Les mains de Taténen s’affairaient avec minutie et délicatesse à placer les cristaux qui se trouvaient de part et d’autre de lui. La tâche n’était pas compliquée, du moins pour un goa’uld comme lui, et consistait à placer les cristaux dans un ordre précis, au bon emplacement afin de configurer de la bonne manière le système de contrôle de la salle du trône.

Plusieurs dalles de la plate-forme accueillant l’imposant siège doré étaient ouvertes, permettant ainsi à Taténen d’accéder aux différentes parties du système. Il allait et venait ajustant, démontant, modifiant à mesure que son esprit travaillait, n’hésitant pas parfois à se mettre dans des postures pour le moins saugrenus. Mais il s’en moquait, même si une dizaine de ses sujets s’attelaient à peaufiner les décorations de la salle du trône.

Après avoir placé un dernier cristal, le goa’uld se remit debout et se dirigea vers son trône. Gravissant les quatre marches, il s’installa sur l’assise massive et rembourrée. Sur le grand accoudoir droit se trouvaient plusieurs touches, frappées chacune d’un symbole goa’uld, incrustées et à demi-cachées. Taténen pressa deux touches…. Il ne se passa rien de spécial. Visiblement contrarié, Taténen retourna vérifier les branchements qu’il avait effectués précédemment. Tout était en ordre et pourtant rien ne se passait. Le problème devait se trouver ailleurs. Retournant vers l’assise du trône, Taténen ouvrit un panneau latéral situé sur la face avant. Il identifia le problème de suite en constatant qu’une des fibres optiques était déconnectée.  Une fois remise en place, Taténen recommença la manœuvre échouée précédemment.

Cette fois-ci, six petites trappes situées sur la plate-forme s’ouvrirent et laissèrent s’échapper chacune un cylindre d’un mètre de haut. Les cylindres allaient par deux, se reliant aussitôt par un faisceau orangé à chaque extrémité, formant ainsi comme trois écrans au total, disposé en arc de cercle. Chaque écran commença alors à afficher une image, à la manière de l’eau tombant d’une cascade. Le système de surveillance était à présent opérationnel. Pianotant sur différentes touches, Taténen faisait s’afficher les images retransmises par les caméras de surveillances qu’il avait fait installer à différents endroits de son palais, de la cité ainsi qu’aux abords du Chappa’ai et de sa pyramide.

En vérité, ceci n’était qu’un aspect du système que le scientifique avait mis en place sur son trône. Le système pouvait également afficher des données tactiques, comme un radar, ou encore commander le programme gérant les anneaux de transports de la cité, fonctionnant en un circuit fermé. Il vérifia aussi que les anneaux de transport situé juste en bas des marches du trône fonctionnaient également. Il fit ainsi pour plusieurs autres fonctionnalités.

Laissant son regard allez ici et là, observant le travail de ses ouvriers, Taténen s’arrêta sur un jeune homme qui visiblement avait quelques difficultés à assembler deux cordons pourpres servant d’attache à une grande tenture. Le problème étant que le garçon ne devait pas avoir assez de force pour tendre suffisamment les cordons. Il n’y avait personne d’autre que lui aux alentours. Se levant de son trône, Taténen soupira un instant et se dirigea vers son serviteur. Ne prévenant pas, Taténen se saisi des deux cordons et les lia sans difficulté. Néanmoins, Taténen lui montra une petite astuce permettant de palier à son manque de force. Une astuce qu’il allait être fort profitable au jeune homme afin d’installer les cinq autres tentures restantes.

Une fois cette petite pause effectuée, Taténen commença à remettre de l’ordre autour de son trône. Rassemblant ses outils et remettant en place les dalles qu’il avait enlevées. En quittant la salle du trôné, le goa’uld s’engouffra ensuite dans un des grands couloirs du palais, un de ceux qui venaient d’être achevés, et conduisant à l’escalier donnant accès à ses appartements royaux. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y avait de l’animation. Des dizaines de serviteurs et ouvriers de Taténen allaient et venaient de toutes les directions à travers l’immense structure. L’ambiance générale était au travail et à l’application, plus que d’ordinaire en tout cas, comme si tous se préparaient en vue d’un évènement prochain.

L’agitation laborieuse n’avait cependant pas envahie seulement le palais. Non. C’est toute la cité d’Elessa qui s’était mise au travail, malgré le froid et l’épais manteau de neige recouvrant toute la région. Pourquoi autant d’agitation ?

Une fois qu’il fut arrivé dans sa chambre royale, Taténen se dirigea vers la salle d’eau, où se trouvait une baignoire, en vérité un bassin plus qu’un simple récipient en faïence, et tout le nécessaire pour se laver et se changer. Une fois le nécessaire fait pour s’entretenir, se laver et se changer, Taténen retourna dans la pièce principale. C’est alors qu’il remarqua la présence de Dénéris, son nouveau lotar, qui venait de lui apporter son repas.

« Hannon Le, Dénéris » (Je te remercie)

« Le maître de cuisine vous a préparé un filet de Mantaris au sauce avec une compoté de légumes, mon seigneur.

Il a aussi demandé si vous pouviez lui accorder audience… Je crois qu’il souhaite régler avec vous les derniers détails pour le banquet. »

« Cela tombe à point, il y a plusieurs choses à changer. Je le recevrai en milieu de journée. »

« Très bien. Bon appétit, mon seigneur. »

Taténen se retrouva seul afin de se restaurer. La Mantaris est un poisson qui aime le froid et qui l’on ne peut trouver que dans les lacs givrés situés dans les montagnes. Sa chair est tendre à souhait et à le goût de la noisette en bouche. L’assiette vide de Taténen témoignait que le cuisinier savait ce qu’il faisait…

Une fois son repas terminé, Taténen se remit au travail. Cette fois, il mettait de côté la science et les travaux manuels pour se concentrer sur des travaux plus « administratifs », travaux essentiels au bon fonctionnement de la cité et donc de son royaume. Dénéris se présenta alors à lui une nouvelle fois. Levant le nez de ses parchemins, Taténen lui dit.

