Son petit jeu avait l’air de fonctionner aux vues de réaction de Taténen… mais est-ce que c’était un jeu ? C’était plutôt l’instinct et l’envie de faire plaisir à son partenaire, et à elle par la même occasion qui guidait Bastet. Et l’effet psychotrope de la machine n’arrangeait rien : l’envie de Taténen ne faisait qu’augmenter encore et encore, surtout lorsqu’il commença à caresser son dos  elle sentait chaque caresses comme une brulure sur sa peau.

Cela lui arrivait d’utiliser la machine avec ces vassaux, pour prendre un peu de bon temps devant quelques plats… mais jamais elle n’avait associé cela à un câlin crapuleux.

Bastet soupira et se cambra en sentant Taténen se relever –et la redresser par la même- et le regarda avec un petit sourire satisfait retirer sa chemise alors que ses mains, vilaines coquines, tirèrent sur son ceinturon et le firent glisser, pour retirer la ceinture retenant son pantalon.  Mais elle n’eut pas le loisir de faire plus, même si elle avait commencé à dégrafer son pantalon, car Taténen se mit en tête de la faire mourir de plaisir prématurément.

Elle abdiqua sous ses baisers, gémissant un instant en basculant la tête en arrière et enfonça ses doigts dans la chevelure de son amant. Dieu qu’il était dur de lui résister  et de toute façon elle n’en avait pas envie. Elle n’aspirait qu’à lui appartenir, encore et à se laisser souler par ses caresses, son amour jusqu’à ce qu’ils en viennent à se posséder mutuellement. Elle le sentait contre elle, viril et impatient, mais visiblement l’un comme l’autre voulait faire durer ce jeu, jusqu’à ce qu’ils embrassent leur sens, jusqu’à ce qu’ils perdent tête et finissent par étancher leur soif l’un de l’autre dans un corps à corps endiablé.

Une caresse un peu trop experte la fit gémir et frissonner contre lui et elle vient chercher sa bouche pour un baiser désireux et bouillant ou commençait à poindre son impatience.

-"Oh... Taténen… mon adoré."

Elle se sentait grisée : les lumières hallucinogène, les caresses et les baisers trop experts de Taténen … et quand celui-ci commença à la déshabiller pour mieux laisser place à sa bouche, elle abandonna la lutte totalement subjuguée qu’elle était et à se laisser aller à la passion dans ses bras virils en grognant de plaisir.
À y réfléchir l’amour entre goa’uld avait un quelque chose d'étrange et de puissant… En tout cas, elle ne voulait pas se donner à un autre goa'uld non, ni offrir ce qu’elle avait offert à Taténen en danse ou en caresses… c’était intime, c’était à eux, à lui. Bastet le regarda dans les yeux en se disant que c’était ça, c’était lui. Elle lui sourit tendrement elle l’embrassa en posant ses mains sur ses joues, l’attirant à elle.
Elle laissa ses mains courir les épaules de Taténen, puis vient se coller contre lui, jusqu’à écraser sa poitrine contre lui dans une attitude toute provocante en se mordant les lèvres d’un air espiègle et enivrée.

-" Je crois que tu sais très bien comment m’être agréable alors…
N’arrête pas !"

Ce dernier mot fut susurré tel un supplice. Elle ne voulait pas qu’il arrête non, cela aurait été criminel et cela se lisait dans son regard. Elle voulait qu’il continue à prendre possession de son corps de ses mains, qu’il la couvre de baisers, qu’il la fasse encore frémir de plaisir.
Elle voulait qu’il soit son amant et qu’il la possède encore, jusqu’à lui faire crier grâce et qu’épuisée elle s’endorme comblée dans ses bras puissants en ne songeant plus qu’à lui.
Elle voulait partager cette passion avec lui et pour cela elle était prête à le laisser lui montrer combien il l’aimait.
Elle lui rendit ses baisers avec autant de passion, enlaçant ses épaules en ronronnant. Des baisers rapides mais attentionné et porteur de toute l’envie et la passion qui menaçait dangereusement de les submerger. Mais serait-ce un mal ? Ne souhaitaient-ils pas tous les deux ne faire plus qu’un dans un corps à corps physique surtout là, dans l'opiumerie?
Bastet en tout cas se laissa aller sous les baisers torrides de Taténen en repartant à l’attaque de ce pantalon qui était de trop. Au moins, elle il n’y avait qu’a défaire un petit nœud sur le côté pour retirer son bas. Ce qui était loin d’être le cas de son cher Taténen.

Bastet se perdait dans l’enivrement du moment. Cet instant entre eux devenait de plus en plus chaud et était indubitablement marqué par la passion. La machine goa’uld qui les désinhibant les plongeait dans un tourbillon d’extase, mais à les voir ainsi on ne pouvait douter qu’il y avait autre chose qu'ils s’aimaient.

L’affection qui les animait tous deux était chauffé à blanc et leurs regards avait perdus cette tendresse qu’ils avaient eue tantôt : elle avait laissé place à une ardeur sans pareil. Violents et fougueux, Bastet et Taténen faisaient preuve d’une passion dévorante qui ne cessait de les enflammer toujours plus.
Nos deux goa’ulds se montraient de plus en plus avide l’un de l’autre et leur excitation montait d’autant plus qu’ils se dénudaient. Malgré cette frénésie passionnée, ils restaient attentif l’un à l’autre. Chaque caresse n’avait que pour seul but de voir le plaisir envahir le corps de son aimé pour lui prouver son affection.

Bastet sourit amusée en sentant Taténen venir à son aide pour retirer ce dernier rempart de tissus entre eux. Elle le laissa la guider et l’embrassa tendrement pour temporiser quelques minutes, mais une fois qu’il fut enfin libérer de cette tenue bien trop serrée depuis un moment, elle vient passer sa langue, insolente, sur ses lèvres.
Elle avait une idée en tête, mais Taténen aussi et finalement, elle ne put rien lui refuser : elle le laissa la basculer sur le dos avec un plaisir non dissimulé. Elle se mordit délicatement la lèvre inférieure en sentant le regard de Taténen sur elle  c’était si envoutant qu’elle en frissonna.
Elle avait l’impression qu’elle allait défaillir : cette fois ci, Taténen était un amant exigeant et doué. Langoureux, sensuel et puissant, il lui faisait perdre la tête et elle ne rêvait que de se perdre encore et encore entre ses mains… : aucun retour en arrière n’était possible et elle n’en souhaitait pas en vérité.

