Toujours dans la salle de contrôle, Chédi assistait impuissante à un échange bien… étrange.  Il y avait clairement un ressentiment : quelque chose qui s’était passé entre Bastet et Taténen qui rendait dorénavant l’ambiance pensante. Quoiqu’elle l’était déjà à leur arrivée, mais là, pour elle l’énervement de Bastet venait de quelque chose entre eux. L’atmosphère était à couper au couteau et elle ne disait rien, se contentant d’écouter et prête à dire, réagir au besoin. Les deux autres serviteurs dans la pièce était tout aussi mal à l’aise que Chédi, voir plus : ce n’était que des humains.

Bastet sourit à l’attention de Taténen bien qu’elle voyait son visage de marbre.

-"Non. Bien sûr que non, tu n’avais pas besoin de mon autorisation. "

Bastet était de mauvaise humeur, réellement. Elle n’avouerait jamais qu’elle pouvait être de mauvaise foi bien entendu, d’un côté, elle se disait que s’ils l’avaient voulu, ils auraient pu la prévenir, et d’un autre côté elle ne regrettait pas son petit divertissement.
Il y avait une tension dans la salle, entre eux, s’exprimant aux travers de leurs regards, mais elle n’en démordait pas. Il avait l’air dépité, et elle effronté.

-"Et bien alors, si tu as vu tout ce qu’il fallait, nous pouvons y aller.
Chédi ? Je t’attends dans 2 jours sur Bubastis."

Bastet s’avança calmement face à Taténen, sans baisser les yeux. Pour leurs biens, elle s’était retenu de péter un câble, de lui faire une scène magistrale : elle avait détourné sa colère pour ne pas exploser tout à l’heure, car nul doute qu’il n’aurait surement pas apprécié qu’elle lui hurle dessus quand il l’avait repoussé. Mais pour autant c’était toujours là, cette frustration, cette moins explosif mais du coup, plus froid, plus insidieux et cela s’exprimait par son coté prompte à être sarcastique et vicieux … ce n’était décidément pas pour rien qu’on lui avait associé le félin comme animal totem.

-"Bien entendu. Nous pouvons toujours parler. "

Les yeux dans ceux de Bastet, Taténen ne voulait baisser le regard et Bastet en sourit, amusé : elle non plus ne se laisserait pas faire. Et bien qu’elle souriait, il y avait cette aura autour d’elle qui le rendait plus froide, et son regard était bien sérieux, montrant qu’elle était très concentré et sur le qui-vive.

-" Nous pourrions aller dans le salon à coté si tu le souhaites ?."

Elle désigna d’une main la pièce de laquelle elle était sortie plutôt, avant de la baisser, et de hausser un sourcil d’un air entendu.

-"Mais je pense qu’il serait plus « judicieux » d’entamer cette conversation sur le vaisseau du retour, à moins que tu ne préfères que cela se fasse au palais ?"

Elle était une reine, une dirigeante et en cela elle faisait de son mieux pour rester le plus… « Diplomate » diront-nous au vu son énervement pour rester polie, cordiale, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être effrontée et ne s’en cachait pas : elle avait toujours été ainsi, c’était de notoriété publique chez les grands maitres qu’elle était lunatique. Elle avait toujours été ainsi : douce, attentive, sociable, mais aussi, indépendante, caractérielle, effrontée, orgueilleuse… Elle avait appris à se maitriser depuis toutes ses longues années… du moins un peu. Elle avait voulu être très gentille avec Taténen mais elle était soupe au lait et cet affront avait été de trop : c’était le coup de bâton !
Chassez le naturel et il revient au galop disaient certains, c’était peut-être cela. Taténen voyait les deux faces de la pièce, de la dualité de la déesse chat, et à voir son regard, il n’aimait pas ce qu’il voyait, et encore elle ne s’était pas énervée à outrance ni fait preuve de violence, ce qui lui arrivait. Quand on disait qu’elle avait un caractère bien trempé... peut-être même trop ! Impétueux, fier, insoumis, insolent par moment … que du bonheur et de sacré partie de rigolade des fois ! Une belle ironie pour dire que quand elle s’y mettait, mieux valait ne pas être  à proximité.

