C’était un jour agréable sur Bubastis et tous en profitaient en cette saison douce que les terriens considéreraient comme l’automne. Il ne régnait plus de chaleur caniculaire même s’il faisait bien 25 degrés, et cela grâce à la végétation ambiante qui s’étirait dès qu’elle trouvait une trouée de libre dans l’immense capitale de Bastet.

Cependant, sur la grande place de la cité, l’air était plus chaud : la faute à l’absence d’arbres aux alentours, mais cela avait un but : faciliter la vue du chap’pai. Tout autour de la grande place de grandes tentures blanche, crème ou ocre s’étiraient deci dela pour dispenser un peu d’ombre à la foule.

Lorsque le chap’pai s’activa encore, les jaffas en poste portèrent leur attention vers celui-ci mais sans un soin excessif. Elles étaient une dizaine, vêtues de leurs armures de cuirs (un corset, des lanières de cuirs, des poignets, une jupe à lattes, des bottes…) le tout personnalisé par chacune, mais malgré quelques regards, elles ne s’intéressèrent que moyennement au nouvel arrivant.
C’était un homme seul alors et elles étaient déjà occupées avec un groupe de marchands qui était arrivé il y a peu pour le grand Bazar et qui avaient posés leurs marchandises n'importe ou autour de la porte en attendant que leurs collègues sur place arrivent pour les aider.

Ne cédant pas à la négligence ou à la facilité, une grande brune mate de peau, que les terriens diraient nubienne, s’avança vers l’homme qui venait d'arriver. Elle fronça les sourcils et s’approcha de lui, jusqu’à en faire le tour, le jaugeant.
Puis elle s’arrêta devant lui en le dévisageant, ayant repérer bien sur son arme et serra sa lance dans sa main. Grand, bien bâtit, appesantissant même, mais un petit air revêche : il n'était pas d’ici… enfin vu ses vêtements ça elle l’aurait deviné.

-"Kel’nok étranger. Puis-je savoir la raison de ta présence ici ?"

Encore un négociant surement… un marchand ? Non plutôt un acheteur pour elle. Enfin, il y avait tellement de gens bizarre qui passaient la porte depuis deux jours pour le grand Bazar qu’elle soupira. Elle était toujours étonnée que Bastet refuse de fermer ses portes et perpétue cette tradition, cet évènement annuel sur Bubastis.
Mais avant de réellement pouvoir poursuivre une dispute éclata derrière elle entre des marchands qui s’engueulèrent comme du poisson pourri et elle leva les yeux au ciel en se renfrognant et se retourna brusquement en hurlant.

-"Ça suffit !! Le grand Bazar à lieu demain, mais ce n’est pas une raison pour que ce soit n’importe quoi aujourd’hui !
De la rigueur et du calme ou je vous jure que je vous jette tous aux cachots pour les prochaines 48h! Et je ne plaisante pas je me fiche de vos ventes !

Elle se retourna tout aussi brusquement vers Liam et le dévisagea d'un air passablement énervée comme s'il aurait déjà dut avoir filé : elle avait d'autre chats à fouetter !
De toute façon, qu’est-ce qu’un homme, seul de surcroit pouvait bien faire n’est-ce pas?  Il avait beau être mignon, s’il n’était pas docile il ne l’intéressait pas, surtout quand elle avait autant de travail.

-"Et toi ! Oust!
Si tu sais où tu vas, file avant que je ne change d’avis ! "



Le grand Bazar… c’était l’une des festivités du royaume de Bastet, le moment de l’année ou tous les commerçants se retrouvaient, menaient leur contrats à venir, dénichaient de nouvelles marchandises, de nouvelles idées.  

Pour Bastet c’était un moyen de préserver le contact entre ses mondes, de prouver qu’elle n’avait pas peur mais... c'était surtout un moyen de s’amuser.
Elle aimait cela : les bruits, les odeurs, les marchands qui s’apostrophaient dans la bonne humeur pour se montrer tel ou tel produit...  C’était vivant, si vivant… mais c’était beaucoup d’organisation et de soucis aussi.

Qu’à cela ne tienne, c’était le sourire aux lèvres qu’elle présidait la séance de doléance qui visait à fixer les derniers détails. Mais on était bien loin de cela :Assise dans la salle du trône, elle écoutait depuis plus de deux heures les organisateurs se crêper le chignon…
Au début cela l'avait amusé, un peu... mais là c'était long, c'était lourd et c'était surtout gonflant...

Au bout d’un moment, ils semblèrent carrément avoir oublier ou ils étaient vu les propos qu'ils tenaient et le niveau sonore digne de poissonniers qui faisait qu'on devait les entendre dans la moitié du palais. A ce moment là, elle se leva de son trône calmement.  

-"Quel… est le but de ce marché ?"

Sa voix était douce mais ferme et elle n'avait pas eut a élever la voix pour qu'ils s’arrêtent de facto et levèrent les yeux vers elle. Ils  l’observèrent en silence tandis qu'elle s’avançait vers eux, dans le seul bruit de ses talons sur le dallage. Bruit ô combien reposant après tout cela.
Elle s’arrêta sur les plus hauts degrés des marches et les observa de son regard azur mis en valeur par un trait fin de khôl et ne reprit la parole que lorsqu’elle fut sure d’avoir leur attention, toute leur attention.

-"Le commerce ? L’échange ? Les rencontres ?
Ou… le conflit, les disputes et la discorde !?

Je vous écoute !!"

La dernière phrase avait résonné comme un coup de semonce, et elle dévisagea le groupe d’hommes et de femmes devant elle.
Elle haussa un sourcil et attendit patiemment dans le silence qui régnait de nouveau après des heures de jérémiades dans la salle d’audience.

Bastet respira profondément et sentit la caresse du tissu léger de sa tenue contre la peau de son ventre tendu. Elle n’avait réellement pas envie de s’énerver aujourd’hui et elle allait vite les calmer, sinon elle les ferait jeter aux crocodiles ! Oups trompé de films découvrir ses geôles
Enfin, elle n'avait nullement l'envie de les mettre au cachots pour les faire réfléchir, car il faudrait alors déléguer d'autres personnes, et recommencer les discussion et tout le tralala a 24h de l'ouverture...

Elle fit quelques respirations pour se décontracter alors que tous avaient la mine basse, sachant qu'avec elle c'était souvent quitte ou double. Elle se dit qu'ils devaient se demander a quelle sauce ils seraient mangé mais son regard s'attarda sur l'homme corpulent et mielleux qui instillait depuis quelques temps la crainte vis-à-vis de l’évènement chez ses confrères ici rasemblé.
Lui, il avait l’air obnubilé par sa couronne, pourtant ce n'était qu'un simple anneau d’or représentant des joncs tressés. Elle était posé sur ses cheveux, lui barrant délicatement le front et des fils de perles dorées descendaient se mêler à ses longs cheveux bruns laissés libres.
Il fallait dire qu'en ce jour, Bastet était vêtue plutôt sombrement d’une simple longue robe blanche moulante. Le tissu léger et vaporeux laissait deviner ses formes et donnait une impression de fraicheur. Les seuls ornements qu’elle portait, en plus de sa «couronne» était un large collier en perles qui cachait l'attache dans son cou des deux triangles de tissus qui formait son décolleté échancré, ainsi que des bracelets en or au poignets et à sa cheville droite, qui était visible quand elle marchait de par sa robe légèrement fendue.

-"Ma dame… pardon de vous avoir offensé mais…."

Elle leva les yeux au ciel. Elle? Offensée ? Oh il en faudrait bien plus pour cela, ce n’était que des broutilles… C'était casse pieds, énervant mais ce n'était que des broutilles, et il en fallait plus pour briser sa bonne humeur du jour.

-"Ai-je l’air offensée ?! Si je l’étais tu le saurais."

Mais cela ne l’empêcha pas pour autant de "jouer" un instant avec lui.

-"Distra... C’est juste qu’avec les problèmes qui secouent les autres mondes… on se pose des questions sur les produits, la sécurité et…."

Bastet fut piquée à vif et haussa un sourcil en posant ses mains sur ses hanches.