Fermant les yeux, Bastet soupira de plaisir en sentant les mains de Taténen glisser sur son ventre pour aller chercher les attaches de son bas.
Elle se cambra, se levant de quelques centimètres pour l’aider à la déshabiller : enfin ils étaient à égalité. Elle en profita de pouvoir le redécouvrir du bout des doigts, peau contre peau, l’effleurant, l’embrassant, jouant à enflammer ses sens pour le voir capituler sous la force de la passion.

Taténen était si attentionné et vaillant qu’elle en avait le feu aux joues et ne cherchait pas à cacher combien elle l’aimait. Il était en cet instant si loin de ce Taténen austère qu’il donnait à voir, mais elle savait maintenant que ce n’était qu’une apparence. En cet instant elle voulait lui montrer par ses attentions combien elle aimait cela et ne perdit justement pas de temps pour aller jouer de ses mains douces mais décidées sur son membre viril, ne rendant ainsi les choses qu’un peu plus dure encore entre eux.

Bastet embrassa avec application l’épaule de Taténen qui était à la portée de ses lèvres, avant de déglutir. Elle haleta dangereusement sous les mains de Taténen. Au début, elle répondit à ses baisers, mais très vite perdue dans ces sensations, elle ne put que se laisser aller en soupirant de plaisir contre lui, abandonnant son corps sous ses mains.  
Malgré les apparences, cela n’était en rien un combat, c’était juste toute la passion, une manifestation cette force brute que l’on gardait en soit et qui s’extériorisait en cet instant.

Ses caresses, le contact de ses lèvres sur son corps, le frôlement de leurs peaux nues… Bastet serra le tissu d’un coussin sous elle entre ses doigts en gémissant sous les vagues de chaleurs qui se diffusaient en elle comme une marée de plaisir. Elle se mordit la lèvre inférieure : Dieu que Taténen était doué, il savait exactement que faire pour la perdre. Mais elle ne souhaitait pas être en reste et lui rendit la pareil : ses mains se firent plus insistantes, un brin vicieuses et espiègles sur sa masculinité, mêlant les caresses insistantes et légères…

Lorsqu’elle rouvrit les yeux pour tenter de reprendre pied, elle riva son regard chaud et impétueux sur lui. Il savait se montrer implacable malgré cette prévenance qui le caractérisait… quoique cette prévenance commençait doucement mais surement à descendre aux oubliettes !

Les caresses sur ses jambes, ses cuisses se firent plus insistantes et la firent se cambrer plus encore contre lui. Elle grogna son mécontentement d’être ainsi malmenée : les yeux clos, le souffle court, elle s’abandonna toute entière à son plaisir. Ce qui avait l’air de plaire à son roi adoré.

Elle s’offrait à lui : il était son amant, son aimé… et il devenait de plus en plus dur de ne pas tout envoyer valser pour concrétiser leur envie.

-" Taténen … hummm…. Oh mon amour♥
Humph… "

La passion était trop forte, elle n’en pouvait plus : Elle l’attira à elle, gourmande et prit possession de ses lèvres en un baiser torride.
Cherchant le contact de sa peau, relevant une jambe pour mieux le frôler, leurs intimités se caressant, Bastet se cambra pour augmenter la surface de peau caressée, sentir son ventre contre le sien, ses mains glisser sur elle…

Cette soirée dépassait ses attentes ! Elle n’avait pas espéré autant à vrai dire, mais elle n’allait pas se refuser à Taténen, surtout vu la passion qui l’animait : elle voulait qu’il la fasse sienne et  le désirait autant qu’il ne la désirait.

Leurs regards s’accrochèrent, animés d’autant de passion, d’impatience et d’envie. Frissonnante, Bastet répondit aux caresses de Taténen en lui offrant son corps avec dévotion. Elle apprécia énormément ce côté prévenant qu’il réussissait à garder bien qu’il voulait la faire sienne, ne cherchant pas à aller trop vite ou trop loin, agissant avec une certaine retenue et surtout à son écoute. Elle l’accompagna dans son mouvement, accentuant tendrement leur union en gémissant son nom....

Bastet embrassa avec une douceur contrôlée la peau pourtant si appétissante de Taténen alors que ses mains glissèrent dans son dos, impatientes mais se retenant, détaillant sa musculature, et elle l’attirant contre elle pour appuyer cette étreinte et donner un peu de cette tendresse qui bientôt leur ferait défaut.

Excitation, appréhension, envie, tout se mêlait en elle. Chancelante Bastet se laissait allait à ces sensations vertigineuses. Elle laissa Taténen jouer sur son corps au grès de ses envies, et happa ses lèvres en un baiser enivrant. Ils avaient la nuit devant eux, mais en cet instant c’était comme si plus rien ne comptait à part partager cette passion dévorante.

Toute cette pression accumulée, cette tension sensuelle et sexuelle sembla trouver sa finalité dans leur union. Cet instant tan attendu par l’un comme par l’autre était électrisant, intense, mais ils tentèrent de garder un brin de contrôle, enfin… cela avant que Taténen ne finisse par ne plus pouvoir tenir à lui prouver son amour de la plus belle des manières, avec force et vigueur.

-" Oh mon amour, oui !"