À ce moment-là, les guerrières de la garde rapproché de Bastet arrivèrent pour demander des ordres et Bastet leur sourit.

-" Tout est fait, nous rentrons sur Bubastis."

Un regard vers Taténen pour l’inviter à la suivre. Elle s’avança et passant devant le serviteur dont elle ignorait le nom, elle lui fit un geste de la main.

-"Suis-nous."

Avant de passer la porte, elle lança à Chédi une dernière phrase.

-"Je t’attendrais pour le déjeuner, ne soit pas en retard."

Et les voilà repartit pour le vaisseau …

Bastet et Taténen regagnèrent donc la salle des anneaux de transports, suivit par les jaffas et le nouveau serviteur de Bastet.
En tout cas, arrivés aux anneaux de transport, ils furent transportés sur le hatack dans l’atmosphère. Les dispositions furent prises pour rentrer sur Bubastis, et Bastet fit signe a Taténen de le suivre, en privé. Ils retournèrent à la salle d’observation et elle le regarda s’installer devant la baie vitrée tans dis qu’elle s’installait dans un fauteuil, les jambes croisées, les coudes sur les accoudoirs et la tête appuyée contre sa main.

Un froid avait été jeté, elle en était consciente, elle n’était pas stupide, et ce n’était pas qu’elle n’en avait rien à faire, mais elle ne plierait pas, ne s’aplatirait pas en excuses mielleuses ou autre. En y repensant, elle ne se rappelait pas s’être une seule fois dans sa vie excusée pour quelque chose et de toute façon, actuellement, elle n’avait rien fait qui en méritaient. La tension qui était là résultait d’un fait, d’une opposition de leurs caractères à vrai dire…
Elle sentait que Taténen était extrêmement énervé, elle sentait cette tension et d’un certain coté, elle en était ravie. Qu’il comprenne, qu’il ressente ce qu’elle ressentait tiens. Telle était Bastet quand elle était énervée, en mode « black » diront-nous. Elle n’était pas du genre à tout garder enfermé en elle, à contenir non : elle était du genre à bien faire comprendre qu’elle l’avait mauvaise au travers d’insinuations, de regards, de crises de nerfs. Elle pouvait être dans ses cas-là être no limite, et elle s’en moquait car faire du mal aux autres dans ses cas-là, lui faisait le plus grand bien. Bastet n’avait pas qu’un coté doux et gentil, elle avait aussi ce côté impétueux à défendre bec et ongles ce qu’elle considérait comme lui appartenant et sadique de voir qu’elle pouvait faire souffrir les autres.
Mais dans le même temps, elle n’était stupide, elle n’oubliait pas qui était Taténen, ce dont il était capable, mais elle était impétueuse et cela ne changerait pas. Il le savait, il devait s’en rappeler, par contre, cela ne lui plairait peut être pas, mais c’était une autre histoire. Elle ne comptait pas lui mentir, elle était « vraie » et en cet instant tout autant qu’avant.
La discorde qui venait de naître en eux n’était pas lié aux travaux, à l’alliance, elle en était quasiment certaine, mais au fait qu’elle ait couché avec le serviteur qu’elle avait récupéré. Et cela ne changerait pas.

La question qu’il posa l’énerva un peu. Elle aurait limite envie d’être un sarcastique, odieuse, mais elle savait qu’il y avait quand même l’alliance et cela l’ennuyait passablement de devoir prendre sur elle et se calmer… c’était tellement loin de ses habitudes.
Elle remua son pied en le regardant sans ciller du regard.

-" Hummmm ….."

Elle réfléchit visiblement à ce qu’elle allait lui répondre. Le souci semblait personnel, alors autant le régler, car d’un côté elle détestait les soucis ET quand sa trainait : pour elle vouloir être trop gentil, condescendant n’aidait en rien, mieux valait être franc. Elle songea au jeune homme qu’elle avait récupéré pour son harem et soupira prestement.