-"La sécurité ? La sécurité est un souci ?!
Vraiment ? "

Bastet inspira profondément en regardant l’homme mielleux devant elle. Il n’était pas dur de le catégoriser dans les pleutres qui ne cherchaient que le profit ! Elle sourit malicieusement et descendit les marches avant de venir se porter devant lui.

-"Et bien allons la tester cette sécurité défaillante !"

Ni une, ni deux, elle remonta l’allée centrale de la salle du trône, ses gardes royales se détachant de leurs places habituelles et la suivant alors qu’elle sortait du palais…

Vingt minutes plus tard et quelques rues remontées, Bastet s’engagea dans le Grand Bazard, tout sourire, en laissant le soin à ses gardes félines de gérer « la sécurité » qui semblait faire défauts aux négociants qui la suivaient toujours. Elle s'arréta un instant en respirant, savourant l’odeur des épices et fruits frais à proximité, le léger souffle de vent sur sa peau et l’agitation fébrile qui régnait dans le souk .

La grande rue principale était large, très large, assez pour supporter les boutiques existantes et les étals qu’on ajoutait actuellement, sans parler de la grande cours en plus mise à disposition plus loin.

La présence de Bastet avait provoqué une certaine émulation, mais ce n’était pas des gens apeurés en recherche de protection qui venaient voir ce qui se passaient, loin de là. Les commerçants s’étaient arrêtés de ranger quelques instants puis recommençaient alors que les petites mains, les enfants du coins courraient en jouant dans les allées.

-"Ma foi, je ne vois aucun soucis de sécurité personnellement."

Elle remarqua un petit garçon qui était derrière un stand et il lui sourit quand elle tendit la main. Il s’approcha d'elle et elle se pencha en lui frottant les cheveux pour le décoiffer d'un air amusée avant de  jeter un regard vers l’une des grades casquée.

-"Ton fils grandit de jour en jour et sera un bel homme Nénya !" dit-elle en souriant en lui faisant un signe de la tête.

La femme se permit alors de réduire son casque pour faire un clin d’œil à son fil qui finit par aller se cacher derrière son père qui était en train de ranger une boutique.
Bastet se redressa et regarda donc les hommes qui l’avaient agacé dans sa salle du trône.

-"Alors ? Et ce souci de sécurité ?
Si une mère laisse son petit jouer ici, je crois que vous pouvez faire votre commerce sans soucis..."

Des gens crièrent de contentement et cela la fit sourire alors qu’elle regardait le gros commerçant cupide. Elle s’approcha de lui avant de parler bas, mais de façon audible.

-"Ou alors, il viendra de vous… et vous en payerait le prix.

Me suis-je bien fait comprendre ?"

Il la débectait, et elle le fusilla du regard : personne ne mettrait sens dessus-dessous son marché. Elle leva les bras vers les commerçants et inclina la tête en souriant.

-"Que la bonne fortune sourit à tous pour ce jour de fêtes ! "

Elle s’adressa alors à la doyenne du quartier.  

-"Et buvez en mon nom ce soir ! "

Sachant que cela signifiait que Bastet offrait des urnes de vins, les gens s’exclamèrent de joie, et elle en fut ravie. Elle n’allait pas laisser des négociants avides insuffler la peur et la crainte dans le cœur de ses citoyens. Trop heureux de commencer la fête ce soir, ils eurent un regain d’énergie et s’activèrent alors qu’elle quittait les lieux avec ses gardes.

Tout en cheminant, elle hésita sur la conduit à suivre… se grimer pour aller faire un tour en ville ce soir ou non ?
Elle aimerait bien cela certes, mais la journée été épuisante, elle était arasée et elle n’était pas encore finie !
Elle s’imagina dans les jardins assise au bord d’un bassin pour tremper ses pieds nus… Image bien reposante n’est-ce pas ?

Toujours perdue dans ses pensées, imaginant la fraicheur de l’eau d’un bassin sur ses pieds légèrement endolorie par ses chaussures neuves Bastet descendait l’allée pour rentrer au palais.  Une forte odeur de cannelle la fit soupirer d’aise et elle tourna la tête vers l’étal en regardant les grands sacs  entreposés et remplis de milles couleurs, parfums et textures.

Sa visite avait été de courte durée mais il semblait que cela avait mis du baume au cœur de certains il faut dire que lâcher des cruches de vins avait le don de rendre les gens joyeux. Ce soir ils feraient la fête dans le souk sans se soucier plus que cela a la dure journée de demain.
Elle sourit en avançant, accompagnée de ses gardes  et regarda un instant un bout de ciel bleu azur au-dessus d’eux avant d’entendre des cris devant elle. Son attention se porta en avant vers un enfant qui courant en baragouinant. De là où elle était-elle ne comprenait pas tout, mais elle leva la main et fronça les sourcils.
Quand il la vue, il stoppa et réfléchit rapidement en regardant les jaffas en armure d’un air craintif. Bastet s’avança et regarda l’enfant.

-"Chan’ti ! Que se passe-t-il donc ?"

À le voir ainsi affolé on se doutait qu’il y avait quelque chose de grave, sinon il n’aurait pas couru vers elle.

-"Anack Bastet ! Anack Bastet ! Je… La bas, le marchant, j’ai rien fait de mal et…  il voulait … mais l’étranger et arrivé et maintenant ça…  ils se battent et… veux le jeter aux lions et…"

Bastet ne comprenait pas tout l’enfant était surexcité et ne tenait pas en place, elle leva les yeux en se disant qu’elle devait aller par-là de toute façon mais… un combat ? Avec un enfant dedans ? C’était étrange… !

-"Conduit moi petit et n’ai crainte. "

Bastet suivit alors l’enfant qui la conduisit en se calmant pour ne pas courir, bien que Bastet et ses jaffas pressèrent le pas.
Quand elle arriva sur place elle vit une foule en cercle autour d’un étal, mais en les voyants arriver la foule commença à s’écarter et à regarder alternativement le combat et Bastet et ses gardes.

-"Il suffit!
Que ce passe t’il ici ?! "

Bastet riva son regard dans ceux de l’homme corpulent qui était vêtue à la mode d’ici et sentit un instant sa robe tiré sur le côté.
Étonnée, elle baissa les yeux sur l’enfant qui semblait tétanisé. Elle se pencha, se baissa en posant une main sur son épaule d’un air très doux pour qu’il lui parle. D’une petite voix, et avec son doigt il montra le gros monsieur et après montra l’homme de dos. Bastet lui fit un beau sourire avant de lui dire qu’il avait bien fait. Puis elle se redressa et laissa ses mains glisser sur ses hanches pour remettre sa robe en place.

Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il se retourna. Le temps sembla s’arrêter tout comme son cœur qui manqua un bond, deux ou trois, et elle déglutit un instant.
Son souffle chevrota un instant et un murmure passa ses lèvres alors que son regard se perdait dans celui de « l’étranger » qui n’en était pas un.

-"Liam…."

Elle sembla perdue un instant, un court instant car d’un coup le son de la rue sembla remonter d’un coup et la submerger. Elle déglutit encore en laissant aller son regard de Liam au marchand fautif. Et justement celui-ci reprenait de sa prestance, s’avança vers elle, mielleux, il lui rappela l’autre qui l’avait enquiquiné plus tôt, odieux, dégoulinant de mensonges, levant la main sur des enfants innocents… il la répugnait !

Elle s’avança et le laissa parler un instant avant de lever la main très rapidement, aussi rapidement qu’un serpent et referma sa main sur ses joues, l’obligeant à se taire.

-"Il suffit ! Tu oses me mentir ? Tu oses… lever la main sur les faibles ?
Comment peux-tu te regarder encore dans une glace ? "
Elle serra ses doigts et sentit la graisse de son visage  se liquéfier de peur tandis que ses yeux luisaient de colère.

-"Cinq jours de prison pour t’apprendre à respecter les autres et à protéger les faibles."

Elle retira brusquement sa main, laissant sur son passage trois trainées de sang, trois griffures sur le visage de l’homme qui était plus que livide. Elle se demandait même s’il n’allait pas tourner de l’œil.