« Je ne veux pas que l’on me dérange… »

« Pardonnez-moi, mon seigneur. Mais vous m’aviez demandez de vous prévenir dès que dame Mewis donnerai de ses nouvelles… Elle est ici, monseigneur. »

Le regard de Taténen changea alors et s’adoucie légèrement. Il se leva tout en disant à son lotar de faire entrer sa visite. Mewis finit par faire son entrée. Elle se déplaçait lentement, du moins aussi rapidement qu’une femme âgée pouvait marcher. Le bâton en bois qui lui servait d’appui résonnait à chaque fois qu’il touchait le sol. Un serviteur du palais se trouvait derrière elle et ne tarda pas à la dépasser. Il tenait une caisse dans ses mains et vint la présenter à Taténen qui, d’un geste, lui donna la permission de la poser sur la table. Malgré son âge avancé, Mewis gardait un visage souriant.

« Merci de recevoir votre humble servante, mon seigneur. »

« Dame Mewis… Vous le savez, vous serez toujours la bienvenue dans ce palais. »

Le goa’uld s’adressa aussitôt à son lotar pour qu’il apporte une boisson chaude et que quoi s’asseoir pour la vieille femme. Taténen s’intéressa alors de suite à la caisse qui venait d’être apportée.

« Est-ce ce que j’avais demandé ? »

« Oui, mon seigneur, il s’agit bien du manteau que vous avez demandé. Il a été fait avec une peau de zampaas. J’ai ajouté de la fourrure de vorppa aux extrémités des manches, en rembourrage et en garnissage de la capuche. Les gants assorties sont également fait avec de la fourrure de vorppa. »

Tandis que Mewis décrivait l’étendue de son travail, Taténen ouvrit la caisse et déplia le manteau afin de pouvoir admirer de ses yeux le travail accompli. Le cuir brun de zampaas (bête aussi grosse qu’un éléphant) était terne d’aspect, mais la fourrure blanche argentée de vorppa (bête semblable à un marsupiale) lui donnait une allure magnifique.

« Je suis très satisfait… voilà un très bon travail. Et je suis certain, qu’il plaira à son destinataire… »

Mewis resta quelques instants le temps de reprendre quelques forces et de se réchauffer un peu. Taténen la questionnait sur des sujets divers jusqu’à ce qu’elle finisse par se retirer d’elle-même. Se retrouvant à nouveau seul, Taténen reprit une nouvelle fois le manteau dans ses mains, se laissant aller à un sourire.

« Un manteau…. Digne d’une reine… »

Taténen reposa le vêtement et resta un moment songeur… Voilà plusieurs lunes que Bastet et lui s’étaient quittés… sur un baiser. Taténen repensait souvent à ce moment… A ce qui avait pu le pousser à glisser un baiser à la reine de Bubastis. La réponse était simple… Et Taténen ne souhaitait plus qu’une chose… la revoir. Il prit alors un parchemin et commença à écrire en goa’uld. Il fit ensuite venir Alec’to et lui dit.

« Alec’to, j’ai décidé de te confier une mission. Tu vas te rendre sur Bubastis avec ce parchemin. C’est une invitation pour la reine Bastet à se joindre à nous pour la Fête du soleil. Tu devras lire le parchemin seulement devant elle en personne. Tu lui donneras également ce cadeau en gage de mon amitié. »

« Je m’en occupes immédiatement, mon seigneur. »

« Nous discuterons à ton retour afin d’organiser son séjour au mieux. Il reste des détails à parfaire. »

Alec’to prit le manteau et le parchemin après avoir salué son maître. Lorsqu’il fut de retour chez lui afin de se préparer, le serviteur de Taténen se permis d’ouvrir le parchemin afin de lire le message. Il ne s’agissait là nullement d’un acte de curiosité mal placée… D’une part, le parchemin n’était pas scellé et d’autre part, Alec’to avait tellement la crainte de mal faire, qu’il préférait lire le message avant de la transmettre, surtout s’il devait le lire à haute voix.

Citation :

A vous Déesse et Reine de Bubastis,

Mon seigneur et maître, Taténen, Seigneur de Saqqarah, à l’honneur de vous inviter en la cité d’Elessa afin d’assister aux festivités annuelles donné en l’honneur du soleil qui auront lieu dans une demi-lune

Il se réjouit de pouvoir partager cet évènement important avec une personne aussi douce et aimable que vous. En gage de son amitié et de sa bienveillance, mon seigneur vous offre se présent, que seule un reine peut porter.

Le message fut relu à plusieurs reprises par l’intendant officieux de Taténen. Alec’to sentait un certain stress monter en lui, pensant déjà et anticipant les préparatifs supplémentaires qu’il allait devoir superviser à côtés de ceux pour les festivités. D’autant plus, qu’il partait pour un autre monde pour la première fois.

Quelques temps plus tard, les anneaux de transfert placés prêt du Chappa’ai s’activèrent et laissèrent apparaitre Alec’to qui, pour l’occasion, s’était habillé de ses plus beaux vêtements et d’une longue veste légère. Taténen lui ayant donné l’accès à la console digitale contrôlant le grand anneau, Alec’to sélectionna les coordonnées de Bubastis et valida la séquence. Lorsque le vortex fut stabilisé et après quelques instants d’hésitation, Alec’to franchi l’horizon des évènements en direction de Bubastis.

Il n'y avait pas de réelle journée type pour Bastet, mais la gestion d'un monde aussi habité que Bubastis -sans compter les autres planètes- prenait quelque fois beaucoup de temps, surtout quand on était assez souple comme goa'uld. Enfin souple, disons que Bastet laissait s'exprimer son peuple, sur certains points, pour avoir justement moins de gestion à faire : elle n'allait pas y passer 24h/24.
Elle sortait d'une réunion avec la direction religieuse et allât s'installer sur un banc dans son jardin bien aimé.
Fermant les yeux elle apprécia la pénombre du banc, ainsi que le souffle du vent dans les arbres qui faisait balancer les branches avec un bruit de lent ressac et sourit en entendant des oiseaux crier au dessus d'elle : elle devait les déranger, ce qui était étonnant. Ouvrant les yeux elle perçut Shymera a proximité et sourit en se disant que c'était elle que les oiseaux avant repérer. Elle se leva et alla flatter l'encolure de son gros chaton adoré avant d'aller se promener avec elle.