-" J’aurais dû emmener Gé’rar … mais passons… "

Sa phrase était un murmure énervé pour elle, mais il était quasiment certain que Taténen l’avais entendu dans le silence de la pièce.

-"Concernant ce que tu es ? Peut-être que je devrais te retourner la question ? Nous sommes de vieux amis, nous nous sommes côtoyés il y a longtemps certes, mais j’osais penser que nous nous connaissions, que tu… savais à quoi t’attendre ?"

Elle se leva et fit quelques pas vers lui, mais restant à distance quand même. Pas par crainte, ni dégoût ou autre, juste que c’était l’instant qui voulait ça. Resté en chien de faïence, à distance, se jaugeant.

-"En tant que vieux amis et surement seuls survivants de cette cours désuète qu’est la cours égyptienne et notre courant de pensée, je pensais que étions aussi… alliés."

À voir le regard de Taténen, elle sut qu’elle avait baissé dans son estime, qu’elle le « dégoutait » peut être. Mais qui était-il pour la juger elle et son mode de vie ? Et de toute façon elle ne comptait pas changer.

-"Ce qui s’est passé t’as laissé…. Perplexe ? Mais à quoi d’autre t’attendais-tu de ma part ?!"

CQFD. Elle était en cet instant droite dans ses bottes, fière, son regard baigné de la lumière bleu laissait à voir, qu’elle n’éprouvait ni remord, ni autre. Elle était sincère, même si elle était visiblement encore énervée. Quoique d’un côté, s’il avait un problème avec cette partie de sa personnalité, autant le dire de suite. Cela éviterait des soucis plus graves ultérieurement. Elle pouvait comprendre que cela lui posait un souci… mais il fallait qu’il sache qu’elle réagirait toujours ainsi.

-"Je pense qu’il vaut mieux que je sois claire dès à présent pour le bien de nos relations futures. Je suis comme je suis et je ne compte pas changer mon cher ami. Et si cela ne te convient malheureusement pas, c’est pareil : cela est ma réalité et elle me convient très bien. "

Bastet et Taténen, dans cette pièce du vaisseau venant d’entamer un tête à tête qui n’avait rien de doux ou sensuel cette fois-ci. Une discussion qui promettait d’être tendue, il suffisait de les voir l’un l’autre, de chaque côté de la pièce, s’observant, se jaugeant, chacun sur ses positions.

-"Oh mais je me sens concernée par notre alliance. Mais ce qui s’est passé n’a rien à voir avec.
Et tu peux donner ton opinion… Par contre il n’est pas dit que je n’en tiendrais compte, si cela ne concerne pas notre alliance."

Et c’était vrai. Pour elle s’était deux faits distincts. Taténen avait refusé ses avances alors qu’il ne s’étonne pas elle ait utilisé le premier venu pour satisfaire son envie. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Et elle allait lui faire payer, cela ne faisait aucun doute il allait devoir se pardonner s’il escomptait pouvoir la retoucher car elle digérait mal cet affront : on ne se refusait pas impunément à elle et elle allait se montrer impitoyable, il allait le regretter.
Elle l’observa en lui rendant son regard, dans une attitude tout aussi froide et distante que lui, mais à la différence de Taténen, elle avait ce petit côté impétueux et sarcastique qui montrait qu’elle était bel et bien énervée.

Elle l’écouta parler avec un petit sourire en coin qui ne quittait pas ses lèvres. Dans la peau d’un petit serviteur ? Vraiment et elle, alors ? Ses yeux se firent un instant plus dur. Il avait répondu à ses avances un instant avant de la « jeter » alors qu’est-ce qu’elle devait dire elle hein ?! Sa mâchoire se crispa à cette pensée, et prit une longue et profonde respiration en comptant jusqu’à 8 pour éviter de laisser exploser sa colère. Il lui avait demandé tout à l’heure dans cette pièce si elle n’avait pas de lien avec Sokar, il allait vite comprendre que si.

-"Et bien… nous n’y sommes aller que pour faire un état des lieux."