Elle savourait chaque seconde comme si c’était des heures, chaque caresses comme si c’était les dernières… Ses bras autour de Taténen, elle embrassait avidement chaque centimètre carré de peau approchant sa bouche avec passion. Subissant mais consentante, Bastet se perdit dans le regard de Taténen et cela la perdit…

Les regards s’accrochèrent par instant, avant que Bastet sous les déhanchés de Taténen ne finissent par rejeter la tête en arrière en gémissant. Elle aurait voulu le marquer de son empreinte plus encore, autant qu’il ne la marquait, qu’il ne puisse pas l’oublier, qu’il ne veuille qu’elle, mais il se faisait si insistant et intense qu’elle ne pouvait résister. Allongée sous Taténen, Bastet perdait le fil du temps. Elle ne pensait à rien d’autre qu’à celui qui partageait ce moment, et ne faisait que ressentir et se laisser aller à toute cette passion.
S’adaptant à son amant, son corps ondula avec lui. Comme une prière, elle murmura le nom de celui qu’elle aimait et qui lui donnait tans de plaisir… non, avec qui elle partageait tant de plaisir.
Elle savoura la douceur dont il pouvait faire preuve par moment, caressant son dos, l'embrassant même avant de se perdre dans cette union lorsqu'il se faisait plus insistant. Son souffle se fit de plus en plus court, alors que son cœur palpitait dangereusement, mais elle n’eut pas le temps d’en avoir réellement conscience car déjà il lui arrachait un nouveau gémissement et elle se cambra contre lui avant de finalement s’avouer vaincue, le regard noir de passion et un brin hagard en cherchant ses lèvres pour un baiser passionné…


Encore un point que peu connaissaient sur les goa'ulds : ils étaient passionnés et endurants .... ce qui ne rendait les joies de l'amour (s'ils voulaient se donner la peine d'y jouer) que plus délectables. Ils se comprenaient parfaitement, éprouvaient les même sensations (ou presque). Ils avaient  les même instincts, les même besoins...les même limites. Et cela rendait leurs ébats que d'autant plus intenses et enflammés.
Il était certain que Bastet allait s'en souvenir de cette soirée. Comment l'oublier ?

Les yeux clos, le sourire aux lèvres Bastet reprenait doucement sa respiration. Haletant encore, elle savourait l’extase d’être ainsi lovée dans les bras de Taténen. Dieu ! Elle ne savait pas si c’était la machine ou leur séparation, mais cela en avait réellement valut la peine. Son sourire s’élargit alors qu’elle ouvrit les yeux pour détailler l’élu de son cœur qui s’éloignait d’elle. Elle avait une petite pique aux bout des lèvres mais n’eut nul besoin de l’utiliser : il n’y avait qu’à voir son regard. Un regard qui la faisait fondre, un regard qui lui donnait l’impression d’être la plus belle et surtout, d’être SA reine. Pour confirmer cette sensation, Taténen posa ses doigts sur son ventre, la faisant un instant grogner de satisfaction…

Elle le regarda en souriant amusée. Cela avait été si intense, si profond, si …. Si jouissif oui. Elle était encore plongée, et son tendre amant aussi à en croire le regard chamboulé qu’il posa sur elle, dans un état de béatitude absolue.  Un enivrement qui peinait à redescendre, mais d’un côté elle n’était pas sure que l’un ou l’autre en ai envie. Ce corps à corps charnel, ils l’avaient tous deux désirés.

Bastet soupira et se cambra sous les caresses que Taténen déposait sur son ventre et ondula en gloussant. C’était tout autant pour les frissons qu’il faisait naitre que pour ce qu’il avait dit.  Elle le regarda amusée et parla de sa voix humaine.

-" Heureuse que tu aies apprécié ma petite… surprise. "

Elle se tourna pour venir se caler ventre sur les coussins et se mit à bouger en l’air ses jambes repliées avec un air un brin aguicheur.
Bastet  elle adorait les surprises, et s’il avait aimé celle-là, elle se demandait ce qu’il penserait de celle qu’elle lui réservait pour le jour où ils décideraient de convoler ensemble.

Elle se demanda un instant comment il verrait la chose ? Le connaissant surement qu’il voudrait un cérémoniel pour la présenter à son peuple, officialiser la chose. La présenter juste comme ça en disant qu’elle était sa reine point, cela ne lui ressemblait qu’à moitié. Mais dans ce cas, la surprise n’en serait que plus grande… Elle sourit en y songeant mais se reprit : elle avait bien le temps d’y penser plus tard car ce ne serait pas demain ! Mais présentement elle ait envie de faire la nymphette et de l’attirer à elle et de le garder auprès d’elle.

Bastet resta ainsi un moment, la tête posée sur ses bras croisés, à savourer les douces caresses de son amant sur sa peau. La nudité ne la dérangeait pas, elle aimait bien en jouer même dans certain cas, en  bonne femme fatale qui se respecte, mais en cet instant elle appréciait juste le moment de félicité partager avec son Taténen adoré, ce moment où l’extase sensuelle et sexuelle retombe et roula finalement sur le côté pour venir se caler contre Taténen en souriant amusée.

A bien y réfléchir, elle trouva qu’elle souriait beaucoup quand il était près d’elle… Dey lui avait fait remarquer de façon détournée… de cette façon insolente mais toute professionnelle qu’il savait si bien manié. Elle avait eu envie de se venger sur l’instant en lui donnant quelques harassants travaux à faire, mais en même temps… elle s’était posé la question : Souriait-elle  réellement plus quand il était là ?
Maintenant, elle se disait aussi qu’elle ne le quittait pas des yeux. Et Taténen non plus : elle sentait toujours son regard sur elle. Un regard passionné, empli d’affection et d’adoration. Elle se sentait belle quand elle croisait son regard… et avait souvent envie de faire plus encore, juste pour qu’il la dévore des yeux !
Quoique ce soir, elle n'avait pas eut a se plaindre, il avait fait bien plus que la dévorer des yeux, il l’avait dévorer toute entière ( ) . Elle le regarda tendrement en gloussant lors d’une caresse un brin chatouillante.

-" Nos retrouvailles méritaient d’être l’égal de notre affection mon amour. Ne crois-tu pas ?
Mais … je propose que l’on ne généralise pas cela.

Loin de tes bras, le temps m’a paru interminable...."

Sa voix c’était fait boudeuse sur la dernière phrase… de sa bouche, c'était une confession. Mais il n’était pas certain qu’en cet instant, ses sens encore assoupie par le plaisir que Taténen lui avait procuré elle s’en rendait réellement compte. Elle en rougirait peut être plus tard d’avoir été si franche avec lui allez savoir.
Cela dit, elle vient lui faire un bisou esquimau, frottant tendrement son nez contre le sien en glissant ses bras autour de son cou.

