Bastet leva les yeux en l’air en voyant qu’il ne dirait rien. Mahès avait dû faire son intéressant mais Taténen n’avait pas l’air outré, cela avait même l’air de l’amuser… tan mieux d’un côté. Et de toute façon elle n’avait pas envie de gérer une nouvelle crise de gaminerie. Cela la fit donc sourire quand elle remarqua l’absence de Mahés.
Enfin, cela serait d’un repos… car les jumelles étaient dévouées et sages comme des images.
Ils s’approchèrent sans retirer leurs bras dessus l’un de l’autre, et les saluèrent.
Tous s’assirent et Bastet s’installa à côté de Taténen, souriant en le voyant se raidir alors qu’ils y avaient d’autres goa’ulds.

-"Je te remercie pour tes compliments. Herat et Hésiat sont mes  « gouvernantes » en ce monde et savent parfaitement honorer leur devoir."

Les deux goa’ulds sourirent en déglutissant un brin comprenant parfaitement le sous-entendu.

-"C’est un honneur de vous servir ma reine." Elle inclina la tête avant de reprendre.

Herat servit du thé et laissa chacun prendre sa tasse. Lorsqu’elle eut fini sa « sœur » reprit la parole.

-"Concernant les récoltes, nous avons obtenu de meilleur rendement… mais pas assez pour subvenir aux accords du traité, j’en suis navré. Dans l’état actuel des choses, je peux rationner les autres mondes et revendiquer le surplus, mais cela sera quitte ou double... Je sais que vous préférez être prévoyante en cas de famine…."

Hésiat bougea et prit la parole comme si c’était la continuité de l’autre.

-"Il faut avouer que lorsque la moissonneuse sera prête, ce sera différent, mais pour l’instant elle n’est pas sorti des ateliers... Il semble qu’il y a des soucis avec la fabrication de certaine piéce… Nos ateliers n’ont pas l’habitude. Rien de grave en soit, mais le personnel se forme sur le tas, ce qui va prendre un peu de temps. …."

-" On peut les menacer de les fouetter, mais je doute que cela marche réellement… Dès qu’il s’agit de minutie"

-"Hum hum ! Et concernant les forges, il faudra restaurer plusieurs machines obsolètes, et le personnel est un peu vieux. J’ai fait dépêcher des apprentis pour être  formé à l’utilisation des machines… a moins que Taténen n’ait son propre personnel ? Auquel cas, il faudra le former aux machines. Bien que ce soit un détail, il me semble évident que c’est un point avoir rapidement, le cout ne sera pas le même. "

Bastet but calmement sa tasse en écoutant les filles, elle la posa a ce stade et prit un loukoum.

-"C’est tout ?"

-"Oui mère. Mais nous tenons à faire remarquer que n’avons pas eu le document de l’alliance en main. Nous avons fait au mieux par rapport à ce que vous nous avez demandé verbalement.
Quand nous sauront les quotas prévue et les exigences réelle, nous pourront mieux répondre à vos attentes."

Bastet reposa sa tasse en regardant Taténen. Pour l'instant il n'y avait rien d'écrit, tout avait été juste énoncé... mais c'était vrai qu'il faudrait être fixé sur les quantités et autre. L'accord était tacite, mais il fallait le définir dans les détails.

-" Il est vrai qu'il faudra rédiger les clauses de cette alliance, cela rendra la tache plus aisé pour tous, tu en conviens j'espère? "

Herat replaça une mèche blonde derrière son oreille.

-"Concernant les récoltes, on peut en donner déjà une partie, mais en pourcentage, si nous ne savons pas le chiffre final, nous ne pouvons dire… et il ne faut pas oublier nos mondes aussi. "

Et pour les forges, peut-être qu’il serait plus judicieux que le seigneur Taténen n’y aille ?
Non pas que cela vous siérait, mais il vous serait plus facile de constater par vous même ce dont vous avez besoin. "

Elle jeta un regard vers sa "sœur" et toutes deux regardèrent Taténen et Bastet dans l'attente.  Droites, nobles, pas un mots plus haut que l'autre, elles attendaient et se préparer a répondre a d'autres questions s'il y en avait.

-" 5pourcent ? C’est…. Facilement jouable en effet, nous devrons juste faire attention quant aux prochaines récoltes. "

-"Et au pire, puiser dans les greniers. De toute façon si les moissonneuses sont si prometteuses, ce ne sera pas un souci à l’avenir. "

-"Hum ? Oui ? ."

Bastet regarda Taténen alors qu’il lui rappelait quelques termes de l’alliance. Elle hocha du chef et fit une moue en se mordant l’intérieur de la joue. Les implants c’est vrai mais….

