Pas le capitaine de l’équipe ? Liz ne l’aurait pas cru si elle l’avait juste croisé au détour d’un couloir. Avec le physique qu’il avait aujourd’hui difficile à croire mais elle avait commençait à comprendre le caractère du jeune homme. Pas renfermé mais plus loup solitaire, tout le contraire des sportifs qui se faisaient mousser et se promener avec deux ou trois fille au bras.

"On fait toujours des choses idiotes quand on est jeune. Même quand on est adulte vous me direz parfois."

« Oh que oui ! Et on ne se rend compte de la bêtise que quand les conséquences vous tombent dessus ! »

Le chemin devenait un peu plus escarpé comme une sorte de faux plat heureusement qu’ils étaient à cheval, à pied cela aurait été un peut plus compliqué. Surtout que le terrain n’était pas forcément sec avec l’humidité des derniers jours. Le temps n’était pas au beau fixe mais rien ne présageait que cela changerait. Ils continuèrent en longeant des sortes prairies, les chevaux avaient l’air de connaitre les lieux pas apeurés pour un sous. Tant mieux, elle n'aurait pas aimé finir le quatre fers en l'air !

Liam avait été le plus courageux des deux ou alors attendait-elle un geste de lui ? Au moins, il n’était pas du genre à tourner autour du pot. Tant mieux, elle non plus ! Enfin là c’était plus délicat, c’était une première fois pour elle ce genre de situation. Pas qu’elle n’avait jamais eu d’aventure mais là c’état différent. Comme si elle ne voulait pas gâcher quelque chose qui pourrait être plus sérieux. Choisir chaque mot et peser son importance. Elle ne connaissait pas encore assez Liam pour se laisser totalement aller. Enfin, elle ça elle l’avait déjà fait dans le labo…

« Je pense que j’ai aussi une parte de responsabilité dans tout ça… comme vous je n’étais pas dans mon état normal et… je n’ai as aidé à vous laisser la tête froide… je m’en excuse aussi… »

Elle n’avait pas forcément voulu jouer l’allumeuse mais les nanites avaient joué avec ces hormones et elle c’était mis en mode femelle n’aidant pas l’homme en face à garder son sang froid entre ces quatre murs. Les excuses faites ils allaient finalement peut être réussir à crever l’abcès.

« Je... je me souviens de tout... »

Chaque sentiment, chaque caresse, chaque mot échangé étaient gravés en elle. Comme si elle avait eu une deuxième Liz en elle pendant un instant. Elle n’avait pas envie d’en rougir, certes ils ne se connaissaient pas encore mais elle ne regrettait rien. Après tout, divorcée depuis plus d’un an, elle n’avait pas eu forcément l’occasion d’être dans la chaleur des bras d’un homme et de s’y sentir en sécurité. Au contraire, elle était plutôt tombée sur des idiots ou des pervers ne s’arrêtant qu’au physique.

Elle avait continué à mener Butch au trot ne faisant pas attention au ciel qui commençait à devenir plus gris qu’à leur arrivée. Elle savait que le climat du Colorado était changeant et n’y fit pas attention.

Oui c’est sur que les nanites ne leur avaient laissé aucun répit. Liz avait d’habitude un caractère distant, calme peut être froide en apparence. Les nanites l’avaient « changé » du tout au tout. Certes Liam n’était pas repoussant bien au contraire mais elle ne se serait pas jetée comme cela dans les bras d’un homme. Ils n’avaient pas « sauté » le pas, s’empêchant de s’embrasser malgré le jeu des nanites avec eux. C’était peut être pire avec les non dits qu’ils y avaient eu.

Que dire de plus ? Liz avait du mal à trouver ses mots à mettre des phrases sur ses émotions passées. Elle avait déjà été rejetée par un homme et avait peut être peur inconsciemment de réitérer cela. Elle s’entendait bien avec lui, venait d’intégrer la même équipe, difficile de remettre en jeu cela.

« Elles étaient programmées pour… enfin bref nous n’aurions pas pu aller contre leur volonté. »

Les nanites étaient programmées à les reprogrammer eux pour repasser en mode primaire. Là-dessus pas besoin d’être un scientifique pour comprendre que les nanites en jouant avec leur cerveau avaient voulu qu’ils se reproduisent. Liam avait commencé à étudier ce qu’il en restait avant de quitter la base mais n’avait hélas pas pu en apprendre plus. Mais la question qui la taraudait et, aurait-elle agit pareil si elle avait enfermé avec quelqu’un d’autre. Le « mal » était fait et elle ne voulait pas en connaitre la réponse.

"Moi aussi..."

Liz c’était aussi arrêtée sur le moment. Ils s’étaient excusés mais là c’était plus délicat. Pas que cette situation ambiguë la mettait mal à l’aise, non c’était autre chose. Mais de son coté, elle savait qu’elle était une handicapés de sentiments, ne parlant de ça que très rarement. Si seulement elle connaissait ce qu’il attendait d’elle. Mais bon, ce n’était pas Mme Irma !