-"Que dirais-tu de rejoindre ma chambre ? l ne faut pas abuser des bonnes choses. Et puis, ces coussins sont agréables, mais mon lit est bien plus confortable, même s’il n’égal pas le tien je te l’accorde.»

Elle vient déposer un baiser qui paraissait bien chaste après leur puissant ébat, mais qui était le reflet de sa tendresse pour lui. Puis elle se leva et partit a la recherche de leurs vêtements disséminés déci delà et pendant que Taténen se rhabilla elle fit de même, assez rapidement : elle se moquait bien que ce ne soit pas parfait, cela ne se verrait pas avec toute ses épaisseurs.

Une fois qu’ils furent prés, elle sortit avec Taténen sur les talons et tous deux sortirent de l’ opiumerie qui ce soir avait vu un nouvel usage de ses locaux.

Tout en marchant, Bastet savoura l’air frais qui remontait du fleuve et pénétrait dans le palais et se mit à réfléchir. A ce qui s’était passé entre eux et avec tant d’intensité… la machine n’expliquait pas tout après tout. Le fait qu’ils se retrouvaient avec une intensité et un plaisir non feint et un soulagement presque… Le fait qu’il l’avait demandé en mariage et qu’elle avait reporté la dernière fois, mais l’idée avait germée dans son esprit depuis, et faisait son bonhomme de chemin…
Et il y avait le reste : il était venu ici pour se renseigner lui avait-il dit : Est-ce que c’était réellement secondaire ou bien principal et elle secondaire ? Et sans parler de ce qu’il avait dit à propos d’un plan sur le retour de Râ. D’ailleurs cela lui revient en tête assez fortement.

À mi-chemin, celle qui était restée d’un calme olympien sembla retrouver ses habitudes et leva ses grands yeux bleus vifs et pénétrant vers Taténen en ralentissant l’allure.
Bastet soupira en se demandant quel serait le résultat de ce plan… actuellement elle n’arrivait pas à le visualiser et cela la refroidissait un peu. Bastet pouvait foncer tête baissée oui, mais des fois aussi réfléchir à un plan de A à Z pour qu’il se déroule sans accros.

-" J’aimerais que tu me reparle de ton plan, concernant la résurrection de Râ. Comment comptes-tu t’y prendre ? A tu bien réfléchit aux détails ou était-ce juste une idée ?"

Ils marchaient dans les couloirs vides et le silence n’était troublé que par le crissement du feu des braseros et les pas d’une patrouille jaffa qui arriva et passa près d’eux, ce qui entraina de leur part un silence… cela ne regardait pas les jaffas n’est-ce pas ?
Elle n’aimait pas les accros et surtout lorsque cela mettait en péril son royaume ou ses petits. Ses petits… Elle regarda intensément Taténen un instant avec un petit sourire mystérieux.
Bientôt se seraient les leurs ! Cela risquait d’être un mélange détonnant à y réfléchir, mais elle aimait quand c’était animé ().
En tout cas, pour cela il faudrait qu’elle lui avoue son secret… mais ce n’était pas l’heure. Pas encore. Il n’empêche qu’elle se dit que ce serait surement une bonne surprise et un beau cadeau que de lui donner des petits… non ?
Son sourire mystérieux s’agrandit quand elle se dit qu’ils pourraient avoir en vingt ans une cours dévouée, mais cela lui demanderait à elle un sacré travail… et elle ne maitriserait que la moitié des informations génétiques, celles venant d’elle, ce qui voulait dire que potentiellement il y aurait de la casse, mais on en était pas encore là.
Encore faudrait-il commencer à les faire et pour cela qu’il laisse filtrer l’Adn dans ses gamètes… Pour l’instant on était au stade ébats sexuels juste pour le plaisir et l’affection, et comme il la pensait asexuée, il dans ce cas, il valait mieux éviter de se retrouver avec un harsiésis dans le tiroir.
Ce qui en soit lui convenait très bien à cet instant précis, ils avaient le temps encore, et cela lui ferait d’autres surprises à lui faire.

Ils étaient arrivés devant ses quartiers et retrouvèrent facilement le chemin de sa chambre, ou un thé encore chaud les attendait sur un plateau d’argent. Bastet sourit en se disant que ce lothar avait bien des coups d’avance, c’était à porter à son éloge.

Elle s’installa dans un gros fauteuil aux coussins moelleux et remplit deux tasses, en prit une et s’installa recroquevillée mais à l’aise dans son fauteuil. Sa position n’avait surement rien de prestigieux : elle ne se tenait pas droite, les épaules en arrière, le regard droit, mais elle était dans une position lovée confortable et discutait avec Taténen qui, vu la passion qu’ils venaient de partager, l’avait vu sous toutes les coutures ou presque !
Portant sa tasse à la bouche elle prit une gorgée de thé et se rendit compte qu’elle était assoiffée ! Il fallait dire que l’effort avait été intense… Elle but sa tasse, se resservit et regarda Taténen par-dessus sa tasse, avec un regard enjôleur.

-" Mon roi, j’aimerais en savoir plus sur ton plan pour… obtenir le pouvoir…"

Elle déposa la tasse, contourna la table et s’approcha avec grâce de Taténen, puis elle s’installa à genoux devant lui et, levant une main, vient la poser sur sa joue en rivant son regard tendre mais fier sur lui.

-" … et le contrôle de notre cours.»

Notre cours. Un double sens évident. Ils faisaient partie de la cours égyptienne certes, mais… se serait bientôt « leur » cours à eux non ? Aprés tout, Taténen ne comptait-il pas devenir le chef ? Et ne voulait-il pas faire d'elle sa reine ?