-" Oh Oui ! "

-"Une technologie instructive ?! Oh Mère ? Dites oui ! "

Bastet leva les yeux au ciel en voyant l’air des deux jumelles, en admiration devant l’intelligence de Taténen et le regard qu’elle lui lançait. Elle prit une profonde inspiration.

-" Si vous insister… c’est d’accord. "

Elle se sentait un poil obligé, mais bon. À trois contre un, juste avec des doutes, elle acceptait de lâcher prise.
Elle écouta Taténen parler des forges et acquiesça. De toute façon il valait mieux qu’il puisse faire de lui-même l’inventaire de ce qu’elle avait et ce qu’il faudrait jeter ou modifier dans ses forges. C’était un gain de temps.

-"Bien. Si vous le permettez, je vais prévenir les ateliers de votre arrivée, sauf si vous tenez à le remettre à plus tard ? "

Elle regarda Bastet et celle-ci haussa les épaules, avant de tourner la tête vers Taténen.

-" C’est comme tu préfères mon adoré."

Elle lui fit un doux regard amusé. Elle savait que dès qu’on lui parlait atelier, production de technologie et autre, c’était son dada. Elle l’accompagnerait bien sûr, en attendant sa réponse, elle prit un gâteau.

Bastet rendit son sourire à Taténen. Elle savait qu’il était content d’avoir gagné cette manche quand à l’utilisation des appareils mnémoniques. Elle n’aimait pas cela, mais la majorité l’emportait contre ses doutes. Enfin, c’était comme ça, et elle prit un petit gâteau d’un air détaché et le mangea.

-"Très bien. Cela me laissera le temps de me changer avant, je n’ai pas envie de salir ma tenue. "

Hérat et Hésiat restèrent calme et stoïque,  et souriante. Bastet elle trouvait qu’il y avait des choses plus intéressantes à faire qu’à aller visiter des forges m’enfin… quand il le fallait, il le fallait ! Mais pas question de salir sa belle robe, et puis se balader ainsi vêtue (ou dévêtue :p) dans le palais ne la gênait pas, mais en dehors un peu quand même.

-" Fait mon cher.  Je te laisse gérer cela, tu sauras faire au mieux et au plus juste par rapport aux nécessités."

Elle se tourna vers les deux jumelles.

-"Si vous avez fini, vous pouvez nous laisser."

-"Bien, à plus tard."

Elles se levèrent, s’inclinèrent et partirent en direction de l’entrée la plus proche du palais en discutant de ce qui venait de se passer. Bastet se tourna vers Taténen et lui sourit doucement avant de regarder s’il avait encore du thé, s’il en voulait encore, ou si c’était finit.

-"Dire que tu était venu pour te détendre, cela finalement ne le sera pas tan que cela!

Si tu as des questions dans l’avenir,  tu pourras bénéficier des lumières d’Hérat et Hésiat. Elles sont très… organisées et compétentes.

Hum… Souhaites-tu faire porter ton message maintenant ? Et… sauras-tu retrouver mes appartements ou préfères-tu que je te rejoigne devant le chap’pai ?. "

Elle le laissait choisir. C’était lui qui voyait, elle s’adapterait.

Bastet sourit au compliment de Taténen. Oui, ses enfants la servent avec déférence, elle s’en félicitait parfaitement. Mais ce qu’il dit après la laissa sur la défensive un instant. Elle leva les yeux un peu brusquement en les privant dans les siens, tout en lui faisait un délicieux sourire. Faux, mais si bien imité, des centaines d’années d’expériences.

-" Étonnant ? Non,  ceux qui sont encore à mon service sont assez intelligents et savent comment répondre à mes… désidératas. Sinon… pourquoi les garder à mon service ? "

Elle sourit en reportant sa tasse à ses lèvres et en buvant d’un air décontracté, et entendu. Après tout, elle faisait de base une sélection sur ses symbiotes et ne permettaient qu’a ceux qui lui convenait de vivre. En tout cas, il venait de semer le doute en elle… savait-il ou pas ? Et si oui alors… Son cœur s’emballa, elle avait un peu peur, s’il savait…. Alors… mais elle ne bougea pas, feintant l’indifférente.
Elle le regarda sortir sa sphère de communication, et fut un brin étonné, elle pensait qu’ils étaient trop loin pour que la communication passe, mais soit, cela résolvait des questions.

Bastet le laissa parler. Elle ne comprit absolument rien à ce qu’il dit : Elle n’avait aucune base en abdébaran et d’un côté cela ne la regardait pas réellement. En tout cas, le thé était finit. Elle finit sa tasse et la posa avant de se lever et de lui sourire tendrement.

-" Je comprends bien évidemment. Je te laisse alors rejoindre le chap’pai et voir avec eux. "

Elle lui fit un beau regard, le plus beau qu’elle pouvait en cet instant avec ces doutes qui l’assaillait et qui la tiraillait, mais elle était bonne comédienne.  