Cette promenade lui fit un bien fou. Cette réunion lui avait filer un mal de tête carabiné. Osé dire que les femmes trouvaient toujours un terrain d'entente et n'était pas agressive était une mentalité bien restrictive de mâle dominant. Après avoir passé 2h a écouter ces prêtresses s'écharper verbalement pour savoir qui aurait le droit a plus de récolte, au meilleur tissus, aux meilleurs mâles, leur aurait bien remis les idées en place pour sur !
Enfin elle, les avait calmé en une phrase. Elle n'avait pas élevée la voix, pas été agressive, mais elles n'avaient pas été dupes et avaient vite trouver comment se débrouiller sans passer par son jugement. C'était ça ou un petit séjour sur Travis pour leurs apprendre les bonnes manières, cela avait été des plus convainquant. Elle n'avait lus envie d'y penser et se balada une bonne heure avec son gros chat de compagnie, lui parlant par moment, ayant des fois l'impression que l'animal comprenait certaine chose.


Il était tard quand Dey la trouva et lui annonça l'arrivée d'un émissaire de Taténen. Bastet resta un instant sur place, sentant les brin d'herbes contre la peau nue de ses chevilles et la main perdue dans le pelage de Shymera.

-"A-t-il énoncé les raisons de sa présence en ces lieux ?"
Bastet était curieuse, et surtout intriguée par cette soudaine apparition. Avait-il encore une mission à lui confier ? C'était possible le connaissant.

-"Je ne sais pas, il a dit qu'il ne voulait parler qu'a vous. Enfin je crois que l'accueil l'a perturber aussi...."

Bastet pouffa de rire en se disant que oui, cela devait être déstabilisant d'arriver sur un monde et de se rendre compte que c'était les femmes qui étaient au pouvoir.
Pauvre Alecto, il était arrivé et avait été accueillit au chap'pai par un groupe conséquent de jaffas : c'était l'heure du roulement d'équipe. En le voyant, les jaffas -que des femmes bien sur- l'avaient trouvées suspect par son manque d'aise. Les lances ouvertes avaient vite encerclés le pauvre homme alors que Tcharia, la chef de la nouvelle équipe se dirigeait vers lui, avec les larges marques noires qui zébraient sa peau café. Elle se dirigea vers lui en souplesse, ses long cheveux tous coiffés en fines tresses avec des perles éparses cliquetaient par instant alors qu'elle le jaugeait. Elle posa sa main sur sa hanche en le jugeant complètement inoffensif. Il avait l'air d'un poussin hors de son nid. Elle rit mentalement mais son visage resta impassible.

-" Mâle ! Te serait-tu perdu ?! "

Elle bougea se qui fit crisser son vêtement fait de pièce de cuir et de lacets qui laissaient en de nombreux endroits visible sa peau et ses tatouages. Elle observa la boite qu'il portait et le tua d'un regard.

-" Qui es-tu ! Que veux-tu ! Et qu'est-ce!"

Après quelques instants, l'information remonta a Relana la prima de Bastet qui décréta que l'homme pouvait bel et bien circuler, et elle contacta don Dey pour l'informer qu'on demandait audience a Bastet.

Dey expliqua succinctement à Bastet donc le peu de chose qu'il savait sur l'envoyé de Tatenen alors qu'il finissait de lui lacer la ceinture du caftan qu'elle avait décidé de porter. Ce n'était qu'un humain, mais cet humain irait bien en référé a Taténen et elle voulait qu'il ait donc une belle image d'elle. Une longue robe beige en soie, un manteau plus foncé et une ceinture composaient sa tenue. Elle traça un large trait de khôl sous ses yeux, ce qui lui donnait des airs égyptiens et se dirigea -Dey a sa suite- vers la salle du trône.

Dey attendit qu'elle soit installer pour donner l'ordre de faire entrer l’émissaire de Taténen. Elle observa l'individu qui n'avait pas une stature impressionnante, loin de là. Il avait l'air surtout étonné, curieux... elle n'aurait sut dire. Elle prit la pose en l'observant, un air doux mais vivace alors qu'elle avait un petit sourire en coin. Elle l'observa avec attention, attendant qu'il se présente, qu'il donne le motif de sa visite pour réagir en conséquence. N’empêche qu'elle éprouvait une satisfaction a savoir que Taténen pensait à elle. Bon pour quoi, elle ne savait pas encore. Négocier le traité d'alliance peut être ? Cela la rendit un brin boudeuse qu'il ne veille le faire en direct. Avant de penser a autre chose comme le fait qu'il aurait besoin de denrées, de plantes, d'aide, de ses dons pour aller cambrioler quelqu'un, elle écouta son hôte et cessa donc de réfléchir a milles choses qui n'était que potentielle, et sourit dans l'attente de cet entretien.

-"Bienvenu sur Bubastis émissaire de Taténen..."

Bastet regarda l’émissaire de Taténen qui semblait jeune. Enfin pas très jeune, mais il n'était pas assez vieux pour être considéré entre deux age. Elle lui donnait physiquement entre 25 et 35 ans. Elle le regarda s'approcher et déposer sa caisse sans le quitter des yeux. Un sourire discret éclairait son visage : la salle était remplit de jaffas et de serviteurs, toutes des femmes bien entendue. Elle se demanda comment cet homme qui venait d'un autre monde pouvait vivre cela.

Bastet fit un léger signe de la tête quand il annonça venir apporter un message de la part de Taténen, et lui fit un sourire encourageant pour qu'il continue. Elle se replaça délicatement en entendant la teneur du message, ses yeux pétillant un instant intriguée.
Une fête en l'honneur du soleil ? Donc du dieu Râ. En tan que fille de celui-ci, elle sourit à l'évocation. Puis il la qualifiât de douce et aimable, ces deux adjectifs la firent sourire. Alors c'est ainsi que Taténen la percevait ? ou souhaitait-il la flatter ? En tout cas cela lui fit assurément plaisir, ce qui fit glousser son hôte. Un sourire amusé anima ses lèvres pulpeuses.

Elle se pencha en essayant de voir ce que contenait la caisse. En apercevant de la fourrure elle se leva et descendit les marches alors qu'Alec'to sortait le manteau.

-"Un présent digne d'une reine ? ..."

Bastet sourit amusée de la double connotation qu'Elle comprenait. Reine de son royaume et reine pondeuse, bien que Taténen n'en sache rien (croyait-elle ). Elle laissa une main glisser sur le manteau en se disant qu'il était sobre mais beau. En  tout cas, la confection était soignée et élégante.

-"... tu remerciera ton maître de ma part. Ce présent est des plus agréable."