Sa voix avait un petit quelque chose de sifflant sur le moment.
Râ. Elle aimait bien son père, mais elle n’était pas lui. En tout cas, elle regrettait en un sens de ne pas avoir vu ce que Taténen avait fait, car nul doute que cela devait être impressionnant, mais elle ne l’avouerait pas non. Elle resterait sur sa position point. Elle n’avait pas voulu qu’il se sente « exploité », mais elle avait eu besoin de le mettre à distance, qu’il comprenne qu’il l’avait vexée, énormément, mais au final c’était fait oui : il n’avait pas apprécié le petit moment qu’elle avait passé dans les bras du serviteur… enfin elle avait appréciée pour deux donc ça allait. Ce n’était pas du mépris juste de la rancune, le faire payer pour l’avoir repoussé.


-"et si tu tenais à faire une démonstration, il aurait fallu me le dire, ou venir me chercher. Promis, je me serais dépêcher de faire ce que je faisais, ou tu aurais fait une pause pour participer. "

C’était un poil mesquin sur la fin car elle sentait que Taténen n’était pas le genre à faire des plans à 3. Surtout qu’il l’avait repoussé avant.

Elle l’écouta et sourit amusé par ses dires. Des «réactions démesurées», «frustration qui n’a pas lieu d’être». Eh bien, ils n’avaient clairement pas les mêmes valeurs.
Son sourire ne s’agrandit pas quand il continua de parler, mais il avait bel et bien comprit le problème. Il avait fait pire qu’osé se soustraire à son désir… il avait fait monté le feu avant de dire non. Un véritable affront qui en cet instant la piqua sévèrement.
Elle l’observa un instant en réfléchissant : ils allaient au-devant de problèmes s’ils n’arrivaient pas à s’entendre sur ce point. Il fallait être clair, oui. Il ne répondait pas aux claquements de doigts pour son désir ? Et bien… cela risquait d’être tendu.
Étonnamment, elle était prête à mettre de l’eau dans son vin s’il s’agissait de l’alliance, mais pas entre eux et surtout pas sur ce point précisément. Ou sinon, ce serait du donnant donnant : pas de sexe, pas de joujou avec ses technologies. Bizarrement elle sentait que cela n’allait pas le faire du tout. Et puis, honnêtement, cela était en train de les stresser. Et s’il y avait une chose dont elle avait horreur c’était que cela lui prenne la tête.

-"Alors, je crois que ça va nous poser un petit problème. Quitte à être clair.
Et je ne parle pas de l’alliance, mais de ce qui se passe entre nous."

Sa voix était tranchante et anormalement posée vu la condition actuelle. Elle réfléchit à ce qu’il avait dit plus tôt : Il avait utilisé les termes exacts : frustration et osé se soustraire. Il avait parfaitement raison et c’était ce qu’elle ne digérait pas. Ou alors est-ce qu’ils ne se retrouvaient pas sur le point sexuel ? Là c’était problématique, enfin dans un sens.

-"Une réaction démesurée tu disais? Vraiment ?!"

Elle ricanât un instant avant de reprendre la parole.

-"Eh bien, je regrette de ne pas t’avoir pris de force tout à l’heure… tu aurais compris ce que qu’était réellement une réaction démesurée."

Le regard qu’elle lui jeta suffisait en lui-même a prouvé qu’elle ne rigolait pas le moins du monde. Elle était en colère, elle était déçue. Il avait raison, elle était frustrée, mais pas sa faute à lui.

-"Je ne réponds pas non plus aux coups de sifflets mon cher ami, je ne dépends de personne et ce n’est pas près de changer.
Passer du bon temps avec toi était agréable, mais j’ai comme l’impression que nous n’avons clairement pas les mêmes attentes."