Bastet le savait et son regard se fit insistant.
Leur relation n’était pas éphémère n’est-ce pas ? Cette affection qui était née entre eux, cet attachement passionné était le prémisse de plus non ?
C’était étrange car elle avait beau l’avoir entendu lui demander sa main, lui dire qu’il l’aimait, c’était aller si vite, trop même, que cela lui avait fait peur… mais elle n’avait pas fuit ce soir-là non et ne le regrettait pas : elle ne regrettait rien de ce qui se passait entre eux, sauf peut être leur séparation....
Taténen ne cessait de l’étonner et de l’attacher à lui par ses gestes, ses attentions. Elle comprenait aujourd’hui que calculateur, ce soir-là, il lui avait semblé normal de lui dire tout cela, mais elle ne l'avait pas comprit. Elle l’avait prit plus comme une demande en mariage politique, sans sentiments, juste une alliance poussée… mais ce n’était pas cela non, et Taténen lui avait bien prouvé avec vigueur et passion, et elle était prête à le laisser lui prouver encore et encore qu’il la désirait ardemment.

Bastet laissa choir délicatement sa main de la joue de Taténen en une longue caresse et vint jouer de ses mains en un tendre massage de la main baguée de Taténen, regardant la bague et caressant du bout des doigts avant d’appuyer par instant sur les points de pression des muscles.

Elle avait beau avoir un caractère farouche et indompté, elle avait aussi ancré en elle se respect qui se devait au plus fort, c'était marqué en elle au fer rouge. A coté de cela, elle avait cette impression que Taténen l’apprivoisait peu à peu, avec une certaine facilité qui la laissait dubitative quand elle y réfléchissait… Mais quand elle croisait son regard, elle n’y réfléchissait plus tan ce regard semblait chargé d’un désir indéfectible envers elle.
Elle se rendait compte que doucement mais surement elle baissait les murailles qui la protégeait, cela lui faisait peur par moment... mais Taténen était si doux et tendre dans sa ténacité que petit à petit elle se laissait faire avec un certain plaisir.

Bastet commençait à se sentir lasse, la tension de leur ébat enfin retombé laissait place à une fatigue bienfaitrice et à cette impression de bienêtre absolu. Elle adorait ce moment ou entre deux eaux elle avait juste envie de se caler dans les bras de son amant sans réfléchir, juste par envie et plaisir… et les bras de Taténen était si large et puissant.. hum entendre les battements de son cœur contre elle...
Elle se rendit compte qu’elle souriait. Dey avait surement raison après tout. Elle soupira de bienêtre et cessa doucement de masser la main de Taténen. Elle croisa ses mains sur les genoux de Taténen et vint y déposer sa tête.

-" Dis-moi mon roi, comment veux-tu débusquer ses pleutres et surtout… que feront nous d’eux ensuite? ... »

Sa voix était un brin lasse... Que faire d’eux ? Les asservir et les obliger à les servir ou les… tuer ?    Quelle était l’idée de son futur roi ?  Pour elle, ils pourraient bien tous les tuer, elle pondrait de nouveaux goa’ulds et prendrait le temps s’il le fallait d’en faire de parfait subordonnés – dans la limite de ses possibilités bien sur- mais elle ne pouvait pas le dire à Taténen, pas encore même si cela lui brulait le bout de la langue. Elle n’était pas encore sure et certaine de son amour absolu, mais quand cela serait, alors….

Parler d’amour chez les goa’ulds, c’était un sujet quelque peu « tabou » diraient certains.
Vérité ou mensonge ? Réalité ou fiction ? Sentiment intéressé ou sentiment indéfectible ?
Les deux s’étaient déjà vu, mais pour passer des centaines voire des milliers d’années l’un à côté de l’autre, il valait mieux éprouver des sentiments constants et se retrouver sur bien des points, car même si les humains les en croyait dénués, ils éprouvaient bien des sentiments. De toute façon qu’est-ce que les humains savaient d’eux ?
Ils étaient peut être une espèce  aquatique et parasite étrange, composé de nombreux asexués, mais comme d’autre animaux, ils étaient capable d’aimer. Certains le faisaient par profit oui, mais certains le faisait aussi par ce qu’ils en avaient envie et par ce que c’était l’autre… C'était inexplicable, mais d’un côté l’amour ne s’explique pas, que ce soit chez les humains ou les goa’ulds.

Et pendant ce temps, la tête toujours posée sur les genoux de Taténen, Bastet se sentait doucement somnoler…

Assise devant Taténen, Bastet releva la tête pour river son regard dans le sien.  Elle l’observa un instant, avec ce regard qui semblait transpercer votre âme et finalement esquissa un doux sourire.
Elle aimait quand il parlait comme ça, avec cette conviction : elle avait l’impression qu’il la caressait  avec une certaine tendresse, mais… rien n’était sûr dans son plan, et de même, utiliser Râ comme prétexte suscitait en elle un sentiment mitigé qu’elle ne s’expliquait pas. Il était mort non ?

-"Nous ne devons pas nous précipiter… même si l’envie n’en manque pas. Il y a des lacunes dans ce plan, des lacunes à combler.
Hum…. Te rappelle tu ta première visite ici-bas…"

Elle déglutit en se disant que cela faisait quasiment un an et que jamais ils n’en avaient reparler…

-" Lorsque justement des « fantômes » nous sont apparus, diront-nous.
J’avais dit que notre cours… non ! l’ « l’Ancienne cours » était en mon sens éteinte, que nous réussissions à peine à garder la tête hors de l’eau. Que sans Râ, il nous fallait tout repenser, car il fut l’élément clé de son pouvoir et en même temps ce qui en a justement causé la perte."

Bastet bougea pour mieux se caler, les fibres du tapis commençant à marquer ses genoux, elle se laissa glisser un brin sur le côté et recala sa tête sur les genoux de Taténen en prenant le temps de réfléchir…
Elle se sentait mal à l'aise en cet instant, et pris quelque secondes pour recentrer ses idées. Dieu qu’elle serait bien revenu  une demi-heure plus tôt, tout était bien plus simple, plus limpide quand on laissait parler son instinct et sa passion…

-" Alors… prendre le contrôle sur une cours pourris  de l’intérieure ? Est-ce une bonne idée ? Nous devrons faire attention à ce que les erreurs du passé ne se répètent pas. « Diviser pour mieux régner »… quelle absurdité."

Elle se demanda à ce moment la si ce qu’elle disait avait un sens, si elle ne partait pas dans une digression.