Un doute l'assaillit et elle regarda Alec'to d'un air doux et avenant. Ce genre de manteau était bien superflu sur Bubastis. Il y avait bien des neige éternelle aux pôles, mais la civilisation de ce monde vivait dans la zone subtropicale de la planète. Il faisait donc toujours chaud, ou tout au moins, la température descendait rarement sous 18°. Bastet jeta un regard à Alec'to en le jaugeant. Vu le manteau, il devait faire froid. Elle qui n'aimait pas réellement le froid...

Après une dernière caresse a la fourrure du manteau, Bastet regagna son trône et une fois installer fit signe qu'on le débarrasse du manteau.

-"Je suppose qu'il me sera bien utile lors de cette visite ?"

Une fois réinstaller elle prit appui contre le dossier en réfléchissant : elle allait devoir prévoir sa garde robe en conséquence.

-"Tu as du remarquer qu'ici , ce genre de présent serait … inutile, mais je suppose que ce n'est point le cas a Elessa. Alors dit moi,  émissaire de mon cher Taténen, a quel climat dois-je m'attendre? Que je puisse adapter ma garde robe en fonction des températures pour faire honneur à mon hôte."

Elle était détendue bien que droite sur son trône, elle avait un air hautain, mais juste ce qu'il fallait pour donner un air doux et avenant bien qu'en donnant un air supérieur.
Elle réfléchissait déjà : elle allait sûrement devoir commander a ses couturières de confectionner des robes habillées et chaudes...

Les yeux d’Alec’to se laissaient aller à observer la salle du trône avec une certaine fascination. Les colonnes, la décoration et les ornements lui rappelaient le temple de son maître, creusé à même la montagne. Les murs dorés et gravés de hiéroglyphes étaient semblables d’un lieu à l’autre, mais l’histoire racontée était toute autre. Le temple de Taténen n’était guère plus utilisé à présent. De la bouche de son seigneur lui-même, ce bâtiment relevait à présent au passé.

Mais l’attention du jeune homme se reporta très rapidement sur Bastet. Majestueuse, d’une prestance hors du commun et installée avec grâce sur son trône, la reine entourée de ses gardes casquées lui faisait grande impression. La voix de Bastet lui faisait réaliser sur le tard qu’il se trouvait en vérité face à un des semblables de son maître. Les « Hereni » comme les désignait la croyance populaire sur Amun’t, littéralement les « envoyés », ces êtres puissants et sages envoyés par le Grand Râ dans cet univers pour commander le destin des humains… Alec’to n’avait donc pas droit à l’erreur.

La tension qui s’était emparée du jeune homme augmenta subitement lorsque Bastet se leva et s’approcha de lui pour jauger la nature du cadeau et apprécier sa valeur. La beauté implacable qui émanait d’elle impressionnait encore plus Alec’to, qui sentait son cœur battre la chamade. Le cadeau semblait plaire à la reine. Alec’to reprit rapidement ses esprits lorsque de nouvelles interrogations lui furent adressées. Ecoutant avec attention, il se permit d’acquiescer à la remarque concernant la météo locale.

« Votre Majesté, la région dans laquelle se trouve la cité est actuellement dans son cycle naturel de refroidissement, la nature nous offrant ainsi l’incroyable spectacle d’un épais manteau blanc recouvrant les plaines ainsi que celui des eaux glacées. La différence de climat entre Bubastis et Elessa sur donc assez vive, si je puis me permettre.

Cependant, soyez assurée, Majesté, que mon maître veille en ce moment même à ce que cela ne vous incommode pas et que ce séjour soit pleinement profitable pour vous et votre suite. »

Vive… Voilà bien un euphémisme que le jeune homme regretta bien d’avoir prononcé après coup. La différence de température serait « saisissante » plutôt, surtout lorsque l’on pense que les eaux du Vanyar, le fleuve traversant la cité, n’avaient pas dégelées depuis le début de l’hiver…

Bastet haussa un sourcil . Cycle naturel de refroidissement, incroyable spectacle d'un épais manteau blanc, eaux glacées... autrement dit elle allait mourir de froid ! enfin avoir très froid. Elle n'aimait pas avoir froid car cela l’obligeait a constamment veiller son hôte pour hausser sa température et à lutter contre les diverses maladie qu'Aya pouvait attraper. En plus, dés qu'il s'agissait de lieu froid, son hôte ne cessait de se plaindre constamment : elle n'avait jamais connu d'hivers de sa vie aussi.
Botte, pantalons, tuniques, épaisseurs, pulls... Bastet faisait déjà mentalement le compte de tout ce qu'elle allait devoir prévoir pour aller chez Taténen.
Elle sourit quand il la rassura que Taténen faisait en sorte qu'elle ne se retrouve pas incommodé. Elle imagina un instant qu'il était en train de surchauffer son palais pour sa venue et son sourire se fit plus large.

-" Tu dira à ton maître que ses efforts ne seront pas vains …."

Bastet riva son regard dans le sien en se levant et redescendant le parvis de son trône. Elle se dirigea vers lui dans le froissement de la soie de sa tenue et lui fit un magnifique sourire.

-" Ils seront même très appréciés par ma personne lorsque j’arriverais.
Assure le de mes … bons sentiments à son égard, et dit lui combien je suis honorée d'être son invitée pour cette fête."

Bastet se nota de prendre quelques tenues de grandes beautés, au cas ou. Elle caressait l'espoir, pourquoi pas, de se retrouver avec Taténen pour discuter ou... cette idée la fit sourire surtout quand elle repensa a son départ de Bubastis. Il l'avait embrassé, délicatement. Elle lui avait rendu. Et il était partit. Pas d'explications, c'était un mystère qui laissait place à des hypothèses, des doutes, des espoirs, trop d'inconnus en sommes.

-"Je vais te confier un présent pour ton maître, un gage de mon amitié et de ma prochaine venue. En attendant que cela soit prêt, profite de mon hospitalité."

Bastet fit un geste vers une grande blonde aux yeux verts. Celle-si s’avança nonchalamment avant de s'incliner doucement.

-"Déliora que voici sera ton guide en ces lieux. Si tu as faim... et si tu aime la cuisine épicée, tu peux te sustenter avant de partir. Il faudra un certain temps pour que mon présent soit disponible."

Sur ce, elle s’écarta et disparut par l'ouverture menant au patio. Déliora quand à elle, regarda Alec'to en joignant les mains et en s'inclinant un instant, sa longue natte blonde tombant par la peine de ses épaules sur sa longue tunique orange.

