Sam hésitait encore sur la marche à suivre, et les paroles de Filippo n'arrangèrent guère son choix cornélien.
Lorsque l'homme qui avait remarqué le petit groupe sembla ameuter ses collègues, la militaire sut effectivement que l'option 2 était sans doute la plus judicieuse à présent.
- Croyez bien Lieutenant qu'à l'heure qu'il ait, bien malin celui qui sait comment tout ça va finir!

Non, parce que inutile de dire que les forces en présence avait une légère disparité d'armement. Certes en face ils étaient plus nombreux, mais face à leurs fusils mitrailleurs. C'était... comment dire? Légèrement disproportionné!

Et de fait à présent, d'autant qu'en face ils parlaient une langue qu'à priori aucun des trois connaissait, Sam n'eut plus d'autre choix que d'ordonner un regroupement.
- Il faut essayer de calmer les choses. Repli stratégique, on rejoint les autres.

La jeune femme tenta encore un sourire qui se voulait amicale, histoire de ne pas envenimer les choses, et commença à reculer vers les archéologues, restant bien entendu aux aguets, mais pour autant essayant de ne pas paraître trop sur la défensive.
La militaire empoigna calmement sa radio.
- Daniel, ça semble se corser de notre côté, on revient vers vous.

Pourquoi fallait-il qu'ils se mettent tout le temps dans de sales draps? Une fois, juste une fois, ne pourraient-ils pas tomber sur une planète amicale et intéressante, sans que cela ne tourne pas immanquablement au vinaigre!?!

La situation commençait justement à nous échapper. Il fallait réagir au plus vite mais, je ne pouvais rien faire sans avoir reçu d'ordre de la part de mon supérieur. Samantha Carter décida de prendre contact avec l'autre équipe pour savoir si il était possible de les rejoindre. Heureusement, le Dr. Jackson répondit par la positive car j'étais près à lancer des coups de semonce pour faire peur aux villageois qui arrivaient droit devant nous. Il faut dire que plus le temps passait, plus on arrivait avoir leur expression faciale et je peux vous dire qu'ils n'avaient pas l'aire commode ....
Le lieutenant-colonelle prit alors la décision de se replier. Je pense que c'était la meilleurs idée de la journée.

Lieutenant-Colonelle je penses qu'il vaudrait mieux courrir parce qu'ils arrivent à toute allure. Je reste en arrière pour couvrir notre replie. J'espère qu'une fois arrivé au point de ralliement nous pourrons discuter avec ces gens qui m'ont pas l'air très pacifique.

Le son émis par la radio de Daniel ne manqua pas d’effrayer le forgeron qui empoigna vigoureusement son marteau, cherchant d’où pouvait venir la voix. Il était inquiet et légèrement paniqué.

« Cé a labhraíonn ?! » (Qui parle ?! )

Le reste de l’équipe ne tarda pas à rejoindre Daniel et Cerise, au pas de course. Cette nouvelle arrivée n’est pas du tout du goût du forgeron qui semble prendre cela pour une agression. Il se met à proférer des mises en gardes dans sa langue en vôtre encontre tout en mettant bien en avant sa masse. Cependant, l’homme semble beaucoup plus inquiet que cherchant véritablement à en découdre. Ces paroles fortes tiennent plus de la tentative d’intimidation…

Le groupe de villageois armés ne tarde pas à vous rattraper tous et à vous mettre en joug avec leurs arcs et leurs flèches, en se positionnant de manière optimale. L’un des chasseurs et le forgeron échangent quelques mots lui demandant si tout va bien et s’il sait qui sont les étrangers… Le même chasseur fini par s’adresser à Daniel, le forgeron lui ayant indiqué qu’il parlait leur langue.

« Tá tú aon rud a dhéanamh anseo , deamhain ! Fág dúinn i síocháin agus Téigh! » (Vous n'avez rien à faire ici, démons ! Laissez-nous en paix et partez !)

Cerise écouta Daniel et regarda le forgeron et son fils.