-"J’espère pour toi qu’ils seront aussi tendre la bas que tu ne l’as été avec ton prochain !"

Même si elle disait cela, elle savait que ce ne serait surement pas le cas, les femmes n’aimaient pas qu’on frappe les enfants. Elle savait qu’en cinq jours il ne serait pas trop amoché, mais que plus jamais il n’oserait porter la main sur un enfant.

Deux gardes l’attrapèrent par les bras, pour qu’il ne s’enfuit pas ou ne s’effondre pas, au choix. En tout cas, dans le public cela jasait, et le petit garçon fit un signe de tête à Liam avant de s’en aller. Quand ses gardes voulurent se remettre en marche Bastet se rappela qu’IL était là... enfin pouvait-elle seulement l’oublier. Un instant elle se demanda si elle n’avait pas rêver, si ce n’était pas simplement un mirage, un désir enfoui, un homme qui lui ressemblait de loin et qu’elle idéalisait pour qu’il soit lui… Son cœur refit un bond dans sa poitrine et elle hésita à se retourner, à le regarder. Et s’il avait disparu ?
Mais il était toujours là, enfin ses bottes, son pantalon, son long manteau… elle leva les yeux vers les siens, accrochant son regard. C’était… lui. Ses yeux le scrutèrent un instant perdue dans un maelstrom de sentiments. Lui ? Ici ? Mais… Pourquoi ? Comment ? Depuis quand ?
Elle sentit ses lèvres entrouverte sèche et les humidifia du bout de la langue et décida qu’ils ne pouvaient pas rester ici.
Elle fit un pas vers lui, puis un second, en restant à une distance raisonnable, bien qu’il lui ait suffit de tendre la main pour l’effleurer. Ils n’étaient pas seuls, tout le monde les regardaient encore, elle devait agir et vite.  Elle eut un frisson et riva ses yeux dans ceux de Liam avant de prendre la parole.

-"Quand à toi…"
Elle ne put s’empêcher d’avoir un doux sourire même si on sentait qu’elle tentait de se brider, d’avoir l’air… neutre.

-"… accompagne-moi que je te remercie comme il se doit pour ton geste. "

Elle s’avança d’un pas de plus et murmura pour qu’il soit le seul à entendre.

-"Tu ne risques rien à mes côtés, je t’en fait la promesse… Liam."

Bastet le regarda et le caressa d’un regard chaud ou beaucoup de chose perlaient, mais elle recula, avant de prendre la marche vers son palais en invitant Liam à la suivre. Il ne lui arriverait rien, c’était une promesse qu’elle était sure et certaine de tenir. En attendant elle devait dire que le fait d’avoir le gros tas qui gesticulait et braillait devant eux car il ne voulait pas finir en prison avant le chic pour casser l’ambiance. Ses regards furtifs vers lui ne lui apprirent rien de plus… sauf qu’elle avait une impression de déjà vu pour ces vêtements… mais passons. Lorsqu’ils furent arrivé à la grande place au chap’pai, Bastet bifurqua à droite et entraina Liam le long d’une longue allée de sphinx avant de froncer les sourcils, alors que deux de ces gardes entrainait le vils marchand vers la caserne, mais il fut vite oublier.

Après la longue allée, ils passèrent le grand portique qui marquait l’entrée du palais et le changement de décors. Le bruit de la ville ne passait pas les murs épais. Tout était en pierre de taille ocre, décoré dans un style typiquement égyptien. Une fois entrée, elle fit un signe a ses jaffas pour qu’elles ne la suivent pas. Aucune ne rechigna, sachant qu’elle était très bien capable de se défendre toute seule.

Elle fit signe a Liam de la suivre dans une coursive longeant un grand jardin intérieur,  puis tourner, et retourner et finalement, arrivé devant deux autres gardes aux casque félins, elle passa en faisant un geste vers Liam, qui puisse passer.

-"Je vais dans mes quartiers et que PERSONNE ne me dérange."

Ils s’engagèrent dans un couloir qui déboucha sur un passage ouvert en plein ciel et dans une dépendance du palais : sa maison en quelque sorte. Elle entraina Liam dans un salon, passa un couloir, et l’entraina tout au bout. Il y avait 3portes : une au fond, donnant sur la terrasse, une à droite, donnant sur un bain, hammam, et une à gauche… sa chambre.
Elle s’avança et ouvrir la porte, invitant Liam à entrer avant de fermer derrière elle et de rester  contre la porte en le laissant découvrir les lieux.

Une grande bibliothèque prenait tout le mur ou était la porte, à travers les grande doubles fenêtres on apercevait la balustrade d’une terrasse et les jardins qui s’étendaient.
En face de la porte, la pièce était coupée en deux par un mur non fermé au milieu, si ce n’était par deux portes en bois coulissante, séparant le salon où ils étaient de la chambre en elle-même. Un lourd tapis persan rouge et ocre accueillait devant une des fenêtres un canapé, deux fauteuils confortable autour d’une table basse en bois noir. D l’autre côté, une table haute avec deux chaises et des fruits. Quand a sa chambre, elle était simple et l’on pouvait le voir d’ici : un grand lit en bois noir et aux draps blanc prenait place entre les deux autres fenêtre de la pièces alors qu’on voyait deux portes fermées au fond..

Et maintenant ? Bastet resta là un moment en regardant le dos de Liam en se  demandant ce qu’il faisait là, pourquoi il n’était pas venu plus tôt, et… et tout ce qui tourbillonnait en elle, sans qu’elle puise réellement le cacher, cela peut être par ce qu’elle ne lui avait jamais rien réellement caché à son petit major adoré ? Ils avaient vécus des aventures fortes, et dés le début cela avait été tendu, compliqué, franc... un mélange de tout, de rien, de chose non définies ou qu'on ne voulait simplement pas nommer...

Elle déglutit en le regardant se retourner en ce disant que la dernière fois, il avait disparut comme ça, sans rien dire, elle n'avait jamais su, elle avait cru qu'il l'avait abandonnée, jetée... elle ne savait pas qu'est ce qu'elle avait attendue de lui? Ils s'étaient promis de s'accorder le temps qu'ils trouveraient, tout était si nébuleux... et il l'avait marqué cet humain, son humain adoré, elle en avait passé des nuits a se rappeler de lui... et maintenant qu'il était là, devant elle, elle était... perdue.

Dos à la porte, Bastet continuait d’observer Liam de dos. Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait cela, l’amener jusqu’ici, dans sa chambre… enfin pas qu’il n’avait pas le droit, bien au contraire vu ce qu’ils avaient vécus, il avait bien le droit de découvrir son univers.
Elle  aurait pu l’inviter dans le salon, sur la terrasse, à discuter autour d’une boisson chaude et de biscuits… sauf que ce n’était pas eux ça.
Cette réflexion lui arracha un sourire et elle se rendit compte en déglutissant que son cœur battait encore la chamade. Qu’espérait-elle ? Qu’il se calme alors qu’ils se retrouveraient seul à seul ? Entre le choc de le retrouver si soudainement, savoir qu’ils allaient –surement-enfin parler, qu’elle allait savoir pourquoi il l’avait abandonné… et… savoir ce qu’elle ferait. C’était surtout ça le pire.

Elle le regarda tourner, examiner les lieux. Elle se demanda si ça lui plaisait, s’il ne trouvait pas cela trop « chic » as been, si…  Enfin elle ne savait pas ce qu’il pouvait penser en ce moment, mais il avait l’air aussi mal à l’aise qu’elle.
Elle laissa son regard s’égarer doucement sur lui quand il enleva sa veste et qu’il observa le fauteuil longtemps, elle réfléchit à ce qu’elle allait dire. Il était toujours aussi grand, musclé, viril…

Que dire ?
Bonjour ? …  Salut Liam, tu as l’air d’aller bien ? …  Oh ça faisait longtemps ? … Qu’est-ce que tu deviens…
Tout semblait si insipide, si incongru. Ok, elle devait s’avouer qu’ils n’avaient jamais été très doués pour communiquer, mais pourtant la dernière fois ils avaient fait des progrès avant qu’il ne… disparaisse.