-"Crois-tu que sortir son cadavre d’un placard pourrait nous être profitable ?  Ma présence en soit n’aurait rien d’extraordinaire, j’ai toujours eut l’image d’une excellente alliée de Râ, mais… avons-nous les moyens de mettre ce plan en œuvre ?
Après tout militairement parlant, c’est moi qui prendrait tous les risques … pardonne-moi, mais à moins que mes informations ne soient exactes, ton armée ne ferait pas le poids. Alors… ne devons-nous pas attendre, et instauré une politique pour agir en conséquence puis mettre ce plan en œuvre ?  

Elle serra les mains un instant et l’écouta. Les caresses de Taténen l’apaisèrent en un instant. Si doux, si agréable… elle sourit en l’entendant parler et leva la tête pour poser une main sur sa joue et s’approcha a effleurer ses levres.

-" Oui et je serais à tes cotés. Mais une parole …  si la force militaire nous manque… c’est dans des jarres que nous finirons, non sur un trône."

Elle se leva et marcha vers la fenêtre avant de se tourner de ¾ vers Taténen, une certaine fatigue se lisait sur son visage, mais surtout une certaine crainte.
Ses yeux eux ne mentait pas : fier, hautain, pleins d’assurance et de fougue, elle n’avait pas peur, elle voulait juste avoir une assurance que ce plan fonctionnerait. Elle regarda de nouveau la fenêtre scrutant la nuit de ses yeux en réfléchissant, et observant par la même le reflet de Taténen sur le verre.

-" Je pense que nous nous reverrons bientôt mon ami. J’ai envoyé mes vassaux faire le point vis-à-vis des clauses de notre alliance. D’ici deux jours j’espère bien être en mesure de te dire si je pourrais répondre à tes demandes."

Son visage avait perdu cette douceur tendre qu’elle avait eue auparavant pour Taténen. Ses trait étaient lisses, froids… le visage d’une poupée pourrait–on dire, sans expression, alors qu’elle réfléchissait à tout cela. Elle avait demandé un rapport extrêmement détailler des forges, des cultures, avec un estimatifs des compétences, des possibilités… voilà pourquoi elle avait envoyé ses vassaux.

Si les demandes de Taténen ne pouvaient être réalisées… quand serait-il du plan ? Serait-ce sa faute à elle si cela ne pouvait pas être réalisé au plus vite ? Et qu’ils se fassent griller par un autre ? En tout cas, elle avait son titre, même s’il ne voulait techniquement plus rien dire, elle n’en restait pas moins un « grand maitre », la fille de Râ, elle pensait même être la plus puissante de la cours mais…
Des flashs lui reviennent en mémoire.

Des tirs, des morts, des guerriers Kulls et tout ce sang… son sang. Elle frissonna et son cœur manqua un bond. Cela faisait combien de temps qu’elle avait arrêté de revoir cette scène ? Des mois, alors pourquoi ce soir ? Elle se rendit compte que son cœur battait trop vite….

Elle recommençait à paniquer, comme à chaque fois que cela lui revenait en mémoire et malgré qu’Aya tenta de la calmer, cette fois-ci cela fut plus lent à agir.

Elle sentit le souffle glacé de la défaite couler sur elle comme ce jour-là quand elle avait regardé un a un ses vaisseaux exploser, la peur qui la tiraillait en entendant l’ennemi progresser sans être inquiéter dans les entrailles du vaisseau jusqu’à apparaitre devant elle et détruite le pont sous un déluge de tir.
Elle entendait encore leur pas résonner dans le silence, avant de se rendre compte qu’elle ne pouvait plus bouger. Elle revoyait encore cette lumière orangée du soleil proche qui baignait le pont, les cadavres autour d’elle, cette envie de fuir et de ne pas pouvoir. Elle eut un instant la sensation de ressentir de nouveau ce trou béant dans son corps et de sentir la vie la quitter peu à peu…

Elle avait beau entendre Aya qui l’appelait et tentait de la faire réagir, elle était comme paralysée. Bastet ferma les yeux et tenta de reprendre son calme en même temps qu’Aya lui susurrait qu’elle était en sécurité, dans son corps, qu’elle l’avait sauvé et ne l’abandonnerait jamais… mais ce n’était pas des bras d’Aya qu’elle avait besoin.
Elle rouvrit les yeux et regarda le reflet de Taténen d’un regard glacial et retord. Non. Elle n‘était pas prête à repartir en guerre, elle était toujours tétanisée par la peur.

Cela n’avait duré que quelques secondes, le temps du flash mais elle n’arrivait plus à bouger de devant son reflet... La dernière fois qu’elle avait pensé à tout cela, elle avait faillit s'en prendre a Hotep, le responsable et finalement, s’était aventuré sur Amonos, elle avait rencontrer Taténen.
Une belle rencontre quand on les voyant là maintenant. Elle sourit en se rappelant leur petit manège… si on lui avait dit qu’ils en seraient là maintenant, elle aurait éclaté d’un rire sonore.

Mais en cet instant, Bastet se sentait souillée par ce souvenir, cette défaite cuisante qui l'avait marquée au fer rouge. Ba’al… même absent il continuait son noir dessin.
Elle sera ses bras autour d’elle comme frigorifiée. Son corps n’avait pas froid, son âme et son cœur par contre… et elle s’en voulait.
En cet instant elle avait l’impression d’être revenue en arrière, de ne pouvoir compter que sur elle, qu’il n’y avait qu’elle pour la protéger, que tout était dangereux et pourtant, il y avait bien cette grande silhouette qui se dessinait derrière elle sur la vitre.
Bastet tenta de se reprendre : il ne fallait pas que Taténen voit son trouble non... elle ne voulait pas qu'il la voit ainsi, si misérable, faible et apeurée.
En cet instant elle se faisait honte à elle-même, d’où ce masque sur son visage, ce masque impénétrable qu’elle avait forgée au fil des siècles. Mais son regard quand à lui ne mentait pas...