-"Dia duit. Vous parlez notre langue ? "

Après tout, Cerise savait que de nombreux peuples étaient polyglottes : c'était nécessaires si on faisaient du commerce par la porte des étoiles, mais pour ici, elle ne savait pas. Heureusement que Daniel était là ! Un peuple de style amérindien, asiatique voire slave elle aurait put s'en sortir mais là, elle ne comprenait rien de rien.
Cela ne l’empêcha pas de faire un grand sourire d'un air bienveillant avant de s'approcher du puits pour s’asseoir sur le bord de la margelle alors que Daniel disaient qu'ils n'étaient pas des êtres maléfique: autant montrer qu'on était inoffensif, et s'ils les prenaient pour des voyageurs fatigués, l'hospitalité parlerait sûrement !

Alors que le reste de l'équipe débarouillait,  Cerise leva les mains en signe d’apaisement alors que le forgeron levait son marteau. Bon ! Ça suffisait de menacer les gens ! Elle se leva calmement et vient doucement s'interposer. Pas courageusement non, d'un air neutre et gentil. Elle s'approcha les mains lever et les posa sur l'avant bras du forgeron et d'un geste doux, lui fit comprendre de baisser son arme. Son arme a elle ? Son sourire et son regard vert qui fixa intensément ceux du forgeron pour lui montrer qu'ils n'étaient en rien une menace.

-"Voila… c'est bien quand personne ne menace personne, de suite, on se sent mieux non ?"

Elle ne savait pas s'il comprenait ses mots ou pas, mais elle avait un ton apaisant en tout cas, puis, l'air de rien, elle lui indiqua d'un doigt le puits.

-" Pardon mais… je peux prendre de l'eau ?"

Elle mima un geste, d'elle vers le puits et boire, pour montrer aussi qu'on était humain.

D'un coup ce fut la panique. Cerise poussa un profond soupir énervée ! Allons bon ! Si tout le monde s'y mettait maintenant !
D'un air renfrogné elle regarda Daniel.

-" Dites moi qu'on est pas au menu de ce soir ..."

Cerise écouta Daniel traduire et leva les yeux au ciel d'un air légèrement exaspéré.

-"Je comprend pas pourquoi on tombe jamais sur une plage avec un bar par loin sérieux.
Daniel ? S'ils veulent qu'on les laisse tranquille, pas de soucis pour moi. Mais demande leurs s'il ont vu quelque chose de bizarre dernièrement… Par exemple notre drone.
Après je propose qu'on les dérange pas plus longtemps. Les flèches dans les fesses très peu pour moi."

Allez Daniel choux :3 On reprend, on continue et on finit seuls tous les deux

Cerise attendu que Daniel finisse de parler avec le peuple et ne fit que jeter des regards calme et gentil de-ci de-la.
Ils se firent escorter à la limite du village et Cerise sourit.

-"Ca j’ai compris. On n’est pas les bienvenus. Daniel ? Est-ce que tu penses qu’ils pourraient nous faire du mal ? Si on continue vers le drone ? "

Elle regarda les hommes repartir en mettant une main sur la hanche d’un air désabusé.

-"Ça serait limite vexant. Je veux bien qu’on ne doit pas faire peur, mais de là à être mis dehors et à être planté sans rien, sans surveillance ? Est-ce qu’on leur semble si insignifiant ?

Enfin… si ça nous permet d’aller voir le drone… C’est dommage. Il y avait beaucoup à étudier dans ce village, rien que sur la grande bâtisse centrale. Mais bon, je préfère rentrer en un seul morceau entier."

Puis, reviens la marche forcée. Ahhhh ! Il y avait au moins un truc de bien dans cette histoire, c’était les rangers. Au moins, Cerise n’avait pas mal aux pieds. Par ce que faire des miles avec des douleurs aux pieds non merci, après bonjour les ampoules et finis les talons aiguilles dont elle raffolait.

Arrivée au drone, Cerise soupira de soulagement avant de s’assoir sur le tronc d’un arbre renversé par le drone lors de sa chute. Elle reprit son souffle sans parler et bu quelques gorgée d’eau.

Elle attendit que Sam et Shawn firent leur rapport, après tout, elle n’était pas scientifique elle. En tout cas, a première vue, il n’y avait pas eu d’impact SUR la coque, pas de trace de tir dessus. Peut-être un dysfonctionnement interne. Cerise ne se gêna pas pour poser la question à voix haute.