Elle leva un doigt à la bouche et mordit son ongle, anxieuse. Pourtant elle savait parler, arranger des foules, écouter des doléances, parler aux enfants et s’imposer face à des brutes… mais là, elle le regardait en sentant une boule dans sa gorge.  

C’était l’effet Liam.
En y pensant cela avait été le cas à chaque fois : ils avaient aussi eu un blocage, du mal à se lancer la dernière fois aussi. Elle devait dire qu’ils s’étaient aussi souvent incompris et que ça avait souvent fini en engueulades… Mais à chaque fois, ils étaient revenus l’un vers l’autre, irrésistiblement attirés, et avaient fait des efforts, enfin si cela en avait été... mais qu’est-ce que ça avait été au final ?
Elle avait cru savoir, elle s’était imaginé des choses et maintenant… elle allait surement être fixée.

Le soupir qu’il poussa la fit relever les yeux et tressaillir. Elle cessa de mordre son ongle.
Alors c’était l’instant de vérité ?  Elle se força à sourire avant de s’avancer vers lui de quelques pas, mais en respectant cette distance qu’il imposait de lui-même. Elle fit le vide en elle, mettant mentalement une armure pour se protéger, mettre de la distance entre eux, une distance qui serait surement salutaire… Sans être faible, Bastet n’était pas très équilibrée sur certains sujets et être blessée en faisait partie. Enfin, personne n’aimait être blessé d’un côté, sauf les masochistes !

-"Oui, c’est bien moi Liam."

Cette réponse pouvait sembler déplorable non ? Mais il semblait vouloir prendre les devants et avoir des choses sur le cœur à dire, et pour tout ce qu’ils avaient vécus, était ou avait été, elle le laisserait s’exprimer.
Le son de sa voix lui avait manqué.... et quand bien même il était embarrassé de le prononcer aujourd’hui, cela n’empêcha pas Bastet de sourire en se disant que c’était agréable de l’entendre prononcer son nom.  Surtout qu’elle pensait ne plus jamais l’entendre.  

Elle hésitait sur que dire pour l’aider à se débloquer. Ce n'était pourtant pas dur, elle était habitué a mener des alliances, mais aussi étonnant que cela puisse paraitre, avec lui c'était différent, en tout cas elle ne se sentait différente. Elle ne surjouait pas, n’était pas mordante ou caustique, non. Elle était juste "elle". Mais c’était surement car tout avait débuté d’une drôle de façon. Un coup de foudre enrobé de mensonge, de trahison, mais aussi de soutient et de confiance… enfin un début au moins. Qu’ils avaient essayé d’étoffer par la suite, mais… il avait disparu.  Que ce serait-il passé s’il n’était pas partit ? On ne le saurait jamais.

Bastet prit une profonde respiration en tentant de se contenir, de faire bonne figure bien qu’elle avait toujours cette impression de boule dans le ventre, cette sensation de chaleur sur le visage.
Elle allait prendre la parole, lui demander comment il était arrivé ici, s’il venait pour le bazar mais il la prit de court avec son compliment et  elle eut l’impression que la chaleur sur son visage grimpa de quelques degrés.

-" Liam...*léger rire* "

Elle baissa les yeux un instant avant de les relever dans un regard profond et chaud. Un grand sourire illumina son visage mi gêné - mi ravi alors qu'elle ne manquait pas de le détailler comme pour vérifier s'il était toujours entier.

-"Toi non plus tu n'as pas changé.
Tu ne parles pas beaucoup, mais tu as toujours les mots qui… hhmm…
Les mots justes."

Bastet l’observa se décoiffer et sentait le regard de Liam se faire fuyant et sourit un peu tristement. Alors c’était ça ? Ce serait donc triste ?  Ce qu’il avait à dire allait faire si mal que cela ? … Mais malgré tout, cela ne l’empêchait pas de le trouver si mignon avec cette maladresse qui le caractérisait si bien.


-"Et bien... Généralement on commence par le début. Mais ... fait comme il te semble bon, j'ai tout mon temps pour toi."

Finalement, à choisir, elle ne savait pas si elle désirait vraiment qu’il soit là, actuellement. Mais c’était trop tard, pour faire marche arrière.
Peut-être que rester sans savoir, avec ses seuls souvenirs aurait était préférable. Garder de lui ses souvenirs marquants, si agréablement doux ne l’aurait pas remplacé c’est sûr, mais n’aurait-ce pas été préférable à être enfin fixé, et briser ce qui avait et existait peut être toujours entre eux.
Car il n’y avait pas que de la gêne actuellement si ?  S’il était là ce n’était pas par hasard, il avait l’air de quelqu’un qui doit parler. Et ce n’était surement pas pour lui demander comment elle allait depuis tout ce temps. Adorable comme il l’était, il avait surement refait sa vie, et ne voulait la voir que pour enfin briser ce lien qui existait entre eux. L‘oublier, à jamais...

-"Et tu peux …."

Elle s’arrêtât en le voyant retirer sa veste, laissant alors apparaitre des traces sur ses bras. Son regard se troubla un instant. De nouvelles cicatrices… encore ? Cela la fit tristement sourire. Liam était vraiment doué pour s’attirer des ennuis et en garder des traces. Elle avait envie d’avancer, de poser sa main sur son bras, de lui demande ce qu’il avait encore fait, mais elle se contenta de le regarder de son regard si expressif…. Il n’aurait pas aimé. Avait-elle seulement le droit d’exiger quelque chose de lui ? Et de toute façon, Liam n’aimait pas du tout être materné.  S’il voulait en parler, il lui dirait : cela ne servait à rien de lui tirer les vers du nez : on n’obtenait rien de bon, sauf de le braquer.

-"… t’assoir si tu le désire."

Bastet avait dit cela sans réellement réfléchir et se dit qu’elle disait n’importe quoi. S’assoir ? Non mais vraiment à quoi pensait-elle… Elle pensait à s’approcher de lui, lui poser sa main sur sa joue, sentir son odeur… avant de lui demander dans quelles douloureuses aventures il s’était encore fourré… mais il ne répondrait pas. Il ne pouvait pas lui dire, ils étaient de deux camps opposés, et il ne lui avait jamais parlé de ses missions, ni de l'histoire de ses cicatrices...
Des flashs lui revinrent en mémoire… alors qu’ils se débarbouillaient dans le tipi, l’un contre l’autre, s’observant, s’apprivoisant gauchement mais surement, avant qu’il ne la porte dans ses bras et  la dépose sur cette peau de bête … Ses petites mains glissant sur ses tatouages, caressant ses cicatrices…  
Résister, penser à autre chose, faire le vide même si c’était dur en ayant l’objet de son désir devant les yeux.

Bastet se réfrénait, ne voulant pas lui imposer sa présence, cette chose qu’il n’avait pas l’air d’avoir envie. Elle le lui devait, par respect pour lui et tout ce qu’ils avaient vécu.
Liam.... oui, son beau militaire avant le don de la mettre à fleur de peau. Elle avait cette impression d’être finalement nue devant lui.

Peut-être que s’installer sur le canapé, cela pourrait aider à détendre l’atmosphère entre eux non ?
Surtout qu',il avait l’air si oppressé… Ce qui voulait dire que ce qu’il avait à dire allait faire très mal elle le sentait venir.
Elle sentit la présence rassurante d’Aya, son hôte, qui ne la quittait jamais réellement… pas comme si elle le pouvait d’un côté, mais disons que la relation entre elles était spéciale. Bastet n’annihilait pas sa présence, ce qui était rare avec un goa’uld. Et en cet instant sentir comme les bras d’Aya autour de ses épaules lui donnait un peu plus de force.