-" Je t’attendrais sur la terrasse si cela te convient. "

Elle inclina la tête et prit la direction opposée des jumelles, pour arriver plus vite dans ses appartements. Il l’avait pris de court, il avait insinué une certaine crainte en elle, et elle avait besoin de se dégourdir les jambes et de respirer un grand coup. Elle ne savait pas, elle avait besoin de réfléchir, de faire le point. Qu’est-ce qu’elle ferait s’il savait ? Est-ce que ce serait important ou pas ? Elle était embrouillée, et elle avait une heure pour se rafraichir les idées.

Taténen fixait l’horizon des évènements calmement. La surface d’apparence aqueuse relativement calme se troubla aussitôt les serviteurs de Taténen se matérialisant. Stanis fut le premier à apparaitre, suivi de près par cinq de ses apprentis. Alors qu’ils s’inclinèrent tous devant Taténen, les caisses de matériels apparurent à leur tour. Trois caisses au total. Chacune contenant des outils divers et des pièces de rechange… Le tout n’était guère exhaustif cependant. Il ne s’agissait là que du matériel de réserve que Taténen avait préparé au cas où… Un tri devrait être fait entre ce qui pourrait servir et ce qui ne le pourrait pas.

« Kel’Shak Stanis. Toi et tes apprentis êtes plus que bienvenu ici. Les forges de Bubastis ont besoin d’être remises en état et améliorées au besoin. Tu superviseras cela une fois que j’aurais fait l’état des lieux. Une fois au palais, tes apprentis et le matériels seront directement amenés jusqu’aux forges. Quant à toi, tu vas m’accompagner, je vais te présenter à… la reine.» »

Le sang de Stanis ne fit qu’un tour… Son cœur se mit à battre à une allure peu raisonnable tandis qu’il sentait un bouillonnement en lui… Angoissé ? Oui. L’homme d’une cinquantaine d’années en avait vu dans sa vie, mais se retrouver dans une pareille situation… Bastet était plus qu’une reine, plus qu’une Heren… Elle était la première d’entre eux d’après la liturgie pratiquée et enseignée sur Amun’t… Elle était la première des Hereni… Le fille de Râ… Elle n’était donc pas n’importe qui à ses yeux.

Cette angoisse perdura et s’amplifia lorsque Stanis arriva sur la terrasse, accompagné par son seigneur Taténen qui le précédait de quelques mètres. Pour Stanis, la beauté de Bastet était aussi admirable que redoutable. Il était si impressionné par son aura et sa présence, qu’il avait peine à la regarder et cherchait à détourner le regard, sans pour autant vouloir lui manquer de respect.

« Ma chère, voici l’un de mes serviteurs les remarquables. Stanis, maître des forges d’Amun’t. Je l’ai choisi pour superviser à mes côtés l’examen et la remise en état de tes fourneaux. C’est un homme compétent… Il a toute ma confiance. »

Stanis avait mis les deux genoux à terre et s’inclinait la face contre terre, pratiquement, devant Bastet.

« Votre Altesse… C’est un très grand privilège pour moi que de vous servir. Je ferai tout pour vous satisfaire vous et mon seigneur. »

Ceci étant dit, Taténen avait hâte de se rendre dans les forges et se retrouver dans son éléments.

Pendant une bonne quinzaine de minutes, Bastet marchât dans les jardins en réfléchissant à ce qu’elle allait faire. En arrivant dans sa chambre, elle n’avait qu’une certitude : elle ne savait pas quoi faire. Devait-elle mettre les points sur les i avec Taténen ? Au risque qu’il ne sache rien et qu’elle lui apprenne ? Elle voulait être respecté pour ce qui elle était et pas pour ce qu’elle était. Et quand à Taténen, elle voulait qu’il l’aime pareillement, et ne pas être juste une pondeuse.

Elle prit une douche pour se détendre, laissant couler l’eau sur son corps. Debout sous le jet d’eau, elle leva la tête et passa sa main dans ses cheveux jusqu’à ce qu’ils soient bien mouillés.
Le front, le cou, les seins, le ventre, les cuisses… elle ressentait l’écoulement de l’eau sur son corps et respira profondément. L’eau coulant doucement sur son corps l’apaisa, comme si cela la purifiait, faisait disparaitre ses doutes. Quand elle  fut calmée elle se savonna, profitant du parfum des huiles, en choisissant une aux senteurs de bergamote et de jasmin, se rappelant que Taténen aimait bien ce parfum.