-"Je suis a votre disposition, comme je le fut pour votre maître. Y a t'il quelque chose que vous désirez faire ? Quoique je préfère vous prévenir, il ne vous ai pas conseillé de sortir du palais. La ville est si dense et grande que vous vous perdriez. Mais les jardins de ce palais sont renommés, vous n'y perdez rien au change."

Déliora était d'une grande douceur, plus que certaine femme ne l'était dans leur attitudes face a Alec'to, mais a n'en pas douter, il ne fallait pas non plus la chercher. Elle avait tout le temps cet air doux et se regard absent qui semblait regarder l'horizon, mais elle n'en était pas une simple d'esprit.


Pendant que Déliora s'occupait d'Alec'to, lui faisant découvrir le patio, la bibliothèque, la nourriture, bref, ce qu'il désirait, Bastet s'était enquis de la présence de Dey et d'un serviteur très particulier. Il fallut quasiment deux heures pour que Bastet soit satisfaite. Et que le cadeau prêt soit prêt dans la salle du trône. Alec'to fut donc rappeler et arriva a la suite de Déliora qui lui fit un signe de tête avant de s’éclipser pour rejoindre un groupe de prêtresse plus loin dans la salle.

-"J'espère que ton court séjour fut agréable..."

Après tout, il en référerait a Taténen, et elle voulait qu'il soit dit qu'elle était bon hôte. Elle se leva et attrapa une boite en bois contenant son présent.

-"Voici un gage de mon amitié pour ton cher maître.
Malgré les différence entre nos mondes, il constatera qu'il est possible de s'adapter. "

En laissant la boite aux mains d'Alec'to, Bastet lui fit un regard bien sentit. Ceci était précieux, il devrait y faire attention et ne pas laisser tomber la boite. La boite n'était pas très grande, ni lourde loin de la, mais elle était bien fermée et le contenu de la boite protégé par des mousses pour être calé.

La rencontre touchait a sa fin, Bastet se dirigea vers son trône et y reprit place dans une attitude noble mais empreinte de douceur.

-"Dis a très cher ami que je serais là dans une demi-lune, et que je me fait grande joie d'assister a cette fete en sa compagnie.
Quand à toi... Je te conseille de faire attention car ce que contient cette boite est fragile et que je ne tolérerais aucun contretemps.

Vas, et ne manque pas a ton devoir Alec'to..."

Elle fit un geste et Deliora rejoignit Alec'to avec quelques jaffas pour le raccompagner au chappa'i. Une fois celui-ci passé, il ne tiendrait qu'a Alecto de remettre le message a Taténen.

Alec’to passa un peu de temps dans les jardins royaux, comme le lui avait conseillé la servante de Bastet. Il est vrai que l’endroit était fort agréable et des plus rafraichissant. Passant dans les allées fleuries, l’émissaire ne pouvait que comparer avec ceux qui se trouvaient dans le palais de son maître à Elessa. Taténen semblait beaucoup apprécier la végétation, en témoigne l’importance et le nombre importants d’espaces verts installés dans la cité… Mais en vérité, les jardins n’étaient pas ce qui intéressait le plus Alec’to. En homme éclairé et curieux, la bibliothèque représentait un endroit de rêve pour lui.

Sous la conduite de Déliora, le jeune homme visita la chambre contenant les multitudes de parchemins et autres écrits qui pouvaient s’y trouver. Sa curiosité naturelle l’aurait poussé à lire n’importe lequel des ouvrages contenus ici… Mais Déliora avait précisé simplement les choses dès qu’ils pénétrèrent dans la bibliothèque. Nul ne pouvait consulter ce qui pouvait se trouver ici sans la permission expresse de Bastet. En un sens, Alec’to comprenait parfaitement la chose… Par la suite, la servante de Bastet et lui se retrouvèrent sur une grande terrasse surplombant la grande cité de Bubastis. Alec’to n’avait jamais rien vu de pareil… La cité de son maître n’était pas si grande… De loin… La visite se conclut par un genre de buffet dégustation de certaines spécialités culinaires de Bubastis. Une véritable découverte pour le jeune homme dont l’esprit s’efforçait de mémoriser la moindre seconde passée sur cette planète afin de raconter son récit à son maître et à ses élèves. L’aventure culinaire se termina lorsque quelqu’un arriva pour le conduire à nouveau dans la salle du trône. Il s’inclina à nouveau et écouta Bastet avec attention. La boîte que l’on venait de lui confier était beaucoup plus petite que celle qu’il avait lui-même apporté. Il éprouva de suite un regain de stress lorsqu’on l’informa que la boîte contenait un cadeau pour son maître.

« Votre grandeur, soyez assurée que je n’aurais aucun autre but que celui de transmettre votre précieux présent à mon maître. »

Lorsque Bastet reprit sa place sur son trône, Alec’to put encore une fois contempler la beauté et la noblesse qui se dégageait de la reine. La chose était curieuse, cette noblesse, il pouvait la contempler aussi lorsqu’il était en présence de Taténen. Une noblesse particulière qui surpassait n’importe quelle autre qu’il connaissait. De son avis, cela tenait à l’essence même des Hereni…

« Mille grâces pour votre hospitalité, votre grandeur, je vous prie de croire que mon maître en sera pleinement reconnaissant. »

Alec’to fut alors raccompagné vers le Chappa’ai. De là, il prit un morceau de parchemin qu’il tenait précieusement dans le pli intérieur de son vêtement. Un parchemin sur lequel Taténen lui avait inscrit les symboles à composer sur la dalle de Bubastis afin de faire le chemin de retour…


Dans les appartements de Taténen, Alec’to faisait calmement son récit à son maître. Le goa’uld l’écoutait avec attention, même s’il se serait passé volontiers de nombre de détails… Mais à l’écouter, Taténen décelait de la passion dans sa voix. Cela l’amusait… L’attention du goa’uld fini par se porter sur la boîte qu’Alec’to venait de rapporter.

« Voilà bien un récit digne des plus grands aventuriers ! Ainsi, ceci est un présent que t’as remis Bastet en personne ? »

« Oui, mon seigneur. Elle a ajouté que, je la cite, vous constaterez que malgré les différences entre nos deux mondes, il est possible de s’adapter. »

Un sourire intrigué se dessina alors sur le visage du goa’uld. Les paroles qui venaient de lui être rapportées piquaient sa curiosité. Délicatement, Taténen ouvrit la boite contenant le cadeau… Bien que souriant toujours, les yeux de Taténen trahissait une certaine surprise lorsque la fleur contenue dans la boîte fut dévoilée. Il resta un instant à la contempler avant de la sortir de son socle.