Clairement, en cet instant, on sentait une tension vive entre eux. Il n’appréciait pas ce qu’elle avait fait, mais pour elle c’était un juste retour des choses, et maintenant ? Il disait que le temps aurait d corrigé certaines choses. Il devait donc y avoir d’autre partie de son caractère qu’il n’apprécierait pas.
Elle était très indépendante, ne demandait pas grand-chose. Mais s’il y avait une chose avec laquelle elle ne plaisantait pas, c’était le sexe. En tout cas, elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec lui sur ce sujet, cela avait été plaisant de partager ses moments tendres et amoureux avec lui, mais elle ne renoncerait ni à sa liberté, ni à ses envies, ni à son caractère, aussi compliqué soit-il. Si Taténen n’était pas prêt à s’accorder à elle ? Et bien elle utiliserait un autre mâle pour la satisfaire, c’était aussi simple que cela.

Bastet s’installa de travers dans le canapé, les jambes croisées et continua d’observer Taténen. Il semblait que ses paroles aient fait l’effet d’une bombe, mais il fallait reconnaitre qu’elle avait rarement sa langue dans sa poche. Elle préférait la franchise, à une situation faussée. Elle leva une main, un doigt pour bien retenir son attention sur ce qu’elle allait dire.

-"Je n’ai pas dit « simplement ». Ne me porte pas des propos que je n’ai pas eus !"

Elle leva les yeux au ciel, elle aussi tout autant énervée que lui, mais luttant encore pour rester correcte. Car elle-même quand elle était en colère laissait peu de place au dialogue constructif. Elle se leva finalement et marcha un peu, le visage fermé, sentant son énervement revenir, avec force : mieux valait qu’elle marche. Il parla et fit briller ses yeux d’énervement.

-"Oh ça suffit ! Si tu n’avais être qu’un simple divertissement, j’aurais été bien moins gentille avec toi, soit sérieux un peu !"

Elle le regarda énervée, mais il préféra lui tourner le dos. Elle le poignarda d’un regard assassin en sifflant entre ses dents.
Il s’attendait à quoi sérieusement ? Qu’elle soit douce, docile, soumise, naturellement mielleuse à souhait ? Non ce n’était pas elle. Elle, elle était libre. Elle allait ou elle voulait, elle faisait ce qu’elle voulait. Mais savait-il réellement qui elle était ? Elle se posa réellement la question en cet instant.

-"Ce n’était pas incompatible : j’aurais fait les deux."

Elle se planta en croisant les bras.

-"Qu’est-ce que tu peux être vieux jeu !… Ça te choque ?!
Mais pourquoi reporter ? Reconnais qu’un petit coup vite fait aurait ajouté un peu de peps !
Et on pouvait faire ce que tu avais prévu plus tard.
Tu manques de spontanéité mon cher…"

Elle fit quelques pas vers lui et se raidit, droite dans ses bottes, sans une once de peur bien au contraire. Juste elle là, impérieuse d’un côté en le regardant droit dans les yeux alors qu’il la décrivait si parfaitement que cela lui arracha un sourire en levant une main dans un geste appréciateur.

-"Mais je crois que là, tu me tiens oui. "

Elle haussa un sourcil d’un air ferme mais appréciant le geste. Il la cernait en cet instant. Elle se mit a parler avec gestuelle

-"Je n’ai pas changé,et pourquoi ou pour qui aurais-je du ?!
Je ne suis pas un idéal : Je suis ce que j’ai toujours été et c’est vrai : au fond je le resterais toujours oui. Je ne suis peut-être pas parfaite mais je m’aime comme je suis.
Je suis peut être impétueuse, capricieuse, lunatique. J’avoue. Mais toi tu es vieux jeux, psychorigide et guindé…. Tu avoueras que dans son genre ce n’est pas mieux !"
Elle était sincère. Elle n’avait pas pensée être si directe, mais il l’avait remontée là.

-"Et je te prierais de cesser de m’insulter ! Je réfléchis plus loin que l’instant présent ! "

Dans un premier temps, comme un avertissement, sa voix grogna tel le feulement d’un chat mécontent : il ferait mieux de faire attention à ses propos quand même, elle risquait de devenir mauvaise, et son regard l’indiquait de même… Mais elle réussit à se contenir, se redressant, souriant d’un air dédaigneux. Sa voix se fit mielleuse quand elle dit la suite.