Au moment où Liam retenait la parole, quelques flocons commençaient doucement à tomber mettant fin prématurément à leur discussion. Au moins, ils étaient allés plus moins que leurs tentatives de ce matin.

« Oui nous ferions mieux de rentrer. »

Leur promenade coupait court. Des flocons commençaient à tomber doucement autour d’eux, le ciel s’était assombrit signe qu’une tempête se préparer. Ils avaient vraiment une poisse inconsidérée ou alors ils étaient toujours là au mauvais endroit au mauvais moment. Quoiqu’il en soit, mieux valait être au chaud et entre quatre murs au moment où la tempête commencerait. La température chutée rapidement, il était vraiment temps de rebrousser chemin.

Elle fit faire demi-tour à Butch, suivant Sundance. Néanmoins, les chemins étaient escarpés, difficile de partir au galop sans blesser leur monture, dernière chose que Liz souhaitait et sans se prendre une branche.

Faisant demi-tour avec Butch, ils commencèrent à emprunter le chemin du retour. Sauf qu’une poisse en entraînée toujours une autre, ils devaient avoir le destin contre eux. Au lieu de juste avoir une fine neige mêlée avec de la pluie typique à cet époque de l’année, la tombée de neige se transforma bien vite même trop vite en tempête de neige puissante et prolongée qui combina une baisses des températures avec des vents très forts chargés de flocons de neige réduisant considérablement la visibilité générale.

Mieux ne valait pas y penser mais Liz savait que ce type de blizzard pouvait durer des jours dans les endroits très exposés plus en montage qu’en foret heureusement pour eux. En effet, l'impact d'une tempête de neige variait selon l'endroit où elle se produisait. Au fur et à mesure de leur avancée des corniches de neige se formaient autour d’eux et surtout sur leur chemin, signe que cette neige serait bien tenace. Sur les routes il n’y aurait pas de problème les déneigements se faisaient rapidement. En peine foret c’était tout autre chose.
Elle essayait de rester près de Liam, entendant de moins en moins bien avec le vent autour d’eux ce que le jeune homme lui criait. Dire que cette journée avait bien commencé !

« Ça ira ne vous en faites ! Allez-y je vous suis ! »

Malgré la veste que Liz portait, elle sentait le froid et l’humidité de la neige s’insinuait. A quel moment, auraient-ils dû prévoir les écharpes et les anoraks ? Malgré cela, la jeune femme ne se plaignait pas, cela n’allait de toute façon pas aidait, elle referma au plus haut se veste rentrant ses cheveux devenus mouillés avec les flocons dans son col afin de ne pas les avoir devant ses yeux à cause du vent. Elle préférait ne pas alarmer Liam, leur but premier était de se mettre à l’abri. Ils aviseraient à ce moment là.

Butch commençait doucement à être nerveux tout comme Sundance. Liz le flatta doucement sur l’encolure avant de se repartir.

« Ça va aller mon grand tout doux ! »

Ils reprirent leur chemin avec difficultés, leur champ de vision se réduisant considérablement vers la direction que Liam avait montré il y a quelques minutes. Pour le coup, elle lui faisait une confiance sans faille ne connaissant absolument pas l’endroit où ils retrouver avec rien pour se repérer. Même le peu de soleil de début d’après midi leur avait faussé compagnie. Elle se demandait si la situation pouvait être pire à cet instant ? Oh oui bien sur si on partait sur le fait qu’ils n’étaient ni torturés ni pourchassés par un quelconque ennemi, ils étaient biens pour le moment !

Les quelques mètres les séparant de leur abris furent compliqués, tant pour les cavaliers que les montures. La neige leur fouettait le visage et l’on ne voyait pas à un mètre. Néanmoins, par elle ne sait quel miracle ils y arrivèrent. Liz descendit de Butch et tendit les rennes à Liam.

« Faites attention ! »

Avec le vent autour d’eux, les deux jeunes gens étaient plus obligés de crier que de parler pour se faire entendre. Oh bien sur, elle savait qu’il était un militaire entraîné mais c’était généralement dans les situations auxquelles on ne s’attendait pas que les accidents arrivaient.

Liz rentra dans la cabane, effectivement cette dernière était bien isolée. Mais pourquoi avait-elle si froid ? Regardant autour d’elle, elle aperçu qu’une des fenêtres était mal fermée. Les anciens occupants avaient dû partir à la hâte. Elle alla la fermer avant que température ne frôle le négatif dans la pièce. La main sur la poignée, la jeune femme prit un instant de réflexion regardant au loin la neige recouvrir le paysage autour d’eux. Il ne fallait pas paniquer et ça irait…