« C’est… voilà la preuve que même ce qui est beau et fragile peut naître dans une fournaise. »

Alec’to se mit à sourire à son tour. Il devait admettre qu’une telle fleur puisse pousser et se développer dans un environnement comme Bubastis relevait de la prouesse. Mais une autre chose lui vint également à l’esprit. Remarquant l’air songeur de son serviteur, Taténen s’adressa à lui.

« A quoi penses-tu ? »

« Cette… Cette fleur, mon seigneur. Elle ressemble un peu à l’Atheldine, une fleur qui pousse sur les berges du lac Phean, sur des champs immenses. Elles sont sublimes et adoptent plusieurs variantes de couleurs. C’est une fleur qui est particulièrement appréciée par nos femmes… Tous les jeunes hommes se précipitent dans les champs lors de la fleuraison afin de pouvoir en offrir à « l’élue »... Traditionnellement, les atheldine blanches sont pour le respect et la pureté que l’on éprouve envers la personne… Les jaunes sont pour des sentiments déjà un peu plus… forts. Lorsque l’on offre les atheldines roses sont offertes, il n’y a plus aucun doute sur… »

« Je te remercie, Alec’to. Tu peux te retirer à présent, je te ferai appeler plus tard. »

Le visage de Taténen n’avait rien de désagréable, ni même de réprobateur. Mais l’esprit vif d’Alec’to venait brusquement d’envisager que ce même usage des fleurs pouvaient avoir cour sur Bubastis, auquel cas… Sans rien dire, Alec’to s’inclina et quitta les lieux. Taténen quant à lui, reposa délicatement la fleur empotée sur sa table de travail. Son esprit pensait à Bastet… et à la signification de cette fleur… Ce qu’Alec’to venait de développer sur les couleurs et les sentiments qu’on pouvait leurs associés n’étaient pas inconnu de Taténen…

« Le rose…. Pour séduire l’intéressé avec passion et… sensualité. »

Un sourire se dessina à nouveau sur son visage… Restant plongé dans ses songes, Taténen se dirigea vers la grande vitre de sa chambre. Il resta là, debout, les bras croisés derrière le dos, à observer la neige tombée…

Après avoir donné ses consignes, Bastet se rassit et regarda Alect'o s'en allé. Elle fronça les sourcils en se disant qu'elle aurait du l'informer que son cadeau, cette fleur devait être placé dans un endroit lumineux et froid... enfin froid : le secret résidait dans l'alternance des températures sinon la plante dépérissait. La chaleur lui faisait faire des feuilles, le froid lui faisait sortir des hampes florales, et elle avait oublier de lui dire. Tans pis, cela lui donnera l’occasion de l'expliquer elle même à Taténen, se dit-elle en souriant.

Bastet avait longtemps hésité quand au choix de la couleur de la fleur. Elle en avait quatre qualités différentes, mais celle là lui avait de suite plus, sans qu'elle sache réellement pourquoi, ou plutôt sans s'avouer réellement pourquoi : c'était celle-là qu'elle voulait lui envoyer. Elle avait l'air fragile sans l'être cette fleur et surtout cette couleur n'était de beauté, douceur et … elle ne savait dire. Aya lui susurrait qu'elle le savait très bien, mais qu'elle ne voulait pas le dire surtout, car ce n'était pas dans son comportement naturel d'agir ainsi avec un homme, puisque classiquement elle ne les utilisait que pour leur ADNs.

Bastet baissa un instant les yeux en souriant toute seule sur son trône devant un Dey quelque peu septique. Il se demandait si elle lui avait envoyé un cadeau empoisonné sûrement, et elle souffla en secouant la tête, puis se leva et sortit de la pièce. Il la suivit, comme normalement et un sourire se dessina sur ses lèvres.

-" Je suis étonné de vous voir de si bonne humeur en sachant que vous détestiez le froid."

-"Pense tu que j'aurais du refuser cette invitation alors qu'il s'agit de mon allié ?!"

-" Non non... je vous trouve juste très... contente justement."

Bastet tourna la tête vers lui d'un air hautain et malgré ce sourire qui ne quittait pas ses lèvres, elle fronça les sourcils d'un air disant simplement qu'il ferait mieux de se taire et de suite. Ce qui ne manqua pas de le faire largement sourire et lever les mains en signe de pardon.
Quand ils se remirent en marche il reprit la parole.

-"Je vais commencer a préparer votre garde robe en conséquent des températures là bas.."

-" Bien, fait. Je viendrais voir et donner mon avis."

Il s'inclina et commença a s'éloigner. Bastet regarda un instant le jardin qui s'étalait devant elle, cette allée qu'elle avait remonté avec son viel ami il y avait un moment déjà.

-" Dey ?! Mets-y aussi les tenues sortie de l'atelier la semaine dernière."

-"Vous étes sur ? Mais la température ne vous permettra pas de..."

Elle leva les yeux au ciel.

-"Il ne vit pas dans un iceberg non plus ! Il a été dit que toute les dispositions seront prise pour mon confort.. je ne doute pas que la chaleur régnera dans les bâtiments.
Sinon je rentrerais directement après la cérémonie !"

Coupant court à la discutions sur un haussement de sourcil, Bastet tourna les talons et disparut dans le froissement de sa robe dans les jardins, laissant son lothar seul et soupirant. Quel caractère se dit-il encore une fois, mais cela le fit plus sourire qu'autre chose.

Le temps passa vite, et le jour J tout était près pour le départ. Deux coffres contenant ses effets personnels : tenues, accessoires, nécessaires de toilette, rien n'avait été laissé au hasard, tout comme elle avait passé les deux derniers jours a ajuster ses toilettes pour ce voyage avec Dey.

Arriver devant le chapaii, elle fit un geste vers une servante qui portait le manteau que Taténen lui avait offert. Ne sachant pas a quoi s'attendre de l'autre coté, Bastet avait passé pour l’occasion un caftan fait de tissus lourd bleu ciel qui allait bien avec le gris du manteau. La double épaisseur de la robe et du manteau associé la protégerait du froid, et si cela n'était pas suffisant le beau manteau offert par Taténen couperait tout froid, elle en était certaine.

-"Bien, allons-y."