-"Mais contrairement à toi, je sais aussi que tout est relatif et qu’il savoir s’amuser… profiter de l’instant présent. Je préfère ne rien regretter et vivre pleinement personnellement !"

Elle posa ses mains sur les hanches dans une attitude déterminée et irritée. Non mais elle était loin d’être une pintade non plus !

-"Ou alors est-ce que tu considères que toutes nos discussion sur l’avenir n’étaient qu’une farce ?!"

Sa voix grogna dangereusement…. N’avaient-ils pas longuement discuté ? Ou est-ce qu’il s’était amusé du son de sa voix en croyant qu’elle n’était là que comme décoration ?!
Elle l’observa se retourner avec un regard de félin à l’affut : sans ciller des yeux, sans le lâcher de son regard fixe, les muscles tendu bandés par l’énervement, la tension perceptible… une attitude en brin sauvage peut être ?

Elle haussa un sourcil quand il reprit la parole.

-" Le comportement d’une véritable reine ? Ahahaha !
Et qu’est-ce que tu y connais en reine ? Tu en est une peut être ?!"

Bastet le regarda d’un air hautain pour le coup et son regard se fit impératif.

-"Avoue-le : Tu sais que je le suis n’est-ce pas ?!
Et tu veux qu’on parle des impératrices passées ? Toutes des traitresses dans leurs genres, toutes ayant leur propre objectif. Soit réaliste, en quoi suis-je différente ?!
Mais je vais être sincère. La place d’impératrice ne m’a jamais intéressée. C’est tentant oui, je ne suis pas stupide, mais c’est trop *elle réfléchit, mais trop de mots lui viennent à l’esprit*… enfin, je n’aime pas être une marionnette, je n’aime pas qu’on épis mes faits et gestes !
Je me sens bien mieux dans l’ombre que sur le devant de la scène."

Les nerfs en pelote, à vif, énervée, contrarié, hérissé, sa contrariété attisé par tout ce qui se disait, Bastet se sentait…. Sekhmet sur l’instant. Elle avait l’envie de venir le griffer, lui faire mal, et prit une grande inspiration pour se calmer.
Elle resta coi alors qu’il reprenait la parole de sa voix humaine. Il avait l’air réellement blessé. Elle sentit la colère, cette sainte colère sauvage baisser d’un coup et le regarda avec de grand yeux. Toujours énervée, mais plus sur la défensive que sur l’attaque.
Elle fronça les sourcils en l’observant. Un gâchis ? Il agissait comme si quelque part le temps qu’ils avaient passés ensemble, leurs discussions, leurs idées pour le futur avait été un gaspillage de temps. Non, mais quelle tournure prenait les évènements sérieusement !

-"Mais …. Je n’avais rien demandé moi que je sache…
C’est bien beau de t’imaginer des choses, un futur, mais n’idéalise pas les autres, ou tu seras irrémédiablement déçu. On ne change pas. On évolue oui, mais chacun de nous garde sa personnalité, sa façon d’agir.
Personnellement, je n’attendais rien de spécial de toi… et surement pas que tu me juge « inapte » selon tes critères. "

Elle laissa aussi tomber sa voix symbiotique et s’avança vers lui, tout en gardant une distance respectable.

-"Un gâchis ? Vraiment ? Mais peut être que c’est mieux ainsi. Au moins, nous sommes fixés.
Il n’empêche que je trouve ce mot très dur, sachant quand même que je ne t’ai jamais mentit, je ne me suis jamais jouée de toi… Est-ce que nos… discussions ! nos idées ! étaient du GÂCHIS AUSSI ?!!"

