meurt de faim.."

Elle riva son regard dans le sien et lui sourit amusée en attendant qu'il réagisse.
-"Allez et cette fois, c'est moi qui invite!
Par contre pour le verre c'est a votre initiative "Rodney". "

Sans attendre elle lui tourna le dos et avança lentement vers la sortit en se pinçant les lèvres pour ne pas sourire. Quand elle eut réussit a se contrôler, elle se retourna vers lui et haussa les sourcils.

-"On y va ? J'ai déjà fait mon rapport a Everett."

Jennifer était resté calme et souriante quand elle avait parlé a Rodney et quand elle l'avait écouté. Elle voulait être le plus réconfortante possible, sachant que vu qu'il s'agissait encore d'une cris d'hypocondrie, ce ne serait pas facile pour l'orgueilleux docteur qu'était Rodney. Quelques fois, elle s'amusait de voir qu'en même temps que cet homme orgueilleux et fier, il était aussi un petit garçon qui avait peur d'être laissé de coté.

Concernant une thérapie, Jennifer n'aurait pas été contre, mais peut être pas pour les même raisons. Elle n'était pas psychologue, mais elle se disait que s'il avait plus confiance en lui et s'il prêtait moins oreille à ce qu'on pensait de lui, il serait moins désagréable envers certains et sûrement moins malade. Mais elle doutait que Rodney, avec le caractère qui était le sien soit du genre a faire cela. Jennifer se contenta de lui sourire sincèrement, par ce que même s'il ne suivait pas de thérapie ou autre, elle, elle avait l'impression qu'il était mieux depuis quelque temps : il était moins pénible à l'infirmerie, ils parlaient et se taquinait, en clair, elle trouvait qu'il s'épanouissait. Peut être que juste le temps l'aiderait. Le temps, une nouvelle galaxie et l'amitié de ses proches.

Elle sourit malicieusement sachant qu'elle le prenait par les sentiments. Après tout, manger c'était le péché mignon de Rodney. Des fois, elle se demandait s'il mangeait n'importe quoi, il s'il aimait la bonne nourriture et savait cuisiner, cela surtout quand elle le voyait dévorer les plateaux repas de l'infirmerie.

-"Je n'ai jamais été fan des chapeau mexicain."

Elle lui fit un clin d’œil pour lui signifier qu'elle le taquinait. Mais le style mexicain c'était pas tellement pour elle, elle préférait les choses plus simple.
La question de Rodney la prit de court et elle le regarda un instant gênée en rougissant légèrement.

-" Euh.. je..."

Jennifer se passa une main dans les cheveux.

-"Je pensais t'inviter à manger au réfectoire. Désolé, mais je n'ai rien dans ma chambre pour préparer à manger, et je ne suis pas une grande cuisinière, d'un coté tu ne perd rien au change et..."

Un groupe arriva et Jennifer s'écarta pour les laissé passer et reprit son calme.
Quand elle avait dit qu'elle l'invitait a dîner, elle avait dit ça en plaisantant pour lui dire de l'accompagner à la cafétéria et non qu'elle allait lui faire un repas pour de vrai. Elle rougit en pensant a un repas en tête a tête, un repas qu'elle aurait cuisiner... Cela aurait été dramatique. Elle était a peine capable de faire cuire des pâtes convenablement...
Rodney la sortit de sa rêverie en recommençant a parler de ce qui lui était arrivé. Elle posa sa main sur son bras d'un air apaisant en regardant autour d'eux.

-"Rodney, je ne suis pas sure que ce soit le bon endroit pour parler de ça. Allez viens."

Ils arrivèrent a l'infirmerie et Jennifer fit un signe a Rodney, qu'il reste là. Elle se dirigea vers le commis qui s'occupait de lui livrer régulièrement à l'infirmerie. Après quelques échanges et sourires, elle le suivit dans une pièce adjacente. Elle en ressortit quelques minutes plus tard avec un panier dans les mains et le remercia avant de filer retrouver Rodney.
Elle arriva devant lui, s’arrêta en souriant un peu embarrassé et lui montra la sortie de la tête, avant de reprendre la marche.

-"Tu viens ?"

Cinq minutes plus tard, Jennifer invitait Rodney à entrer dans ses quartiers. Elle fit rapidement un tour de la pièce principale du regard pour vérifier mais tout était bien rangé. Elle tendit le sac a Rodney.

-" Tu veux bien amener ça sur le balcon ? Je vais chercher des assiettes, des verres et des couverts."

Laissant Rodney se débrouiller pour ouvrir la baie vitrée et aller sur le balcon, Jennifer alla farfouiller pour trouver le nécessaire pour manger un bout. Elle sourit en se disant que Rodney serait sûrement surprit de voir le contenu du sac, puisqu'elle s'était arrangé pour avoir autre chose que des sandwichs. De quoi réconforter le canadien, le détendre elle espérait aussi et avoir un cadre plus détendu pour parler de ce qui s'était passé aussi.