Le chappaii s'activa, Bastet regarda les cinq femmes de sa garde, choisie pour leurs beautés certes, mais surtout leur résistance au froid : toutes ses jaffas ne venaient pas de Bubastis. Celles-ci avaient opté pour une tenue jaffa de cuir et de fourrure, conçut pour les combats en zones froides.
Bastet les laissa passer la stargate chargées de ses coffres avant de les suivre en compagnie de Dey ...

L’hiver semblait s’être accordé un moment de repos depuis quelques. En effet, cela ne faisait pas tout à fait une semaine que l’épais manteau nuageux chargé de neige s’éparpillait çà et là, laissant le soleil d’Amun’t frappé le sol blanc de ses rayons aveuglants. Appuyé sur le rebord de la terrasse longeant ses appartements du palais, Taténen observait sa cité inondée par le soleil. Même si le mauvais temps l’indifférait totalement, il se disait que ce n’était pas une mauvaise chose… Bastet et sa suite seraient moins « saisies » par le changement d’environnement. Il faisait beau certes mais la température était toujours aussi basse à tel point que Taténen, portant longue veste de cuir fourrée, fini par retourner à l’intérieur, au chaud.

La journée avait commencée depuis un moment déjà et Taténen, comme d’ordinaire, travaillait sans jamais se stopper pratiquement. Cela ne manquait jamais d’étonner, et de désespérer d’une certaine manière, les serviteurs les plus proches du goa’uld. L’attachement, le respect et l’amour qu’ils pouvaient éprouvé envers lui les poussaient toujours à repousser leurs limites, et donc à poursuivre le travail même lorsque la fatigue se faisait sentir. Taténen était parfaitement conscient de cela, et il en jouait et en usait largement. Mais dès que la fatigue se muait peu à peu en épuisement, le goa’uld n’hésitait pas à renvoyer ses serviteurs afin qu’ils prennent du repos… C’était là un fait de notoriété publique. Taténen était aimait le travail, il était plus qu’exigent, mais surtout il aimait le travail bien fait et de son point de vue, nul ne pouvait produire un travail digne de lui en étant pris d’épuisement. La table de travail de Taténen, mesurant quatre mètres de largeur pour un mètre et demi de longueur, était recouverte de parchemins. Certains étaient complétement enroulés, d’autres à demi seulement. Beaucoup se superposaient tandis que certain menaçaient de tomber sous peu. C’était la conséquence de son esprit constamment en ébullition. Dès qu’une idée lui venait, le gao’uld prenait un parchemin et la notait. Il notait pratiquement tout ce qui lui venait en tête. Et si l’amas de parchemin pouvait paraître chaotique et en désordre, il n’en était rien en vérité. Taténen accumulait les parchemins, mais tous étaient regroupés selon les des critères particuliers si bien que tous les parchemins se rapportant au même sujet ou abordant les mêmes notions se trouvaient regroupés à un endroit particulier… un désordre organisé comme seul Taténen était capable de le faire.

Autre point, Taténen restait rarement assis et restait pratiquement toujours debout. C’était là aussi un point qui étonnait souvent ses serviteurs. Se tenant bien droit devant sa table massive en pierre de taille, le goa’uld lisait un parchemin qu’Alec’to lui avait précédemment apporté. Il y avait là plusieurs noms d’inscrits. En dessous de chaque nom se trouvait un certain nombre de commentaires rédigés par Alec’to sur la personnalité de l’individu en question. Taténen lisait les informations avec une grande attention. En effet, plusieurs lunes auparavant, Taténen lui avait demandé de trouver qui serait le plus à même de constituer la « prêtrise » qu’il comptait mettre en place. C’est alors qu’Alec’to arriva à la porte des appartements, qui étaient pratiquement toujours ouvertes. Taténen lui fit signe d’entrer.

« Tu arrives au bon moment. Je suis en train de lire la liste que tu m’as apportée plus tôt. A en croire tes remarque, tous semblent être désignés pour exercer la prêtrise. Cependant, je suis assez surpris… Le plus vieux d’entre eux n’a même pas quarante rotations solaires. Ne trouves-tu pas cela un peu jeune ? »

« Ils sont tous assez jeune pour être prêtre, oui, mon seigneur. Mais pour établir cette liste, je me suis basé, évidemment sur vos exigences, mais je me suis aussi vu contraint de faire selon vos sujets. Hors, la moyenne d’âge de vos sujets est plutôt jeune, pratiquement autour des quarante rotations. Mais si vous le souhaitez, je peux me remettre au travail et recommencer. »

Le goa’uld n’avait pas quitté le parchemin des yeux. Il était en pleine réflexion, ses idées et son projet concernant la prêtrise ne cessant d’évoluer… Levant les yeux un instant au plafond, il finit par dire en regardant Alec’to.

« Non. Tu as bien travaillé. Nous allons garder cette liste… Maintenant, prends un parchemin et note. Nous avons du travail… »

Taténen commença alors à dicter à Alec’to la manière dont il envisageait la prêtrise. Bien que Taténen ne soit pas le plus grand partisan de la chose religieuse, il admettait sans équivoque son utilité et sa nécessité…

Après presque deux heures, Alec’to se retira avec les parchemins que Taténen venaient de lui dicter, avec la mission de les mettre en forme. Quatre parchemins contenant les principes directeurs, les grandes idées du culte de Râ, les droits et les obligations des prêtres, les grandes définitions du dogme… Alec’to avait aussi pour mission de réunir les désignés dans la trône prochainement afin qu’il puisse les ordonner.

Quelques minutes plus tard, ce fut Dénéris qui se présenta à son seigneur, selon ses ordres.

« Comment les choses se présentent dans l’aile sud ? »

« Nous avançons rapidement, mon seigneur. Stanis et Erthel viennent de finir l’armature de la couche. Le matelas est en train d’être fourré et nous sera apporté dans deux jours. La décoration vient d’être achevées, il manque juste quelques plantes, mais que cela ne vous inquiètes pas, j’ai fait le nécessaire pour qu’elles soient mises en place avant la fin de cette journée.

Comme vous l’avez demandé, la suite de la reine Bastet logera à l’étage inférieur. Une dizaine de chambres sont en train d’être aménagées afin de pouvoir les accueillir. »

« Excellent… Tu demanderas au maître de cuisine de venir me voir. Je veux que l’on refasse le point sur ce qui sera servi lors des célébrations. »

« Je le ferai convoquer. Ah… j’allais oublier, si vous me le permettez, mon seigneur… Oparz, le responsable de la milice de la cité, demande s’il doit faire en sorte que les grandes voies d’accès de la cité soient dégagées de la neige ? »

Taténen non répondit pas de suite, mais ne tarda pas à répondre.