Ses yeux brillèrent un instant alors que sa voix vrillait encore l’air. Là, elle était en train de s’énerver de nouveau et pas qu’elle. Elle sentait son hôte se soulever contre ce mâle imbu de sa personne qui pour elle en cet instant dépréciait Bastet de la place qu’elle méritait, et cela ajoutait à son énervement. Elle ne méritait pas qu’on lui donne une place sur un piédestal non, elle méritait qu’on lui laisse le choix. Le choix d’être elle. De faire ce qu’elle voulait quand elle voulait.
Son futur avec Taténen ? L’avait-elle déjà imaginé ? Oui, mais pour elle c’était comme maintenant à quelques détails prés. En tout cas… vivre éternellement et continuellement à ses côtés, se plier à sa volonté, attendre qu’il se décide pour faire ça ou ça…. Non, ce n’était pas elle, elle ne pourrait as s’y tenir. Elle finirait par dépérir ou /et par péter un câble quand sa nature profonde resurgirait, car cela arriverait bien un jour ou l’autre, et là, il aurait été encore plus surpris qu’aujourd’hui et choqué peut être. Se balader ou elle voulait. Partir des mois sans donner de nouvelles et revenir comme une fleur. S’abandonner dans les bras d’un autre si l’envie lui prenait. Cela faisait partie d’elle.
Elle n’était pas parfaite, elle était lunatique, elle le savait, mais elle n’allait pas s’excuser d’être comme elle était. Il aimait les sciences techniques, les appareils, les bidules, c’était son truc, alors qu’il ne la juge pas.

Sa voix s’éleva alors, comme un feulement, un sifflement entre les dents de sa mâchoire serrée alors qu’autour d’elle, la tension semblait lui donner une aura de tueuse.

-"Désolé de t’avoir fait perdre ton temps si précieux hein ?! Je suppose que tu aurais pu l’employer à mieux qu’à te trouver une alliée en ma personne C’EST CA ?!!

Je ne t’ai JAMAIS jugé alors je te conseille d’en faire autant !
Tu ne m’acceptes pas telle que JE SUIS ?!! TAN PIS !
Même si j’appréciais nos ébats, Ô « Taténen », je m’en remettrais! "

Elle bougea si vivement la tête en se redressant que ses cheveux firent un halo mouvant autour de son visage, ses épaules avant de plisser les yeux en deux fentes noires, les bras croisés, les épaules relevées…

-"Et si tu ne me considère pas comme une alliée qui va en ton sens, alors dis le DE SUITE !"

Ses yeux s’illuminèrent encore une fois alors qu’elle serrait de nouveau les dents en redressant la tête.

Bastet ouvrit des yeux ronds au conseil de Taténen, et si elle avait eu de la fourrure nul doute qu’elle aurait eu les poils hérissés. Elle se tut non pas pour lui donner raison, mais plutôt par ce qu’elle tentait de garder son calme, ahurie après ce qu’il venait de dire.
Leurs regards se croisèrent, s’arrêtèrent et elle y lut aussi qu’il était en train de se contenir et qu’il valait mieux, peut-être, ne pas aller trop loin où ils finiraient par se mettre sur la gueule très certainement.
Elle l’entendait malgré ce qu’il disait, mais elle était énervée et cela n’aidait pas. Elle fronça les sourcils avant de l’observer. Cela gâchait leur avenir ? Si c’était ce qu’il pensait alors !

Il savait sa vraie nature ? Elle s’en était doutée plus tôt à vraie dire… et quand il parla encore elle se redressa et l’observa. Oui, elle ne savait pas tout de son vécu, comme il ignorait une partie du sien.

-" Ya reine et reine… mais soit ! C’est vrai, je n’ai jamais eu besoin d’un roi, j’ai toujours pris soin de moi-même, et très bien, comme une grande."

Enfin, elle comprenait bien qu’il était tout aussi énervé qu’elle, mais lui, il réussissait à rester « correct » au contraire d’elle en cet instant… Elle avait un sacré caractère : quand elle s’y mettait elle n’avait pas sa langue dans sa poche et elle pouvait être bassement mesquine voir sadique… mais c’était elle que voulez-vous.
Elle regarda son large dos en tremblant un peu de rage, tentant de se calmer. Cette discussion un brin houleuse de sa part avait peut-être désillusionné Taténen, mais et elle ? Elle était dépitée par ce qu’il en était et le comportement de Taténen.