Malgré tout, ni l’un ni l’autre ne semblait décidé à aller s’assoir, restant là, à se regarder gauchement. Les yeux de Bastet revirent inexorablement se poser sur les nouvelles cicatrices ornant les bras de Liam. Elle ne put s’empêcher de se poser des questions et fronça les sourcils. Elle le regarda quelques secondes avec une certaine appréhension et  inquiétude vis-à-vis de ce qu’il avait vécu.
D’où venaient ses cicatrices ? Et son nouveau look c’était quoi? Il y avait quelque chose d’étrange là dessous…

L’atmosphère était lourde, si lourde… quasiment à couper au couteau. Bastet n’arrangeait rien car elle était tout aussi confuse que Liam.
Ce n’était pas ainsi qu’elle avait imaginé leurs retrouvailles. Mais qu’est-ce qu’elle avait imaginé au juste ? Qu’ils se retrouveraient sans que l’absence ne se ressente ?  Qu’ils se serreraient dans les bras l’un de l’autre, son cœur contre sa poitrine, des lèvres appuyées dans le cou, des regards qui se cherchaient sans se quitter? Oui, certes, elle en avait rêvé ... mais qu’aurait-elle pu faire d’autre, à part rêver seule dans son lit, le soir entre ses draps blancs. Ce n’était pas un crime…

Bastet hésitait finalement en voyant Liam galérer, entre le laisser s’exprimer, l'écouter, encaisser et voir après, ou tenter de mettre en place un dialogue bateau. Comme si cela aurait pu marcher...
Malgré qu’il soit mal à l’aise, elle voulait lui montrer qu’elle le respectait et le laissait s’exprimer. Il était vrai qu'avec Liam, cela avait toujours été conflictuel diront nous ! Dès qu’on voulait parler, cela finissait une fois sur deux en dispute. Mais quand ils se taisaient et qu’ils laissaient simplement leurs sentiments s’exprimer… là c’était magique.
De toute façon, elle ne savait pas que dire, car elle voulait savoir et en même temps redoutait ce qu'elle découvrirait.
C’était si compliqué entre eux, cela l’avait été dès le premier instant quand il l’avait surprise dans cette forêt. Un animal aux abois et un animal en cavale…
Des souvenirs qu'Aya était en train de ressasser et qui ne manqueraient pas de l’entrainer ailleurs si elle se laissait aller. Elle réprimanda mentalement Aya de la distraire ainsi alors qu’il était juste là, à portée de main.

Bastet reporta son regard sur Liam et l’écouta parler, sans le couper mais en fronçant les sourcils. Elle ne comprenait pas tout c’était un peu décousu et plein de blanc, comme si elle aurait du savoir, mais elle ne savait rien. Ou voulait-il parler, mais ne pas en dire trop pour ne pas mettre en péril le programme tau’ris pour lequel il travaillait?
Il n’empêche qu’elle fut heureuse qu’il ait pensé à elle. Malgré le temps qui les avait séparé il n’avait pas l’air de l’avoir oublié et elle en sourit.

-"Ce serait un bon début oui, en effet. Même si je ne te demande pas d’excuse… Je te remercie Liam.
Je …"

Elle se tut un instant cherchant ses mots et se mordit la joue avant de reprendre.

-"Je n’ai pas compris, c’est vrai : Tu es partit si soudainement… tout comme ton équipe. Enfin, je suppose qu’on avait besoin de toi ailleurs…
*pouffe de rire* Je sais que tu es un grand guerrier mon wakiz..."

Bastet marqua un blanc en souriant gênée et baissa la tête un instant avant de passer une main dans ses cheveux. L’appeler ainsi, n’était peut-être pas approprié vus les murailles qu’il avait instauré, et puis "son" ? Il risquait de mal le prendre… Elle pouvait l’appeler ainsi dans ses rêves, il ne disait jamais non. Mais le vrai ne l’accepterait peut être pas, bien qu’elle ne doutait pas qu’il était un redoutable guerrier. Elle s'éclaircit la voix et se reprit.

-"Hm! Pardon : Liam.
Je peux comprendre que tes chefs avaient besoin de toi. Mais j’avoue que j’aurais aimé …"

Elle laissa sa langue glisser sur ses lèvres. Pourquoi certains mots se bloquaient dans sa gorge ? Pourquoi c’était si dur de lui parler ?
Peut-être par ce qu’on pouvait enfin dire ce qu’on avait sur le cœur et qu’elle n’avait pas cette habitude. Bastet se cachait en permanence et derrière tan de murailles, toutes plus haute les unes que les autre pour se protéger, que c’était comme se sentir écorchée… mais ils avaient toujours été francs.

Enfin pas au début, certes ! Elle l’avait manipulée et l’avait attirée dans son lit après tout, mais elle n’y pouvait rien s’il était si craquant… et il avait été parfait. Aya elle-même ne pouvait le nier : tendre, doux, gentleman alors qu’il aurait pu n’en être rien. Il avait été le premier homme de son hôte et elle le gardait dans son cœur.

Enfin, après le mensonge, la trahison, ils avaient dû s’enfuir ensemble pour sauver leurs vies, et  ils avaient appris à se connaitre. Un début de confiance était né. Elle aurait dû être limitée, relative, mais vu ce qu’ils avaient vécus…  
Elle se rappela quand elle s’était évanouit blessée par le rat géant : Il l’avait calé contre lui, protégée de ses bras, alors qu’il aurait pu la laisser face contre terre et s’en aller...  
Cette chose, ce qui existait entre eux les avaient marqués au fer rouge.

Bastet leva les yeux au plafond en se pinçant les lèvres embarrassée. Et aujourd’hui, les revoilà de nouveau réunit et malgré le fait qu’ils soient en sécurité pour une fois, il y avait encore et toujours une tension qui s’exerçait.
Par ce qu’ils étaient censé être ennemis ? Par ce qu’ils avaient été amants ? Par ce qu’il était venue pour la rayer définitivement de sa vie ?
Elle ne savait pas mais cette tension allait la rendre folle et la tuer. Son cœur ne voulait pas se calmer loin de la…

Mais quand elle finit par craquer, elle choisit de lui sourire, manquant de rire sous cette pression inutilement dangereuse, et riva ses yeux dans ceux de Liam, un regard qui n’en pouvait plus et qui cherchait non pas à lire en Liam mais à lui faire comprendre qu’elle était sincère.  
Que pouvait-elle dire de plus ? Elle s’était retrouvée seule, sans trop comprendre le pourquoi du comment. Elle avait attendu son retour un moment et avait dû rentrer,  en demandant qu’on la prévienne s’il revenait. Mais personne n’était venu, jamais.
Elle avait fini par se dire qu’il était trop occupé à courir de mission en mission, à sauver la Tauri, ou qu’il avait réfléchit et jugé leur histoire insensée et déraisonnable préférant ne plus la voir. Peut-être se contenter de ce peu de chose qu’ils avaient vécu. Peu mais intense, car jamais elle ne s’était autant livrée à quelqu’un.

Et maintenant, Liam était là, devant elle. Il était ici pour quelque chose de précis vu comment il semblait en proie à ses pensées…  Surement pour clore un chapitre de leur histoire, alors qu’avait-elle à perdre ? Autant que tout soit dit et ne rien regretter.  De toute façon, les faux semblants c’était si loin d’eux.

Bastet prit une respiration. Elle se sentait prête maintenant, habitué maintenant à ce qu’il soit réellement là, chez elle, dans ses quartiers. Elle s’approcha de lui, réduisant délibérément la distance entre eux.  Elle n’aimait pas cela, cette distance, une forme de répulsion qu’il semblait avoir envers elle. Il n’avait pas le droit de faire cela, ne serait-ce que par égards à ce qu’ils avaient vécus.
Elle baissa la tête en souriant amusée.  Elle leva sa main droite et vint la poser sur l’avant-bras de Liam, en douceur, comme si elle craignait - ce qui était vrai d’un côté - qu’il ne la repousse.

-"J’aurais peut-être dû te kidnapper… et te ramener avec moi. "

Ce simple contact lui fit un bien fou, sentit la texture de sa peau sous ses doigts...  Elle n’y pouvait rien si elle était tactile, et de le toucher en chair et en os ne le rendait que plus réellement là avec elle. Elle avait besoin de vérifier que ce n’était pas une vue de son esprit.