Une fois propre, elle sortit et passa un peignoir, se sécha les cheveux en les froissant dans une serviette, puis se dirigea dans son dressing et sortit des vêtements plus adapté : un pantalon moulant violet et un haut assortit sur lesquels elle jeta un manteau léger long assortit de même avec des broderies  argentés, qu’elle sera à la taille avec une large ceinture. Quand elle ne bougeait pas, on pourrait penser qu’elle portait une robe, mais non. Elle se remaquilla, et coiffa rapidement ses cheveux en un élégant chignon haut. Elle mit des boucles d’oreille avec des plumes et des bracelets à son poignet et  revient dans son salon, en se disant que Taténen ne tarderait pas. Elle regarda la boite posé sur la table haute et le cadeau qu’il lui avait fait. Un si magnifique présent, elle le trouvait sublime ce diadème. Elle se demanda si elle pouvait le mettre, et hésita. Il était si beau, si magnifique… Elle demanderait à Taténen !

Elle se décida à sortir sur le balcon pour l’attendre et se mit à réfléchir. Elle aimait Taténen, et adorait ses attentions. Il était gentil, prévenant, galant. Avec lui, elle pouvait parler du futur de leur race, de leur futur, mais quand à celui de sa progéniture elle avait encore peur. Peur de quoi ? Elle ne savait dire, mais elle espérait bientôt pouvoir en parler avec lui, partager ce secret… quoiqu’elle ait l’impression qu’il avait tenté plus tôt de lui faire passer un message. Sauf que cela lui avait mis les nerfs en pelote. Dès qu’on parlait de sa progéniture elle se mettait sur la défensive, c’était son instinct de survie, la protection de ses bébés, elle n’y pouvait rien. Et pourtant il pourrait l’aider et les protéger aussi ? Et avoir des petits plus intelligent aussi, comme lui… non pas qu’elle n’aimait pas ses amants classiques, mais même Gé’rar dans ses grands jours était à des années-lumière d’un homme brillant.

Elle était assise à réfléchir que elle entendit la voix de Taténen.  Elle se leva et se tourna et fut… surprise de voir un autre homme avec lui.

-" Taténen ♥ ?"

Elle resta de marbre, le dévisageant, le regardant de haut en bas mais avant qu’elle réagisse celui-ci se jeta à genoux devant elle. Elle n’était pas  fana de ce genre de dévotion, mais vu l’état dans lequel elle était cela lui alla. Elle jeta un regard vers Taténen, mi-figue mi-raisin. Elle n’aimait pas ce genre de surprise, mais n’allait pas hurler.

-" Stanis ? Je suppose que tu es aussi compétent que le promet ton mai… mon très cher ami Taténen. Les forges ne seront peut-être pas adaptées, mais fait ton examen au mieux, sans me mentir. Ce qui doit être fait, le sera !
Maintenant, retourne au palais et laisse-nous, nous avons à parler. Nous arrivons.
Oh… et sache pour la prochaine fois, que tu n’es pas obligé de t’agenouiller ainsi devant moi. À moins que tu ne me mentes ou n’agisse contre les règles, tu n’as aucune raison de me redouter… plus que nécessaire.  "

Elle lui fit signe de les laisser, un sourire aux lèvres. Quand il fut partit elle prit une respiration avant de faire quelques pas et de regarder Taténen.

-"Désolé,  je crois que j’avais oublié de te prévenir. Je ne tolère que peu d’humains ici. Mon lothar, ma coiffeuse et maquilleuse... En fait, même les hommes de mon harem ne viennent pas ici… à part Gé’rar, mais c’est autre chose…"

Il avait croisé Gé’rar à moitié nu qui sortait de sa chambre, elle ne pouvait pas lui dire le contraire. Mais Gé’rar il était à elle depuis plus de 100ans.
Elle s’approcha de Taténen et posa sa main contre son cœur avant de lui sourire, toujours un peu inquiète, mais quand elle l’avait comme ça devant elle… Elle lui sourit s’approcha et vient poser l’autre main contre sa joue.

-" À l’avenir s’il te plait… préviens-moi d’accord ?
Hum… je me demandais… tu penses que je pourrais mettre ton cadeau ou que c’est trop tôt ? Ou ma tenue ne convient pas ?"

Elle lui fit un sourire et attendit la réponse.

20minutes plus tard, ils s’engageaient à pieds dans les faubourgs de la ville qui s’étirait à perte de vue. Une ville typique égyptienne, une très grande ville. Ils s’engagèrent dans le quartier des artisans, et s’approchèrent des bâtiments contenant les forges au bord du fleuve…

Les forges constituaient un ensemble de bâtiments entourés par une large allée pour éviter si incendie il y avait il ne pourrait se propager. Les bâtiments s'étiraient dans une boucle de la rivière pour pouvoir parer de même.

Descriptions des forges:

¹:issus de Wikipédia