Bastet frissonna sent savoir si c’était le froid qui perçait de l’extérieur ou la tournure que prenait les évènements. Elle sentait qu’elle avait tout gâché, qu’elle était l’instigatrice de son malheur… mais elle ne savait pas quoi faire maintenant. La peur, l’angoisse la tétanisait et sa fierté l’obligeait à se taire et à être têtue.

Bastet tourna la tête vers la fenêtre pour ne pas que Taténen ne la voit. Elle déglutit en entendant la voix de Taténen. Non, malgré tout, elle avait confiance en lui et son regard se fit d’autant plus triste. Elle ne voulait pas qu’il pense cela.
Son sœur se pinça violement alors qu’elle s’accablait de milles mots, se maudissant d’être ainsi. Mais qu’y pouvait-elle… elle avait souffert et avait peur d’être de nouveau blessé aussi violement, et elle songeait aussi à ses petits : si elle mourrait, sa lignée mourrait avec elle.
Son regard glissa vers Taténen alors qu’il marquait un nouveau silence lourd de sens.
Le regard de Taténen la fit frissonner mais pas de plaisir loin de là. Il était si froid…. i l n’y avait plus rien de l’être tendre et doux qui la dévisageait avec amour. À cet instant, elle ne savait pas que dire ou faire. Elle avait tout gâché … mais que pouvait-elle dire de plus ? Pardon ? Ce jeter à ses pieds ? Non, cela ne lui correspondait pas.

Bastet resta enfermée dans son mutisme, l’air renfrognée, se sentait au bord de larmes, mais refusant de se laisser aller.
Elle eut un sourire triste alors qu’il la piqua sur son armée. Il se méprenait sur ce qu’elle avait voulu dire, mais elle avait peut-être été maladroite. Ce n’était malheureusement pas un détail de son point de vu, et surtout, elle espérait bien que ce ne soit pas le cas, car elle aspirait à avoir un roi puissant, charismatique… un roi qui la protégerait, qui s’imposerait à tous…même à elle. Un roi qu’elle suivrait avec dévotion et amour, partageant son quotidien et son ambition par envie et plaisir. Était-ce trop demander ? Et si oui… ne pouvait-elle rêver ?

Bastet déglutit sans pouvoir pour autant parler : ses mots restaient bloqués dans sa gorge. La fierté mal placée, l’humiliation, la stupidité… elle hésitait sur le pourquoi.

Elle ne le pensait ni fou, ni stupide… sinon elle ne serait pas tombé amoureuse de lui. Elle eut un petit sourire triste. Oui, elle était tombée amoureuse de lui, sans réellement s’en rendre compte, sans réellement le chercher. Cela s’était fait naturellement, tellement qu’elle n’avait pas fait la différence entre le jeu et la réalité. Mais maintenant, elle l’avait mis en colère et il croyait qu’elle doutait de lui et elle ne pouvait que restait là, figée avec l’envie de s’enfuir… encore.

Bastet frissonna et resserra ses mains sur la peau nue de ses bras et se crispa. Elle avait envie de pouvoir remonter le temps de quelques minutes, de revenir à cet instant ou installée la tête sur les genoux de Taténen elle se laissé aller en toute quiétude à ses douces attentions.
Maintenant, les mots de Taténen résonnaient dans la pièce et n’avaient rien de caressant. Plus l’air était électrique, plus elle se recroquevillait sur elle-même. Pas qu’il lui faisait peur, mais cela la rendait triste de les voir ainsi... surtout qu’elle avait l’envie de se retourner et de se laisser tomber dans ses bras, de fermer les yeux en se calmant contre lui… mais c’était impossible non ?

Bastet sursauta légèrement quand Taténen se leva. Elle fut un brin surprise, pourtant elle savait bien que ça allait arriver. Elle se mordit les lèvres en baissant les yeux, puis ferma ses paupières. Pourquoi cela devait-il finir ainsi ? Ce n’était pas son souhait pourtant… Et maintenant ? Taténen allait-il crier ? S’emporter ? Claquer la porte ?

Bastet rouvrit les yeux d’un air étonné et tremblant un instant en sentant les larges mains de Taténen sur les siennes. Elle le regarda au travers de son reflet dans la vitre. L’angoisse se lisait dans son regard, mais en croisant le regard de Taténen, il se fit plus doux et profond : elle voulait y croire, elle le souhaitait réellement, il fallait qu’il comprenne. Elle écarta ses doigts et vient emmêler leurs mains doucement.

-"Je ne te sous-estime pas, il n’en est rien je te l’assure."

Bastet sourit doucement, ferma les yeux et soupira, rassurée de sentir la présence de Taténen dans son dos. Elle se laissa doucement aller en arrière jusqu’à sentir le torse puissant de Taténen contre elle. Oui, elle se sentait rassurée par sa présence, le son de sa voix, son regard… même si elle se sentait honteuse qu’il l’ai vu ainsi. Elle aurait préféré qu’il ne la voie que belle, souriante, aguicheuse …
Quand elle se sentit prête, les gestes doux de Taténen l’aidant à se décontracter, elle se retourna et se cala contre lui, dans ses bras. Elle serra doucement mais fermement le tissu de sa chemise entre ses doigts délicats.
-"Je ne te reproche rien. Je ne souhaite que la bonne marche de ton plan je te l’assure. C’est juste… Une angoisse qui ne me quitte pas. "

Elle enfoui sa tête dans les plis de la chemise de Taténen, laissant un silence s’installer, une boule au travers de la gorge. C’était maintenant ou jamais et s’il devait l’abandonner alors elle serait fixée.

-" T’es-tu déjà sentit mourir ? Pas ton hôte… toi.
Cette sensation de vide et d’impuissance… je n’arrive pas à l’oublier. C’est pathétique…"

Elle avait mal dans la poitrine et se dit que sa morgue habituelle et son autodérision lui manquait. Elle se sentait nue et fragile là contre Taténen, comme si elle n’avait plus aucune défense, mais même si c’était étrange pour elle, qu’elle se sentait honteuse, elle était apaisée par la présence de Taténen et voulait qu’il reste là. Elle l’écouta parler et se laissa apaiser par ses caresses, le rythme du son de sa voix.