Bastet l’observa sortir de la salle en se tenant là, raide, les bras croisés, énervée. Elle était toujours là, depuis tout ce temps, elle avait réussi à devenir grand maitre aussi et sans l’aide de personne, est –ce que ce n’était pas estimable ?! Pour qui se prenait-il ? Qui était-il pour la juger elle qui s’était toujours débrouiller toute seule ?! Avait-elle besoin d’être protégée, d’être… enfermée peut être ?!! Elle frissonna de la tête au pied avant de se retourner et de regarder Bubastis apparaitre à la baie vitrée.

Les paroles de Taténen sonnèrent lourd dans le silence qui s’était installé, mais elle ne répondit rien. Elle laissa le silence parler pour elle. Elle notait qu’ils étaient toujours alliés, quant au reste il semblait que cela soit fini. Comment en étaient-ils arrivés là ? Elle se posait la question, mais elle n’éprouvait pas de remords. Elle était juste désappointée et frustrée de voir qu’au final ils ne se comprenaient pas. Car c’était ça en fait : en cet instant ou cela avait clashé, ils s’étaient tous deux rendus compte qu’ils ne se comprenaient pas, qu’ils étaient dissonant et que leurs attentes étaient visiblement différentes.

Cela ne la rendait pas foncièrement heureuse. Elle lui avait offert son corps, et lui avait ouvert une partie de son esprit : ils avaient discuté de nombreux sujets… et elle avait été sincère avec lui, réellement et c’était déjà beaucoup pour elle, énormément. Leur situation comme elle avait été actuellement lui convenait très bien, mais lui attendait visiblement beaucoup plus… plus qu’elle n’était actuellement capable de lui donner.
C’était désolant certes, mais elle n’était pas prête à aller plus loin, à changer : elle était très bien comme elle était même si cela ne convenait visiblement pas à Taténen. Elle ne s’excuserait pas d’être comme elle était, elle avait toujours été ainsi, ne comptant que sur elle, indépendante et fière. Il avait été plaisait d’imaginer Taténen comme un ami très cher, un tendre ami avec qui elle pouvait partager bien des pensées et des corps à corps quand l’envie s’en sentait… mais elle comprenait qu’il ne souhaitait pas continuer en ce sens. Mais s’ils restaient alliés, il y avait des chances qu’une fois le coup accusé, ils puissent de nouveau discuter, peut être alors qu’ils pourraient rester amis ? Elle avait mal à la tête de réfléchir à cela alors qu’elle était énervée. Elle haussa les épaules et décida de ne pas se décider : elle attendrait de voir.

Une fois calmée, du moins en apparence, elle se hâta dans le couloir et rejoignit Taténen alors qu’il allait rentrer dans la salle de transfert. Elle s’avança à ses coté dans le cercle et fit un geste d’une main pour qu’on les téléporte sur Bubastis, dans la salle des anneaux du palais. Une fois sur place, elle réfléchit à que faire tout en avançant. En sortant de la salle elle se tourna vers Taténen.

-" Je suppose que tu veux te rafraichir avant de continuer les négociations ?."

Elle se cachait derrière un masque froid et ne montra rien de ses sentiments. Elle aurait pu, mais d’un côté elle n’en avait pas envie. C’était comme si cela couvait en fait depuis un moment… Il y avait eu des prémisses à ces frictions entre eux, rien que hier soir…. Et elle avait tenté de se détendre, de passer outre, mais elle n’était pas ainsi, elle n’y arrivait pas. Elle éprouvait un sentiment ambigu et cela lui avait laissé un petit malaise la veille au soir quand ils s’étaient couchés.

-"Dans 1/2h dans la salle d’audience de mes quartiers, cela te convient-il ? Ou préfères- tu enchainer."

Elle devait voir ou en était les jumelles, faire préparer la salle, et surtout souffler et reprendre son calme... enfin peut être plus justement ILS devraient reprendre leurs esprits et faire un point avant de parler et de définir les clauses du traité.... l'énervement ne serait surement pas un bon conseillé!