Elle enleva sa veste, trempée par la neige qui ne la réchauffait plus du tout, la mettant sur une des quatre chaises en bois qui entouraient la table. Il ne lui restait plus que son petit pull qui n’était pas particulièrement adapté pour ce genre de température. Elle n’était pas du genre frileuse mais il y avait des limites, c’est vrai on ne peut pas dire qu’elle venait d’un pays du soleil. Elle avait déjà vécu des hivers rudes mais là c’était un peu différent. En tout cas, un bon rhume l’attendait. Enroulant ses bras autour d’elle pour essayer de tenir chaud, elle regarda la pièce. Deux trois buches étaient à coté de la cheminée, une couverture était posée sur le lit, un évier et un placard pour la cuisine. En pleine foret, s’attendait-elle à l’électricité ? Elle avait hélas laissée son sac dans la cuisine de Martha et Eric, un briquet aurait été bien utile. Liz se mit en quête de chercher des allumettes et peut être quelques bougies. La nuit allait vite tomber et si en plus des flammes de la cheminée, ils avaient un peu de lumière ce serait parfait. Par contre niveau vivre, ça allait peut être manqué. Elle se doutait que la maison n’avait rien pour garder les aliments au frais. Tiens d’un coup les rations militaires n’étaient pas une mauvaise idée.

Ouvrant les quelques placards, elle trouva heureusement ce qu’elle cherchait. Elle déposa les bâtons de cire sur la table et se dirigea vers la cheminée. Elle commençait à grelotter, levant sa main droite elle vit qu’elle était toute blanche aux extrémités. Super, c’était bien le moment que ces engelures reviennent. Quand sa circulation sanguine allait reprendre normalement, s’ils ne mourraient pas d’hypothermie, elle allait avoir mal. Bref, elle verrait ça plus tard. S’agenouillait près de la cheminée, elle commença à essayer de préparer du feu.

Liz se retourna quand elle entendit la porte s’ouvrir. Elle savait que c’était Liam, alors pourquoi était-elle aussi nerveuse ? Non, c’était juste l’adrénaline de la tempête qui redescendait, l’allée jusqu’à l’atteinte de la cabane.

« Pensez vous que cela va se compter en heures, en jours ? »

Bon ils n’étaient aucun deux métrologistes mais elle savait que le jeune homme connaissait bien le coin peut être avait-il une idée. Elle se doutait que même si la tempête s’arrêtait avec la neige autour est-ce que les chevaux arriveraient à se mettre en route ?

Elle continua à s’occuper de l’allumage du feu, elle n’était pas une personne gauche et était en temps normal assez bricoleuse. Ce n’était pas qu’un cerveau ou qu’une femme. Elle n’était pas du genre à être une demoiselle en détresse. Pas qu’elle n’aimait pas son aide… Elle prit le petit bois et les quelques morceaux de journaux qu’elle roula en boule afin de lancer des braises chaudes. Elle alluma le tout avec une des allumettes trouvées auparavant. Sa main tremblée de par le froid, d’ailleurs elles étaient encore bien plus blanches qu’auparavant, pas bon du tout.

Elle sentit Liam lui poser une des couvertures sur le dos. Son pull était encore un peu mouillé mais elle se voyait mal l’enlever tout de suite. De par le fait qu’il faisait très froid dans la cabane et elle se voyait mal se balader en soutien gorge devant Liam même avec une couverture sur le dos. Elle ne l’avait déjà pas fait quand il était sous l’influence des nanites…

« Merci »

Elle tira un peu plus la couverture sur elle afin d’essayer de se recouvrir. Elle avait les yeux perdus dans le vide, regardant le feu prendre doucement. Au moins, c’était déjà ça de gagner ils éviteraient peut être l’hypothermie. Elle repensa au chiot chez Martha et Eric, elle venait à peine de l’adopter et elle l’abandonnait, certes ce n’était pas sa faute mais c’est comme cela qu’elle ressentait.

Liam lui indiqua qu’ils y avaient d’autres couvertures et des vivres pour plus tard. Les brownies de Martha l’avait bien calé et le stress de la situation ne lui donnait absolument pas envie de manger quoique soit pour le moment. Liam vint prendre de ses nouvelles.

« Ça va, glacée mais ça va. Et vous ? Les chevaux iront biens vous penser ? »

C’était dans sa nature de faire passer les autres en priorité, une vraie louve à l’affut des autres. Pas qu’elle se laissait marcher sur les pieds, c’est juste qu’elle pensait aux biens d’autrui avant elle. Mon dieu, si un psy un jour l’analysé il y aurait du boulot. Entre son passé et son asociabilité il y aurait du taff.

Dans tout les cas, c’était la seconde fois qu’elle se retrouvait coincer entre quatre murs avec Liam pas que ça lui déplaisait mais le destin leur jouait bien des tours. Au moins, ils n’auraient plus aucune excuse pendant le temps de la tempête pour ne pas terminer leur conversation commençait auparavant. En attendant, l’air ne se réchauffer pas très vite contrairement à sa température corporelle qui elle avait l’impression baissait. Espérons, qu’ils n’aient rien attrapé : rhume, grippe.. cela pouvait aller très vite avec ce genre de temps.