-"Il est en piteux état… On va devoir le remorquer jusqu’à la porte ? Non parce que je veux bien « la pollution », « etc. etc. », mais… c’est loin quand même…

Il n’a pas l’air d’avoir subi de dégâts externe… enfin à ce qu’on peut voir si ? Il a peut-être déraillé ?"

HRP:

Face à des locaux de moins en moins bien disposés, un soupir un rien appuyé accueillit le conseil du lieutenant Silva. Si le terrain lui avait un peu manqué ces derniers temps, Sam devait bien avouer que ce n'était pas grâce à ce genre de rencontres, un rien... houleuses!

Sans courir pour autant et en restant vigilante, la militaire força grandement le pas pour rejoindre au plus vite le duo d'archéologues. Heureusement dans un sens, ils n'avaient pas réussi à aller bien loin.
Daniel leur adressa alors un commentaire bien senti.
- Promis, j'ai été polie! J'ai juste dis "Bonjour".

Le fait que visiblement leurs hôtes ne parlent pas leur langue n'avait évidemment pas arrangé les choses. Mais, enfin, elle avait souri quoi! Ca, logiquement, c'était un rictus universel non?! Quoi qu'en y réfléchissant, chez les Aschens... Bref!

Devant le côté agressif des villageois, le groupe de terriens se mit en arc de cercle dos à dos, dans une posture plutôt défensive. P90 contre arcs, c'était du vite vu, mais le surnombre en face ne jouait pas en la faveur des voyageurs.
La tentative de Cerise pour amadouer le forgeron ne semblait pas en tout cas avoir refréné les archers en face.

En d'autres circonstances, Sam aurait pu s'amuser de l'échange entre Daniel et Cerise. Vrai qu'une mission, bien tranquille, avec des gens amicaux ne lui aurait pas déplu. Euphémisme!

La militaire regarda tour à tour Shawn et Filippo, et d'un hochement de tête implicite leur indiqua de temporiser calmement le temps que Daniel essaye de nouer le dialogue. Dialogue qui s'avérait pour le moins ardu!
Sam avait même un peu peur que de parler de drone maintenant ne fasse qu'envenimer les choses entre les deux clans. Mais contre toute attente le leader des autochtones indiques aux terriens la direction de l'objet volant. Ceci étant, si les villageois se calmes un peu, ils escortent manu militari la petit troupe hors de chez eux sans leur laisser trop le choix.

En route vers le drone, Sam, le nez rivé à son appareil de mesures tout en marchant, se rend compte qu'elle en perd la trace. Pourtant il y avait quelques minutes, le signal était clair.
- Y a quelque chose qui cloche... restez sur vos gardes.

On était jamais trop prudent.

La fine équipe ayant gardé le cap, ils tombèrent comme prévu sur l'engin de reconnaissance, en apparence plutôt en bon état.
- Aucune signature sur mon appareil. Et vous Shawn?! Mais visiblement il en était de même pour son collègue à la mine qu'il faisait. Il doit y avoir une sorte de champ magnétique qui...

Tout en parlant, Sam s'était approché du drone mais elle sentit sa tablette commencer à chauffer très fort. Incrédule, elle regarda ses collègues en se demandant si elle rêvait. Mais comme de bien entendu, ils ne pouvaient pas comprendre.
L'engin atteint rapidement une telle température que dans un geste presque réflexe la scientifique s'en délesta prestement.
- Bon sang, c'est bouillant! Regardant à nouveau ses amis, puis le drone, elle s'en approcha, et chercha à l'ouvrir. A mon avis, lui aussi a fondu. Il y a quelque chose dans le coin qui envoie des impulsions électromagnétiques type induction.

Ce n'était pas des micro-ondes sans quoi le carburant du drone l'aurait pulvérisé, hors il était quasi-intacte, mis à part le choc de atterrissage.

Pour l'heure le problème n'était pas de savoir s'il fallait ramener le drone, mais quelle technologie avait causé ces dégâts, car assurément les villageois qu'ils venaient de quitter étaient à des années-lumière de pouvoir créer ce genre de technologie!