« Il doit bien y avoir plus d’un mètre de neige qui recouvre toute la cité. La neige à cesser de tomber, mais cela ne va pas durer. Ce serait une perte de temps… Le mieux sera que neige soit tassée sur voies principales afin que le cortège qui conduira Bastet jusqu’au palais puisse se déplacer correctement. »

Taténen et son lotar restèrent ainsi encore un long moment à discuter des préparatifs. Il faut dire que l’évènement était de grande ampleur. Non seulement, les préparatifs pour les festivités se devaient d’être parfaites, mais encore plus ceux visant à assurer un séjour parfait pour l’homolgue de Taténen, il y tenait absolument. En début de soirée, alors que le soleil était pratiquement couché et que l’activité dans le palais était toujours aussi importante, Taténen se dirigea vers l’étage où il avait installé le centre du réseau de maintenance du bâtiment. Sa priorité était aussi que le système de chauffage du palais fonctionne au quart de tour.


Le ciel était étonnamment dégagé, les quelques nuages gris se mouvant au gré du vent d’altitude n’altérait en rien la beauté du ciel bleu d’Amun’t qui mettait superbement en évidence l’épais manteau neigeux couvrant le sol. D’ordinaire paisible, l’endroit où se trouvait installé le Chappa’ai était l’objet d’une véritable invasion…

Une vingtaine de taténos, les gardes suprêmes de Taténen, se tenaient parfaitement alignés, en deux rangées, de part et d’autre de l’anneau. Tous portaient leur armure intégrale, à l’exception du casque, afin que leur visage soit bien en vue. Tous tenaient à la main une lance-serpent ordinaire, la lance traditionnelle qui servait à présent d’arme de cérémonie. De plus, étant donné l’évènement et son caractère particulier, chaque taténos portait au-dessus de l’armure, un long manteau sans manches de couleur blanche avec un fin liseret doré parcourant tout le bord du vêtement.

Alec’to se trouvait présent lui aussi, au bout de la haie d’honneur que formaient les taténos. Lui aussi portait une belle tenue aux couleurs beige et pourpre. Même si le soleil frappait la région, ses rayons peinaient encore à réchauffer la surface enneigée, qui souffrait encore d’une température empêchant le dégèle. C’est pourquoi Alec’to portait un manteau en cuir fourré au-dessus de son vêtement d’apparat. Il paraissait tout aussi tendu qu’une demi-lune auparavant, lorsqu’il s’était rendu sur Bubastis… Alors qu’il tentait de se calmer un peu, sa nuque se raidie lorsque les rouages du Chappa’ai se firent entendre avant de laisser apparaître le vortex. Instinctivement, le jeune homme jeta rapidement un œil sur lui-même afin de vérifier qu’il était présentable.

Comptant par réflexe les femmes chargées de bagages qui étaient en train d’apparaître, Alec’to se détendait peu à peu. Lorsque Bastet apparut enfin, il s’inclina alors avec respect face à elle. Lorsque le vortex disparut, les taténos rabattirent leur lance devant eux, pile dans l’axe suivis par leur corps, saluant ainsi celle qui était l’invité de leur maître. Alec’to se releva et se permit de prendre la parole.

« Votre grandeur, vous et votre suite êtes les bienvenus sur Amun’t. J’ai été chargé par mon maître de vous conduire jusqu’à lui. Il est plus qu’impatient de vous revoir. »

Bastet fut surprise par le changement de température, la luminosité. On ne pouvait pas se tromper sur le fait qu'on avait changé de planète. Ça et le fait de la haie de jaffas juste devant elle, alignés en rangs serrés, en armure de parade se dit-elle. Elle se trouva flattée, bien que cela soit normal vu son rang -enfin pour elle- mais a y regarder c'était sûrement un accueil travaillé et rare, car il n'y avait pas un chat. Enfin cela elle le comprenait au vue de la neige. Tout ce blanc qui s'étirait dans toutes les directions et l'empêchait de voir réellement les lieux. Cela donnait une impression de vide, car les gens étaient aussi chez eux, enfermés au chaud et elle comprenait parfaitement.

Elle releva doucement son col de fourrure blanche suite à un léger vent qu'elle sentit dans au creux de sa nuque et recentra son regard sur l'homme qu'elle avait déjà vu, l’émissaire de Taténen. Il avait l'air lui aussi d'être en tenue d'apparat, bien que le froid lui avait fait mettre un manteau.
Bastet s'avança entre ses jaffas, suivit de Dey pour rejoindre Alect'o. Bastet sourit malicieusement en jetant un regard à chacun des Taténos quand elle passa lentement devant eux. Elle s'avança doucement, bien qu'elle n'aimait pas tellement la neige... enfin c'était surtout le froid, mais actuellement, avec ce bon manteau qu'il lui avait offert, elle n'avait pas froid, mais elle aurait bien aimé une capuche et des gants. Enfin il ne fallait pas 4h pour arriver au palais se dit-elle. Dey quant à lui, se tenait ses cotés en piétinait doucement, en tentant de se réchauffer : Il n'était jamais sortit de Bubastis. Il ne connaissait que la chaleur moite de l'été et la douceur de l’hiver clément de la planète.
Elle le sentait piaffer à ses cotés, malgré qu'il tentait de faire bonne figure, mais elle l'ignora et regarda Alect'o en accrochant son regard.

-"Ké. Je suis enchantée d'être ici
Bien, Alec'to, conduit moi à ton maître que je puisse le remercier pour son invitation..."

Elle se tut un sourire aux lèvres. Plus qu' impatient ? Taténen ? Vraiment ? Elle était étonné, ais elle préféra ne rien imaginer. Ses jaffas elles regardaient la haies de hauts. Enfin de haut... disons qu'elle n'étaient pas impressionnées et que si l'un deux voulait s'y frotter elles seraient tout disposées. Cela faisait un moment qu'elles n'avaient combattu dans la neige... mais un regard en coin de leur déesse les fit se raidir doucement, toutes bien disciplinées qu'elles étaient.

-"Je te suis."

Après un dernier regard au Taténos sur sa droite, pour admirer sa tenue, elle se mit en marche derrière Alec'to. Ses pas qui crissaient dans la neige la firent sourire, surtout qu'elle entendait Dey qui la suivait en dérapant légèrement derrière elle.