-"Je plaisante. Tu n’es pas fait pour la captivité, tu as besoin de ta liberté... et je ne te l’aurais jamais enlevée... "

Elle le regarda en souriant, pas sure que sa tentative de détendre l’atmosphère entre eux ait réellement marché. Les blagues, ce n’était réellement pas sa tasse de thé. Elle n’était pas habitué à cela, elle était très certainement maladroite...
On pouvait la dire douce, aguichante, mesquine, guerrière… mais comique n’entrait pas tellement dans ses qualificatifs.  

Il n’empêche qu’elle était à moitié sérieuse, elle y avait pensé, mais c’était refusé à le droguer. Avoir passé des heures à ses côtés, dans ses bras,  lui avait fait comprendre qu’il était comme un animal sauvage qu’on ne pouvait dompter, car cela revenant à briser une part de son âme. Elle l'avait laissé repartir vers les siens. Et cela deux fois. Elle avait tenté de l'apprivoisé, ils s'taient apprivoisés un peu même... mais elle ne l'aurait pas retenu au risque de le voir dépérir : Elle préférait le savoir libre et vivant son major adoré.

-"Je ne suis pas douée pour faire de l’humour, désolé.
C’est étrange tu sais…  J’ai l’impression qu’on fait toujours trois pas avant, dix en arrière."

Elle lui fit un sourire un peu amusée mais était toujours à l’affut pour retirer sa main. Elle allait peut être trop loin qui sait, mais elle le saurait vite.

-"Lorsqu’on s’est quitté la dernière fois, je trouvais qu’on arrivait à se parler mieux que cela..."

Elle quitta sa main des yeux et les leva pour chercher le regard un peu fuyant de Liam. Il pouvait la regarder, elle n’allait pas l’hypnotiser promis…
Bastet se demandait ce qu’il avait à cacher, à dire pour agir ainsi. Elle soupira avant de se pincer les lèvres un peu tristement.

-"J’aurais tellement aimé pouvoir te dire au revoir."

Elle déglutit en le regardant. Elle bougea sa main mais arrêta son geste, pas certaine qu’il appréciait qu’elle lui effleure le visage. Et pourtant elle en avait envie là. Elle aurait aimé pouvoir lui dire au revoir, l’embrasser, lui donner son adresse, un bijou… quelque chose avant son départ si rapide la dernière fois.

Ses yeux pétillèrent un instant, signe que cet au revoir n’aurait pas été un simple signe de la main, mais quelque chose à leur mesure. Il lui avait manqué, c’était indéniable.

Malgré ce qu’elle avait vécu depuis il avait hanté ses rêves et de le retrouver la était soit un sacré pied de nez, soit un signe du destin…

Bastet resta un instant silencieuse, douce au possible même, tentant de lui être agréable et qu’il se sente à l’aise. Elle aurait aussi pu se planter, croiser les bras et lui dire de se dépêcher de sortir tout ce qu’il avait à dire. Qu’une fois que tout aurait été dit, qu’elle saurait tout irait mieux… impulsive la fille ! Mais non, elle ne le pouvait pas, car elle était retenue par cette angoisse et cette envie de ne pas écouter, de ne pas savoir. Rester dans l’ignorance avait des fois du bon…

Au vu de l’attitude de Liam Bastet retira doucement sa main de son bras. Son attitude froide lui montrait qu’il ne souhaitait pas qu’elle le touche et elle sourit gênée, toujours les yeux dans les yeux l’un de l’autre avant qu’il ne cesse de la regarder.
Alors on en était là ? Il éprouvait dorénavant de la … répulsion … pour elle? Elle déglutit en souriant tristement. Si on en était la maintenant…
Elle baissa les yeux elle aussi, perdu dans ses souvenirs, se rappelant une caresse, un baiser, un regard, rien de dégoutant, rien que répulsif… et sortir de ses songes en l’entendant.
Quoi ? Son cœur manqua un bond et se yeux se rivèrent d’un coup dans les sien, incertaine d’avoir bien comprit. Non mais… qu’il cesse de jouer avec son cœur, vraiment. Ou alors il aurait souhaité lui dire adieu ? Aya espérait que Liam soit revenue pour elles, mais Bastet  ne savait pas si elle avait le droit d’espérer quelque chose.  

Elle tenta de reprendre contenance, de faire taire son cœur et Aya, pour justement lui poser la question, mais il continua et elle resta bouche bée.

-"Quoi ?"

Étonnée ? Oui complètement. Quelle révélation ! Mais alors pourquoi ? Pourquoi revenir aujourd’hui, après presque une année, pourquoi avoir tant  attendu pour revenir vers elle. En couple ou marié à une autre,… il devait l’être et venait juste pour lui dire que c'e qu’il y avait eu entre eux avait été sympa mais totalement fini ad vitam eternum XD
Elle déglutit est se rendit compte que la bonne figure c’était fini. Ses trait était tiré un brin livide, merdeuse… oui, cela l’impactait et tant pis si Liam le voyait…. Mais elle ne lui ferait pas l’affront de pleurer. Elle aurait au moins le courage de se retenir jusqu’à son départ. Elle serra ses bras autour d’elle.

Et lui aussi sembla de plus en plus mal à l’aise, pourtant il continua et ce qu’il dit lui fit l’effet d’un électrochoc. Au fur et à mesure de sa phrase elle s’était raidit jusqu’à ce que sa bouche fasse un grand O outrée.
Un autre de ses congénères ? Kidnappé ? Woo !
Il n’y avait qu’à voir son air : les yeux grands ouverts, ses sourcils haussés… Elle était abasourdie. Tant qu’elle se trouva nue, sans rien, le visage expressif pour le coup, peut-être trop.

Elle défît ses bras et ses yeux brillèrent sous la vive émotion. Son sang ne fit qu’un tour : On s’en était pris à son Liam ?! Ça allait saigner.

Elle se retourna et fit quelques pas avant de se retourner et faire face à Liam, visiblement sur les nerfs et énervée. Son regard lançait des étincelles et réclamait vengeance.


-"Qui... Dis-moi qui est le sale vermisseau abjecte qui a osé te toucher?!"

Elle regarda les cicatrices sur ses bras d’un air froidement assassin.

-"C’est de lui ? Je vais le tuer ! La mort va lui sembler douce à côté de ce que je lui réserve."

Bastet était énervée maintenant. Alors c’était ça ? Un autre goa’uld lui avait arraché Liam ? Il allait amèrement le payer car elle pouvait être une véritable lionne quand il le fallait.

-"Tu as été kidnappé sur cette planète ? Par un autre goa’uld ? Je vais faire un massacre."

Elle s’arrêta et lui lança un regard un brin peinée et fautif… Et si c’était sa faute à elle ? Son cœur manqua un bond. Il reprit la parole pour parler de changement. Avait-il était aussi traumatisé ? Pauvre chéri, pauvre Liam adoré…


-"Liam… si c’est ma faute pardonne-moi. Cette planète… aucun goa’uld n’aurait dû si approcher je suis désolé…
Mais dis-moi de qui il s’agit et je te promet que la mort lui semblera plus douce que ce que je lui réserve !"

Elle n’arrêtait pas de tourner en rond, énervée, ses cheveux voletant autour d’elle. Non mais de savoir ça, c’était trop. Le responsable allait payer et cher !

-"Du changement ? Cet univers et un perpétuel nid à emmerde qui ne cesse d’évoluer et changer !"

Bastet s’arrêta un instant en le regardant, tentant de se calmer. Il n’était pas responsable, il était une victime… une parmi tan d’autre de ses congénère oui… elle ne cautionnait pas de base et était encore moins  tolérante quand on touchait à ceux qu’elle aimait !

Elle tenta de se détendre, malgré le maelstrom en elle, les insultes d’Aya n’arrangeant rien, puis revient vers lui posant de nouveau sa main sur lui avant de l’enlever d’elle-même, rapidement, en se disant qu’après ce qu’il avait vécu, il n’aimerait pas… Maintenant, elle comprenait. Il avait été traumatisé par un goa’uld, alors comment espérer qu’il la voit autrement que faisant partit de cette race monstrueuse. Il devait trouver son contact répugnant dorénavant, et elle leva vers lui un regard si triste…

-"Liam. Tu n’as pas à te justifier, ou à t’excuser…. Ou alors je le devrais d’avoir été sotte pour n’avoir rien su.
Et savoir que tu souffrais le martyr alors que je te pensais chez toi à faire ta vie avec une autre femme est suffisamment douloureux !