-" Je suis de ton avis, cette cours doit être purgée des éléments pourris. Pour enfin tous s’unir tous l’égide d’un chef puissant.
Je ne tenais pas à te manquer de respect en te signifiant inférieur à moi… Tu me connais assez pour savoir que je ne dis pas de chose à la légère et que je n’en pense rien. C’était juste pour te faire remarquer que, actuellement, les moyens sont limités.

Bastet s’en voulait de sa maladresse, de sa panique… et de cette peur de rejet qu’elle avait développée à cause de Râ et qui maintenant la tiraillait. Si Taténen l’abandonnait maintenant ? Que ferait-elle à part se replier encore plus sur elle-même.
Râ… elle en avait encore peur comme elle s’en moquait, c’était un sentiment bien contradictoire. De même, le plan de Taténen qui touchait à Râ, l’attirait comme il soulevait en elle des interrogations.
Râ était bien mort non ? Est-ce que ce serait sacrilège que de se jouer de cela ? En même temps… quand elle avait vu son fantôme, n’avait-elle pas été forte, ne s’était-elle pas affirmée ? Si, même si elle avait tremblée. Alors elle devait encore l’être.
Taténen n’était pas Râ. Quand il la regardait, elle lisait le désir dans son regard et non un intérêt quelconque.

-" Mais il n’en sera pas éternellement le cas. Dès que j’aurais un état des lieux de mes possessions et possibilités, nous pourrons alors agir comme il a été prévu lors de notre alliance."

La tête doucement relevée, les yeux dans les yeux, elle l’observa. Nous… s’il le désirait toujours après l’avoir vu ainsi paniquer. Elle revint caler sa tête contre lui, laissant ses bras venir naturellement trouver place sur le torse de Taténen et soupira.

-" Des suggestions ? Utiliser une marionnette ? Mais trouver un goa’uld qui pourrait jouer le rôle à la perfection risque d’être compliquer, malgré tout Râ avait un quelque chose de rare.
Je dois encore avoir à mon service d’anciens jaffas ayant servi mon père, cela pourrait servir aussi… et il faudrait pourquoi pas récupérer un ancien domaine ? "

Bastet chercha un monde qui pourrait servir et sourit en se disant que ce serait amusant qu’il s’agisse de cette place où leur histoire avait débutée.

-" Avec une certaine ironie… Amonos ne te semblerais pas un lieu parfait ?
Il suffirait de faire intervenir le faux Râ et de colporter la capture de la planète.
Mais cela signifie que les jaffas libres risquent d’être mis au courant, autant que les luxiens, ce qui en soit risque d’être problématique."

Bastet se retourna dans les bras de Taténen, œuvrant pour se retrouver encerclé de ses bras virils sur ses fines épaules et ferma à moitié les yeux, réfléchissant appuyée contre lui.

-" Humm…."

Elle leva les mains et vient caresser les bras de Taténen.

-" Ce plan risque d’être compliqué…
Il faudrait pouvoir infiltrer les anciens réseaux, faire circuler l’information mais que dans le sens que nous souhaitons…
Il serait limite plus simple de remettre en état la station spatiale et de sonner un rassemblement… mais nous n’attirerons pas que les « nôtres » et surtout… ils pourraient bien se sentir tout aussi supérieurs… non ce n’est pas une bonne idée."

Bastet posa sa tête contre le bras de Taténen et soupira.

-"C’est un sacré challenge que ton idée, mais une solution doit être possible…"

Bastet se dégagea doucement de ses bras, de cette étreinte et se tourna pour lui faire face avec un air bien plus calme et serein.

-"Tu m’as fait une promesse oui. Le pouvoir, la gloire...
ton affection ?... "

Elle leva une main et la fit glisser délicatement contre la joue de Taténen.

-"Si tu le souhaite toujours, ce jour-là ... je me tiendrais à tes côtés, car telle est ma place."

Pour appuyer ses dires, Bastet se haussa sur la pointe des pieds et déposa tendrement ses lèvres contre celles de son bien aimé, en un baiser doux mais intense. Elle se sentait encore chamboulée, mais elle se sentait mieux qu’il y avait quelques minutes. Et elle se sentait encore moche, mais si Taténen ne lui en tenait pas rigueur alors elle le retiendrait encore, car elle n’avait pas envie qu’il parte non.
Lorsque le baiser cessa, la voix de Bastet s’éleva dans un murmure juste pour lui, leurs bouches se frôlant, leurs souffles se mêlant alors qu’elle se serrait doucement, presque gauchement, contre lui.

-"Reste avec moi cette nuit mon aimé."

Non pas qu’elle n’avait pas envie de passé la nuit seule, elle aurait pu appeler Shymera, mais honnêtement ce n’était pas pareil : elle voulait son Taténen.

-"Tu as bien le temps de repartir plus tard non ? Et qui sait, les rapports arriveront peut être d’ici là ?"

Bastet haussa les épaules avec un petit sourire en coin comme si elle pensait cela réellement possible, mais elle-même n’y croyait pas. En fait, elle voulait juste le retenir à ses côtés. Elle vint frotter tendrement son nez contre le sien en lui faisant un regard de chat amoureux.

Les émotions retombant, Bastet étaient un peu fatiguée mais elle ferait au mieux pour répondre aux attentes de Taténen. Quoique dans sa tête cela donnait quelque chose ressemblant à : boire un thé près de Taténen > l'attirer dans ma chambre > se glisser dans le lit > S'endormir dans ses bras et pour le reste, on verrait demain au réveil. Les nuits passées dans ses bras étaient trop rares à son gout pour laisser passer l'occasion mais est-ce que cette idée serait réciproque?
Elle fit une moue boudeuse en levant les yeux au ciel avant de soupirer et de regarder Taténen avec ce regard charmeur et profond qui en avait fait chavirer plus d'un.

-"Je ne souhaite que te retenir près de moi. Ce temps passé loin de tes bras m'a paru si insipide que je n'aspire qu'à profiter de ta présence pour le peu de temps que tu restes à mes côtés mon roi."

Se disant elle posa doucement sa joue contre le cœur de Taténen et écouta son rythme apaisant, en se disant qu'il battait pour elle, et cela lui fit oublier toute sa peine.