Et sache que ma planète n’est pas… enfin elle n’est pas fermée. Il y a de nombreux réfugiés d’autres mondes, des femmes et des enfants surtout c’est vrai… mais je n’ai jamais fermé ma frontière. Cette planète est mon sanctuaire c’est vrai, mais quiconque accepte de suivre les règles peut y vivre ou en partir librement. "

Elle avait ressenti le besoin de lui affirmer cela. Elle savait que ce n’était pas bien « vu », mais de tout façon elle passait pour une lunatique colérique auprès de la majorité des goau’lds alors aucun n’avait cherché plus loin. Son monde n’avait rien de spécial, rien attisant la convoitise des autres à part la population mais elle la défendait farouchement.
N’y tenant plus elle leva une main et la posa sur la joue de Liam. Tant pis, qu’il se recule, qu’il la repousse, mais là elle en avait besoin et elle sentait qu’il avait besoin qu’on soit la, qu’elle soit là… sinon pourquoi venir la trouver chez elle.

-"Liam, ce que je veux dire c’est… Je…"

C’était si difficile ? Encore ? Elle le regarda avec un regard tendre et triste. Triste pour ce qu’il avait vécu. Oui ! Oui, elle aurait mieux fait de le kidnapper et de le cacher dans son harem. Tant pis, mais à choisir n’aurais-ce pas été mieux ?
Elle se ressaisit en sentant ses yeux la piquer.

*Aya ! S’il te plait, je t’en prie calme-toi ! Je ne vais pas y arriver si toi aussi tu t’y mets *

Mais son hôte qui était plutôt une femme froide en tan normal était révulsée, énervée et avec ses sentiments à elle, c’était exacerbée.

-"Et sache que tu pouvais venir, tu PEUX venir quand tu veux.
Je peux comprendre que tu as besoin… et si je peux t’aider, dis-moi comment."
Elle s’enhardit à lever l’autre main pour la poser sur son autre joue, sans le quitter de son regard tendre. Elle l’attira vers elle, jusqu’à ce que leurs fronts se joignent.

-"Si j’avais su je ne t’aurais pas laissé vivre cet enfer je te le jure. Je suis … si désolé...  Oh Liam…"

Bastet se calmait petit à petit, mais elle se sentait sur les nerfs, émotive, trop émotive, comme à chaque fois que Liam était trop près d’elle. Sentit son front contre le sien avant un quelque chose de … elle n’arrivait pas à le dire, mais Aya en soupira d’aise.

Une caresse douce de ses mains sur ses joues, fermer les yeux et le sentir juste là, contre elle. Enfin contre elle, pas tout à fait, juste leur front de coller, ses joues sous ses mains… Elle sentit son odeur et cela la fit frissonner. Ils étaient trop près pour qu’elle puisse se contenir réellement. Et elle ne fut pas la seule à vrai dire au final.
Il l’attira à elle… et un frisson dans les reins au contact des mains larges de Liam sur ses hanches, des yeux un rien étonnés et en même temps désireux, des lèvres qui se trouvèrent finalement très vite… trop peut-être. Il l’étonna par la force de son baiser et elle se raidit une seconde avant de se laisser aller contre lui, se lovant contre son cœur en répondant à son baiser avec autant de passion. C’était comme si l’année écoulée n’avait pas eu lieux, s’ils ne s’étaient pas quitter… enfin si car vu la pression, l’urgence et l’envie qui s’exprimait il valait mieux.

Elle se cambra contre lui, laissant libre court à ses désirs, ses envies, retrouvant son beau major, laissant glisser ses mains fines sur lui et serrer le tissus de sa chemise entre ses doigts…

Mais il fallut bien respirer et donc cesser le baiser, pour autant, elle ne rouvrit pas les yeux de suite, encore perdue. Elle rouvrit ses yeux et le regarda droit dans les yeux, calmement, l’esprit comme lavé de tout le reste et l’écouta en souriant. Un sourire franc qui était nait de lui-même suite à ce baiser, ce plaisir retrouvé, ce gout de paradis.

Elle éclata de rire en l’écoutant. Vraiment ? Il pensait à cela ? Normalement les gens l’évitait quand elle était dans cette état là et… qu’il pense qu’elle soit sexy, cela ne put que faire pétiller son regard qu’elle ne détachait pas du sien en souriant.

-"Une lionne tu trouves ? vraiment ?"

Elle se mordit la lèvre inférieure d’un air adorable.

-" Je n’étais pas réellement en colère là, enfin si, mais une toute petite colère...?"

En disant « toute petite », elle fronça le nez en collant son index et son pouce, mimant que c’était minime. D’un côté, elle n’était pas sure qu’il apprécierait de la voir en colère… quoique s’il la trouvait sexy ça pourrait être intéressant mais elle doutait de rester en colère longtemps !

Son sourire disparut quand elle entendu le nom du goa’uld qui l’avait kidnappé. Son visage même devient de cire. Il était mort et c’était en même temps bien et non. Elle lui aurait démonté sa sale tête sans pitié s’il était encore vivant donc bon…

Elle se raidit d’un coup : c’était quand même en partie à cause d’elle… elle leva une main et la posa contre son propre cou et baissa les yeux un instant. Saleté d’Héphaïstos, quel chieur sérieux !

-" C’était un de ses passe-temps favori que de m’embêter mais il ne s’en était jamais pris à... à quelqu’un de mon entourage…

Sale petite larve dégénérée ! Enfin… Il vaut mieux pour lui d’être mort car il n’aurait pas apprécié le sort que je lui réservais…. "

Le ton qu’il employa la fit légèrement sursauter, en fait, elle releva rapidement les yeux et l’écouta, buvant ses paroles si criante de vérité. Une déclaration qui la laissa un brin émue et sans voix. Son regard se troubla un instant. Il était si tentant Liam, si mignon, si… touchant. Enfin pour elle. Elle se demanda s’il montrait souvent ce côté-là aux autres, elle en doutait et surtout secrètement ne l’espérait pas.

Elle laissa sa main glisser le long de sa joue en une douce caresse, avant de se hausser sur la pointe des pieds pour venir frôler son nez du sien doucement et venir déposer un baiser bien pus chaste sur ses lèvres. Non pas qu’elle n’aurait pas eu envie de plus, mais elle sentait qu’il fallait se brider et puis…  son compliment avait été si mignon.

Se serait quand même moins compliqué si elle n’était pas une goa’uld… mais elle n’avait pas choisi, elle n’y pouvait rien, tout comme lui était humain. Elle allait lui dire mais c’est une autre question qui brulait ses lèvres…
Bastet se lova contre lui, les joues un peu rougie, le regard brillant en le dévisageant avant de lui susurrer doucement d’une voix voluptueuse.

-"Et… tu me considère comme quoi … alors ?  "

Mais il se recula et elle resta là en se demandant ce qu’il se passait encore. Pourquoi avait-il mis une distance entre eux ? Qu’est-ce qu’elle avait fait ? C’était par ce qu’elle s’était collé contre lui ? Elle avait pourtant eut l’impression qu’il en avait envie lui aussi…  

Elle était déstabilisée pour le coup. Déglutissant, se posant des questions surtout vu le regard triste qu’il eut, elle resta la et le regarda patiemment. En fait, il n’avait en fait pas fini, pas tout à fait.  Il semblait avoir envie de parler de sa possession et elle se mordit la lèvre. Elle sentait encore cet effet émanant de lui, cette drôle de sensations... mais honnêtement est-ce qu’elle était vraiment le mieux placer pour lui parler de cela. Elle savait, mais elles avaient eu cette chance que pour Aya cela ne s’était pas fait ainsi.

En tout cas, Liam était tout aussi doué qu’elle pour l’humour. Elle comprenait pourtant c’était juste comme ça, pour dédramatiser, mais bon… Peut-être qu’elle devrait laisser Aya en parler avec lui ? Celle-ci bondit presque sur l’occasion et Bastet hoqueta de surprise en sentant son hôte à la limite de récupérer son corps.  

-Aya " Oui… c’est compliqué mais… Humm. Je ne suis pas sure d’être la plus apte à parler de cela mais… je peux essayer ?  Et t’aider à comprendre ? "

Quand il parla ensuite, des choses qu’il lui avait montré Aya tourna son regard en elle. Elle avait la chance pouvait-on dire que Bastet ne lui pourrisse pas la vie, en lui pourrissant l’esprit avec des horreurs… Elle n’avait pas à vivre cela elle.
Aya haussa un sourcil en entendant le mot accusé. Oh ? Ce n’était pas vrai alors et ça avait l’air de lui piquer… Finalement elle préférait laisser son corps et laisser Bastet se débrouiller.

En tout cas, Bastet fut un peu à l’ouest quelques secondes, et se demanda de quoi Liam parlait. De quoi avait-il connaissance ? Qu’est-ce qu’il avait appris de si terrible ? Peut-être des informations sur la cours grecque ?! Cela ne l’étonnerait pas que ce chiard d’Héphaïstos ait joué double jeu pour rejoindre la cours grecque ! Qu’est-ce qu’il avait encore fait ?!
Son cœur manqua un bond quand il finit par avouer ce qui le taraudait et elle fit un O de la bouche. Il était au courant pour elle et Taténen. Alors… Il était venu ici pour savoir ce qu’il en était ? Il tenait encore à elle ?
Elle prit une profonde respiration et réfléchit. Que dire ? Comment ? C’était un poil compliqué elle le sentait.

-" T’ai-je déjà menti ?"

Sa voix était un peu blanche, mais sincère.  
-"J’ai bel et bien une relation  avec un autre goa’uld. Aussi étonnant que cela puisse paraitre. C’est une vielle connaissance, et nous nous sommes rapprochés, nous avons conclus une alliance et une chose en entrainant une autre…  voilà."

Elle leva une main et la glissa sur son front  avant de retirer sa couronne et se dirigea vers la table haute plus long. Elle posa la couronne sur la table.

-" Et si tu veux tout savoir….  j’ai aussi des relations avec les humains de mon harem."

Bastet se retourna pour lui faire face, et s’avança vers lui.
Elle ne voyait pas le mal. En aucune façon. Elle avait toujours agit en écoutant son cœur et disons que la morale…. Sans dire qu’elle s’asseyait dessus, elle faisait surtout ce qu’elle voulait pour être heureuse. Son propre bonheur l’importait. Après, rester avec un seul homme a vie ? Elle devait dire que c’était une idée… étrange. Cela était aussi dut a son caractère de reine. Elles choisissaient des males avec des caractéristiques qu’elles voulaient transmettre à leurs petits et c’était rarement un seul homme. Tout pour la mixité, le brassage génétique  et sans parler de cela… il existait bien des gens comme ça, qui avait ce besoin d’aller voir ailleurs, d’avoir plusieurs partenaires, souvent ce n’était que des plans cul, mais pas tout le temps, cela pouvait être des relations avec des hommes différents aux regards, gestes, mentalités, éducations et centres d’intérêt différent. Cela avait son charme, enfin certains ne comprendrait pas. Mais chez les goa’ulds, il était courant pour une reine d’avoir un roi ET un harem. Peut-être pour cela que Bastet avait l’air si… naturelle et décomplexée?
Par contre… elle pouvait comprendre que Liam ait envie de savoir, et d’un côté, est-ce qu’elle lui aurait caché ? Non… surement pas. Elle n’était pas du genre à cacher ses habitudes ou ce mode de vie qui était le sien depuis si longtemps, elle l’assumait.

En tout cas, Bastet se sentait bien ainsi, mais la question était de savoir comment Liam allait le prendre actuellement.  Taténen, lui connaissait très bien ses pratiques. Il savait qu’elle avait un harem et elle n’avait jamais dit qu’elle comptait s’en débarrasser.

Les humains eux souvent tendait à la monogamie. Enfin cela dépendait des peuples, de la culture et de si cela les arrangeait ou pas ! Combien de peuple elle avait vu que prônait la polygamie masculine mais punissant à mort  la féminine. Encore un bel exemple de parité. Pourtant même sur la tauri cela avait existé : à Sparte, chez les scythes, dans des tribus du nigéria, du tibet, d’amazonie…

Mais elle était en cet instant anxieuse, non pas sur son comportement, mais sur comment allait-il prendre cela ? Oui. Elle ne pouvait le nier, elle en aimait un autre… aussi.


Elle vient doucement se remettre devant Liam en l’observant d’un regard attentif, sans chichi, ni fioriture. Elle resta là devant lui. Juste elle, dans sa robe, sans couronne. Avec sa vérité, ses habitudes, ses défauts.
Elle avec son regard bleu ciel qui l’observait en essayant de lire son âme dans son regard, savoir si finalement, il ne regrettait pas d’être venu et d’avoir su. Pourtant elle avait toujours été ainsi, elle ne l’avait caché. Elle devrait peut être avoir honte ? Une voix dans sa tête lui disait que ce serait plus « moral » une autre qu’elle s’en foutait royalement de la moralité des autres.
Elle resta la, devant lui. Elle ne se voyait pas lui dire désolé… car elle ne l’était pas.

-"Tu attends surement que je te dise que je suis désolé ? Que j’éprouve du remord ? Pourtant il n’en est rien. ."

Elle lui fit un petit sourire triste et boudeur.

-"Il est habituel et courant chez les goa’uld et encore plus pour une reine d’avoir plusieurs amants... pour la génétique certes, mais pas que et tu t’en doute surement. "

Elle préféra rester neutre sur les termes à employer. Elle poussa un soupir et réfléchit rapidement à la suite de sa tirade qui finit par sortir toute seule, avec la voix humaine d’Aya, douce, voluptueuse….

-"C’est une pratique qui existe dans toute la galaxie, même si souvent c’est « réservé » aux hommes… mais pas que.
Et pour tous ceux que j’ai choisis… oui, certains ce n’était que physique pour leur beauté, ou leur force… mais …pour certains…"

Elle leva les yeux vers lui en lui souriant timidement, qu’il comprenne qu’il faisait partit de ceux là.

-"Il y a plus… tellement plus. Des attentions, des sentiments, le plaisir d'être avec eux... Je ne te cacherait pas que ceux rentrant dans cette catégorie ont été rare au fil de ma vie."

Bastet le regarda fixement, sans baisser son regard. Elle était sincère et elle s’était livrée entièrement. Il voulait être fixé, et elle ne souhaitait pas mentir. Elle n’aimait pas cela, et il méritait de savoir. Après, elle n’était pas sure qu’il comprendrait et elle sentait monter en elle, non pas de la culpabilité, mais un poil de tristesse, un soupçon de crainte, une pincée de légèreté aussi d’avoir avoué cela. Enfin avoué, elle lui avait dit les faits, ce qu’il désirait savoir non ?

-" Pour autant, sache que je réaffirme ce que je t’ai dit.
Je ne t’ai jamais menti, ni induit en erreur je crois …  Mais malgré tout, si c’est pour savoir ça que tu es ici devant moi, sache que je t’ai aimé Liam..."

Elle leva une main et la posa tendrement sur la joue de Liam. Elle y déposa une caresse du bout des doigts avant de continuer en rivant ses yeux dans les siens.

-"... et  je t’aime encore. Même si je dois dorénavant te sembler être un monstre pour t’avoir dit tout cela."

Et maintenant, qu’allait-il se passer ? Tout ne dépendait pas que d’elle, mais en son for intérieur elle se sentait à cet instant faible, mise à nue… elle avait fait un gros effort pour s’être laissé aller à lui avec tant de sincérité, tellement qu’elle avait envie de trembler sur l’instant… mais peut être que c’ était autre chose qui la faisait frissonner n’est-ce pas ?